lundi 31 décembre 2012

Somalie : sur le chemin de la stabilisation


Suite de nos billets rétrospectifs, l'année 2012 dans la Corne de l'Afrique, aujourd'hui la Somalie. 


  La situation sur le terrain se trouve radicalement modifiée depuis le mois d’août 2011 et politiquement la période de transition a pris fin en 2012. Elle doit être accompagnée de la fin des violences. En effet, l’élection d’Hassan Sheikh Mohamud ouvre une nouvelle ère. Le nouveau gouvernement devra réussir à faire fonctionner une administration dans un pays en proie à la guerre civile depuis plus de vingt ans. Les campagnes pour les élections parlementaires et présidentielles ont révélé l’ampleur de la corruption qui règne dans le pays. En effet, l’année a été marquée par les retards successifs pour organiser des élections transparentes, malgré la signature d’une feuille de route en juin et les efforts faits pour mettre en place une Constitution. 
De nombreuses questions, essentielles pour la construction de l’Etat, restent en suspens, comme la forme fédérale de l’Etat et la place de l’islam politique. Par ailleurs, les influences extérieures jouent de ces difficultés pour s’imposer dans le pays. La conférence de Londres, en février 2012 avait justement pour objectif de coordonner tous les acteurs du conflit (sauf les Shabaab). Ainsi, la Ligue arabe, l’Organisation de la conférence islamique et les pays musulmans s’inquiètent de voir le processus de paix dirigé par l’UA et  l’IGAD qui seraient dominés par les agendas éthiopiens et occidentaux, alors que les Émirats Arabes Unis, le Qatar et la Turquie viennent d’intégrer le Groupe de Contact sur la Somalie à l’occasion de cette conférence. Si Mogadiscio a retrouvé une stabilité relative, une partie du Sud du pays est encore en proie à des combats entre les troupes gouvernementales, et leurs alliés, et les islamistes somaliens affiliés à Al-Qaïda

samedi 29 décembre 2012

Djibouti : nain régional aux grandes ambitions


Nous entamons ici une série de petits billets rétrospectifs de l'année 2012 dans la Corne de l'Afrique. Commençons par Djibouti, ce qui nous permet de vous signaler, dans le même temps, la sortie de Djibouti contemporain dont nous ferons une recension dans quelques semaines. 


Djibouti et ses 23 000 km² est toujours pour les États-Unis, et ses alliés, le centre de gravité de la lutte antiterroriste dans la Corne de l’Afrique et dans la péninsule arabique ainsi que de la lutte contre la piraterie. Ce dernier phénomène est d’ailleurs un élément remarquable de l’année. La baisse des prises pirates s’est accompagnée d’une baisse des attaques déclarées : 130 attaques en 2009 et 19 en 2012. Djibouti s’est aussi directement engagé dans la résolution  du conflit somalien. Si le bataillon djiboutien de l'AMISOM avait pris du retard, il est désormais opérationnel et déployé. Sur le plan économique, le pays a lancé, le 12 décembre 2012, les travaux du port en eaux profondes à Tadjourah, deuxième ville du pays. Ce gigantesque projet est financé par le Fonds arabe pour le développement économique et social (61 millions de dollars) et par le Fonds saoudien de développement (25 millions). La construction de cinq nouveaux terminaux dédiés au pétrole, au gaz, au sel, au bétail et à la potasse a donc été lancée. Ainsi, le pays ne manque pas d’ambition même s’il pourrait se faire concurrencer par le Somaliland voisin qui compte réhabiliter le corridor de Berbera pour offrir un nouveau débouché maritime à l’Ethiopie. Politiquement, le parti du président essaie de se relever de ses défaites lors des élections municipales et régionales de janvier et préparer les législatives de 2013.

vendredi 28 décembre 2012

La France sait-elle encore quelle est sa place en Afrique ?

Atlantico publie ce jour une interview réalisée hier sur la place de la France en Afrique. Ci-dessous, les premières lignes de l'interview : 


L'ambassade de France prise d'assaut en Centrafrique, des négociations diplomatiques au Mali qui n'attendent que l'avis d'Alger et de Washington : l'Hexagone semble ne pas trop savoir où chercher sa place en Afrique, pris entre les mauvais souvenirs d'un colonialisme conspué et la course aux ressources que se livrent Chine et Etats-Unis.

Atlantico - Les manifestations contre l'ambassade de France à Bangui appelant une intervention de la France, la difficulté pour Paris à s'imposer comme acteur de premier rang dans la crise malienne quand tous les regards se tournent vers Washington et Alger, les discours récurrents dénonçant la Françafrique ... Tout cela peut nous amener à nous interroger : quelle est la place de la France aujourd'hui ?

Sonia Le Gouriellec - La France vit actuellement une période transitoire dans ses relations avec certains de ces pays. C’est ce qui explique ses ambivalences et ses hésitations. Notre pays souhaite multilatéraliser, européaniser et africaniser sa politique mais nous sommes confronté à de nombreux blocages. D’une part, l’engagement européen en matière de paix et de sécurité en Afrique semble bloqué au volet préventif et financier. D’autre part, et on le voit avec l’intervention qui se prépare au Mali, les organisations régionales en matière de sécurité en sont encore à leurs balbutiements, et les moyens limités de l’Union africaine ne lui confère pas une efficacité optimale. C’est une position particulièrement inconfortable pour la France qui du coup semble attentiste.
Cela entame la légitimité de la France sur le continent, notamment auprès de la jeunesse. Le risque est de s’enliser dans le temps long de nos partenaires, et de voir la position française marginalisée alors que le continent est désormais un espace « coopétitif », soumis à des influences diverses entrant en compétition ou en coopération. Cette phase transitoire risque aussi d’entrainer une perte de connaissance et de compréhension mutuelles. La question que vous soulevez sur le rôle et l’influence de la France sur le continent est donc légitime et n’a jamais été posée avec autant d’acuité qu’aujourd’hui, bien qu’elle soit rendue difficile par les relations souvent passionnelles, qui lient le pays au continent, représentant souvent un obstacle à une vision rationnelle et globale des problèmes africains. Mais rassurez-vous, les autres puissances éprouvent les mêmes difficultés, brouillées par le panafricanisme et l’afrocentrisme, qui ont voulu donner une vision d'une Afrique qui pourrait être appréhendée et gérée d’un seul bloc. Il faut donc penser l'Afrique dans sa diversité, et y appliquer non pas une politique, mais des politiques africaines.

La France se donne-t-elle les moyens d'une politique moderne en ouvrant un dialogue économique, politique et diplomatique ouvert avec tous les Etats de ce continent ou se contente-t-elle d'entretenir les restes de ses relations avec les anciennes colonies ?

Non, nos dirigeants s’efforcent de s’ouvrir sur les pays qui ne font pas partie du pré carré français. Pour plusieurs raisons. Economique d’une part, d’où l’ouverture vers les pays anglophones. Les leaders régionaux Nigéria, Afrique du Sud, Angola sont particulièrement visés. La France souhaite rester en Afrique pour des raisons qui n’ont pas beaucoup changées : consolider notre position à l’ONU et dans les grandes institutions internationales en général; avoir accès aux matières premières (uranium nigérien, minerais mauritaniens, gaz nigérian ...), pour des raisons culturelles également dont la francophonie est un vecteur, regardez la dernière visite de François Hollande en RDC pour le sommet de l’OIF.

La suite ICI

dimanche 9 décembre 2012

Nouveau numéro de Jambo



Le Comité « Afrique » de l’ANAJ-IHEDN est heureux de vous annoncer la sortie du numéro 5 de la revue Jambo



Au sommaire de ce numéro
- L’Angola lance son fonds souverain
- La Bancarisation de la paie des fonctionnaires
- Piraterie : L’anticipation béninoise
- Pages spéciales sommet de la Francophonie : interviews et enjeux.
- La formation des jeunes en Afrique, une composante sous-exploitée du processus de gestion de crise
- Quelle place pour un service de renseignement au sein d’un dispositif diplomatique ?
- Le fondateur de Blackwater s?intéresse aux infrastructures africaines ?
- PUBLICATION Julie d’Andurain, La capture de Samory . L’achèvement de la conquête de l’Afrique de l’Ouest.


Vous pouvez gratuitement télécharger le numéro ICI

jeudi 6 décembre 2012

Conférence soutien aux familles des otages

Nous regrettions dans un précédent billet le manque de soutien apporté aux familles des otages, il est temps de se rattraper ... L’Association de soutien aux otages d’Arlit et  l’association Otages du monde vous invitent le Vendredi 7 décembre 2012 à 15H45
à une conférence en soutien à tous les otages :
 
« POUR TOUS LES OTAGES DU MONDE: TOUT SAUF LE SILENCE ET L’OUBLI ! »
 
Face à l’arbitraire des détentions, l’absurdité des situations, la douleur et l’insupportable attente, des voix s’élèvent et témoignent :
 
- Ingrid BETANCOURT, marraine de l’ « association de soutien aux otages d’Arlit »,
- Joëlle BRUNERIE KAUFFMANN, épouse de Jean Paul KAUFFMANN,
- Jean Louis NORMANDIN, président de OTAGES DU MONDE (ODM)
interviendront en présence de représentants des familles des otages actuellement détenus dans le monde.
 
Sont attendus des proches de :
Daniel LARRIBE, Marc FERET, Thierry DOL et Pierre LEGRAND, otages depuis le 16/09/10,
Philippe VERDON et Serge LAZAREVIC, otages depuis le 24/11/11,
Rodolfo CAZARES enlevé le 09/07/11.
 
Pierre SCHAPIRA, adjoint au Maire de Paris, chargé des relations internationales, des affaires étrangères et de la francophonie accueillera les intervenants et les proches des otages.
 
Cette conférence,  à l’initiative de l’« association de soutien aux otages d’Arlit », est organisée par  l’association OTAGES DU MONDE et la Mairie de Paris.
 
Date et lieu de l’évènement : Vendredi 7 décembre à 15H45, à  l’Hôtel de Ville de Paris,
 5, rue Lobau – 75 004 PARIS