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vendredi 18 janvier 2013

Triste prospective, triste Sahel


En 2002 l’Economist Intelligence Unit présentait le Mali comme « un rempart contre l’islam radical en Afrique[1] ».  La même année le gouvernement américain avertissait que ce pays pourrait être une « pépinière potentielle d’intégristes islamiques ». Presque dix ans plus tard le Mali est le nouveau cœur de la guerre globale contre le terrorisme lancée par les Occidentaux en 2001. L’accélération des évènements au Sahel ne peut qu’irriter les chercheurs et observateurs de la zone, peu entendus dans les médias et encore moins par le politique (nous pensons en particulier à notre collègue Abou Djaffar et à la pertinence de ses analyses).

 (Les chercheurs : pour montrer ce qu'ils trouvent, ne doivent-ils pas être écoutés?)

Il y a deux ans lors d’un colloque organisé par le CREC St Cyr nous nous nous interrogions sur l’africanisation d’AQMI (à l'époque, seul groupe jihadiste de la région et dont le commandement était exclusivement arabe), au sens d’appropriation régionale d’une violence armée se réclamant de l’islam, ainsi que sur la réussite de la tentative de « déterritorialisation[2] » du GSPC-AQMI[3]. Nous concluions alors que si AQMI voulait survivre et se développer en Afrique subsaharienne son commandement devrait accepter de partager le pouvoir avec des subsahariens. Nous avions souligné les contraintes méthodologiques : d’une part beaucoup de recherches ont portées sur l’histoire de l’islam mais beaucoup moins sur l’islam pratiqué actuellement en Afrique, sur la formation des identités musulmanes, leur engagement politique... D’autre part, il s’agissait de dépasser une représentation souvent erronée de la zone saharo-sahélienne véhiculée par une historiographie défaillante[4] et qui s’explique par la rupture communément accepté entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne. 

Voici les conclusions que nous tirions, il y a donc deux ans
« La situation économique et sociale régionale fait le lit d’AQMI. D’autant que les communautés marginalisées reçoivent beaucoup moins en termes de programmes de développement alors qu’elles en ont le plus besoin. La décentralisation qui a suivi le changement de régime de 1991 au Mali ne s’est pas mise immédiatement en marche dans le Nord et a intensifié les luttes de pouvoir au sein des communautés[5]. Le retrait des ONG, le marasme économique que constitue la chute des revenus liés au tourisme sont une fenêtre d’opportunité pour le recrutement de jeunes. Les trafics en tout genre sont une perspective lucrative pour des jeunes désœuvrés.
La zone saharo-sahélienne donne à AQMI une profondeur stratégique face aux moyens de répressions algériens mais seul le temps nous permettra de comprendre les ambitions globales de cette jeune organisation. 
On peut poser la question de l’africanisation de cette organisation mais aussi celle de la réponse des autorités locales et donc de l’africanisation de la lutte. En effet, les Etats de la région doivent relever le défi complexe d’un système de crises à trois niveaux [6]: local (lutte clanique ou ethnique), régional (rivalités de puissances), transnational (réseaux criminels, terroristes). Ces différents facteurs se nourrissent mutuellement, se renforcent et se diffusent dans la périphérie. La stabilité régionale est la fois menacée par des guerres classiques dont l’enjeu est le contrôle du territoire ou des ressources mais à ces facteurs « classiques » doivent s’ajouter des facteurs « globaux ».
Au départ chaque gouvernement menait sa propre stratégie pour combattre l’expansion du terrorisme. Si les Etats sont conscients du besoin de coopérer, la coopération reste pour le moment insuffisante. De plus certains conflits comme celui du Sahara Occidental sont des obstacles à la mise en place d’une stratégie commune. L’Algérie et la Libye (du moins jusqu’à l’opération «Aube de l'Odyssée») rejettent tout interventionnisme dans ce qu’ils considèrent comme leur zone d’intérêt stratégique. D’ailleurs si la Mauritanie, le Niger et le Mali suivent l’Algérie dans sa lutte, la Libye, le Tchad, le Burkina Faso, se sont déjà désolidarisés d’une initiative précédente. De plus, l’internationalisation de la menace oblige les Etats de la région, et plus particulièrement l’Algérie, à intérioriser le cadre conceptuel de lutte contre le terrorisme formalisé par les Américains et ce cadre international est plus contraignant[7].
Une aide extérieure doit être apportée mais elle doit rester discrète et passe par de l’appui aux capacités (capacity building type formation, entrainement…) associée à une volonté politique des Etats de la région. Les partenaires occidentaux doivent se garder de toute intervention directe ou de toute publicité intempestive faisant le jeu de la propagande djihadiste. La lutte contre le terrorisme est devenue la rente stratégique post-11 septembre, les injustices qu’elle créée sont, pour reprendre les propos de  Jean-François Bayart, « le meilleur sergent recruteur du radicalisme islamique [8]». Une approche globale[9] est nécessaire pour combattre ce terrorisme. La recherche d’une solution passe inévitablement par une réponse aux problèmes régionaux structuraux. On ne peut pas faire l’économie d’un débat sur le développement économique et social de la région dont le retard est à la base de l’instrumentalisation de certaines populations par AQMI. Si aujourd’hui cette menace est plus sécuritaire que politique, la région est un terreau favorable à un soutien local opportuniste. D’autant, que l’impact très négatif de cette violence terroriste, sur le tourisme ou les investissements, devrait accentuer cette problématique. Toute solution passe également par un renforcement de la légitimité de l’Etat sur ses marges et donc de sa présence notamment par la fourniture de services publics.
Par ailleurs gardons à l’esprit que cet espace a toujours posé des problèmes de gouvernance tant pour l’Etat colonial que pour ses successeurs[10]. La ceinture sahélienne est une zone mouvante d’échanges et de circulation, peuplées de sociétés nomades qui ont toujours entretenus des relations de coopération sur des périodes plus ou moins longues et d’affrontement avec les gouvernements centraux. Toute intervention étrangère doit garder ces données en tête et ne pas commettre les mêmes erreurs qu’en Somalie où les ingérences extérieures ont donné une légitimité aux insurgés. Toute ingérence faire courir le risque que des alliances conjoncturelles se renforcent derrière une cause commune anti-impérialiste. Le djihad devenant la version islamique des luttes anticoloniales[11]. »


[1] Cité par Benjamin Soares, « L’islam au Mali à l’ère néolibérale » in Islam, Etat et société en Afrique, Paris, Karthala, 2009,
[2] Olivier Roy, « Islamisme et nationalisme » in « Dossier : Islam et démocratie », Pouvoirs, n°104, janvier 2003, p.45-53
[3] Cette terminologie « GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat)-AQMI » permet de mettre en évidence l’évolution en cours d’un djihadisme national vers un djihadisme globale.
[4] Lire E. Ann Mcdougall, « Constructing Emptiness : Islam, Violence and Terror in the Historical Making of the Sahara », in Journal of Contemporary African Studies, n°25, p.17-30 et Triaud Jean-Louis, « L'islam au sud du Sahara. Une saison orientaliste en Afrique occidentale » Constitution d'un champ scientifique, héritages et transmissions, in Cahiers d'études africaines,  2010/2-3-4 N° 198-199-200,  p. 907-950.
[5] Karin Nijenhuis, « Does decentralization serve everyone ? The struggle for power in a malian village », in The European Journal of Development Research, 2003,  Vol.15, n°2, p.67-92
[6] Charles Toussaint, « Vers un partenariat euro-sahélien de sécurité et de développement ? », in Annuaire français des relations internationales, 2010,  p.761
[7] Cherif Dris, « L’Algérie et le Sahel : de la fin de l’isolement à la régionalisation contraignante », in Maghreb Machrek, Choiseul, n°200, été 2009, p.57
[8] Jean-François Bayart, « Le piège de la lutte antiterroriste en Afrique de l’Ouest », in Sociétés politiques comparées, n°26, août 2010, P.4
[9] Sur ce concept se référer à : Cécile Wendling,  « L’approche globale dans la gestion civilo-militaire  des crises. Analyse critique et prospective du concept », in Cahier de l’IRSEM n°6, 2010,  134p.
[10] Entre 1957 et 1961, le colonisateur tenta de créer une Organisation commune des régions sahariennes (OCRS) afin d’administrer spécifiquement cet espace.
[11] Jean-Pierre Filiu, « The local and global Jihad of al-Qa’ida in the Islamic Maghrib », in The Middle East Journal, Vol.63n n°2, printemps 2009, p.214

lundi 31 décembre 2012

Somalie : sur le chemin de la stabilisation


Suite de nos billets rétrospectifs, l'année 2012 dans la Corne de l'Afrique, aujourd'hui la Somalie. 


  La situation sur le terrain se trouve radicalement modifiée depuis le mois d’août 2011 et politiquement la période de transition a pris fin en 2012. Elle doit être accompagnée de la fin des violences. En effet, l’élection d’Hassan Sheikh Mohamud ouvre une nouvelle ère. Le nouveau gouvernement devra réussir à faire fonctionner une administration dans un pays en proie à la guerre civile depuis plus de vingt ans. Les campagnes pour les élections parlementaires et présidentielles ont révélé l’ampleur de la corruption qui règne dans le pays. En effet, l’année a été marquée par les retards successifs pour organiser des élections transparentes, malgré la signature d’une feuille de route en juin et les efforts faits pour mettre en place une Constitution. 
De nombreuses questions, essentielles pour la construction de l’Etat, restent en suspens, comme la forme fédérale de l’Etat et la place de l’islam politique. Par ailleurs, les influences extérieures jouent de ces difficultés pour s’imposer dans le pays. La conférence de Londres, en février 2012 avait justement pour objectif de coordonner tous les acteurs du conflit (sauf les Shabaab). Ainsi, la Ligue arabe, l’Organisation de la conférence islamique et les pays musulmans s’inquiètent de voir le processus de paix dirigé par l’UA et  l’IGAD qui seraient dominés par les agendas éthiopiens et occidentaux, alors que les Émirats Arabes Unis, le Qatar et la Turquie viennent d’intégrer le Groupe de Contact sur la Somalie à l’occasion de cette conférence. Si Mogadiscio a retrouvé une stabilité relative, une partie du Sud du pays est encore en proie à des combats entre les troupes gouvernementales, et leurs alliés, et les islamistes somaliens affiliés à Al-Qaïda

lundi 16 avril 2012

Exécution du "Shebab américain" ?

Omar Hammami alias Abu Mansour al-Amriki (l'Américain) aurait été exécuté, début avril (le 4?), dans la région du Lower Shabelle au Sud du pays. Cet américain de 27 ans était l'une des célèbres figures publiques du groupes somalien Al-Shabab, affilié à Al-Qaida.



D'après un rapport de l'AMISOM de 2010 il était en charge du financement des combattants étrangers. Il avait rejoint le mouvement combattant depuis une dizaine d'années (1999?). En octobre 2007 il apparaissait comme combattant et instructeur dans un reportage d'Al-Jazeera TV.

Pour promouvoir le recrutement de jeunes musulmans de l'Ouest à participer au Djihad, il poste en 2010 cette vidéo d'une embuscade contre des soldats somaliens et éthiopiens :





Le 16 mars il poste cette vidéo. Il y annonce craindre pour sa vie du fait de divergences stratégiques et idéologiques entre les leaders du mouvement :



To whomever it may reach from the Muslims, from Abu Mansour al-Amriki, I record this message today because I feel that my life may be endangered by Harakat Shabaab al-Mujahideen due to some differences that occurred between us regarding matters of the Shariah (Muslim law) and matters of the strategy" dit-il en anglais, ce que le mouvement démentira par la suite via son compte twitter:

- "HSM is surprised by the video of Abu Mansoor #AlAmriki that surfaced on the internet recently claiming that his life is ‘endangered by HSM’ (17 mars 2012)
- "A formal investigation is just underway and HSM is still attempting to verify the authenticity as well as the motivations behind the video" (17 mars 2012)
- "We assure our Muslim brothers that #AlAmriki is not endangered by the Mujahideen &our brother still enjoys all the privileges of brotherhood" (17 mars 2012)

Il aurait pourtant été arrêter quelques jours après avoir posté sa vidéo sur You tube : ICI
mais là encore les Shebab démentent via leur compte twitter :
- "All reports of #AlAmriki's arrest are false and intended purely for propaganda purposes. Beware of such inaccurate reports" (19 mars 2012)

Cette mort (si elle est confirmée) aura t-elle des conséquences sur le recrutement de nouveaux combattants de l'Ouest ?

jeudi 1 mars 2012

Les Shebab appellent les Somaliens à la résistance (2/3)

Après la conférence de Londres du 23 février la réaction des Shebab ne s'est pas faite attendre.

Le jour même, les Shabab ont beaucoup réagit sur Twitter.Le groupe a investi ce réseau social récemment sous le nom de HSLPress : Harakat Al-Shabaab Al Mujahideen Press Office (précédent billet ICI). Il est vrai qu’ils ne sont pas mauvais en communication, voire meilleurs que le gouvernement fédéral de transition somalien.  Jeudi dernier, ils ont tenté de réveiller la fibre nationaliste et parfois xénophobe des somaliens.

Dans les grandes lignes : aux appels au dialogue ils ont répondu qu'il en était hors de question en cette période d’ "invasion et d’occupation". A plusieurs reprises ils ont évoqué une "croisade des chrétiens". Mais aussi qu’ils n’allaient pas revenir sur leurs objectifs de mettre en place un régime basé sur la sharia, que l’approche coordonnée proposé par le Premier ministre britannique et les tentatives visant à "morceler la nation somalienne" ne réussiraient pas, les "interventions étrangères" veulent uniquement faire plier les "musulmans somaliens". Ils appellent aussi les musulmans somaliens à refuser toute constitution "dictée par les forces étrangères".

Lire aussi : "What does Somali think of the London Conference " ICI

vendredi 10 février 2012

Al Qaida répond à l'allégeance des Shabab (MAJ)

Hier les journaux ont relayé l'information : Al Shabab a rejoint Al Qaida.

"Je vais annoncer une bonne nouvelle à notre nation islamique qui va (...) embêter les croisés. C'est que le mouvement shebab en Somalie a rejoint Al-Qaida" annonce Zawahiri. (Vidéo ICI)

A y regarder de plus près l'information n'est pas tout à fait exacte. Les Shabab avaient prêté allégeance depuis 2009 au mouvement terroriste. La vidéo a pour titre “At your service, Osama” (20 septembre 2009). A consulter ICI
Cette allégeance fut confirmée en 2011 (après la mort de Ben Laden) à Al-Zawahiri.C'est ce dernier qui vient de reconnaitre le ralliement du groupe somalien à la nébuleuse. Les liens entre les deux mouvements sont plus anciens :

- 11 septembre 2006, Ayman Al-Zawahiri demande aux musulmans somaliens de frapper les représentants des Etats-Unis en Somalie et d’éliminer la présence « des Croisés Sionistes » dans le pays.
- 5 janvier 2007, Zawahiri publie une déclaration vidéo « Aidez vos frères en Somalie! ».
- Le site des Shebaab , poste ensuite une vidéo montrant Ben Laden parler du djihad comme un accomplissement pour tous les musulmans et leur donnant l’autorisation pour intégrer l’entrainement en Somalie aux côtés des Shebaab.
- mars 2009, Ben Laden publie un message audio en soutien à Al-Shabaab intitulé « Fight on, O Champions of Somalia »



- En réponse Al-Shabaab, diffuse le 20 septembre 2009, une vidéo « Labaik Ya Usama » en hommage à la lutte menée par Al-Qaïda contre l’Occident.



- En février 2009 publication de « From Kabul to Mogadishu; Al-Shabaab, a step on the path of the victory of Islam ». Al-Zawahiri y présente la Somalie comme un nouveau terrain potentiel pour le recrutement et l’entraînement.

Rappelons qu'«Al-Shabaab» signifie « jeune » et le groupe l’est puisqu'il est né dans les années 2000 et qu'il est composé essentiellement de très jeunes personnes. L’objectif du mouvement Al-Shabaab est l’instauration d’un Emirat islamique sur le territoire somalien, le « retour au Califat islamique", disparu avec la chute de l’Empire Ottoman en 1920.

Lire :  Experts ponder Al Qaeda, Shabaab union implications

mardi 8 novembre 2011

Somalie : "Gagner les coeurs et les esprits"

Une vidéo très instructive sur la politique de soutien à la population en Somalie par Al Qaïda et/ou les groupes lui ayant prêté allégeance.

Vidéo ICI

lundi 3 octobre 2011

Quel avenir pour AQMI après la mort de Ben Laden?

Dernier né de l'ANAJ-IHEDN, le Comité "Afrique" a le plaisir de vous inviter à sa première conférence le Mardi 18 octobre 2011, 19h30 à 21h00, École militaire, Amphithéâtre Desvallières.



Dans un message diffusé à l'occasion du 10ème anniversaire des attentats du 11 Septembre, Ayman al-Zawahiri a annoncé soutenir le Printemps arabe, allant jusqu’à le qualifier de « le Printemps de la dignité et de la libération ». Comment expliquer une telle évolution alors que, dans un premier temps, Al-Qaïda semblait prendre ses distances par rapport aux révolutions arabes qui ont entrainé la chute des régimes qu’elle combattait depuis des décennies ?

Le professeur Jean-Pierre FILIU nous expliquera l'évolution d'Al-Qaïda depuis la mort de son leader Oussama Ben Laden, ainsi que le rôle ou non d'AQMI dans les pays arabes du Maghreb.

Télécharger le flyer ICI

Inscription obligatoire à l'adresse : http://tinyurl.com/anaj-afrique

Informations : afrique@anaj-ihedn.org

samedi 4 juin 2011

Colloque : les organisations combattantes irrégulières

Lundi et mardi, le Centre de Recherche des Ecoles de St-Cyr Coëtquidan organise un colloque à l’Ecole Militaire sur« Les organisations combattantes irrégulières ».


Le programme ici

J'aurai l'honneur de proposer, lundi après midi, une contribution sur les organisations combattantes du Maghreb et plus particulièrement de l’organisation qui avait pour objectif de fédérer les organisations combattantes du Maghreb : Al Qaïda au Maghreb Islamique.



De fait beaucoup de questions se posent sur l’extension de cette organisation dans une région devenu le « quatrième front d’Al Qaïda » pour reprendre la qualification de Jean-Pierre Filiu. Un espace où elle peut recruter, entrainer et préparer des attaques vers les pays du Maghreb, du Sahel et peut être d’Europe.
Si on a pu s’interroger sur la signification de l’expansion géographique de l’organisation, sur l’efficacité de la lutte menée par l’Algérie , sur ses difficultés d’expansion vers les autres pays du Maghreb ou sur ses liens avec d’autres organisations combattantes, je proposerai de porter notre attention sur la partie saharo-sahélienne du continent et de nous interroger sur l’africanisation de l’organisation. Si l’organisation semble de plus en plus sahélienne comment évaluer son implantation locale ? L’idéologie véhiculée peut elle trouver une résonance dans la région ?

Déjà nous devons faire face à plusieurs contraintes méthodologiques : d’une part beaucoup de recherches ont portées sur l’histoire de l’islam mais beaucoup moins sur l’islam pratiqué actuellement en Afrique, sur la formation des identités musulmanes, leur engagement politique... D’autre part, il s’agira de dépasser une représentation souvent erronée de la zone saharo-sahélienne véhiculée par une historiographie défaillante et qui s’explique par la rupture communément accepté entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne.

Sur la même table ronde Barah Mikhaïl (IRIS) présentera les organisations combattantes irrégulières du Yemen et Anne Claire Bonneville (CREC Saint-Cyr) les organisations combattantes irrégulières de Somalie.

A lundi donc !

mardi 16 novembre 2010

Vous n'y passerez pas vos vacances....


Une étude de la société britannique Maplecroft vient de classer la Somalie à la première place dans son « Indice du risque terroriste » (TRI). On y apprend que 1437 personnes ont été tuées lors de 556 actes terroristes de juin 2009 à juin 2010 : « elle compte le plus grand nombre de morts par terrorisme per capita et a surpassé l’Irak et l’Afghanistan au niveau du nombre de morts par attaque terroriste ».
Elle était classée 4ème l'année précédente

L'Indice du risque terroriste (TRI) est établi chaque année sur la base du nombre et de l'intensité des attentats, ainsi que sur l'histoire du pays en la matière.
En rouge : risque extreme, en orange haut risque, en jaune risque moyen, en vert risque faible.

1 Somalia Extreme
2 Pakistan Extreme
3 Iraq Extreme
4 Afghanistan Extreme
5 P.OT Extreme
6 Colombia Extreme
7 Thailand Extreme
8 Philippines Extreme
9 Yemen Extreme : hausse "très significative du nombre des actes terroristes", avec 109 attentats sur la période considérée. L'organisation Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQAP) "suscite des inquiétudes grandissantes".
10 Russia Extreme

33 Etats-Unis
44 France

samedi 18 septembre 2010

Terrorisme : quel avenir pour Al Qaïda ?

Le 10 septembre Thierry Garcin recevait dans son émission le Pr Jean-Pierre Filiu. Écoutez l'émission ici


Résumé :"Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, la guerre d’Afghanistan permise par l’ONU a permis d’abattre le régime des talibans mais n’a pas éradiqué le groupe terroriste Al Qaida. Certains de ses membres les plus importants vivent encore, clandestinement. Le terrorisme, et en Afghanistan et dans l’environnement immédiat, n’a cessé de tourmenter les populations et de bousculer la vie politique.

Pourtant, les effets positifs de la lutte internationale anti-terroriste se font sentir, même si des branches ou « succursales » d’Al Qaida ont pu perpétrer de terribles attentats dans plusieurs régions du monde (Asie du Sud-Est, Maghreb…).
Que reste-t-il donc de ce mouvement, que sait-on de son influence et de ses ramifications, comment se fait-il ou non aider par des États, quel est son avenir possible, compte tenu des actuelles et futures poussées islamistes violentes ?"