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dimanche 1 juin 2014

Les relations entre la France et l’Afrique : la dialectique du maître et du valet

Après « Comment la France a perdu l’Afrique », « Sarko en Afrique », écrits avec Stephen Smith, et « Ces Messieurs Afrique : Des réseaux aux lobbies », Antoine Glaser revient une nouvelle fois sur les relations entre la France et son pré-carré dans son nouvel opus : AfricaFrance. Quand les dirigeants africains deviennent les maîtres du jeu.  L'auteur le dit lui-même « je suis devenu, à mon corps défendant, un spécialiste de la « Françafrique » (p.11) ». Nous vous proposons ici une recension de son ouvrage.
Dans AfricaFrance, l’ancien directeur de La Lettre du continent, souhaite déconstruire « l’histoire communément admise » d’un continent soumis à la France. Selon lui c’est « un leurre qui arrange autant Paris que les capitales africaines (…) loin d’être des pantins et des béni-oui-oui, les présidents africains ont su manœuvrer et instrumentaliser leurs « maîtres » à Paris » (p.12-13). Il va même plus loin, ça n’est pas qu’un simple retournement mais une situation qui préexistait déjà sous le Général de Gaulle. L’objectif d’Antoine Glaser est donc de mettre la lumière sur ces manipulations qui ne proviendraient pas toujours de ceux qu’on croit : « les dirigeants africains jonglent ainsi avec les non-dits pour que leurs interlocuteurs gaulois se sentent toujours responsables de leur avenir (…)[ils] se trouvent plus souvent qu’on ne le croit dans une position dominante vis-à-vis du pouvoir français (…) il considèrent [la France] avec la condescendance du « qui paie commande »» (p.17-18).
De l’influence essentielle de Jacques Foccart et de Felix Houphouët-Boigny, « le patron de la Françafrique », au financement des partis politiques, en passant par les réseaux d’influence parisiens (communicants, hommes d’affaires et politiques) activés par les président africains « pour asseoir leur pouvoir en Afrique » (p.41), ou encore le rôle de la franc-maçonnerie, des réseaux de « l’or noir » au Congo et ceux de l’or jaune au Niger, Antoine Glaser décrypte en dix chapitres le passage de la Françafrique à l’AfricaFrance. Chaque chapitre est consacré à l’une des anciennes colonies françaises. L’auteur revient ainsi sur l’arrivée au pouvoir de l’ivoirien Alassane Ouattara et son soutien à l’opération française au Mali, les relations parfois difficile entre François Hollande et Idriss Déby, le président tchadien, les initiatives du président burkinabé qui relèvent « plus souvent qu’on ne le pense de sa propre initiative » et ne sont pas « téléguidées par Paris ». En effet, pour Antoine Glaser « Blaise Compaoré  sait que la France a plus besoin de lui qu’il n’a besoin de la France. En termes d’aide financières, il compte bien plus sur Taïwan que sur l’Hexagone » (p.146). Antoine Glaser analyse aussi la politique du gabonais Ali Bongo plus tournée vers les Etats-Unis que celle de son père. On peut regretter que Djibouti ne soit que rapidement mentionné en conclusion alors même que ce petit Etat de la Corne de l’Afrique illustrerait parfaitement la thèse de l’auteur (p.213).
Les initiés apprécieront les nombreuses anecdotes et les coulisses des relations entre les présidents africains et le pouvoir français dans la période récente (et jusqu’à fin 2013). L’ouvrage est agrémenté d’entretiens des acteurs de ces relations, comme Anne Lauvergeon, Patricia Balme, André Bailleul, Jean-Marc Simon, Michel Roussin, Michel Katz, Georges Serre, Michel de Bonnecorse, Jean-Christophe Rufin, Pierre-André Wiltzer, Robert Bourgi, etc.
Ainsi, malgré les promesses rééditées de ruptures, tant François Hollande que son prédécesseur auraient été « marabouté[s] par l’Afrique et ses dirigeants » (p.209). Le président français serait parfois « l’obligé » de certains présidents africains car « celui qui paie commande ». Antoine Glaser conclue sur les perspectives économiques et les richesses du continent africain qui attirent déjà de nombreux Etats. Il finit par asséner: « Paris n’est plus le donneur d’ordres, mais il ne le sait pas encore. Il se croit encore aimé alors qu’il n’intéresse plus. L’Afrique a changé sans que son « papa » autoproclamé en soit informé » (p.215) or comme l’aimait à le rappeler l’ancien président gabonais Omar Bongo : « La France sans l’Afrique, c’est une voiture sans carburant » (p.42).
A lire d'une traite !

Quelques interviews de l'auteur : 

dimanche 25 novembre 2012

Sommet de la francophonie : paroles de "kinois" 1/2

Kumpa Mayasi, analyste et Consultant IE (Intelligence économique) était à Kinshasa (RDC) au moment du sommet de la francophonie, il nous propose ce billet. Une interview d'un habitant avant et après le sommet :



Kinshasa se prépare à recevoir le XIVe sommet de la Francophonie. Des travaux sont visibles dans toutes les grandes artères de la capitale congolaise. Nous voyons aussi des ouvriers embellir les grandes places, beaucoup de « kinois » usent de leur légendaire sens de l’humour au vu de ses travaux en les qualifiant de « maquillages », car pour bon nombre ils ressentent un contraste encore plus saisissant entre leur quotidien dans une « ville-poubelle » et le semblant de propreté constaté. La sécurité aussi a été visiblement renforcée afin d’éviter toute protestation promise par l’opposition congolaise. Dans les discussions des kinois beaucoup de blagues fusent sur la mauvaise pratique et la non-maitrise de la langue française par la population dans les quartiers populaires. Dans les rues assises sur de terrasses et autres bars dont regorge Kinshasa, nous rencontrons aussi des personnes qui ont une approche plus intellectuelle de ce sommet. Nous avons été à la rencontre de deux d’entre eux qui ont bien voulu nous faire part de la substance de leur débat.


José Mikendi, 42 ans, diplômé en gestion-finance, étude supérieure en Europe et a travaillé cinq ans en Afrique de l’Ouest, trois ans en Afrique de l’Est pour une ONG internationale.

Que pensez-vous du sommet de la francophonie qui aura lieu à Kinshasa dans quelques semaines ?
Je ne suis pas favorable à la tenue du sommet de la francophonie au Congo, car je trouve que nous ne sommes pas dignes d’accueillir un tel sommet, car nous ne vivons pas vraiment dans un état de droit, ici point de changement depuis des années. Nos gouvernants certes se frottent les mains et se glorifie du plébiscite accordé par la tenue de ce sommet, mais moi je suis sceptique sur les bénéfices de cette réunion de personnes bien pensantes qui sont totalement absente pour la résolution de nos problèmes quotidiens que sont l’absence de travail, le manque d’électricité, le manque d’eau, l’absence de centre de soins dignes de ce nom et l’insécurité grandissante. Mais au moins grâce à la francophonie nous avons des routes refaites et balayées chaque jour (Rires).
Qu’attendez-vous de la venue de François Hollande ?
Pas grandes choses, car que peut on attendre de la venue d’un chef d’État étranger ? À ce que je sache, il ne gouverne pas le Congo et au vu du silence durant les troubles électoraux de la majorité des chefs d’État présent j’ai peu d’espoir qu’un discours de quelques minutes puisse amener un changement significatif à notre pays. Nous allons sagement écouter monsieur FH, mais sans grands espoirs de changements.


Quel apport de la RDC à ce sommet ?
Déjà notre terre pour accueillir toute ses délégations et notre hospitalité. Mais au-delà je ne sais ce que nous pourrions apporter, car nous sommes un peuple malade et meurtri par des guerres à l’est du pays, un quotidien de plus en plus pénible. Et que peut apporter un État défaillant et déstructuré à ce genre de rencontre si ce n’est des beaux discours donc du vent ?
La francophonie est elle une organisation d'avenir?
Je pense que si cette organisation se mue et se structure en vue d’une dynamique plus économique que linguistique oui elle a de l’avenir, mais maintenant qui va impulser cette évolution ? Je souhaite voir l’OIF innover et être à la base d’un nouveau défi qui animerait les économies qui ont en commun la langue française, cela ressouderait les liens entre pays. Au vu de la mondialisation et de la globalisation de l’économie mondiale, cela nous apporterait une échappatoire face aux « Tout-Puissants anglo-saxons » d’un côté et aux  « Omniprésents Chinois » de l’autre.

Quel est votre point de vue sur la politique française en Afrique et spécialement en RDC
Confus et illisible nous ne savons pas ou nous n’arrivons pas à déchiffrer le rôle de la France ici en Afrique centrale et spécialement chez nous en RDC. Elle semble être absente et pas prête de revenir, peut être que la tenue de la francophonie à Kinshasa va initier quelque chose de nouveau, mais je suis un peu sceptique…deux jours de sommet ne font pas une politique étrangère d’un pays. Je trouve cela triste et décevant qu’une grande nation comme la France soit aussi absente au Congo, à croire que les Français s’intéressent plus à la diffusion de leur langue qu’à la bonne santé de leurs échanges commerciaux. Elle semble être spectateur et tétanisé par je ne sais quoi qui l’empêche d’être pris en exemple et suivi non seulement par les Congolais, mais nombre d’Africains qui se tournent maintenant plus facilement vers le Canada, les USA ou l’Asie. La perte d’influence française est réelle et visible ici au Congo.

APRÈS LE SOMMET :

Comment avez-vous vécu ce sommet de la francophonie?
Un peu agacé par le manque de transport en commun afin de laisser la place à ses diplomates de la « cacophonie » (rires). Mais plus sérieusement, j’ai vu qu’au Congo quand il y a de la bonne volonté nous pouvons organiser non seulement notre environnement, mais aussi notre quotidien. Je suis peut être pessimiste, mais le contraste a été saisissant avant et pendant sommet. 

Que pensez-vous de François Hollande et d’autres dirigeants pendant ce sommet, vos attentes après ce sommet?
Je suis totalement bluffé par FH, il a eu le courage politique de dénoncer le quotidien des Congolais qu’aucun autre chef d’État n’a fait jusqu’à présent. Je suis de ce qui été totalement contre sa participation, mais il a été au-delà de nos espérances, car il a remis à leur place les nombreux fanfarons qui n’ont pas de convictions politiques, mais pillent le pays. Je pense qu’il a bien analysé la situation réelle du pays et nous sommes encouragés. Maintenant, nous savons que le peuple français n’est pas dupe des problèmes dans la région des Grands Lacs, si les puissances occidentales comme la France, le Québec qui ont démontrait leur courage par leur attitude lors du sommet et que les grands pays optaient pour ce genre de ligne politique vis-à-vis de nos gouvernants il y aurait plus d’ordre et de démocratie au Congo.

dimanche 4 novembre 2012

Sommet de la francophonie : paroles de "kinois" 2/2




Une nouvelle interview (la précédente ICI) réalisée par Kumpa MAYASI, Analyste et Consultant IE, à Kinshasa avant et après le sommet de la francophonie. Cette fois il s’entretient avec Georges EMO MAHILU, 36 ans, informaticien, études primaires et secondaires en Europe, diplômé de l’université de Kinshasa, fait du conseil en informatique pour des sociétés et l’administration congolaise.


Que pensez-vous du sommet de la francophonie qui aura lieu à Kinshasa dans quelques semaines ?
Le sommet de la Francophonie est une bonne chose, tant pour le gouvernant que pour le gouverné. Bon nombre de Congolais pensent que le monde entier ne tourne que sur l’anglais. Les entreprises anglo-saxonnes ayant pris pieds dans différents secteurs d’activités et font le maximum pour imposer l’anglais comme langue de travail. Aux Anglo-saxons, il faut ajouter les Indo-Pakistanais, les sud-africains, etc.
À part ces entreprises, les ONG et plus grave l’ONU travaille à 90 % en anglais en veillant à négliger le français qui est pourtant la deuxième langue de ladite organisation. Les documents de l’ONU sont en majorité rédigés en anglais et même les offres d’emplois sont affichées en anglais. Un tour sur leur immeuble du boulevard du 30 juin à Kinshasa peut en témoigner. Donc, la vue de tous ces pays francophones sera un réel réconfort pour ceux qui pensent que le français est en perte de vitesse. Il est aussi d'aucuns qui prétendent qu’il n’est plus nécessaire d’avoir le français, il suffit de connaître l’anglais, et c’est tout.
Le grand nombre de gouvernements présents aura un impact certain sur l’intellect de ceux qui étaient encore sceptiques.
Qu’attendez-vous de la venue de François Hollande ?
Le président français est sans nul doute le président du pays francophone le plus influent. Il a un rôle prépondérant dans cette organisation. Il eut un temps où la classe politique était en effervescence sur sa présence ou pas à l’actuel sommet. Mais, pour ma part, je pense que le président français devrait chercher à resserrer les liens tant de notre pays, que des autres. Il y a aujourd’hui un véritable envahissement des pays du Commonwealth, ils sont très présents et font un travail suivi pour l’acquisition de marchés dans la sphère congolaise. Or, il n’y pas ou peu d’investisseur d’expression française à venir s’installer en RD Congo.
Quel apport de la RDC à ce sommet ?
La RDC étant un pays dans une instabilité depuis plus d’une décennie, ne pourra que difficilement faire montre de tout son potentiel, mais déjà le gouvernant a fait faire peau neuve à la ville de Kinshasa qui revêt depuis une splendeur perdue depuis longtemps. Aussi le reste du pays mue pour se transformer en un pays mieux structuré. L’apport de notre pays dans cette association se fera non seulement dans les aspects de la linguistique, mais aussi dans la culture diversifiée qui est sans nul doute l’une des plus grandes fiertés nationales.
Outre les aspects culturels importants du Congo Kinshasa, de fortes opportunités économiques et stratégiques sont possibles du fait de son positionnement géographique et aussi son appartenance à certaines associations sous régionaux.
Le Congo fait partie du COMESA, CIRGL, de la CEMAC, du CEEAC et de la SADEC. Suite à son appartenance à ses différentes associations, il est donc possible d’avoir accès à des pays non en rapport direct avec la francophonie. En prenant par exemple la SADEC qui est l’association des pays de l’Afrique australe. Cette association compte plus d’une dizaine de pays et non des moins importants du continent. L’Afrique du Sud, l’Angola pour ne citer que ces deux là, peuvent devenir plus facile d’accès par un pays membre de la plate forme qui plus est jouit de certains droits privilégiés tant sur le plan économico-commercial que politique. Avantages qui dans la période de crise actuelle seront sans nul doute de bon augure.
Dans la recherche d’une optimisation des capacités de la francophonie, une bonne utilisation de la position géostratégique de la RD Congo, la francophonie peut tirer son épingle du jeu. C’est sous cet angle des choses que le Congo se révèle être un atout majeur des pays francophones.
La francophonie est une organisation d'avenir?
Oui, si elle est utilisée à bon escient. En l’utilisant comme un socle pour unir ses membres, il est possible de faire beaucoup de choses. Si nous nous attardons sur l’aspect éducationnel, le français est la langue de bon nombre de pays à travers le monde, et en faisant avancer des structures comme l’AUF (Alliance des Universités Francophones), il est possible d'augmenter de manière sensible les capacités scientifiques de francophones qui doivent souvent recourir aux documents de langue anglaise devenue dans bien des domaines la langue de référence.
Quel est votre point de vue sur la politique française en Afrique et spécialement en RDC
La politique française a évolué au fil du temps. Ces dernières années, elle a connu des hauts et des bas, mais la France est toujours un des partenaires privilégiés de beaucoup de pays en Afrique. Elle peut néanmoins apporter certaines modifications afin de permettre une meilleure synergie entre les pays africains, la RD Congo et la France. Dans cette même optique, il serait favorable à la France de voir par exemple la manière avec laquelle les visas sont octroyés. Il n’y a aucun mal à sélectionner les personnes pouvant entrer sur le sol français, c’est un droit légitime que nous reconnaissons, mais je pense que cette sélection doit être faite de manière plus efficiente.

APRÈS LE SOMMET :
Comment avez-vous vécu ce sommet de la francophonie?
Le sommet de la francophonie s'est plutôt bien déroulé dans son ensemble. Disons que sur le plan culturel, tout s'est bien passé hormis ce qu'il y a eu entre le Président français et le Président congolais.
L'ambiance était festive et les curieux étaient nombreux à attendre les cortèges des Chefs d'État défilés le matin et le soir. La population a été en fait plus satisfaite par ce qui a été fait pour faire venir la Francophonie que la Francophonie elle-même. Étant donné que le passage de cette dernière lui laisse des avenues agrandies, embellies mieux éclairées... en fait, en préparant la Francophonie, le gouvernement a résolu bon nombre de soucis que les Kinois rencontrent dans leur vécu quotidien: les embouteillages, l'obscurité...

Dans une commune mesure, je souhaiterai qu'il soit créé une commission qui mettrait les discours des différents intervenants dans un français plus commode et plus accessible à ceux qui n'ont pu finir leurs études universitaires voir même secondaire afin de leur permettre d'être informé de ce qui ce passe et du caractère crucial de ce genre de réunion.

Que pensez-vous de François Hollande et d’autres dirigeants pendant ce sommet, vos attentes après ce sommet?
Pour ce qui est du Président français, j'ai trouvé son discours approprié aux circonstances, surtout sur le plan économique. Il y a de grandes opportunités qui sont entrouvertes de par notre langue commune. Nous pouvons utiliser cet acquis commun comme un tremplin pour augmenter l'efficience de nos nations respectives afin de tenir bon face à cette crise qui déstabilise même les grandes nations. En prenant en compte le fait que les économies africaines ne sont pas encore développées. Si nous regardons bien le seul continent à ne pas être construit est l'Afrique, sauf peut-être un ou deux pays. Dans une optique de développement mutuel, il serait salvateur pour toute nation avertie de commencer un nouveau type d'économie avec ses partenaires se trouvant sur le continent d'Anibal.
Pour le Congo par exemple, dans un avenir proche, toute exportation de minerai non transformée sera interdite. La loi devra prévoir le cadre et l'organisation à prévoir pour faire aboutir ce souhait émis par le Président Joseph KABILA lors de sa réélection. Donc, une société comme celle qui avait reçu le monopole de la soustraction de l'uranium des mines congolaises devra sans nul doute chercher un moyen de transformer une partie de ce minerai sur place avant de l'acheminer au pays ayant Lutèce pour capitale. Certains se poseraient la question sur l'intérêt d'une telle situation? À qui cela profiterait-il? Ces deux questions n'ont qu'une seule réponse: c'est un bénéfice pour tous!
Dans cette nouvelle organisation, tout le monde peut tirer son épingle du jeu. Le pays tenté par l'investissement peut ainsi créer de nouveaux emplois dans un pays tiers qui sera très heureux de recevoir une société qui vient investir, créer de l'emploi et aussi faire dans une commune mesure du transfert de technologie qui soit dit en passant n'est pas toujours bien vu par certaines puissances. Mais cette réticence peut être réglée en faisant certaines concessions qui peuvent ainsi soulager le préjudice suivi.
Néanmoins, nous n'en sommes pas encore là. Il faut savoir que cette volonté politique est louable, mais il y a toujours eu une certaine marge entre la volonté du politique et la réalité du terrain. Sur le plan scientifique, le souhait de voir la mobilité des étudiants et chercheurs francophones s'accroître dans le but de réduire notre retard sur le Commonwealth est légitime. Seulement, il sera peut-être difficile de mettre la machine en marche.
Il est vrai que le Président Hollande a fait preuve d'ouverture et cherche à faire avancer certaines choses qui n'ont que trop stagné.
La question est de savoir si nos dirigeants parviendront à mettre en place la synergie adéquate dans ce monde tumultueux où nous sommes. NZAMBE kaka a yebi (DIEU seul sait)

mardi 14 juin 2011

Analyse comparée des phénomènes miliciens

Le CERI-Science Po organise le 22 juin 2011(9h00 - 18h00) et le 23 juin 2011 (9h00 -13h00) un colloque autour de l'"Analyse comparée des phénomènes miliciens. Débats, enjeux et nouvelles approches" qui ne manquera pas d'intéresser les lecteurs de ce blog.
Informations : ICI


Programme :
MERCREDI 22 JUIN 9h00 - 18h00

9h00 - 9h15 : Mot de bienvenue : Sandrine Perrot, Sciences Po-CERI, et Hervé Maupeu, LAM Pau
9h15 - 11h00 Historicité de l’économie de protection

Historicité de l’économie de protection : débats et enjeux
Sandrine Perrot, Sciences Po-CERI
Histoire du vigilantisme et politiques de protection dans les townships sud-africains
Laurent Fourchard, LAM, Bordeaux
Les partisans armés : émergence d'un corps "informel" de police à Madagascar au 19ème siècle
Nicolas Courtin, UVSQ, CESDIP- Centre de recherches sociologiques du droit et des institutions pénales, GEMPA - Groupe d'étude sur les mondes policiers africains

Discutante : Christine Deslaurier, IRD, Paris

11h00 - 13h00 Neo-traditionnalisme et (post)modernité des milices

Ce que le monde fait aux milices. Transnationalisation des pratiques et renforcement des identités
Jérôme Lafargue, IFRA Nairobi, LAM Pau
Néo-traditionalisme et modernité : les milices Maï-Maï congolaises
Luca Jourdan, Université de Bologne

Lire également "Les Maï Maï dans la guerre au Kivu" par Stéphane Mantoux

Discutant : Koen Vlassenroot, Université de Gand

14h00 - 16h00 Milices et Etat

Réformes constitutionnelles, droit et milices
Mutuma Ruteere, consultant, ancien directeur de la recherche à la Kenya Human Rights Commission, Nairobi
Les milices jihadistes au Pakistan: sous-traitance de la guerre et logiques de situation
Amélie Blom, Institut d'études de l'Islam et des Sociétés du Monde Musulman, Paris
Vigilantism, smuggling and state recuperation: the OPEC boys in north-western Uganda
Kristof Titeca, Université d’Anvers

Discutante : Elizabeth Picard, émérite CNRS-IREMAM, Aix-en-Provence

Pause café

16h00 - 18h00 Milices dans le temps électoral


Les milices sud-soudanaises en campagne référendaire
Mareike Schomerus, LSE (à confirmer)
L’affiliation partisane des jeunes au Burundi : une milicialisation souterraine et diffuse
Nicolas Hajayandi, Université de Bujumbura
Who is in control? Political leadership and militias in Kenya
Claire Médard, IRD, UMR 205 URMIS Université Paris Diderot-Université de Nice-IRD; Susan Mwangi, Kenyatta University
Sociologie des Chimères d'Aristide en Haïti
Jean Eddy Saint Paul, Université de Gunajuato, Mexique

Discutant : Richard Banégas, Université Paris I

JEUDI 23 JUIN 9h00 - 13h00

9h00 - 11h00 Transformations sociales, transformations de genre


Les rondas compesinas du Pérou : comment traiter du genre ?
Camille Boutron, CERIUM, Montréal
Les politiques libidinales de l'insurrection: 'amour-mariage-sexe' dans l'Armée de libération populaire du Népal
Laurent Gayer, CNRS-CURAPP, CSH Delhi
De la milice à l’engagement paramilitaire : Parcours de femmes républicaines nord-irlandaises au début des années 1970
Elise Féron, CARC, University of Kent

Discutante : Marielle Debos, Université de Paris-Ouest Nanterre

11h00 - 13h00 Représentations populaires des milices : chansons, littérature

Lire les milices dans le roman africain francophone: Les cas de Johnny Chien Méchant d'Emmanuel Dongala et Port Mélo d'Edem
Eric M. Midepani, Institut de Recherche en Sciences Humaines, Libreville
Mémoires et représentations populaires des milices touaregs
Frédéric Deycard, LAM Bordeaux
Mungiki au son du Benga. Débats idéologiques et recrutement des milices au Kenya
Hervé Maupeu, LAM Pau

Discutant : à confirmer

jeudi 7 janvier 2010

Les tournées africaines du début d'année


Parce que le jeu des influences passe par des visites bilatérales de coopération ou de courtoisie. Petit coup de projecteurs sur les tournées françaises et chinoises de début d’année.
Bernard Kouchner a entamé aujourd'hui sa tournée africaine de quatre jours qui le mènera dans 5 pays :
-Au Rwanda avec qui la France vient de renouer des relations diplomatiques (voir précédent billet). Jacques Kabale, actuel responsable juridique du département des ressources humaines de la BAD, a été nommé le mois dernier ambassadeur à Paris et Laurent Contini l'actuel ambassadeur de France au Zimbabwe et ancien membre du cabinet de Bernard Kouchner, devrait être nommé à Kigali ;
-En République démocratique du Congo (RDC) : afin d’aborder la situation intérieure, les aspects régionaux et l'avenir de la Mission des Nations unies en RDC (Monuc) qui vient d’être reconduite pour 5 mois ;
-Congo-Brazzaville : les discussions porteront sur la sécurité régionale et le changement climatique notamment la protection de la forêt d'Afrique centrale.
-Burkina Faso : pour évoquer les médiations du président Blaise Compaoré en Guinée, en Côte d'Ivoire et au Togo ;
-Côte d'Ivoire : cette visite « permettra notamment de rappeler l'attachement de la France à ce que la Côte d'Ivoire retrouve la voie de la stabilité et du développement », indique le communiqué de presse.
Le ministre des Affaires étrangère chinois, Yang Jiechi, a débuté lui aussi une tournée africaine au Kenya, au Nigeria, en Sierra Leone, en Algérie et au Maroc.


Officiellement pour entretenir l'amitié traditionnelle sino-africaine, et renforcer le partenariat gagnant/gagnant. Sur les perceptions africaines de la Chine, voir billet ICI