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mardi 26 mai 2015

La menace stratégique des États faibles : quand les faits relativisent la théorie

Nous venons de publier une note de recherche stratégique pour l'IRSEM. Vous trouverez ici son résumé et le lien vers la note. Les recherches qui se concentrent sur l’échec de l’État à remplir ses fonctions régaliennes rencontrent un franc succès depuis la fin de la guerre froide et après le 11 septembre 2001. L’une des principales hypothèses est que les États dits faibles ou pire faillis seraient générateurs de conflits : « Most of the security problems of Africa largely hang on the failure of the postcolonial state ».

Vous pouvez télécharger gratuitement la note n°18  ICI

jeudi 15 janvier 2015

Publication : Afrique du Sud, vocation continentale, moyens limités

La revue "Questions Internationales" de La Documentation française consacre son 71ème numéro à l'Afrique du Sud (sommaire ci-dessous). 
Nous y signons un article sur la politique étrangère de l'Afrique du Sud vers le continent africain. Nous vous proposons ci-dessous l’introduction et la conclusion de cette article.
Introduction : « L’Afrique du Sud ne peut échapper à son destin africain ». C’est en ces termes qu’à la fin de l’apartheid Nelson Mandela définit la mission première de la future politique étrangère de son pays. En 2001, le Département du commerce et de l’industrie sud-africain emploie, à ce sujet, une métaphore qui semble encore pertinente de nos jours, celle d’une stratégie dite du papillon. Le continent africain constituerait le corps du papillon sud-africain dont les ailes s’étendent vers l’Inde et la Chine à l’Est, et vers le Brésil à l’Ouest. Si, dans cette ambition, la coopération Sud-Sud apparaît comme une dimension essentielle de la diplomatie sud-africaine, le continent africain en reste cependant la priorité. 
 Conclusion : En dépit des contradictions et des ambivalences de sa politique étrangère, l’Afrique du Sud contribue à la construction de l’architecture de paix et de sécurité africaine. Elle participe dorénavant de plus en plus aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies. En juin 2014, plus de 2 200 Sud-Africains, militaires et policiers, participaient à des opérations telles que la MINUSS (Mission des Nations Unies au Soudan du Sud), à la MINUAD Soudan (Opération hybride de l’Union africaine et des Nations Unies au Darfour) et à la MONUSCO (Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo). Ses ambitions pourraient néanmoins rapidement être contrariées par « l’état de déclin critique » des Forces de défense nationales d’Afrique du Sud (South African National Defence Force, SANDF), comme l’a révélé la Defence Review 2014 (DR14) sud-africaine publiée en mars 2014 par le gouvernement. Les défaillances et dysfonctionnements de l’armée, dus notamment à un budget de défense insuffisant, ont été dramatiquement mis en évidence en 2013 en Centrafrique, lorsque les forces sud-africaines perdirent 13 soldats et durent se retirer précipitamment. Les ambitions du pays sont alors apparues bien supérieures à ses capacités opérationnelles. Au Lesotho, en Côte d’Ivoire, au Kenya, en Centrafrique, au Zimbabwe, au Darfour, le bilan de son action en matière de résolution des conflits est loin de faire l’unanimité. L’Afrique du Sud a même été qualifiée par certains États africains de pays « sous-impérialiste ». L’affirmation de la diplomatie et de la puissance sud-africaine, régionale comme internationale, reste aussi pour l’heure compromise par de nombreux facteurs internes. La situation économique du pays est loin d’être florissante et la société est en proie à de vives tensions. Pourtant, plus que jamais, l’Afrique du Sud reste convaincue qu’une destinée africaine l’attend dans le nouveau système international en construction, qu’elle souhaite plus juste et égalitaire et davantage soucieux de la diversité des nations.


DOSSIER… Afrique du Sud : une émergence en question

 
Ouverture –  L’Afrique du Sud, entre métamorphose et banalisation                               Serge Sur
 
Une histoire à contretemps                                                                                       Laurent Fourchard
 
Une société fragmentée ?                                                                             Philippe Gervais-Lambony
 
Vingt ans après l’apartheid : une démocratie vers l’impasse                                 Raphaël Botiveau
 
État de droit, société tourmentée                                                             Entretien avec Georges Lory
 
Diplomatie : vocation continentale, moyens limités                                            Sonia Le Gouriellec
 
Un bilan économique décevant                                                                            Nicolas Pons-Vignon
 
Entre l’Occident et les BRICS, une posture diplomatique ambivalente                François Lafargue
 

Les encadrés du dossier

– Que reste-t-il de l’apartheid ?   Philippe Gervais-Lambony
– Le système institutionnel de la République d’Afrique du Sud Raphaël Botiveau
– Mémoire de la lutte antiapartheid et générations politiques Sophie Didier
– Le Cap, Durban, Johannesburg : trois métropoles face au défi de la mondialisation Céline Vacchiani-Marcuzzo
I love Soweto Pauline Guinard
– Le sida après la controverse : dépolitisation et nouveaux enjeux Frédéric Le Marcis
Aux origines de l’Afrique du Sud : Extraits de Vasco de Gama (v. 1469-1524), François Levaillant (1753-1824) et Émile de La Bédollière (1812-1883)