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vendredi 16 juillet 2010

Afrique du Sud : gueule de bois après la fête ?

Le président sud-africain, Jacob Zuma, a invité les Sud-africains, et les étrangers vivant dans le pays à s’unir et à travailler ensemble pour isoler et signaler à la police toute menace de violences contre les étrangers, a annoncé vendredi, le bureau présidentiel. En effet, il s’inquiète d'informations (de l'Organisation Mondiale pour les Migrations) selon lesquelles, des ressortissants étrangers seraient en train de fuir le pays, du fait de menaces d’attaques xénophobes commises par des citoyens sud-africains.

Oublié le leitmotiv de la coupe du monde qui voulait que cette fête soit celle du continent ? Oublié le soutien à l'équipe Ghanéenne en quart de finale ?

Oui l'Afrique du Sud retrouve sa réalité et les défis qu'elle doit surmonter.

En mai 2008, déjà, des attaques xénophobes contre les immigrés du Zimbabwe, du Mozambique et du Niger (62 morts et plus de 100.000 personnes sans abri), et des mouvements sociaux contre la hausse du coût de la vie et les augmentations des tarifs d’électricité en juillet-août 2008, ont secoué le pays. Le climat social ne devrait pas s’apaiser avec la crise internationale et énergétique. Eskom, la compagnie sud-africaine de production et de distribution d’électricité, souhaite augmenter ses tarifs, alors que les gouvernements successifs ont maintenu des tarifs très bas pour l’électricité, sans accorder de crédits pour réaliser les investissements nécessaires. Selon les milieux d’affaires, le pays risque d’avoir, d’ici 2013, les tarifs d’électricité les plus élevés au monde, ce qui devrait amputer les efforts du gouvernement pour relancer l’investissement.
Le gouvernement devra aussi régler la question de la réforme foncière. L’ANC a promis, pendant la campagne, la redistribution de 30% des terres cultivables en faveur des communautés noires, à l’horizon 2014. Mais avec quelles ressources financières ? Cette promesse était déjà un objectif du parti au lendemain de l’apartheid, or seulement 5% des surfaces agricoles ont été redistribuées. La récession de 2009 et l’exemple du voisin zimbabwéen donnent à réfléchir.

Le creuset entre riches et pauvres ne cesse d’augmenter,
malgré une croissance stable depuis 1994. Cette croissance continue n’a pas permis au parti de se remettre en question. Or, l’impôt, payé à 90% par la minorité blanche, et l’insécurité poussent les jeunes diplômés blancs à l’exil. L’Afrique du Sud enregistre l’un des taux de meurtres les plus élevés au monde.

Le taux de chômage, officiellement de 23% au moment des élections, atteint 24,5% alors que le nouveau président avait promis de créer 500 000 emplois avant la fin 2009, en pleine crise économique et financière mondiale. Le Center for Development and Enterprise de Johannesburg indiquait qu’en 2005, 65% des jeunes entre 15 et 25 ans étaient au chômage.