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lundi 16 mai 2011

La répression est rose en Ouganda

"Drôle" de surprise ce matin en découvrant les photos des manifestants ougandais peinturlurés de rose.


Depuis plusieurs semaines ces derniers s'opposent à la vie chère. Le climat post-électorale (le 12 mai Y.Museveni a été réinvesti président) est particulièrement pesant. Les policiers utilisent des canons à eau mélangés à de la peinture. Une "tactique" visant à humilier les manifestants et surtout empêcher que le square de la constitution devienne un nouveau lieu symbolique de l'opposition,une nouvelle place Tahrir. Si cette forme de répression prête à sourire elle doit aussi nous rappeler que le 28 avril les forces de l'ordre ont utilisé des balles qui ont fait au moins deux morts et plus de cent vingt blessés.
Les «Walk to work» sont la nouvelle forme de protestation adoptée par les manifestants. Les lundis et jeudi, ils se rendent à leur travail à pied abandonnant les transports en commun. En Ouganda le droit de manifester est particulièrement restreint.


En Ouganda, la police repeint les manifestants... par rue89

La violente arrestation de Kizza Besigye (vidéo ci-dessous), leader de l'opposition, aspergé de gaz lacrymogène et hospitalisé au Kenya a fait basculé le mouvement dans la violence dans un pays qui n’a pourtant pas de tradition de contestation.



Sur le web : "Uganda: Museveni’s Power"
"Museveni wants imprisonment without trial for rioters"

mercredi 11 mai 2011

Les conséquences possibles des bouleversements dans le monde arabe sur l’Afrique subsaharienne.

Ce matin Thierry Garcin recevait, Edmond Jouve professeur émérite à Paris-Descartes, dans les Enjeux Internationaux sur France Culture.

Résumé : "On a pu légitimement se demander si les soulèvements actuels du monde arabe allaient faire école dans d’autres régions du monde, à commencer par l’Afrique sub-saharienne.
Des similitudes : longévité de véritables dinosaures de la vie politique ; partis uniques ou dominants ; structures clientélistes ; passation de pouvoir entre le père et le fils ; corruption souvent institutionnelle ou familiale, etc.

Pourtant, des différences sautent aux yeux : en Afrique, poids du facteur ethnique, complexe et diversifié ; moindre influence des « réseaux sociaux » ; plus faible contestation écrite ou imprimée dans ces sociétés orales où l’audiovisuel prime ; contre-pouvoirs formels ou informels moins élaborés (médias, syndicats, associations, rôle des intellectuels…)."

Lire également :
"Révolution arabe : en attendant l'Afrique…"
"Afrique noire et monde arabe : continuités et ruptures"
"How African is the Arab revolution?"

mercredi 23 février 2011

Les limites de la logique d’extension des rébellions

« Dans les pas du modèle tunisien », « un écho à la révolution égyptienne »….les analyses des rébellions arabes se multiplient et des comparaisons parfois douteuses nous incitent à relativiser la portée de ces mouvements sans bien sûr nier sa capacité d’extension.


Les perceptions sont importantes. Dans le cas tunisien on peut penser qu’elles se limitent au monde arabe. En effet, les Tunisiens ont toujours été méprisés par leur environnement immédiat : traités de faibles et de femmes (…) par leurs voisins voire de « nation de garçons de café » par les Algériens (référence à leur dépendance au secteur touristique). L’origine tunisienne des rébellions actuelles est donc hautement symbolique pour le monde arabe. La rébellion tunisienne a donné audace et courage au reste du monde arabe.
Chaque acteur a ses logiques propres, prenons l’exemple djiboutien.


Les faits : Dès le début du mois de février les heurts ont débutés. Seuls deux étudiants en droit sur 180 ont réussi leurs examens du premier semestre. Les étudiants sont donc descendus dans la rue pour exprimer leur colère (commerces pillés, véhicules brûlés...). Les raisons de leur colère ? La rumeur voudrait que le gouvernement, pour faire baisser les chiffres du chômage, ait tenté de retarder l’entrée des jeunes diplômés sur le marché de l’emploi. Donc une genèse relativement indépendante des évènements dans le monde arabe. 

Contexte : le contexte est bien sûr particulier. Djibouti est en pleine période pré-électorale puisque les élections présidentielles doivent se tenir le 8 avril prochain. Le président actuel Ismaël Omar Guelleh briguera un troisième mandat. Partout dans le monde les élections sont une période de fragilité où (re)naissent les guerres civiles et frustrations des populations se sentant marginalisées.

Poursuite du mouvement : l’opposition avait prévu depuis plusieurs semaines une marche le 18 février, le contexte brulant est d’autant plus propice à voir la situation dégénérer. Effectivement les différents mouvements verrons la mort de plusieurs manifestants et policiers, des opposants seront arrêtés, jugés en comparution immédiate et emprisonnés. C’est donc seulement à partir de cet évènement que « l’exemple tunisien » est repris. Lundi l'opposition djiboutienne a condamné la "répression sauvage" de la manifestation de 18 février, demandant "un changement pacifique et démocratique" du régime "à l'instar de la Tunisie".
Au regard de cet exemple gardons nous de toute hyper réactivité dans l’analyse des évènements actuels… Ne nous précipitions pas à voir dans tous les mouvements sociaux actuels des extensions des troubles du monde arabe. Chaque acteur a ses propres logiques et répond à des jeux de pouvoirs internes.