mercredi 10 mars 2010

«Une première guerre américano-chinoise en Afrique»




Nous reproduisons aujourd'hui l'interview du professeur Omar Aktouf de l'université de Montréal(biographie ICI) avec par Fayçal Métaoui et Zohir Bouzid du journal Les Afriques (28 février).

"Les Afriques : Comment voyez-vous la situation de l’Afrique dans la crise économique actuelle ?

Omar Aktouf : L’Afrique est un problème extrêmement complexe. D’abord, le continent souffre de néocolonialisme et l’on constate, curieusement, qu’il se portait mieux du temps du colonialisme que maintenant. Il y a, certes, des problèmes de gouvernance et de démocratie, mais aussi le fait que les pays colonisateurs ont eu le machiavélisme de partir en mettant en place des régimes qu’ils savaient pouvoir utiliser pour leurs intérêts.
Cela est valable pour tous les pays du continent. Les décisions politiques ou économiques prises par ces pays sont liées à la présence de multinationales françaises, belges ou autres. Quelle décision un pouvoir d’un pays africain peut-il prendre, sans tenir compte du poids de Shell, de Total ou de Mobil sur son sol ? Donc, les décisions que nous prenons sont, d’une manière ou d’une autre, liées aux intérêts étrangers (...). Les Africains doivent se tourner maintenant vers l’Asie, vers le modèle du capitalisme industriel, le modèle de marché régulé.

LA : Les conflits déclenchés dans certaines régions d’Afrique sont-ils liés à cette orientation asiatique ? Certains le suggèrent pour le cas du Soudan et d’autres.

OA : Vous avez le Darfour, le grand conflit au Zimbabwe. Le pauvre Mugabe a commis la faute de dire aux Blancs de laisser les terres agricoles et il est devenu alors le plus grand tyran du monde. Il ne l’était pas auparavant ! Toute la région des Grands Lacs, le Rwanda, le Burundi, la RDC… est ciblée. Les Français, les Américains, d’autres puissances, veulent limiter l’intrusion de la Chine, qui joue la carte africaine à fond et effraie les puissances occidentales. Le Darfour est fondamentalement une question de pétrole et de terres agricoles. Sur ces terres, vivent des populations et des tribus qu’il faut déplacer. Pour cela, il faut provoquer des guerres et des conflits. Les Américains ont essayé, sans succès, de trouver du pétrole au Soudan pendant des années. Les Chinois en ont trouvé dans le sud du Darfour en quantités importantes, ils contrôlent ainsi une zone prometteuse en brut. A partir du Darfour, on peut aller vers le Tchad, à l’Ouest, vers le sud de l’Egypte ou vers le centre de l’Afrique, etc. Grâce à cette position, la Chine a, pour la première fois, une sorte de monopole jusque-là réservé aux Etats Unis. Je parle du contrôle d’une source de pétrole, du puits au raffinage industriel. Les anciennes puissances occidentales ne veulent pas admettre cette situation. La Chine est aujourd’hui aux portes de l’Europe et menace les intérêts américains au Moyen-Orient. Le Soudan n’est pas loin du Canal de Suez, ce qui est intolérable pour Washington. Je crois qu’on assiste à une première guerre américano-chinoise.



LA : Puisque la Chine paraît comme une chance pour l’Afrique, est ce qu’il y a des pays qui peuvent tirer plus profit que d’autres de cela ?

OA : Pour ses intérêts, la Chine ne peut pas jouer au même jeu que les multinationales américaines ou européennes. Le capitalisme financier n’est pas le fort de la Chine. Ils peuvent se lancer dans un autre jeu, celui qui a été maîtrisé par d’autres pays asiatiques, comme le Japon. Les Japonais ont choisi de se spécialiser dans le know-how, dans la matière grise ; ils ont distribué dans leur périphérie économique, Malaisie, Corée du Sud, Hongkong et Indonésie, les métiers qu’ils ne faisaient plus, comme l’industrie mécanique, l’électroménager ou l’industrie navale. Le Japon a pu ainsi développer des marchés solvables autour de son économie pour vendre sa technologie. Ceci a été réalisée à travers une sorte de plan Marshall asiatique, mettant à la disposition des pays proches des enveloppes financières, à fonds perdus, pour développer des capacités de production. C’est justement le choix que fait la Chine pour l’Afrique, en investissant parfois à perte dans des pays en difficulté, en essayant de faire émerger une masse salariale qui constituerait un marché et donnerait des débouchés aux produits chinois. Une démarche intelligente, qui n’est pas celle des Américains, qui ne considèrent l’Amérique latine que comme une simple occasion de faire de l’argent à court terme.

LA : Les mêmes choix s’offrent-ils à l’Algérie en matière de perspectives de partenariat ?

OA : Que vous ayez du pétrole, du gaz, de l’uranium, les opportunités sont les mêmes pour tous. Dans n’importe quel espace géographique, il y a toujours une base quelconque pour générer une économie. Même à partir du sable, que l’on peut utiliser pour faire de la silicone, il suffit d’avoir la technologie. Que l’on ait des ressources ou pas, les problématiques du développement d’une capacité installée de production nationale et d’une demande effective, sont les mêmes. La Chine a, bien entendu, plus d’intérêts à commencer avec un pays comme l’Algérie, qui offre plus de garanties de solvabilité. Elle a intérêt à commencer avec la RDC ou le Gabon si elle peut mettre la France dehors ! Le tout est de réaliser une division internationale du travail, une sorte de complémentarité entre pays, ou chacun aurait un rôle à jouer. Cela, au côté d’un libre échange en termes d’avantages comparatifs et non pas compétitifs. Le tout sur fond de capitalisme industriel ou d’un type de social-démocratie. Il faut que l’Etat soit un intervenant économique. Dans certains pays arabes, dont l’Algérie, on confond l’émergence d’une classe de nouveaux riches avec le décollage économique. De nouveaux millionnaires ne font pas un décollage économique, sauf si cette classe est formée de patrons ou d’entrepreneurs qui constitueront une nouvelle économie, plus introvertie qu’extravertie. L’argent qu’ils possèdent servira plus des intérêts sur le sol national, au lieu de servir à acheter des villas en Espagne. Seul l’Etat peut réguler ce genre de situation.

LA : Selon vous, peut-on parler d’une stratégie économique en Algérie ?

OA : Grande question ! On a commis la bêtise de mettre l’agriculture au second plan, alors que le secteur primaire est le levier de tout développement économique. La révolution industrielle du XIXe siècle en Europe s’est faite sur la base d’une agriculture forte. Ce qu’on appelle en économie l’arrière-pays ne doit en aucun cas être négligé. Les Algériens ont voulu faire une révolution industrielle avec une agriculture sinistrée ! Il faut d’abord manger avant de fabriquer des jouets. Je pense que le pays navigue à vue, comme le bouchon qui flotte sur la vague. Ce qui manque aux pays du tiers monde, Algérie comprise, c’est que l’Etat joue son véritable rôle, notamment en matière d’éducation. C’est grâce à l’éducation que la Chine se trouve là ou elle est actuellement.

LA : Votre dernier livre est Halte au gâchis ! En finir avec l’économie-management à l’américaine. Justement, pourquoi faudra-t-il en finir avec ce modèle ?

OA : Le modèle du capitalisme financier nord-américain et la mondialisation néolibérale qui va avec vont finir par mettre à genoux une grande partie de l’économie mondiale. Les économistes néolibéraux mettent la tête dans le sable pour éviter de voir que l’économie ne fonctionne pas comme ils le disent. La Scandinavie, l’Allemagne, le Japon pratiquent un capitalisme industriel, où la redistribution de la richesse est assurée par l’Etat. Il ne s’agit pas de réformer le capitalisme financier, parce qu’on ne peut pas le faire (…). Les Etats-Unis ne peuvent survivre qu’en provoquant des guerres, ils n’ont jamais pu reconvertir leur industrie de guerre en industrie civile. Depuis les années 1990, les Etats-Unis ne sont plus une puissance financière. La guerre en Irak et en Afghanistan avait pour but de maintenir l’étalon-pétrole pour le dollar, car l’Amérique a perdu l’étalon-or. "
Sources : Les Afriques

mardi 9 mars 2010

Sortie ciné : Fleur du Désert



Demain, sortie du film de Sherry Hormann avec Liya Kebede, Fleur du Désert.
Le film retrace la vie de l’ex-top model d'origine somalienne Waris Dirie, devenue ambassadrice des Nations Unies contre l'excision.Un film adapté du roman de Cathleen Miller qui a été publié en 1998 sous le titre original : Désert Flower ouFleur du désert. Tourné à Djibouti à Ali-Sabieh, région située au sud de la capitale. Une coproduction regroupant plusieurs pays européens (France, Allemagne, Angleterre et Autriche) ainsi que les Etats-Unis.

Synopsis : "Issue d’une famille de nomades somaliens, Waris connaît une enfance rude mais heureuse car entourée des siens. Mais quand son père décide de la marier à l’âge de 13 ans, Waris prend la fuite. Traversant le désert au péril de sa vie, elle atteint la ville de Mogadiscio et retrouve sa grand-mère.
Cette dernière lui fait quitter le pays en lui trouvant un poste de « bonne à tout faire » à l’ambassade de Somalie à Londres. Waris y travaille pendant 6 ans, telle une esclave, totalement recluse et coupée du monde extérieur.
Quand la guerre civile éclate en Somalie, l’ambassade ferme. Waris se retrouve livrée à elle-même dans les rues de Londres, ne sachant pas un mot d’anglais. C’est alors qu’elle rencontre Marilyn avec qui elle se lie d’amitié. Cette jeune femme, délurée et originale, l’héberge et l’aide à trouver un emploi.
Travaillant dans un fast food, Waris est remarquée par un célèbre photographe de mode. Grâce à lui, elle rejoint une agence de mannequins. Malgré de nombreuses péripéties, elle devient rapidement l’un des plus grands top modelinternational. Sa célébrité est au plus haut et pourtant, derrière les paillettes et le glamour, se cache une blessure dont Waris ne se remettra jamais. Lors d’une interview Waris révèle l’excision dont elle fût victime à l’âge de 3 ans. Reprise par la presse internationale, sa confession bouleverse le monde entier.
Waris a depuis décidé de dédier sa vie à combattre l’excision dont sont victimes des milliers de petites filles chaque jour."

Photo : Liya Kebede (actrice du film) et Waris Dirie
Critiques :
- " L'actrice incarne de façon bluffante la métamorphose de la petite émigrée en princesse des défilés. "
François-Guillaume Lorrain (Le Point)
-" Beauté, émotion, on pleure forcément. Et on n'a même pas honte."
Héléna Villovitch ( Elle )
- " Une modestie qui permet d'éviter toute dérive larmoyante. Mi-figue, mi-raisin "
T.C (Studio CinéLive)
- " Mais, retracer le parcours de Waris Dirie, c'est aussi évoquer son engagement contre l'excision pratiquée en Afrique et ailleurs - selon l'ONU, près 6000 petites filles en sont victimes chaque jour à travers le monde. "
F.C. ( Première n°397)

lundi 8 mars 2010

Bernard Lugan crée une publication mensuelle diffusée sur internet



Bernard Lugan a relancé en janvier 2010 la revue Afrique réelle : "une nouvelle revue africaniste, inspirée de l’ancienne Afrique réelle à laquelle certains d’entre vous étiez abonnés entre 1995 et 2005. Cette publication sera mensuelle, soit 12 numéros par an, et sa distribution exclusivement par Internet. Réalisée en couleurs, son approche de l’Afrique se fera par le réel, notamment à partir du milieu et des peuples et dans la longue durée. Elle sera illustrée et comportera une riche cartographie.
Afin de toucher le plus grand nombre, notamment les étudiants, le prix de l’abonnement annuel est de 25 euros (France et étranger), ce qui met le prix du numéro à environ 2 euros. Pour obtenir une copie papier, il suffira de tirer la revue sur l’imprimante de l’ordinateur."
Retrouvez un article du premier numéro : "LE MYTHE DU RÉCHAUFFEMENT GLOBAL APPLIQUÉ À L’AFRIQUE" ICI
Intervention sur l'évolution de la conflictualité africaine, illustrée de nombreuses cartes. Vidéo : ICI

dimanche 7 mars 2010

Les "émeutes de la faim" au Sénégal : Un puissant révélateur d'une défaillance de gouvernance




"Les "émeutes de la faim" au Sénégal : Un puissant révélateur d'une défaillance de gouvernance" par Alain ANTIL, chercheur à l'Ifri (mars 2010). Téléchargez le document : ICI


"L’expression « émeutes de la faim », qui a été utilisée lors des manifestations de la fin 2007 / début 2008 dans une trentaine de pays dans le monde, dont une majorité de pays africains, rassemble des phénomènes de nature très différente d’un pays à l’autre. Nous nous attacherons dans cette note à revenir sur le cas du Sénégal, pays où les « émeutes » ont été nombreuses. Une rapide recension des différentes « manifestations » de mécontentement qui ont secoué ce pays laisse apparaître, entre autres, la faillite d’un secteur agricole qui, bien qu’employant presque 60 % de la population active, n’arrive pas à nourrir la population sénégalaise. Un tel constat invite à s’interroger sur les causes structurelles, qui ne peuvent être réduites à des raisonnements économiques. Bien vite, la défaillance de gouvernance apparaît dans tout sa béance : accoutumance aux importations, structure monopolistique de l’importation de certains produits, sacrifice des populations rurales pendant des décennies pour s’assurer de prix raisonnables pour les consommateurs urbains, bien plus redoutés par le pouvoir. Les blocages ne sont pas toujours là où on les croit."
Carte :Les émeutes de la faim dans le monde (2007-2008). F. Damato

Alain Antil est responsable du programme Afrique subsaharienne à l'Ifri

vendredi 5 mars 2010

Les lectures du week end !



- "Britain and South Africa: The Old Guard Moves On" par Tom Cargill du Chatham House
- "Pourquoi l’Afrique est-elle sujette aux coups d’état ?" par Philippe HUGON
- "Zimbabwe: Political and Security Challenges to the Transition" Africa Briefing (International Crisis Group)
Selon l'International Crisis Group (pour le mois de février): 4 conflits ou situations conflictuelles se sont détériorées en février et 2 situations se sont améliorée.

En Côte d'Ivoire : "Preparations for Côte d’Ivoire’s long-delayed elections ground to a halt as the country’s president, Laurent Gbagbo, dissolved both the electoral commission and government on 12 February following accusations of electoral fraud and rising popular tensions. The move triggered strong condemnation from the opposition and was quickly followed by several days of violent protests in which at least 7 people were killed. Tensions eased following the formation of a new government and electoral commission in which opposition figures were afforded a continuing role. However, the crisis has underscored the still burning issue of identity and nationality in Côte d’Ivoire and the fragility of the country’s post-war transition."

Niger : "soldiers staged a successful military coup on 18 February, detaining President Tandja and announcing that all governing institutions were dissolved. The move followed a ten-month constitutional crisis grounded in Tandja’s efforts to extend his term in office. Thousands rallied in the capital Niamey in support of the takeover, and the coup leaders have pledged to restore constitutional order and hold elections in which no junta leaders will stand. The takeover comes in the context of a series of unconstitutional changes in government across the region, and has been widely criticised by the international community."

Au Kenya : "the coalition government was plunged into a new crisis when a dispute over two major corruption scandals escalated into a tense standoff between power-sharing partners President Kibaki and Prime Minister Odinga. Political tensions in Nigeria also increased over February. The appointment of Vice President Jonathan Goodluck as acting president, in the context of President Yar’Adua’s extended hospitalisation abroad, has created sharp divides within the country’s political elite. Uncertainty increased considerably on 24 February when Yar’Adua suddenly returned to Abuja amid high security and secrecy."

Au Yémen : "hopes were raised for an end to seven months of heavy fighting in the north when the government and Houthi rebels reached a ceasefire agreement on 12 February, after the rebels accepted several conditions including withdrawing from their positions, releasing government prisoners, and returning captured weapons. The ceasefire appeared to be holding despite a small number of rebel attacks later in the month. However, unrest continued in the country’s southern provinces, where clashes and sweeping arrests accompanied protests calling for the secession of former South Yemen."

En Guinée "prospects for a lasting transition to civilian rule continued to improve. On 21 February, Prime Minister Doré appointed a new interim government comprising opposition figures, trade unionists and former junta members. And in a move widely welcomed by the international community, the electoral commission announced plans for presidential elections to be held later this year."

jeudi 4 mars 2010

Le Registre des Nations unies sur les armes conventionnelles : Limites d’un instrument de transparence



Une note d'analyse de Jihan Seniora (chercheure Stagiaire) au GRIP (encore !) du 23 février 2010. Très bien référencée.
Résumé :
Source unique d’informations sur les transferts annuels d’armes conventionnelles à travers le monde, le Registre des Nations unies sur les armes conventionnelles est un important instrument international au service de la transparence. Depuis la fin des années 1990, des voix se sont faites de plus en plus entendre afin d’introduire au Registre les armes légères et de petit calibre comme une catégorie à part entière. Néanmoins, le groupe d’experts gouvernementaux chargé de revoir le Registre et les modifications à y apporter, réuni pour la sixième fois au cours de l’année 2009, n’a trouvé d’accord sur aucune modification substantielle. Face à cet échec, c’est la pertinence du Registre qui est remise en cause pour son inhabilité à s’adapter aux nouvelles réalités de sécurité régionale et internationale. Dans le contexte des négociations sur un futur Traité sur le Commerce des Armes (TCA), il sera important d’éviter de répéter les imperfections du Registre qui déteignent actuellement sur sa portée comme mécanisme de transparence.

Téléchargez le document ICI
Autres références sur le sujet :
"Reporting transfers of small arms and light weapons to the united nations register of conventional arms" de Paul Holton.
Paul Holtom « Transparency in Transfers of Small Arms and Light Weapons: Reports to the United Nations Register of Conventional Arms, 2003-2006 », SIPRI Policy Papers, n° 22, juillet 2008.
Wezeman, T. Siemon, «The Future of the United Nations Register of Conventional Arms », SIPRI Policy Papers, n° 4, août 2003
Haug, Maria, Langvandslien, Martin, Lumpe, Lora et Marsh, Nicholas, « Shining a light on Small Arms Export: The Record of State Transparency », Small Arms Survey, Occasional Paper n° 4, janvier 2002
Abramson, Jeff, « UN Conventional Arms Register Falters », Arms Control Today, septembre 2009

mercredi 3 mars 2010

Recherche : Le « confiage» d'enfants en Afrique du Sud. Enjeux socioéconomiques



Hélène Mayand, du CRDI (Centre de recherches pour le développement international) s'est intéressée aux effets du soutien financier sur le confiage (child fostering) d'enfants au KwaZulu-Natal. Le Child Support Grant (CSG), instauré en 1998, a-t-il permis aux familles de garder leurs enfants à domicile?

Elle expose le détail de sa recherche à l'aide d'une vidéo : ICI

"Does Money Matter? The Effects of the Child Support Grant on Childrearing Decisions in South Africa" : télécharger le document ICI

mardi 2 mars 2010

Le monde en guerre en 33 conflits et en photos par Foreign Policy magazine




Le monde en guerre en 33 conflits et en photos par Foreign Policy magazine : ICI par Kayvan Farzaneh, Andrew Swift, et Peter Williams
Pour notre sujet on retiendra les photos :
1 Est du Congo (RDC)
5 Tchad
6 Est du Tchad
10-11 Somalie
16 Nigeria
19 République centrafricaine
24 Darfour (Soudan)
25 Sud Soudan
31 Ouganda
33 Ogaden (Ethiopie)

Photo (PIUS UTOMI EKPEI/AFP/Getty Images) :
Nigeria: The militant movement in Nigeria's Niger Delta sprung up after environmental activist Ken Saro-Wiwa and several of his colleagues were executed by the country's military regime in 1995. Saro-Wiwa had been protesting the poverty and pollution of his home region after oil companies began exploring there a decade earlier. Today's Movement for the Emancipation of the Niger Delta (MEND), founded around 2003, demands a higher percentage of the country's oil wealth and a cleanup of villages polluted by oil. This September 2008 photograph shows MEND members celebrating a recent victory against the Nigerian military. On Jan. 30, 2010, MEND reneged on a unilateral cease-fire it had adopted the previous October, which has led to widespread fear of kidnappings and attacks against oil companies.

Guinée Conakry : Quels enseignements tirer de l'actuelle transition en douceur ?



Hier Thierry Garcin recevait Dominique Bangoura (Présidente de l’Observatoire stratégique d’Afrique (Paris Panthéon Sorbonne)dans son émission Les enjeux internationaux.
Sujet : "Rappel du passif des deux dictatures successives, s’étendant sur cinquante ans (politique d’autarcie).

La transition de 2008, plutôt confuse et inquiétante a abouti en septembre 2009 à de longs massacres systématiques, considérés par une commission d’enquête de l’ONU comme un « crime contre l’humanité ». Le chef de la junte a subi une tentative d’assassinat en décembre (hospitalisé au Maroc, il est subitement réapparu au Burkina Faso).


Le ministre de la défense assure l’intérim et a choisi son Premier ministre dans l’opposition. Une présidentielle est prévue en juin.

Une transition calme se dessine. Sous quelles conditions, grâce à quelles médiations régionales et internationales, selon quel processus, avec quels aléas et incertitudes ? Y a-t-il des leçons plus générales à tirer de cette expérience dramatique puis (pour le moment) heureuse, au moins en apparence ?"


Réécoutez l'émission ICI

lundi 1 mars 2010

RD Congo : Ressources naturelles et violence Le cas des FDLR


Je viens de retrouver ce document de Brune Mercier du GRIP (Groupe de recherche et d'information usr la paix et la sécurité). Il date de 2009 mais garde toute son actualité.
"La richesse minière de la RDC n’est plus à prouver, notamment pour les provinces du Nord et du Sud Kivu où l’on trouve d’importants gisements de cassitérite, de coltan et d’or. Le coltan et la cassitérite sont particulièrement recherchés dans le secteur de l’électronique car ils sont nécessaires à la fabrication des téléphones portables, ordinateurs et circuits imprimés.

Depuis peu, on observe une attention grandissante accordée par la communauté internationale et la société civile, à l’exploitation des ressources naturelles comme vecteurs de violence, notamment à l’est de la RDC.

À la suite de l’accord signé entre Kinshasa et le CNDP, le principal problème sécuritaire à l’est de la RDC reste la présence des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda). Malgré l’initiative conjointe entre la RDC et le Rwanda (« Umoja wetu ») et l’actuelle opération Kimia II visant à désarmer et combattre les FDLR dans les Kivus, ce mouvement reste très actif et continue de terroriser les populations locales.

Comprendre les principales motivations des FDLR permettrait d’envisager certaines pistes de solutions pour parvenir à les neutraliser et réduire ainsi une grande partie de l’insécurité et de la violence qui prévaut actuellement dans les Kivus.

Ce rapport visera donc, à travers l’analyse de leurs revendications politiques, de leurs stratégies de combat et positionnement géographiques ainsi que de leurs activités économiques, à déterminer dans quelle mesure l’exploitation des ressources naturelles constitue le véritable mobile de leur présence à l’est de la RDC. Cette étude permettra de comprendre comment les FDLR parviennent à tirer profit de ces ressources et le rôle que peuvent jouer directement ou indirectement les sociétés étrangères impliquées dans ce commerce, qui contribue à la perpétuation de la violence dans cette région."
Document à télécharger ICI