mercredi 31 mars 2010

Drama in the Niger Delta: Predators Circle


Un article de Daniel Balint-Kurti (Chatham House) dans The World Today.

Résumé : "The story goes that Nigerian rebels have kidnapped three western expatriate workers and killed them in cold blood. It is the first time they have murdered hostages and the political and economic fall-out in one of the world's top oil-producing nations could be huge. Oil companies are under attack from the media for putting their workers at risk. The Nigerian government is threatening an all-out offensive, which could trigger full-scale civil war."

Téléchargez ICI

mardi 30 mars 2010

Des transitions démocratiques dans l'impasse en Afrique Subsaharienne ? Le cas du Nigeria


Téléchargez l'étude de Marc-Antoine Pérouse de Montclos, chargé de recherche à l’IRD (Institut de recherche pour le développement) et docteur en sciences politique : Vers un nouveau régime politique en Afrique subsaharienne : Des transitions démocratiques dans l'impasse.

"L’Afrique subsaharienne est revenue sur les espoirs de démocratisation qu’avait suscités la fin de la guerre froide et des régimes de parti unique. L’heure est à la désillusion. Même les pôles de stabilité qu’étaient le Sénégal (depuis l’indépendance en 1960) et l’Afrique du Sud (depuis 1994) sont aujourd’hui menacés d’une dérive autoritaire. Les récents événements en Mauritanie et en Guinée Conakry ne doivent cependant pas induire en erreur. Ces deux pays ne sont pas représentatifs. Sur le reste du continent, la tendance lourde est à une diminution du nombre de coups d’États réussis ou avortés, y compris dans des pays comme les Comores et le Nigeria, qui s’en étaient fait une spécialité et qui détenaient des records mondiaux en la matière. Dans la plupart des cas, les populations africaines sont en réalité gouvernées par des régimes qui ne sont ni des dictatures militaires ni vraiment des démocraties parlementaires. Ils évoluent dans une sorte de zone grise entre guerre et paix, victimes d’une insécurité quotidienne qui met en évidence la grande fragilité d’États en devenir. Des chercheurs américains parlent à ce propos « d’anocracies », un terme qui désigne des États plus ou moins faillis, se caractérisant par :

* une autorité centrale inexistante ou purement virtuelle (Somalie, République centrafricaine) ;
* des gouvernements toujours menacés par la reprise d’une guerre civile (Sierra Leone, Liberia, Guinée-Bissau, Burundi et peut-être même l’Angola) ;
* des niveaux de corruption élevés qui appauvrissent les services publics, alimentent les frustrations et aggravent les inégalités sociales quand ils ne permettent pas d’assurer une redistribution équitable et informelle des ressources (Nigeria, les deux Congo) ;
* des pouvoirs mal légitimés et de plus en plus contestés (Zimbabwe), parfois avec des tensions régionales non résolues (Cameroun, Éthiopie)
* des régimes parlementaires qui n’en sont pas vraiment, avec des fraudes et des processus de cooptation et de sélection en guise d’élections (Nigeria, Éthiopie, Rwanda), etc.

De fait, beaucoup de pays africains demeurent des zones de non-droit qui ne favorisent ni l’investissement ni la consolidation de relations de coopération. Les impasses de la démocratisation démontrent en outre les échecs des modèles d’exportation des puissances occidentales en la matière. Il importe à cet égard de revenir sur les présupposés de la communauté internationale : une focalisation excessive sur le moment des élections au détriment des pratiques du politique au quotidien ; des illusions quant à une corrélation entre développement, démocratisation, prévention des conflits et stabilité politique ; des certitudes trompeuses sur les mérites des ONG et de la société dite « civile »."

lundi 29 mars 2010

Ce soir Arthus-Bertrand voit le Gabon du ciel

Ce soir, Yann Arthus-Bertrand nous propose une escapade au Gabon (France3). L'émission de ce soir promet de "dévoiler des forêts encore vierges de traces humaines mais aussi des hommes et des femmes impliqués à l'instar de l'explorateur Mike Fay, du conservateur d'une réserve, d'une vétérinaire qui étudie le virus du sida chez les primates." Le numéro de ce soir est réalisé par Eric Valle, le réalisateur de «Himalaya : l'enfance d'un chef» et écrivain qui a déjà réalisé trois numéros de «Vu du ciel». «De belles aventures humaines, créatives et techniques, résume-t-il. Les tournages au Gabon, dans le deuxième plus grand bassin forestier du monde après l'Amazonie, ont été difficiles. On s'est retrouvés à l'aube des temps, dans des régions que l'homme ne foule jamais. Mais rencontrer Mike Fay au milieu d'une clairière où des éléphants de forêt n'ont jamais vu un fusil était magique».
Les reportages :

- La Clairière de Langoué, un paradis intact, là où quelques hommes seulement ont mis les pieds. Yann Arthus-Bertrand y a rencontré un homme extraordinaire, Mike Fay, un scientifique et un explorateur, qui vit au rythme de la forêt africaine. Mike Fay a peut-être été le premier occidental à fouler ce Baï (clairière en pygmée). C'est une véritable arche de Noé, où cohabitent paisiblement toutes sortes d'espèces animales. Plus de 4000 éléphants de forêt passent ici chaque année, et ce, depuis des milliers d'années.

- Mike Fay, l'Expédition. L'aventure démarre le 20 septembre 1999, lorsque Mike Fay pénètre dans la forêt du bassin du Congo, la deuxième au monde après l'Amazonie. Son but est simple : s'éloigner de toutes traces de civilisation pour une totale immersion au coeur d'un univers méconnu. Le résultat de cette expédition est l'inventaire d'une flore et d'une faune sauvages uniques, ainsi que la création au Gabon de 13 parcs nationaux.

- Minkébé, une forêt intacte. Yann Arthus-Bertrand rencontre Louis Sosthène, le conservateur de la Réserve Nationale de Minkébé. Ils ne sont que 10 pour gérer ce parc de plusieurs milliers d'hectares. Mais face au braconnage, ils se sentent bien seuls.

- Franceville, un laboratoire de Haute-Sécurité. Au Gabon, a été créé le Centre International de Recherches Médicales de Franceville (CIRMF). Dans ce laboratoire, on étudie deux virus mortels : le Sida et Ebola. Gilda Grard et Mirdad Kazanji tentent de comprendre les mystères de ces deux maladies fatales à l'Homme.

- Les primates et la science, une longue histoire. Au CIRMF, Bettina Sallé, vétérinaire, travaille sur les mandrills. A l'état sauvage, ces primates contractent facilement le SIV, le virus du Sida chez le singe. Mais ils n'en meurent pas. Comprendre comment ces primates peuvent vivre avec le virus, permettra, peut-être, de comprendre comment les Hommes pourront en guérir. Mais Bettina ne s'occupe pas que des mandrills. Au CIRMF, des singes qui ont servi la science, sont cloîtrés dans des cages. Elle tente de leur apporter un peu de réconfort.

- Parc National d'Ivindo, un modèle à suivre. Le bois, on ne peut pas s'en passer. Mais peut-on produire autrement ? Pour Christian M'Bina, oui. Ancien militant écologiste, il travaille à présent pour l'industrie forestière, afin de la transformer de l'intérieur. Il nous explique comment fonctionne une concession labellisée, mais surtout, tout ce qu'elle apporte à l'homme comme à l'environnement.

- Consommer autrement. Yann Arthus-Bertrand retrouve Christian M'Bina à Port Gentil, sur une mer de troncs flottants... C'est de là que toutes ces billes de bois partent pour devenir du papier, des meubles... Et c'est de là aussi que Christian M'Bina nous explique comment, nous, consommateurs, pouvons consommer autrement. Il nous dit aussi que nous sommes collectivement responsables de ce qui se passe dans les forêts du monde entier.

- Pétrole, le temps de l'insouciance. Le pétrole est une grande source de richesse pour le Gabon. Mais pour combien de temps encore ? On le sait, le pétrole est une ressource non-renouvelable qui finira par se tarir. Roger Sikout, géophysicien, nous raconte ce que le pétrole a permis, et le gâchis qui en est découlé.

- Les Tortues Luth font escale sur les côtes gabonaises. Chaque année, les Tortues Luths parcourent des milliers de kilomètre pour venir pondre ici, au Gabon. Guy-Philippe Sounget, fondateur de l'ONG Aventures Sans Frontières, veille sur elles. Son rôle est important, puisqu'en moins de vingt ans, 9 Tortues Luths sur 10 ont disparu.

- Docteur Schweitzer, un humaniste au Gabon. Le Docteur Albert Schweitzer est arrivé au Gabon en 1913 en remontant le fleuve Ogoué. Pendant 50 ans, il a consacré sa vie aux autres, et au paludisme, cette maladie qui tue chaque année 1 million de personnes. De son passage au Gabon, restent son humanisme, son hôpital, et surtout ses héritiers, qui perpétuent son oeuvre.

- Docteur Grégoire, héritier d'Albert Schweitzer. Le Docteur Grégoire nous fait découvrir un village de lépreux. Il travaille dans l'esprit de Schweitzer, et tente de soigner la population locale, confrontée à une terrible maladie : l'ulcère de Buruli.

Crimes contre l'humanité en RDC ?

Les civils en République démocratique du Congo (RDC), et plus particulièrement les femmes, continuent d'être les victimes d'"atrocités" qui "dans certains cas pourraient constituer des crimes contre l'humanité", dénoncent des experts de l'Onu dans un rapport publié vendredi.
"Des membres des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), de la Police nationale congolaise (PNC), de l'Agence nationale de renseignements (ANR) et d'autres services de renseignements seraient responsables d'exécutions sommaires, d'actes de violence sexuelle et de torture et de mauvais traitements (...) des groupes armés tels que l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) commettent des atrocités qui constituent de graves violations du droit international humanitaire et qui, dans certains cas, pourraient constituer des crimes contre l'humanité (...) violence sexuelle la plus brutale est utilisée comme arme de guerre par toutes les parties locales au conflit (...) Des femmes et des filles ont été exécutées sommairement ou mutilées après avoir été victimes de viols collectifs. Certaines d'entre elles s'étaient fait introduire une arme à feu, du bois, du sable ou de la colle dans le corps" (...) Des maris, des parents ou des enfants qui tentaient de faire cesser le viol de leurs proches ont également été agressés, tués ou contraints de violer les membres de leur propre famille (...) Des témoignages révèlent que tant des membres des Forces armées de la RDC (FARDC) que d'autres groupes armés ont enlevé des femmes et des filles et les ont détenues pour les utiliser comme esclaves sexuelles et que celles-ci ont été soumises à des viols collectifs pendant des semaines et des mois, parfois accompagnés d'autres atrocités", ajoutent-ils.

samedi 27 mars 2010

Sommet de la Ligue arabe


Lundi prochain, Mustapha Benchenane, politologue à la Faculté de Droit de l'Université René Descartes Paris V, sera l'invité de l'émission des Enjeux internationaux. Ecoutez l'émission ICI
Pays membres en Afrique sub saharienne : Comores, Djibouti, Mauritanie, Somalie, Soudan. Ils sont également membres de l’Organisation de la conférence islamique
Les sujets vont de la définition d'une position arabe commune et des mesures pratiques au désarmement nucléaire au Moyen Orient, à l'utilisation du nucléaire à des fins pacifiques et aux sources d'énergie alternatives et renouvelables, en passant par la coopération avec l'Afrique, l'Europe, la Russie, la Turquie et l'Amérique du Sud. "Il est évident que la question de la sécurité sur le continent africain aura la priorité sur les autres questions qui seront discutées lors de ce sommet, notamment depuis que le Maghreb est devenu le terreau du terrorisme le plus dangereux, qui se répand dans le désert saharien et en Somalie", a expliqué le député tunisien Adel Alchaouch.
Enjeux :Adepte des coups d'éclats, Mouammar Kadhafi va tenter de s'octroyer plus de pouvoirs durant son mandat à la présidence de la Ligue arabe, dont le sommet est organisé pour la première fois en Libye.
A venir : Le premier sommet depuis 1977 entre l'Union africaine (UA) et la Ligue arabe se tiendra en octobre prochain en Libye. Cette réunion sera notamment consacrée aux inquiétudes que suscitent les liens entre des groupes rebelles et les extrémistes islamistes en Afrique et dans le monde arabe, comme en Somalie et au Yémen. Le dernier sommet entre l'Organisation de l'Unité africaine (OUA), qui est devenue l'UA, et la Ligue des Etats arabes s'était tenu il y a trente-trois ans, au Caire.
 

vendredi 26 mars 2010

Les lectures du week end !


Un nouveau rapport du Council On Foreign Relations : "Somalia A New Approach" par Bronwyn E. Bruton. A télécharger ICI :
"Even among failed states—those countries unable to exercise authority over their territory and provide the most basic services to their people—Somalia stands apart. A country of some nine million, it has lacked a central government since the fall of Mohamed Siad Barre’s regime in 1991. Poverty and insecurity are endemic. Less than 40 percent of Somalis are literate, more than one in ten children dies before turning five, and a person born in Somalia today cannot assume with any confidence that he or she will reach the age of fifty.

Failed states provide fertile ground for terrorism, drug trafficking, and a host of other ills that threaten to spill beyond their borders. Somalia is thus a problem not just for Somalis but for the United States and the world. In particular, the specter of Somalia’s providing a sanctuary for al-Qaeda has become an important concern, and piracy off Somalia’s coast, which affects vital international shipping lanes, remains a menace.

In this Council Special Report (...) Bronwyn E. Bruton proposes a strategy to combat terrorism and promote development and stability in Somalia. She first outlines the recent political history involving the Transitional Federal Government (TFG) formed in 2004 and its Islamist opponents, chiefly the Shabaab, which has declared allegiance to al-Qaeda. She then analyzes U.S. interests in the country, including counterterrorism, piracy, and humanitarian concerns, as well as the prospect of broader regional instability.

Bruton argues that the current U.S. policy of supporting the TFG is proving ineffective and costly. The TFG is unable to improve security, deliver basic services, or move toward an agreement with Somalia’s clans and opposition groups that would provide a stronger basis for governance. She also cites flaws in two alternative policies—a reinforced international military intervention to bolster the TFG or an offshore approach that seeks to contain terrorist threats with missiles and drones.

Instead, Bruton advances a strategy of “constructive disengagement.” Notably, this calls for the United States to signal that it will accept an Islamist authority in Somalia—including the Shabaab—as long as it does not impede international humanitarian activities and refrains from both regional aggression and support for international jihad. As regards terrorism, the report recommends continued airstrikes to target al-Qaeda and other foreign terrorists while taking care to minimize civilian casualties. It argues for a decentralized approach to distributing U.S. foreign aid that works with existing local authorities and does not seek to build formal institutions. And the report counsels against an aggressive military response to piracy, making the case instead for initiatives to mobilize Somalis themselves against pirates. (...)"

jeudi 25 mars 2010

Les guerres de l'eau

Mardi Thierry Garcin recevait, Gabriel Wackermann (Professeur émérite à la Sorbonne, géographe) dans son émission les Enjeux Internationaux. Écoutez ICI

"À l’occasion de la journée mondiale de l’eau (22 mars), les potentialités de conflits dans le monde pour l’accès à l’eau. L' « hydro-politique » est une expression des années 80, destinée à montrer l'importance des aspects géopolitiques de l'accès à l'eau douce et, bien sûr, de son utilisation. On sait combien sont décisives la possession et la maîtrise de l'eau, à la fois pour la vie des hommes, pour l'agriculture et l'élevage, pour la vie des animaux et --ce qu'on oublie souvent-- pour les activités industrielles. Peut-on dès lors imaginer des crises voire des conflits armés, de dimension interétatique ? De fait, certaines régions revêtent une dimension stratégique : l'Anatolie turque à l'égard de la Mésopotamie ; le Tibet chinois à l'égard de l'Asie du Sud ; les deux Nils en Afrique orientale à l'égard de l'Égypte. De plus, le Mékong, de grands fleuves africains, le Rio Grande, sans parler du Jourdain, sont autant de cas particuliers. Et, en cas de conflit, quel pourrait être le rôle des organisations régionales et internationales? "
Quelques notions sur la question :

Critères du fleuve international:
- 1er critère est de nature politique : Deux types de fleuves internationaux doivent être distingués : les fleuves-frontières ou contigus et les fleuves successifs.
°Le cas du cours d’eau successif, qui traverse plusieurs Etats. Se pose alors la question des ressources en eaux –débit –qui restent aux Etats situés en aval de l’Etat amont qui a prélevé ; la rivalité entre Etats se fait autour d’une question de débit prélevé (opposition à la construction de barrages en amont par exemple)
° Le cas du cours d’eau contigu, faisant office de séparation entre 2 Etats. La rivalité se fait sur la question de la frontière : celle –ci n’est pas forcément définie par le talweg mais un Etat peut posséder tout le fleuve et ne pas en laisser l’accès à son voisin.
-2ème critère de nature économique, s’y est superposé : celui de la navigabilité ; retenu par le Congrès de Vienne, il a été repris par la Convention de Barcelone de 1921, qui a accentué cette conception en substituant à la dénomination traditionnelle de « fleuve international » celle de « voie d’eau internationale » qui permet d’englober les affluents navigables » (DIP)
Bassin fluvial : zone qui comprend le fleuve international, ses affluents, sous-affluents et eaux souterraines.
Plusieurs conceptions juridiques sur la question des eaux transfrontalières :
- doctrine Harmon de la souveraineté territoriale absolue : un Etat use comme bon lui semble d’un cours d’eau traversant son territoire sans tenir compte des baisses de débit qu’il pourrait provoquer en aval chez un autre Etat.
Ex : Turquie
- doctrine de l’intégrité territoriale absolue : chacun conserve le débit naturel que le fleuve lui donne (conception inverse à la précédente et favorable à l’Etat-aval)
- doctrine dominante en droit et en arbitrage aujourd’hui : celle liée à la notion de bassin intégré et de gestion commune des eaux (aménagement possible en amont mais de façon raisonnable pour ne pas nuire à l’Etat-aval et de lui permettre de mettre en place ses propres systèmes de drainage)
En Afrique les conflits liés à l'eau sont nombreux.
Des conflits internes : au Darfour, au Kenya et au Niger notamment.
Des tensions régionales : bassin du Chobe (Botswana, Namibie), bassin du Nil (défaillance de coopération, voire billet précédent ICI), les bassins du Cunene, de l'Incomati, du Limpopo et du Zambèze entre les Etats de la SADC, le bassin de l'Okavango, le bassin de l'Orange (Afrique du Sud et Namibie), le bassin du Sénégal (Mauritanie et Sénégal), le bassin du Lac Tchad, le fleuve Volta (Ghana, Burkina Faso), les nappes fossiles du Sahara (Tchad, Egypte, Niger, Soudan, Libye).

mercredi 24 mars 2010

Ce soir : Capital terre (M6) en Ethiopie


Dérivée de Capital, l’émission Capital Terre sera diffusée ce soir à 20h40 sur M6. Cette nouvelle émission d’investigation promet d'aller aux quatre coins du globe pour nous apprendre comment notre consommation quotidienne se répercute sur l’environnement. L'animateur, Guy Lagache a sillonné le monde dont un arrêt en Éthiopie pour découvrir les conséquences de la production alimentaire de masse sur l’écologie : "Nous voulons comprendre comment le monde fonctionne par le prisme de l’environnement. Nous n’avons pas de rôle militant, nous sommes là pour mener l’enquête".
Mes précédents billets sur l'achat des terres agricoles ICI et ICI


Je vous y informais d'ailleurs que : "l’Ethiopie sera à l'honneur d'un des premiers reportages de la nouvelle émission Terre d'enquête [finalement l'émission s'appelle Capital Terre] d’M6, présenté par Guy Lagache. L’émission enquête sur la cession des terres et aurait connu quelques difficultés de tournage dans le pays." Leur démarche cherchait à éclaircir trois points : pourquoi ces investisseurs viennent dans ce pays ? Pourquoi le gouvernement éthiopien fait tout pour les y attirer ? Est-ce que la population locale bénéficie de leurs investissements ?....Réponse peut-être ce soir...

Sortie ciné : White Material. Où pourrait se situer l'action ?


Le continent africain a les honneurs du cinéma depuis quelques mois. Sortie demain du film "White material" de la réalisatrice Claire Denis qui vécut dans son enfance au Cameroun, au Burkina Faso et à Djibouti.
Synopsis : Quelque part en Afrique, dans une région en proie à la guerre civile, Maria refuse d'abandonner sa plantation de café avant la fin de la récolte, malgré la menace qui pèse sur elle et les siens.
Le film n'indique pas le lieu où se déroule l'action ("quelques part en Afrique"), imagineriez vous un film tourné "Quelques part sur le continent américain ou sur le continent européen"? A croire que l'Afrique est un tout sans particularité. Le Botswana, le Soudan, la Somalie, le Sénégal.... même problématiques, même reliefs, même économies, même climat, .... : même combat ! Et bien pas tout à fait. Je n'ai pas encore vu le film. Mais j'ai essayé  de "situer" l'action.
Un pays d'Afrique francophone déjà :

 Une bonne vingtaine ce qui limite le choix et au vu de la bande annonce je retire également les îles (Madagascar, Comores...) ainsi que Djibouti.
Une plantation de café ?
Cameroun, Centrafrique, Côte d'Ivoire, Togo, RDC ?

Une guerre civile, la présence de l'armée française, le départ des Français installer dans le pays, un évènement contemporain qui aurait pu traumatiser l'imaginaire des Français ?  D'autres suggestions ?

mardi 23 mars 2010

Darfour : échec de la conférence du Caire


Au lieu des 2 milliards de dollars attendus, la conférence internationale des donateurs pour le Darfour n’a engrangé, dimanche dernier au Caire, que 850 millions $, prêts et dons confondus. Insuffisant pour recaser les 3 millions de personnes déplacées, préalable pour éteindre un conflit qui a fait 300 000 morts selon les estimations de l’ONU, 10 000 selon Khartoum.

Participants :
-la soixantaine des pays membres de l’OCI,
- une vingtaine de donateurs traditionnels dont : les Etats-Unis, les pays de l’Union européenne, les agences onusiennes et les associations humanitaires.
Les principaux contributeurs déclarés à l’issue de la rencontre :
- la Banque islamique pour le développement,
- le Brésil,
- le Qatar,
- la Turquie,
- l’Algérie,
- l’Australie
- le Maroc (soutien de 500 000 dollars.

Les pays occidentaux expliquent leur réserve par l’absence de garanties quant à l’utilisation de l’argent d'autant que par le passé, les montants transférés par le biais de la Banque mondiale ont été souvent détournés. En attendant de trouver des canaux plus fiables, cette tiédeur des donateurs pourrait compromettre les résultats difficiles acquis lors des pourparlers de paix tenus à Doha il y a quelques jours et compromettre également la tenue des premières élections présidentielles soudanaises depuis 1986.

Je rappelle que le Darfour est une province de l’ouest du Soudan, aussi vaste que la France, mais peuplée de 6 millions d’habitants seulement.
Dans les années 1980 la région a été frappée par une grave sécheresse. Les éleveurs firent descendre leurs troupeaux plus au sud et plus tôt dans l’année. Depuis, les tensions montent entre les pasteurs arabes et les agriculteurs non arabes (en particulier les Fours), même si tous sont musulmans, noirs et de nationalité soudanaise.
Cette crise remet en cause la grille d’analyse traditionnelle qui permettait d’expliquer la situation au Soudan par le clivage Nord (musulman) /Sud (chrétien). Confronté aux rébellions du Darfour, le gouvernement soudanais arme des milices supplétives (essentiellement arabes), les Janjawides, qui commettent de graves exactions contre les populations civiles. Ces violences ont fait fuir de chez eux le tiers de la population du Darfour et fait deux millions de déplacés. 300.000 personnes auraient trouvé la mort depuis le début de la crise.
Le conflit au Darfour fait tâche d’huile chez les voisins tchadien et centrafricain.
Sources : Les Afriques / SLG