samedi 3 juillet 2010

Failed States 2010 : podium africain


L'index annuel de Foreign Policy et du Fund For Peace "met à l'honneur" l'Afrique. En effet 7 États sur les 10 premiers sont Africains. Sans surprise :
1- Somalie
2- Zimbabwe
3- Soudan
4- Tchad
5- République Démocratique du Congo
6- Irak
7- Afghanistan
8- République centrafricaine
9- Guinée
10- Pakistan
11- Côte d'Ivoire
14- Kenya
15- Nigeria
16- Ethiopie
21- Ouganda
23- Niger
24- Burundi
26- Cameroun

Sans surprise aussi les États les plus stables se trouvent au Nord de l'Europe, la Norvège, la Finlande et la Suède en tête. La France se place 159ème/177.

Téléchargez la liste complète : ICI

vendredi 2 juillet 2010

Demain Hotel Concorde : Journée pour les Cinquantenaire des indépendances

Demain de 9h à 23h30 : Journée pour les Cinquantenaire des indépendances puis Gala de cloture à partir de 19h – Bilan(s) et Prospective : Liberté (s) et Paix, Développement et Stabilité, Coopération Sud-Sud, Nord-Sud ; Coopération bilatérale et multilatérale, etc. Quelles perspectives pour un continent riche de ses hommes et de ses ressources ? Quel (s) rôle(s) et quelle (s) place (s) de l’Afrique dans la Gouvernance Mondiale ?

Avec la Coordination des Intellectuels d’Afrique et des Diasporas Africaines et le Centre International d’Etudes et de Recherches Stratégiques Prospectives de Dakar - C.I.E.R.S.P. de Dakar --
Programme : de 9h à 13h : Accueil, Allocution de bienvenue du Président du Comité d’organisation (Dr Gaston-Jonas Kouvibidila Journaliste-Ecrivain) ; Discours d’ouverture du Président de l’ONG « Convergences », (Dr. Claude Koudou Enseignant-écrivain, Directeur de Collection chez l’Harmattan, Paris) et du Secrétaire Exécutif de la « Coordination des Intellectuels d’Afrique et des Diasporas Africaines », (Prof MalickNdiaye, Univ. Cheikh Anta Diop de Dakar) ;
Conférence inaugurale : « Symbolique et Prospective de la Renaissance Africaine » : SEM Abdoulaye Wade, Président de la République du Sénégal --

1ère Table Ronde : 50 ans d’indépendance ; Quel bilan ? Animé par MmeEugénie DIEKY, Directrice d’antenne à Africa N°1 sur les thèmes : L’émancipation des noirs d'Haïti / La décolonisation : Rappel de mémoire de deux facettes / les fondements culturels historiques avec Prof. Iba Der THIAM, Agrégé d'Histoire, Membre du Comité scientifique de l'UNESCO - La Réhabilitation de l'histoire Africaine / L’Histoire lieu d'aliénation et lieu d'émancipation avec Prof. Djibril Tamsir NIANE, Ecrivain et historien ; Médiéviste, Spécialiste de l’histoire du Mandé, notamment l'Empire du Mali. - Le Panafricanisme de Krumah, Quel héritage ? Intervenant : Samia N’KRUMAH, Députée à l’Assemblée Nationale du Ghana ;

-- de 13h à 13h55 : Pause Déjeuner

- de 13h55 à 16h15 : 2ème Table ronde : Perspectives pour les 50 prochaines années animée par Dr MANGA-AKOA François sur les thèmes : L'Axe Abidjan - Dakar : Feu de paille ou nouveau départ ? avec Prof. Malick NDIAYE ; Université Cheikh ANTA DIOP de Dakar, Directeur du Centre International d’Etudes et de Recherches Stratégiques et Prospectives de Dakar - L’Afrique de demain, Quelle coopération bilatérale et multilatérale ? Avec Dr Aminata TRAORE, écrivain, Ancien Ministre de la culture et du Tourisme du MALI, Présidente du Forum pour un Autre Mali - L’Economie africaine : Quelle place dans les 30 glorieuses ? Avec Prof. François N’DENGWE ; Economiste - La fuite des cerveaux / Quelle Afrique pour l’implication des Africains de la Diaspora dans le processus de développement de leurs pays d’origine ? Avec Babacar SALL, Prof. A l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences sociales de Paris, Ecrivain-Directeur de Collection chez L’Harmattan

-- de 19 à 23h30 : DÎNER-GALA : animé par Mme Eugénie DIECKY (Africa N°1) / Dr Seidick ABBA, Journaliste à Pana Press avec un Exposé : « Nouveau regard sur le masque africain » ; avec Dr Alphonse TIEROU, Chercheur Chorégraphe ; la projections de films sur de l’Afrique / Hier et aujourd’hui ; des Communications / témoignages / Prestations d’artistes / Distribution des prix - Entré à partir de 20€ pour le colloque et 40€ pour le Gala -

Lieu : Hôtel Concorde La Fayette, 3, place du Général Koenig, Paris 17è, M° Porte Maillot - Palais des Congrès - Réservations : 06 15 95 23 10 ; rens : 06 21 66 26 35 claude_koudou@yahoo.fr info@ongcpda.org valerie@colorsagency.net www.ongcpda.org

Somaliland : and the winer is .... (actualisé)


Les résultats sont tombés et Muj.Ahmed M. Mahamoud 'Silanyo est le nouveau président du Somaliland (49.59%). Une victoire reconnue et acceptée par ses adversaires :

Interview du nouveau président ICI

jeudi 1 juillet 2010

Sommet Afrique France : Des paroles, des paroles, des paroles ....


300 millions d'euros c'est la somme promise par la France aux pays africains pour renforcer leurs capacités sécuritaires : "Nous avons décidé, nous la France, que sur 2010-2012, nous allons consacrer 300 millions d'euros pour former 12.000 soldats africains pour les forces de maintien de la paix en Afrique. Ça nous semble beaucoup plus intelligent, car la quasi-totalité des crises régionales et sous-régionales seront mieux résolues si les Africains prennent en charge eux-mêmes ces questions plutôt que d'autres", a expliqué le président Sarkozy. Attention mirage en vue ! Cette somme n'est pas débloquée et ajoutée à la politique d'appropriation et d'européanisation que mène déjà la France, c'est la somme déjà consacrée pour ce type d'opération.
Bon courage sur le terrain pour expliquer cette nuance à vos interlocuteurs africains !

mercredi 30 juin 2010

Conférence : Où en est le Congo, 50 ans après

Ce soir de 18h à minuit : Conférence débat "Ou en est le Congo, 50 ans après avec François NZUNGA, RDCongolais, journaliste à Fréquence Plurielle,
Vieux TETEVI, écrivain togolais ,
ALbert KISUKIDI, RDCongolais, politique, éditorialiste de "NGONGA EBETI", poète, artiste musicien, Professeur Retraité !....
La modératrice sera la Vice-Présidente WINI LUNTADI, assistée par le Président de l 'Association ATCK-France, Yakini MAVAMBU

La cérémonie sera animée par deux artistes : MAVATIKU (Michelino) et Mbuta Albert KISUKIDI - Un cocktail sera offert à l’issue des cérémonies.. -

Lieu : AGECA, 177, rue de Charonne, Paris 11è, M° Alexandre Dumas -
Rens: 06 26 23 31 09 nambokiay7@aol.com

lundi 28 juin 2010

Le pays qui n’existe pas vote


Samedi les Somalilandais (ex Somalie Britannique) votaient à l'occasion de la deuxième élection présidentielle de la république autoproclamée (1 tour scrutin par liste).
Seulement 3 partis sont autorisés, les trois candidats en lice :
-le président sortant Dahir Riyale Kahin (Issas mais d’un sous clan minoritaire : Gadabourssi) soutenu par le voisin djiboutien mais donné perdant (photo).
- Ahmed Mohamud Silanyo
- Feysal Ali Warabe

Enjeu de l’élection :
-Tous les candidats se retrouvent derrière la lutte pour la reconnaissance de ce quasi Etat.
-Risque de déstabilisation si l’un des 2 autres candidats est élu car l’actuel président était issu d’un sous clan minoritaire ce qui permettait de calmer les velléités des 2 autres clans qui eux sont majoritaires.
Les résultats de l'élection, suivie par des dizaines d'observateurs internationaux, sont attendus dans une semaine.
Le Somaliland a fait sécession en 1991, proclamant son indépendance et offrant une paix relative à ses habitants dans le nord-ouest du territoire somalien alors que le sud de la Somalie sombrait dans le chaos et l'anarchie.

Un Quasi Etat dynamique : Le pays dispose de ses propres forces de sécurité et de sa police, d'un système judiciaire et d'une monnaie, d’un drapeau, de timbre (édités en Grande Bretagne), de gardes côtes formés par les Britanniques mais n'a été reconnue par aucun autre Etat. Le secteur privé est très dynamique (7 opérateurs de téléphone presque autant de journaux). C’est aussi la seule économie au monde où plus de la moitié de la population dépend du pastoralisme nomade pour vivre. Dans « un pays plein de promesses » Oblik Carton Dibeth note : « le Somaliland possède une classe entrepreneurs connue pour avoir su mettre sur pied, à la suite de la guerre civile, un système de télécommunication, de liaisons aériennes et de sociétés de transfert d’argent et cela malgré l’absence de banques commerciales, d’institutions de crédit et de services d’assurances »

Des ressources : 850 km de côtes, en 1988 lorsque l’extension de la guerre dans le Nord les a obligé à fuir, au moins deux compagnies pétrolières (Conoco et Sunoil) avaient trouvé de l’huile . Les permis sont aujourd’hui caducs. Ce brut est une extension du gisement yéménite et il est probablement très riche.

Au nom du principe de l’intangibilité des frontières aucun Etat ne reconnait ce pays. Peu avant sa mort le Président Mohamed Ibrahim Egal avait suggéré qu’on traite le Somaliland comme « entité de facto » à la manière de l’entité palestinienne. Le but est essentiellement de permettre des relations bancaires et la possibilité d’établir des contrats d’assurance. Qui fera le premier pas ? Quelles conséquences de l’indépendance du Sud Soudan l’année prochaine ? L’indépendance est elle souhaitable dans une région déjà Balkanisée ?

Sur les précédentes élections ICI
Mes précédents billets suur le "pays" : ICI

dimanche 27 juin 2010

Blog à découvrir


Dans son billet de mercredi l'alliée d'AGS Bénédicte Tratnjek de Géographie de la ville en guerre signalait l'existence d'un excellent blog : celui de l’anthropologue Alain Bertho (Paris 8), Anthropologie du présent. J'ai visité ce blog et il est vraiment intéressant puisque Mr Bertho y effectue le recensement de toutes les émeutes/affrontements/échauffourées.... dans le monde simplement illustrés d'une photo ou d'une explication (ci-dessus Lomé juin 2010).

On suivra avec intérêt la partie traitant des émeutes en Afrique ICI

samedi 26 juin 2010

La fin de la piraterie est annoncée ....

... pas sur mais en tout cas DCNS y travaille ! L'entreprise a annoncé au début du mois dernier le lancement de la construction d'un patrouilleurs antipirates. Quésako ?

Un patrouilleur ayant une visibilité sur 360°, pouvant faire décoller et atterrir des drones et pouvant mettre à l'eau 2 embarcations rapides grâce à ses 2 rampes arrière. 60 personnes pourront se trouver sur le navires (équipage : 30) et il pourra rester 3 semaines en haute mer, naviguer à une vitesse de 21 noeuds (39 km/h). Ainsi il pourra effectuer des missions de surveillance, de lutte contre la piraterie et le terrorisme, lutte contre les trafics....

Et Hermès (petit nom de ce joujou) est financé sur les fonds propres de la DCNS et devrait être opérationnel dans un an et demi. Il sera ensuite mis à disposition de la Marine nationale pendant trois ans "selon un régime juridique en train d'être défini" a indiqué Patrick Boissier, PDG de DCNS, à Lorient.
Combien ça coûte ? "Le prix du marché..." selon la direction....apparemment dans les 30 millions d'euros.
Plus d'informations suur le programme Hermès de DCNS : ICI

Vie du blog et colloque "la logistique fonction opérationnelle oubliée"

De retour d'un séjour en Afrique de l'Est (pour changer !), je reprends du service notamment en vous rappelant de vous inscrire au colloque : la logistique fonction opérationnelle oubliée, co-organisé par club Participation et Progrès, Alliancegeostratégique.org, l’IRSEM et les revues Défense & Sécurité Internationale, Soutien Logistique Défense et Défense Nationale. Le colloque aura lieu mardi 29 juin 2010 à 8h30 à l’Ecole Militaire, amphithéâtre Lacoste...il n'est jamais trop tard pour s'inscrire !

L’entrée est libre sous réserve d’inscription par email auprès d’AGS : alliancegeostrategique@gmail.com.


Le programme :
Tables rondes animées par Laurent Henninger, chargé d’études à l’IRSEM


Avant propos : Histoire et logistique – Mr G. Lasconjarias, chercheur à l’IRSEM (8h45)


1ère table ronde : Comprendre la logistique dans les conflits modernes (9h00)


11 - Les conséquences de la nouvelle nature irrégulière de la guerre : la logistique, nouveau centre de gravité opératif ? - Mr B. Bihan, doctorant, chercheur au CNRS, membre d’Alliancegeostrategique.org (9h00)


12 - La logistique et l’insurrection tamoule : Mr le CV (ER) H. Eudeline, Centre d’Enseignement Supérieur de la Marine (9h15)


13 - La logistique et l’Irak - Mr S. Taillat, doctorant, professeur d’histoire, membre d’Alliancegeostrategique.org (9h30)


14 - La logistique et l’Afghanistan : le cas du 1er BCS français à l’exemple britannique des « patrouilles logistiques de combat » - LCL Thépenier, chef des opérations du 1er BCS Afghanistan, 2008 (9h45)


15 - Logistique et UE : Mme C. Major, chercheur au German Institute for International and Security Affairs, Berlin (10h00)

vendredi 11 juin 2010

Dernières parutions

Viennent de paraitre :

"Our Common Strategic Interests: Africa's Role in the Post-G8 World" :
* African countries are playing a more strategic role in international affairs. Global players that understand this and develop greater diplomatic and trade relations with African states will be greatly advantaged.
* For many countries, particularly those that have framed their relations with Africa largely in humanitarian terms, this will require an uncomfortable shift in public and policy perceptions. Without this shift, many of Africa's traditional partners, especially in Europe and North America, will lose global influence and trade advantages to the emerging powers in Asia, Africa and South America.
* China's re-engagement is for the most part welcome, as is that of the increasing numbers of emerging powers such as Turkey, South Korea and Brazil that see Africa in terms of opportunities - as a place in which to invest, gain market share and win access to resources.
* Economic fortunes across Africa are now diverging, making it less meaningful to treat Africa as a single entity in international economic negotiations. Despite this, it is in the global interest that the African Union should be granted a permanent place at the G20. In turn, a more focused, sophisticated and strategic African leadership is needed.
TELECHARGEZ ICI

"Cameroun : Etat fragile ?"
(téléchargez ICI)
Synthèse de l'international Crisis Group : SYNTHESE

La stabilité apparente du Cameroun dans une région turbulente ne peut pas être considérée comme étant acquise. La cooptation des élites grâce à la distribution des ressources de l’Etat, et l’émigration de nombreux jeunes éduqués fournissent une soupape de sécurité contre les tensions, mais l’échec de la réforme et le maintien de pratiques caractéristiques de la mauvaise gouvernance ont amené beaucoup de Camerounais à ne plus croire en l’Etat de droit ou en la possibilité d’une transition politique pacifique. De multiples risques de conflit existent à l’approche des élections présidentielles de 2011 et au-delà. Ce rapport de fond, le premier de Crisis Group sur le Cameroun, analyse les racines historiques de l’impasse actuelle.

L’histoire du Cameroun révèle un schéma de périodes de stabilité apparente suivies de crises violentes. Au cours de longues périodes (début des années 1950, années 1970), les problèmes ont été masqués sans être résolus. A la fin des années 1950, des troubles généralisés ont accueilli l’interdiction du principal parti opposé à la domination française, et se sont transformés en une longue et sanglante guérilla. L’indépendance est accordée en 1960, mais dans un contexte de violences étendues. En 1961, alors que la partie Sud du Cameroun anglophone sous domination britannique vote pour rejoindre le Cameroun francophone, le Nord choisit de rester au sein de la fédération nigériane.

La fin des années 1960 et les années 1970 marquent une période de paix relative. Le régime nourrit une obsession pour l’unité et la stabilité après les traumatismes des années 1950, mais, après avoir combattu l’unique véritable mouvement de libération, il manque de légitimité historique. Il est autocratique, et le pluralisme et la diversité sont accusés de menacer de manière inacceptable le projet de construction de la nation. Néanmoins, l’économie croît, et un réel développement prend place.

La démission du président Ahidjo en novembre 1982 et la transmission du pouvoir à son Premier ministre, Paul Biya, se passe tout d’abord en douceur. Mais très vite, les tensions émergent, et aboutissent en avril 1984 à une tentative de coup d’Etat, dont on accuse les partisans d’Ahidjo. Elle est violemment réprimée et n’est suivie d’aucun processus de réconciliation, et le traumatisme de cette époque demeure une source d’amertume parmi beaucoup d’ha­bitants du Nord, la région d’origine d’Ahidjo. Parallèlement, certains Camerounais du Sud, y compris dans les forces de sécurité, ont un sentiment d’inachevé et craignent des actes de vengeance communautaire suite à la répression de 1984.

Au début des années 1990, des partis d’opposition voient le jour, et des élections multipartites sont organisées. Pendant deux ans et demi, le régime est sérieusement menacé dans les bureaux de vote et dans la rue, et les frustrations provoquent des violences généralisées en 1991. Mais après avoir survécu à ce nouveau défi, le président Biya et son parti parviennent à faire reculer les réformes et restaurent un régime autoritaire derrière une façade de pratiques démocratiques.

Aujourd’hui, le projet de construction nationale semble à bout, alors que l’économie stagne et que le chômage et les inégalités s’accroissent. L’économie est tirée en arrière par la corruption et l’inertie, et la population n’a vu que peu de la croissance économique principalement issue de l’exploitation des ressources naturelles du pays. Tandis que les forces de mobilisation potentielles sont faibles et dispersées, la colère populaire demeure forte.

Le régime a conservé ses vieux réflexes conservateurs, mais les expériences et attentes d’une population jeune ont évolué. L’opposition politique est affaiblie par des divisions internes et l’érosion de l’espace démocratique, ce qui limite les possibilités d’exprimer un mécontentement légitime. L’explosion de colère en février 2008, provoquée par la décision de Biya de faire modifier la constitution pour briguer un autre mandat présidentiel, a souligné les dangers de cette situation.

Le Cameroun partage un certain nombre de caractéristiques avec des pays qui ont connu un conflit civil, dont notamment des instances dirigeantes hautement centralisées et personnalisées, une manipulation politique des tensions ethniques et une corruption étendue. Même s’il parvient à surmonter les défis immédiats, la possibilité d’une détérioration, à long terme, qui provoquerait un conflit ouvert ne peut pas être exclue. En Côte d’Ivoire, une longue lutte pour la succession du président fondateur a posé les bases d’une guerre civile. Alors que le président Biya a maintenant 77 ans, et en l’absence de déclarations claires sur ses intentions, la question de la succession présidentielle ne peut qu’inquiéter.

Les événements en Guinée en décembre 2008, où un Etat de droit faible et la manipulation de la constitution ont servi de prétexte à de jeunes officiers pour prendre le pouvoir avec des conséquences désastreuses, invitent tous ceux qui s’intéressent au Cameroun à réfléchir. La constitution et l’Etat de droit de façon générale y sont peu respectés. La fin de la présidence Biya, la deuxième seulement qu’a connue le pays, risque fort d’être tendue. Mais elle pourrait aussi être une occasion d’engager les réformes nécessaires à la garantie de la stabilité à long terme du pays.

La communauté internationale a souvent fourni une aide décisive au régime camerounais. Bien que cette aide ait été accompagnée de pressions en faveur de réformes, très peu d’entre elles ont vu le jour. Le danger est que le régime voie maintenant dans toute ouverture une menace fondamentale à sa survie et durcisse ses positions à l’ap­proche de l’élection présidentielle.

La plupart des bailleurs de fonds et autres partenaires internationaux sont réticents à critiquer le régime et semblent prêts à tolérer son jeu du chat et de la souris de fausses réformes politiques et économiques. Mais un Cameroun instable, ou simplement quelques années supplémentaires de mauvaise gouvernance, risquent de menacer une région fragile. Ces problèmes soulèvent des inquiétudes légitimes au-delà du Cameroun et suggèrent un cas classique de prévention précoce d’un conflit. Mais les intérêts particuliers internationaux et nationaux devront être remis en cause pour engager les changements nécessaires afin d’éviter l’instabilité. Les bailleurs de fonds devraient peser de tout leur poids, à la fois financier et diplomatique, pour envoyer un message sans ambiguïté au gouvernement camerounais.