Voici le compte rendu de lecture de : Joao Medeiros (dir.), 2011, Le Mondial des Nations, Choiseul-RFI, Paris, 574p
La Nation, une thématique classique d’étude, que les auteurs de l’ouvrage Le Mondial des nations ont voulu revisiter.
Beaucoup d’essais explorent la question des nations au XIXème siècle en Europe, beaucoup moins au XXème siècle et encore moins au XXIème siècle. Une lacune que tentent ici de combler les auteurs. En se démarquant des approches trop historiques de la question, ils montrent « la vitalité de l’idée de nation », alors que les recherches s’attardent sur « l’invention ou la fabrique » des identités nationales. La nation, définie dans la préface comme « l’espace irremplaçable de reconnaissance et d’expression politique du sujet » (p.7), est un concept toujours d’actualité. L’enjeu reste toujours le pouvoir, et le contexte actuel rend d’autant plus pertinente l’existence de nation car : « c’est en ce qu’elles détiennent aujourd’hui de plus futuriste que les nations revendiquent leur capacité à gouverner les destins collectifs, en garantissant la sécurité et la croissance, tous deux valeurs d’avenir et non reliques du passé »(p.9).
Le Mondial des Nations veut s’inscrire à contre-courant des analyses voyant la nation se dissoudre dans la mondialisation. L’Etat-nation serait soumis à des forces centripètes tendant à son explosion par le haut (organisations supranationales) et son implosion par le bas (revendications locales). Alors que l’Etat était au cœur du système international, dans la période bipolaire, il se retrouve aujourd’hui concurrencé par des dynamiques internes et externes qui le dépassent. Dans un système international éclaté et incertain, l’Etat est mis au défi par de nouveaux acteurs (organisations régionales, acteurs transnationaux ...), galvanisés par la mondialisation et en quête d’autonomie.
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