lundi 5 novembre 2012

Parution : Études Littéraires Africaines n° 33, 2012 : "Littératures d'Erythrée" (X. Luffin, dir.)

Résumé : 
"Indépendant depuis 1991, l'Erythrée n'est pas seulement un pays qui a souffert des guerres et alimenté douloureusement, pendant des décennies, les actualités. Ses littératures, en émergence, témoignent certes des conflits et de leurs conséquences, notamment quant aux phénomènes migratoires, mais elles reflètent aussi la vitalité et la richesse de langues et de cultures diverses. On y parle dix langues, on y pratique plusieurs religions, et l'on y vit aussi dans la mémoire d'un passé, notamment colonial, qui détermine encore aujourd'hui des affinités italiennes marquées. C'est que le pays est un carrefour de voies vers l'intérieur de l'Afrique, vers l'Océan indien et l'Arabie, l'Europe ou l'Australie aussi, et ainsi vers le Monde. Des pistes caravanières à la toile numérique, de la mémoire des combattants à celle des migrants, l'Erythrée apparaît, dans les riches contributions de ce dossier, comme un pays particulièrement représentatif des enjeux actuels des littératures africaines."




Introduction
(Xavier Luffin)                                                                             
L’émergence d’une littérature arabe en Érythrée
(Jean-Charles Ducène)                                                          
L’épanouissement d’une littérature en langues locales : tigrigna, tigré et arabe
(Xavier Luffin)                                 
Littératures d’Érythrée : l’énonciateur sous contrôle
(Didier Morin)                                                                    
Italiens d’Érythrée, Érythréens d’Italie. La littérature postcoloniale italienne provenant de l’Érythrée
(Daniele Comberiati)                                                          
Les romans d’Abû Bakr Hâmid Kahhâl. Littérature nationale, littérature universelle
(Xavier Luffin)                   
Quand l’amour se dévoile : sexualité et identité dans The Consequences of Love de Suleiman Addonia
(Florence Khawam)   
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VARIA
Entre médiation et confrontation : à propos de Janheinz Jahn et de ses archives
(Flora Veit-Wild)                 
À propos des Oeuvres de Frantz Fanon
(Contributions de Daniel Delas, Pierre-Philippe Fraiture & Elsa Geneste)                       
                                           

dimanche 4 novembre 2012

Sommet de la francophonie : paroles de "kinois" 2/2




Une nouvelle interview (la précédente ICI) réalisée par Kumpa MAYASI, Analyste et Consultant IE, à Kinshasa avant et après le sommet de la francophonie. Cette fois il s’entretient avec Georges EMO MAHILU, 36 ans, informaticien, études primaires et secondaires en Europe, diplômé de l’université de Kinshasa, fait du conseil en informatique pour des sociétés et l’administration congolaise.


Que pensez-vous du sommet de la francophonie qui aura lieu à Kinshasa dans quelques semaines ?
Le sommet de la Francophonie est une bonne chose, tant pour le gouvernant que pour le gouverné. Bon nombre de Congolais pensent que le monde entier ne tourne que sur l’anglais. Les entreprises anglo-saxonnes ayant pris pieds dans différents secteurs d’activités et font le maximum pour imposer l’anglais comme langue de travail. Aux Anglo-saxons, il faut ajouter les Indo-Pakistanais, les sud-africains, etc.
À part ces entreprises, les ONG et plus grave l’ONU travaille à 90 % en anglais en veillant à négliger le français qui est pourtant la deuxième langue de ladite organisation. Les documents de l’ONU sont en majorité rédigés en anglais et même les offres d’emplois sont affichées en anglais. Un tour sur leur immeuble du boulevard du 30 juin à Kinshasa peut en témoigner. Donc, la vue de tous ces pays francophones sera un réel réconfort pour ceux qui pensent que le français est en perte de vitesse. Il est aussi d'aucuns qui prétendent qu’il n’est plus nécessaire d’avoir le français, il suffit de connaître l’anglais, et c’est tout.
Le grand nombre de gouvernements présents aura un impact certain sur l’intellect de ceux qui étaient encore sceptiques.
Qu’attendez-vous de la venue de François Hollande ?
Le président français est sans nul doute le président du pays francophone le plus influent. Il a un rôle prépondérant dans cette organisation. Il eut un temps où la classe politique était en effervescence sur sa présence ou pas à l’actuel sommet. Mais, pour ma part, je pense que le président français devrait chercher à resserrer les liens tant de notre pays, que des autres. Il y a aujourd’hui un véritable envahissement des pays du Commonwealth, ils sont très présents et font un travail suivi pour l’acquisition de marchés dans la sphère congolaise. Or, il n’y pas ou peu d’investisseur d’expression française à venir s’installer en RD Congo.
Quel apport de la RDC à ce sommet ?
La RDC étant un pays dans une instabilité depuis plus d’une décennie, ne pourra que difficilement faire montre de tout son potentiel, mais déjà le gouvernant a fait faire peau neuve à la ville de Kinshasa qui revêt depuis une splendeur perdue depuis longtemps. Aussi le reste du pays mue pour se transformer en un pays mieux structuré. L’apport de notre pays dans cette association se fera non seulement dans les aspects de la linguistique, mais aussi dans la culture diversifiée qui est sans nul doute l’une des plus grandes fiertés nationales.
Outre les aspects culturels importants du Congo Kinshasa, de fortes opportunités économiques et stratégiques sont possibles du fait de son positionnement géographique et aussi son appartenance à certaines associations sous régionaux.
Le Congo fait partie du COMESA, CIRGL, de la CEMAC, du CEEAC et de la SADEC. Suite à son appartenance à ses différentes associations, il est donc possible d’avoir accès à des pays non en rapport direct avec la francophonie. En prenant par exemple la SADEC qui est l’association des pays de l’Afrique australe. Cette association compte plus d’une dizaine de pays et non des moins importants du continent. L’Afrique du Sud, l’Angola pour ne citer que ces deux là, peuvent devenir plus facile d’accès par un pays membre de la plate forme qui plus est jouit de certains droits privilégiés tant sur le plan économico-commercial que politique. Avantages qui dans la période de crise actuelle seront sans nul doute de bon augure.
Dans la recherche d’une optimisation des capacités de la francophonie, une bonne utilisation de la position géostratégique de la RD Congo, la francophonie peut tirer son épingle du jeu. C’est sous cet angle des choses que le Congo se révèle être un atout majeur des pays francophones.
La francophonie est une organisation d'avenir?
Oui, si elle est utilisée à bon escient. En l’utilisant comme un socle pour unir ses membres, il est possible de faire beaucoup de choses. Si nous nous attardons sur l’aspect éducationnel, le français est la langue de bon nombre de pays à travers le monde, et en faisant avancer des structures comme l’AUF (Alliance des Universités Francophones), il est possible d'augmenter de manière sensible les capacités scientifiques de francophones qui doivent souvent recourir aux documents de langue anglaise devenue dans bien des domaines la langue de référence.
Quel est votre point de vue sur la politique française en Afrique et spécialement en RDC
La politique française a évolué au fil du temps. Ces dernières années, elle a connu des hauts et des bas, mais la France est toujours un des partenaires privilégiés de beaucoup de pays en Afrique. Elle peut néanmoins apporter certaines modifications afin de permettre une meilleure synergie entre les pays africains, la RD Congo et la France. Dans cette même optique, il serait favorable à la France de voir par exemple la manière avec laquelle les visas sont octroyés. Il n’y a aucun mal à sélectionner les personnes pouvant entrer sur le sol français, c’est un droit légitime que nous reconnaissons, mais je pense que cette sélection doit être faite de manière plus efficiente.

APRÈS LE SOMMET :
Comment avez-vous vécu ce sommet de la francophonie?
Le sommet de la francophonie s'est plutôt bien déroulé dans son ensemble. Disons que sur le plan culturel, tout s'est bien passé hormis ce qu'il y a eu entre le Président français et le Président congolais.
L'ambiance était festive et les curieux étaient nombreux à attendre les cortèges des Chefs d'État défilés le matin et le soir. La population a été en fait plus satisfaite par ce qui a été fait pour faire venir la Francophonie que la Francophonie elle-même. Étant donné que le passage de cette dernière lui laisse des avenues agrandies, embellies mieux éclairées... en fait, en préparant la Francophonie, le gouvernement a résolu bon nombre de soucis que les Kinois rencontrent dans leur vécu quotidien: les embouteillages, l'obscurité...

Dans une commune mesure, je souhaiterai qu'il soit créé une commission qui mettrait les discours des différents intervenants dans un français plus commode et plus accessible à ceux qui n'ont pu finir leurs études universitaires voir même secondaire afin de leur permettre d'être informé de ce qui ce passe et du caractère crucial de ce genre de réunion.

Que pensez-vous de François Hollande et d’autres dirigeants pendant ce sommet, vos attentes après ce sommet?
Pour ce qui est du Président français, j'ai trouvé son discours approprié aux circonstances, surtout sur le plan économique. Il y a de grandes opportunités qui sont entrouvertes de par notre langue commune. Nous pouvons utiliser cet acquis commun comme un tremplin pour augmenter l'efficience de nos nations respectives afin de tenir bon face à cette crise qui déstabilise même les grandes nations. En prenant en compte le fait que les économies africaines ne sont pas encore développées. Si nous regardons bien le seul continent à ne pas être construit est l'Afrique, sauf peut-être un ou deux pays. Dans une optique de développement mutuel, il serait salvateur pour toute nation avertie de commencer un nouveau type d'économie avec ses partenaires se trouvant sur le continent d'Anibal.
Pour le Congo par exemple, dans un avenir proche, toute exportation de minerai non transformée sera interdite. La loi devra prévoir le cadre et l'organisation à prévoir pour faire aboutir ce souhait émis par le Président Joseph KABILA lors de sa réélection. Donc, une société comme celle qui avait reçu le monopole de la soustraction de l'uranium des mines congolaises devra sans nul doute chercher un moyen de transformer une partie de ce minerai sur place avant de l'acheminer au pays ayant Lutèce pour capitale. Certains se poseraient la question sur l'intérêt d'une telle situation? À qui cela profiterait-il? Ces deux questions n'ont qu'une seule réponse: c'est un bénéfice pour tous!
Dans cette nouvelle organisation, tout le monde peut tirer son épingle du jeu. Le pays tenté par l'investissement peut ainsi créer de nouveaux emplois dans un pays tiers qui sera très heureux de recevoir une société qui vient investir, créer de l'emploi et aussi faire dans une commune mesure du transfert de technologie qui soit dit en passant n'est pas toujours bien vu par certaines puissances. Mais cette réticence peut être réglée en faisant certaines concessions qui peuvent ainsi soulager le préjudice suivi.
Néanmoins, nous n'en sommes pas encore là. Il faut savoir que cette volonté politique est louable, mais il y a toujours eu une certaine marge entre la volonté du politique et la réalité du terrain. Sur le plan scientifique, le souhait de voir la mobilité des étudiants et chercheurs francophones s'accroître dans le but de réduire notre retard sur le Commonwealth est légitime. Seulement, il sera peut-être difficile de mettre la machine en marche.
Il est vrai que le Président Hollande a fait preuve d'ouverture et cherche à faire avancer certaines choses qui n'ont que trop stagné.
La question est de savoir si nos dirigeants parviendront à mettre en place la synergie adéquate dans ce monde tumultueux où nous sommes. NZAMBE kaka a yebi (DIEU seul sait)

mercredi 31 octobre 2012

Francophonie : appel à contribution



Les 26-27 septembre derniers se sont tenus les douzièmes entretiens de la francophonie, à l’Université Jean Moulin, Lyon 3. La première journée fut consacrée aux « Rapports de puissance et rapports de pouvoir ». L’une des tables rondes de la conférence avait pour but de lancer une réflexion en profondeur sur la « Puissance, l’influence et la prédominance en francophonie ». Derrière ce titre, se cache évidemment un débat sur la dialectique « Hard Power » / « Soft Power », dans un cadre non anglo-saxon.



Au lendemain de ces entretiens et dans la perspective de la publication rapide d’un livre, au premier semestre 2013, aux Presses universitaires de Paris-Sorbonne (PUPS), l'équipe organisatrice souhaite enrichir et illustrer les interventions existantes par des études précises et détaillées, dans les thématiques suivantes (liste non limitative, toutes les suggestions sont les bienvenues) :

¤ Les accords de sécurité et de défense en Afrique francophone.
¤ Les liens (ou l’absence de liens) entre la coopération militaire et les activités économiques (par exemple, le Tchad où la vieille présence militaire française n’empêche pas des accords pétroliers exclusifs avec des sociétés britanniques, malaises et allemandes).
¤ La concurrence des puissances non francophones (Grande-Bretagne, Etats-Unis, Chine… RFA).
¤ La langue comme enjeu de pouvoir au sein d’une fédération : Québec, Belgique, Suisse.
           ¤ Le franc CFA et les relations financières entre la France et les Etats africains.
           ¤ Les alliances du Vietnam (URSS puis rapprochement stratégique actuel avec les Etats-Unis).
¤ Les relations entre les trois Etats indochinois.
          ¤ La diffusion des normes juridiques et constitutionnelles : modèles et contre-modèles, à partir du moment où cela s’accompagne d’un rapport de forces.
            ETC…

            Un comité scientifique cautionne ces travaux.

            Au total : si vous êtes intéressés, merci de m’envoyer, d’ici le 11 novembre, un intitulé de votre projet et ses grandes lignes. (fdavid2@yahoo.fr).

            Après accord, les textes définitifs (35 à 50 000 signes) devront me parvenir au plus tard fin décembre

dimanche 21 octobre 2012

Corne de l'Afrique : Partition et répartition des espaces :




La prochaine manifestation scientifique de l’Association des Internationalistes, organisée en partenariat avec l’IHEDN, aura pour thème Partition et répartition des espaces : actualité de l’Afrique. L'auteur de ce blog aura l'honneur d'y participer.


La récente partition du Soudan et les conflits territoriaux de la Corne de l’Afrique seront abordés, dans deux panels distincts, sous les angles historique, politique, géographique, juridique et économique.
Le colloque se déroulera le 22 octobre 2012 de 9h à 13h à l’Ecole militaire (amphithéâtre Suffren).
Pour l’inscription au colloque, nous vous remercions d’adresser un courriel à l’adresse suivante : tableronde@ihedn.fr
Nous vous remercions de vous munir d’une pièce d’identité pour accéder à l’Ecole militaire (entrée par le 1, place Joffre, 75007 Paris) et, par précaution, de bien vouloir arriver en
avance.

PROGRAMME

Ouverture par Georges-Henri Soutou, membre de l’Académie des sciences morales et politiques, professeur émérite à l’Université Paris-Sorbonne, président de l’Association des Internationalistes

PANEL 1 : LE SOUDAN

Présidé par Pierre Michel Eisemann, professeur à l’Ecole de droit de la Sorbonne (Université Paris I), vice-président de l’Association des Internationalistes

Roland Marchal (économie) Chargé de recherche CNRS, enseignant à l’IEP de Paris et à Columbia University : « La partition du Soudan dans le contexte régional ».
Gérard Prunier (histoire) Chargé de recherche au CNRS, ancien Directeur du Centre français d’études éthiopiennes à Addis-Abeba : « Y a-t-il deux Soudan ou trois ? ».
Géraldine Giraudeau (droit) Maître de conférences à l’Université d’Orléans : « La sentence Abyei du 22 juillet 2009 (Gouvernement du Soudan / Mouvement/Armée populaire de libération du Soudan) ».
Marc Lavergne (géographie) Directeur de recherche au CNRS, ancien directeur du Centre d’Etudes et de Documentation Juridiques, Economiques et Sociales (CEDEJ) Egypte-Soudan : « La partition du Soudan : une page de tournée ou un incident de parcours ? ».

*débat et pause*

PANEL 2 : LA CORNE DE L’AFRIQUE : ETHIOPIE-ERYTHREE, SOMALIE

Présidé par Michel Foucher, Directeur de la formation, des études et de la recherche de l’IHEDN, vice-président de l’Association des Internationalistes

Alain Gascon (géographie) Professeur émérite, Institut français de géopolitique, Université Paris 8, Ancien chargé de cours à l’INALCO : « Erythrée-Ethiopie : la permanence des frontières coloniales en dépit d’une histoire et d’une culture communes ».
Sonia le Gouriellec (sciences politiques) Doctorante en Science Politique à l’Université Paris Descartes-Sorbonne-Paris-cité : « Trajectoires sécessionnistes dans la Corne de l’Afrique : l’Erythrée et le Somaliland ».
Jean-Nicolas Bach (sciences politiques) Docteur en Science politique, Membre associé au Centre de recherche « Les Afriques dans le Monde », ATER à l’Institut d’études politiques de Bordeaux : « Ethiopie et Corne de l’Afrique : influences mutuelles ».
Abdelqawi Yusuf (droit) Juge à la Cour internationale de Justice : « Corne de l’Afrique : fragmentation ou intégration ? »

*débat*

Conclusion générale de Serge Sur, professeur à l’Université Panthéon-Assas (Paris II), secrétaire général de l’Association des Internationalistes

L’Association des Internationalistes est une association pluridisciplinaire née en 2010 dont le but est de réunir les spécialistes francophones des relations internationales dans les différentes disciplines (science politique, économie, géographie, histoire, droit) et de faciliter leur coopération sur le plan scientifique et universitaire. L’Association est ouverte aux enseignants-chercheurs, chercheurs, docteurs, experts, étudiants en doctorat et master 2 des différentes disciplines.