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mardi 20 octobre 2009

Etats-Unis/Soudan : “Notre stratégie vise trois grands objectifs"


A la suite de mon billet de lundi (ICI) annonçant l’assouplissement des relations entre les Etats-Unis et le Soudan revenons sur la déclaration de la Secrétaire d’Etat américaine, Mme Hilary Rodham Clinton. Au cours d’une conférence de presse au Département d’Etat à Washington DC, elle a dévoilé cette nouvelle stratégie.
“Ramener la paix et la stabilité au Soudan ne sera pas une tâche aisée et aucun succès n’est garanti. Mais une chose est certaine : Il ne saurait être question d’ignorer ou de laisser les problèmes du Soudan au petit bonheur la chance. Il n’est pas non plus question de se mettre à l’écart. C’est à nous et à nos partenaires de la communauté internationale de faire des efforts concertés et soutenus pour aider à l’instauration d’une paix et d’une stabilité durables au Soudan”, a déclaré Mme Clinton.
“Même si la signature en 2005 de l’Accord de paix global entre le nord et le sud était une percée historique, le Soudan traverse actuellement une situation critique pouvant déboucher sur de grandes améliorations pour son peuple ou faire sombrer le pays dans des conflits et des actes de violence”, a-t-elle ajouté.
Notre stratégie vise trois grands objectifs" : "D’abord mettre fin au conflit, aux graves violations des droits humains, aux crimes de guerre et au génocide dans le Darfour et ensuite appliquer les termes de l’Accord global de paix devant déboucher sur un Soudan uni et paisible après 2011, ou sur la création de deux Etats séparés vivant en paix côte à côte. Il s'agit enfin de faire en sorte que le Soudan ne soit pas un havre de paix pour des terroristes", a encore dit la Secrétaire d’Etat.
Ghazi Salaheddine, l’un des conseillers du président Omar el-Béchir, juge « malencontreuse » l’utilisation par les Américains du terme de génocide pour le Darfour.
Pour le reste, Khartoum voit dans cette nouvelle politique américaine des points positifs comparés à la politique précédente de l’administration Bush. Il s’agit d’une stratégie d’engagement et non pas d’une stratégie d’isolement, a tenu à préciser Ghazi Salaheddine.
Rappelons qu’Omar el-Béchir fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité depuis le 4 mars 2009 et que ni le Soudan, ni les Etats-Unis ne reconnaissent cette juridiction.
Analyse de la politique américaine au Soudan par le Council on Foreign Relations: ICI
Source : APA / RFI
Photo : L’ambassadrice des Nations unies Susan Rice (à g.) et la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton durant une conférence de presse à Washington, le 19 octobre 2009(Photo : Jim Watson / AFP)

lundi 19 octobre 2009

Obama veut assouplir ses relations avec le Soudan


Selon divers medias américains, l’administration américaine du Président Barack Obama devrait annoncer ce lundi, de nouvelles mesures pour assouplir sa position à l’égard du régime soudanais du Président Omar Al Bashir pour amener le régime du Président soudanais à s’engager davantage dans la voie de la paix. Cependant, ces mesures ne devraient faire aucune concession sur la nécessité d’arrêter les violations des droits de l’homme au Darfour.

On souligne aussi que cette conférence de presse devrait également mettre de l’ordre dans les dissonances au niveau de l’administration Obama sur la question du Darfour. L’ambassadrice américaine Susan Rice et le représentant américain Gration ont à plusieurs reprises émis des vues discordantes. Gration prône une approche conciliante avec le leader soudanais qu’il considère comme incontournable dans le conflit au Darfour, tandis que Susan Rice serait en faveur d’une approche stricte vis-à-vis d’Al Bashir.

Rappels sur le Darfour : Province de l’ouest du Soudan, aussi vaste que la France, mais peuplée de 6 millions d’habitants seulement.
Dans les années 1980 la région a été frappée par une grave sécheresse. Les éleveurs firent descendre leurs troupeaux plus au sud et plus tôt dans l’année. Depuis, les tensions montent entre les pasteurs arabes et les agriculteurs non arabes (en particulier les Fours), même si tous sont musulmans, noirs et de nationalité soudanaise.
Cette crise remet en cause la grille d’analyse traditionnelle qui permettait d’expliquer la situation au Soudan par le clivage Nord (musulman) /Sud (chrétien). Confronté aux rébellions du Darfour, le gouvernement soudanais arme des milices supplétives (essentiellement arabes), les Janjawides, qui commettent de graves exactions contre les populations civiles. Ces violences ont fait fuir de chez eux le tiers de la population du Darfour et fait deux millions de déplacés. 300.000 personnes auraient trouvé la mort depuis le début de la crise. En juin 2007, un pont aérien a été mis en place par la France dans l’est du Tchad afin d’acheminer de l'aide humanitaire dans l'est du Tchad, à destination des réfugiés du Darfour et des déplacés tchadiens. Le corridor humanitaire entre le Tchad et le Darfour, avait été abandonné car jugé inapproprié par les responsables humanitaires ou politiques.
Le conflit au Darfour fait tâche d’huile chez les voisins tchadien et centrafricain. Pourtant, riche de son pétrole, soutenu par la Chine et la Russie, le régime de Khartoum brave les critiques d’une communauté internationale divisée.
Source : APA / SLG