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mercredi 15 avril 2015

Corne de l'Afrique : comment lutter contre les Shebabs?

Nous avons participé le 10 avril dernier à l'émission Culturesmonde sur France Culture.

L'émission peut être réécoutée ICI

vendredi 2 mars 2012

Numéro spécial sur la Corne de l'Afrique

L'auteure de ce blog a eu l'honneur de coordonner un numéro spéciale de la revue Sécurité Globale dont le dossier principal est consacré à la Corne de l'Afrique.


Vous pouvez retrouver le sommaire ICI et :

L’Éthiopie et le temps : la Bible, le Meiji, le Guépard ?
par Alain GASCON

Le détournement des eaux sacrées du lac Tana (Éthiopie) vers les centrales fédérales de production hydroélectrique : de nouvelles tensions régionales en perspective par Maxime LACHAL


Shebab et jeunesse somalienne, un pilier devenu pilon par Hanna OUAKNINE


Innovations normatives, résiliences des pratiques : à quoi et à qui sert l’AMISOM ? par Jean-Nicolas BACH et Romain ESMENJAUD

De Djibouti à Singapour, aux abords des cités entrepôts : menaces pirates et réactions régionales par Éric FRÉCON

Trois trajectoires de sécession dans la Corne de l’Afrique : le Somaliland, l’Érythrée, le Soudan du Sud par Sonia LE GOURIELLEC


Quelqu'un me chuchote à l'oreille qu'une conférence devrait se dérouler autour de certains des auteurs le 5 avril... Vous en saurez plus ici même dans les jours à venir.

vendredi 10 février 2012

Al Qaida répond à l'allégeance des Shabab (MAJ)

Hier les journaux ont relayé l'information : Al Shabab a rejoint Al Qaida.

"Je vais annoncer une bonne nouvelle à notre nation islamique qui va (...) embêter les croisés. C'est que le mouvement shebab en Somalie a rejoint Al-Qaida" annonce Zawahiri. (Vidéo ICI)

A y regarder de plus près l'information n'est pas tout à fait exacte. Les Shabab avaient prêté allégeance depuis 2009 au mouvement terroriste. La vidéo a pour titre “At your service, Osama” (20 septembre 2009). A consulter ICI
Cette allégeance fut confirmée en 2011 (après la mort de Ben Laden) à Al-Zawahiri.C'est ce dernier qui vient de reconnaitre le ralliement du groupe somalien à la nébuleuse. Les liens entre les deux mouvements sont plus anciens :

- 11 septembre 2006, Ayman Al-Zawahiri demande aux musulmans somaliens de frapper les représentants des Etats-Unis en Somalie et d’éliminer la présence « des Croisés Sionistes » dans le pays.
- 5 janvier 2007, Zawahiri publie une déclaration vidéo « Aidez vos frères en Somalie! ».
- Le site des Shebaab , poste ensuite une vidéo montrant Ben Laden parler du djihad comme un accomplissement pour tous les musulmans et leur donnant l’autorisation pour intégrer l’entrainement en Somalie aux côtés des Shebaab.
- mars 2009, Ben Laden publie un message audio en soutien à Al-Shabaab intitulé « Fight on, O Champions of Somalia »



- En réponse Al-Shabaab, diffuse le 20 septembre 2009, une vidéo « Labaik Ya Usama » en hommage à la lutte menée par Al-Qaïda contre l’Occident.



- En février 2009 publication de « From Kabul to Mogadishu; Al-Shabaab, a step on the path of the victory of Islam ». Al-Zawahiri y présente la Somalie comme un nouveau terrain potentiel pour le recrutement et l’entraînement.

Rappelons qu'«Al-Shabaab» signifie « jeune » et le groupe l’est puisqu'il est né dans les années 2000 et qu'il est composé essentiellement de très jeunes personnes. L’objectif du mouvement Al-Shabaab est l’instauration d’un Emirat islamique sur le territoire somalien, le « retour au Califat islamique", disparu avec la chute de l’Empire Ottoman en 1920.

Lire :  Experts ponder Al Qaeda, Shabaab union implications

mercredi 7 décembre 2011

Les Shabaab sur Twitter ? (MAJ)

Ce mercredi soir, les twits s'affolent... Les Shabaab somaliens auraient ouvert un compte Twitter en fin d'après midi : HSLPress se présentant comme "Harakat Al-Shabaab Al Mujahideen Press Office". Le groupe avait déjà lancé en février 2011 une chaîne de télévision.
Les Shabaab ont longtemps réussi à se faire passer auprès de la population pour un mouvement de résistance opposé à ce qui est dorénavant perçu comme coalition Ethiopie/GFT grâce à une propagande bien mené et facilité par l’échec de la stratégie de communication du gouvernement de Cheikh Sharif Cheikh Ahmed. L'intervention kenyane leur permet de réactiver cette stratégie (comme le montre l'un des twits évoquant les "envahisseurs").


Voici les premiers messages du groupe :

-HSM Press
4 soldiers killed in a raid on base in Huriwaa District, , early morning; soldiers desert their posts!

-HSM Press
: Despite the tragedy and loss of life & wealth, a Mujahid does not desert the dignity to defend what he holds dearest: His Faith!

-HSM Press
: An army without experience, clear strategy & objective is fragile to winds of resistance & slightest confrontation precipitates defeat
 
-HSM Press
envisaged a lightening invasion of but the Blitzkrieg they’d hope for became a thorny quagmire for the inexperienced soldiers
 
-HSM Press
Military ineptitude, deteriorating economy, social imbalance, &public ambivalence trigger a desultory face-saving attempt by the : FLEE!

-HSM Press
By time the intoxicated militia sober up from their excessive Qaat sessions, the scales of war would have turned rather significantly!
 
-HSM Press
invaders flee today, retreating up to 30km towards the border & entrusting the fate of the town to the feeble militia
 
- HSM Press
retreat from the towns they’d invaded, capitulating to their fate a mere 2months into the extravagant but wretched operation
 
- HSM Press
With the rising economic burden of operation Linda Nchi, the much-hyped invasion has faltered quite prematurely
 
-HSMPress
Sheikh Abu Mus'ab (Military Spokesman): "The Jihad being waged here in Somali shall continue untill the country is purified of all invaders"
Il y a 1 heure

-HSM Press
7 Uganda-trained TFG soldiers surrender themselves to Mujahidin in #Mogadishu. They are welcomed after proclaiming repentance from apostasy
Il y a 1 heure

-HSM Press
6-DEC: Mujahidin forces attack #Amisom base in Dharkenley District, #Mogadishu. 3-hour battle resulted in some #Amisom casualties+base burnt
Il y a 1 heure

-HSM
6-DEC: Martyrdom seeker infiltrates K4 circle in #Mogadishu. 3 #Ugandanm 7 TFG soldiers pronounced dead on the scene. 2 mercenaries injured
Il y a 2 heures

-HSM Press
بسم الله الرحمن الرحيم
Il y a 2 heures

jeudi 15 septembre 2011

Enfin la chute des Shabaab en Somalie ?

Quand les médias occidentaux, sensibilisaient encore l’opinion publique, au drame humanitaire qui touche une partie de la Corne de l’Afrique, un autre sujet fut également médiatisé (très relativement il est vrai) : le retrait des Shabaab de Muqdisho. Cet évènement inaugure-t-il un tournant stratégique dans la lutte contre le jihadisme en Somalie ?

Le 6 août 2011, le président somalien annonçait le retrait des Shabaab de Muqdisho. Pour le porte-parole du mouvement radical, Sheikh Ali Mohamud Rage, ce retrait est tactique et temporaire, les radicaux conserveront leurs positions dans le reste du Sud de la Somalie (le Somaliland étant indépendantiste et le Puntland autonomiste). Néanmoins les difficultés du mouvement sont-elles temporaires ? Peuvent-elles expliquer ce retrait ? Plusieurs facteurs interviennent :

1) L’offensive des forces de l'Union africaine (Amisom) et des troupes gouvernementales, contre les Shabaab menée depuis plusieurs semaines sur le marché stratégique de Bakara, bastion des insurgés, et dans le nord-est de la capitale, a mis à mal les efforts des Shabaab. Acculé, le mouvement extrémiste aurait perdu une centaine d’hommes. Par ailleurs, il souffrait de difficultés d’approvisionnement en munitions et de difficultés financières, entre autres parce que les transferts de fonds venus des Etats-Unis se tarissent.
2) Il existait de nombreuses divisions internes. Ces divisions furent exacerbées par la gestion de la sécheresse et l’accès aux zones, sous leur contrôle, aux humanitaires. La manne financière liée à la mobilisation internationale est aussi devenu un véritable enjeu. A titre illustratif, les extrémistes réclamaient 10 000$ de taxes pour l’accès à une zone qu’ils contrôlaient, auxquels il s’agit d’ajouter 10 000$ de frais d’enregistrement, plus 6 000$ tous les 6 mois et 20% de taxes sur les marchandises importées sur leurs zones (y compris la nourriture). Même les populations sont taxées et certains chefs guerre se taillent de véritables principautés. Cet été, les Shabaab ont réclamé 30$ par hectare de terres irriguées aux agriculteurs vivant le long du Juba dans la région du Lower Juba (en rouge sur la carte). (ICI, ICI, et ICI)
3) Des divisions aussi, quant aux objectifs du mouvement. Lorsque les Shabaab ont traité le président du Gouvernement Fédéral de Transition (GFT) de traitre et d’apostat, Ben Laden s’en ait fait l’écho, comparant Cheikh Sharif Cheikh Ahmed au président Afghan, Hamid Karzai, et appelant au “jihad” contre son régime. Puis, le mouvement a prêté allégeance à al-Qāʿida (septembre 2009), mais les liens semblent plus symboliques qu’effectifs. Cette déclaration s’inscrit dans une volonté des fondamentalistes somaliens de s’aligner sur l’agenda global de la nébuleuse terroriste et d’être reconnus comme l’une de ses « filiales », tout en restant indépendants. Elle implique l’arrivée de combattants extérieurs et l’apparition d’un discours jihadiste menaçant les pays voisins. L’État islamique voulu en Somalie par certains groupes militants dépasse les frontières actuelles de l’État et englobe des régions peuplées de Somalis, en Éthiopie et au Kenya notamment (Grande Somalie), d’autres souhaitent lutter comme le GFT perçu comme illégitime. Des divisions claniques apparaissent aussi, paradoxalement il reste à espérer que ces divisions claniques, qui font aussi obstacle à l’émergence d’un pouvoir central en Somalie, et que dénonce officiellement le discours trans-clanique des intégristes, seront aussi celles susceptibles de les faire tomber.


4) Les difficultés rencontrées ces derniers mois furent également exacerbées par des défaillances au sein de l’appareil de commandement. Ainsi, la mort en juin de Fazul Abdullah Mohamed, le cerveau des attentats du Kenya et de Tanzanie en 1998, les blessures de Bilal al Berjawi, le cerveau des attentats de Kampala en juillet 2010, celles de l’émir Ibrahim Afghani, la mort de cinq commandant fin juillet, ont affaibli le mouvement. Des changements ont rapidement eu lieu dans le leadership, ainsi Ibrahim Haji Jama Mee'aad , un Somalo-américain, est devenu le chef des Shabaab, à la place d’Ahmed Godane. Ce dernier serait devenu responsable des affaires étrangères et des relations avec al-Qāʿida à la place de Fazul Abdullah Mohammed.

Ainsi, la guerre se poursuit (ICI et ICI) et les Shabaab cherchent déjà de nouveaux soutiens à l’extérieur et misent sur la diaspora. Ils gardent toujours le contrôle d’une large partie de la Somalie du Sud où sévit la famine. Par ailleurs, les armes continuent d’arriver par le Yémen. Si l’AMISOM et les troupes somaliennes ont repris le contrôle des zones délaissées par les Shabaab à Muqdisho, des craintes apparaissent quant à une possible résurgence des chefs de guerre sur ces zones (ICI). Ces chefs auraient d’ailleurs toujours à leur disposition des milices. Celles-ci furent même utilisées dans la bataille de Mogadiscio ces dernières semaines.
Enfin, et surtout, les ingérences étrangères se poursuivent.



Et tant que le conflit qui oppose l’Ethiopie à l’Erythrée ne sera pas réglé, toute résolution de la crise somalienne sera compromise. En effet, ce conflit persistant est au cœur de la déstabilisation de la Corne de l’Afrique. Après la guerre de 1998-2000, un accord de paix est signé le 18 juin 2000suite à la médiation de la présidence algérienne de l'Organisation de l’Union Africaine. Elle prévoit la mise en place d'une commission frontalière chargée de délimiter et démarquer la frontière. Les deux parties acceptent, par avance, la décision de la commission comme définitive et contraignante et le 13 avril 2002, la commission arbitrale attribue Badme à l’Erythrée.Dès lors l’Éthiopie, qui a militairement gagné la guerre, refuse la décision et laisse ses troupes dans cette région, qu’elle occupe depuis le XIXème siècle. Depuis, le processus de paix est en panne et l’Erythrée reproche à la communauté internationale de n’avoir rien fait à l’encontre de l’Éthiopie pour la forcer à appliquer la décision de la cour d’arbitrage. Ce positionnement a entrainé au fil des ans la radicalisation du régime érythréen. Il sert aussi l’Ethiopie qui en période de crise interne utilise la rhétorique nationaliste pour renforcer sa légitimité interne.
Il est fondamental d’analyser ce conflit pour comprendre la politique étrangère des acteurs étatiques régionaux. Les protagonistes de ce conflit ont, par la suite, interféré dans le conflit somalien. Et ils contribuent toujours à l’attiser.


dimanche 7 août 2011

Les Shabaab se retirent de Mogadiscio

Bien que ce blog soit en vacances depuis quelques semaines, nous ne pouvions passer à côté de cette nouvelle. Hier, le président somalien a annoncé le retrait des Shabaab de Mogadiscio. Pour le porte parole du mouvement, Sheikh Ali Mohamud Rage, ce retrait est tactique et les radicaux conserveront leurs positions dans le reste du Sud de la Somalie. La force de l'Union africaine (Amisom)combattait les Shabaab depuis plusieurs semaines sur le marché stratégique de Bakara, bastion des insurgés. Néanmoins le mouvement extrémiste souffrait de problèmes financiers et de divisions internes.
Paradoxalement il reste à espérer que ces divisions claniques qui font aussi obstacle à l’émergence d’un pouvoir central en Somalie et que dénonce officiellement le discours trans-clanique des intégristes seront aussi celles susceptibles de les faire tomber.

Les photos des espaces abandonnés par les Shebaab à Mogadiscio ci-dessous :