« Quelles sont
les conséquences politiques de la taille d’un État ? » telle est la
question posée par le chercheur néerlandais Wouter Veenedaal. Le lien entre la
taille de la population et la démocratie est un des plus vieux débat de la
science politique. Les études quantitatives montrent que les petits États et
les micro-États seraient, comparativement, plus enclins à développer des
gouvernances démocratiques. « Small
is democratic » semble un adage partager depuis des siècles, des
philosophes grecs à Rousseau en passant par Montesquieu.
Aujourd’hui encore les
organisations internationales font la promotion des avantages de la petitesse
et invitent les États en reconstruction après un conflit à des pratiques de
décentralisation et de dévolution afin de confier plus de pouvoirs et de
compétences politiques à des unités réduites. Pourtant, aucune hypothèse
satisfaisante ne permet d’expliquer cette corrélation entre la taille et le
caractère démocratiques d’un État. Au
contraire, de plus en plus d’études de cas tendent même à l’infirmer en
soulignant l’intensité des rivalités personnelles, de la corruption et du
clientélisme dans les petits États. Il semble donc qu’il y aurait un écart
entre la théorie suggérée par la recherche quantitative et la réalité constatée
les travaux qualitatifs. Les institutions démocratiques des petits ou micro États
seraient une façade et la réalité démocratique de leur système politique doit
être relativisée. D’après, Wouter Veenedaal cette énigme relève bien de
l’approche méthodologique quantitative qui a été privilégiée jusqu’à présent
pour étudier ce lien. Il propose ici une étude comparative de la nature des
systèmes politiques dans quatre micro-États : San Marino, St
Kitts et Nevis, les Seychelles et Palau. Il nous éclaire sur les réalités
politiques de ces États présentés comme démocratiques. Si ces analyses peuvent
s’avérer intéressantes pour des spécialistes de ces zones géographiques, en
revanche le politiste ne s’étonnera pas des résultats de l’étude. Elles démontrent
qu’une explication monocausale (la taille) ne permet pas d’expliquer le système
politique même dans les micro-États. L’auteur démontre, sans surprise, que la situation géographique, l’histoire
coloniale ou encore les relations internationales sont des variables essentielles.
Néanmoins, on retiendra de cette étude les stimulants chapitres sur les débats
théoriques et l’état de l’art.
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