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mercredi 17 août 2011

Crimes de guerre en Somalie : pas de responsable, tous responsables

Signalons la sortie du denier rapport (15 août 2011) de Human Rigts Watch consacré aux crimes de guerre Somalie : "“You Don’t Know Who to Blame”: War Crimes in Somalia". Le rapport est consultable ICI
Le communiqué de presse : ICI


D'après ce rapport tant les troupes de l'Amisom que les troupes gouvernementales et les insurgés d'Al Shabaab, ont commis des crimes de guerre et tué des civils. Tous coupables d'avoir recouru «à l’artillerie de façon indiscriminée dans la capitale Mogadiscio, entraînant des pertes civiles». Le rapport accuse également l’Éthiopie et le Kenya de soutenir des milices. Il revient sur les abus commis par la police kenyane et les crimes de bandits sur les réfugiés somaliens au Kenya.

mardi 20 avril 2010

Sortie du rapport "Guerre cruelle, paix cruelle : Exactions perpétrées par Al-Chabaab, le Gouvernement fédéral de transition et l'AMISOM en Somalie"


Le groupe armé islamiste Al-Chabaab fait subir aux habitants du sud de la Somalie des meurtres, des châtiments cruels ainsi qu'un contrôle répressif de leur vie sociale, a indiqué Human Rights Watch dans un rapport publié hier. Dans la capitale les forces d'Al-Chabaab, du Gouvernement fédéral de transition (GFT) et de l'Union africaine (UA) continuent à mener des attaques aveugles, tuant et blessant de nombreux civils.

Le rapport de 62 pages, « Harsh War, Harsh Peace: Abuses by al-Shabaab, the Transitional Federal Government, and AMISOM in Somalia » (« Guerre cruelle, paix cruelle : Exactions perpétrées par Al-Chabaab, le Gouvernement fédéral de transition et l'AMISOM en Somalie »), constate que les forces d'Al-Chabaab ont apporté une plus grande stabilité dans de nombreuses parties du sud de la Somalie, mais à un coût élevé pour la population locale - en particulier les femmes. S'appuyant sur plus de 70 entretiens menés auprès de victimes et de témoins, le rapport décrit des châtiments sévères notamment des amputations et des flagellations, qui sont infligés couramment et sans procédure régulière.

Les principaux acteurs internationaux ont souvent joué un rôle contre-productif dans la crise et ont minimisé les abus commis par les troupes de l'UA déployées à Mogadiscio pour protéger le fragile gouvernement de transition de la Somalie, a déploré Human Rights Watch.

De nombreuses autorités locales d'Al-Chabaab consacrent une énergie extraordinaire à contrôler la vie personnelle des femmes et à empêcher tout mélange des sexes. Plusieurs femmes ont expliqué qu'elles avaient été battues, fouettées ou emprisonnées pour avoir vendu du thé afin de subvenir aux besoins de leur famille, parce que ce travail les met en contact avec des hommes. Dans d'autres cas, des femmes ont été battues pour avoir omis de porter le type précis d'abaya - un vêtement ample les couvrant de la tête aux pieds - prescrit par les décrets locaux. Souvent, les femmes ne portent pas l'abaya non par défi mais parce que leurs familles n'en ont tout simplement pas les moyens.

Al-Chabaab a soumis des jeunes gens et des garçons à des abus tels que le recrutement militaire forcé et un contrôle social strict.

L'intervention des puissances extérieures en Somalie s'est souvent avérée contre-productive pour restaurer la sécurité
. Le fort soutien dont bénéficie le gouvernement de transition de la part des États-Unis, de l'UE, de l'UA et du Bureau politique de l'ONU pour la Somalie a conduit ces acteurs à condamner rapidement les graves abus commis par Al-Chabaab, mais à fermer manifestement les yeux sur les abus commis par le gouvernement de transition et par les forces de l'UA. Le gouvernement américain a envoyé des mortiers aux forces du gouvernement de transition à Mogadiscio, même si aucune des parties au conflit n'a utilisé les armes en conformité avec les lois de la guerre.

Le Kenya, pays voisin de la Somalie, a sous de faux prétextes contribué au recrutement de jeunes Somaliens dans les camps de réfugiés pour qu'ils deviennent des combattants, en violation du statut humanitaire des camps. L'Érythrée, dans le but de porter atteinte aux intérêts régionaux de son adversaire politique, l'Éthiopie, a aidé Al-Chabaab à se procurer des armes.