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vendredi 6 mai 2016

Élections présidentielles à Djibouti : enjeux et défis d’une réélection annoncée

Nous publions une note dans le Bulletin du Centre FrancoPaix (vidéo de présentation ICI et site ICI)  créé par Bruno Charbonneau en janvier 2016 au sein de la Chaire Raoul Dandurand (UQAM). La note eut être lue dans son intégralité ICI 

 Les principaux points sont : 
  • Ismaël Omar Guelleh a été réélu le 8 avril 2016, dès le premier tour, pour un quatrième mandat avec 87,07% de voix exprimées et un taux de participation de 68,96%
  • L’existence de six candidats dans le jeu électoral apparaît comme une compétitivité de façade. Ce modèle d’élections, à parti dominant et non compétitif, est particulièrement répandu dans les pays en développement.
  • Pour le régime, de nombreux défis restent à relever : préparer la succession du président, et les élections législatives de 2018, offrir au pays une croissance et du développement.
  • Le discours sur l’ordre et la stabilité du président en place, dans une région conflictuelle, lui permet de faire diminuer la pression de démocratisation des États occidentaux et des institutions internationales.

mercredi 11 avril 2012

Quel avenir pour le régime érythréen ?

A la suite du débat lors de la conférence de l'ANAJ-IHEDN sur la Corne de l'Afrique, interrogeons nous sur l'avenir possible du régime érythréen. 



Un changement de régime est-il envisageable ? La question est complexe. Le régime ne montre aucune volonté d’ouverture. En revanche, il ne semble plus avoir les capacités financières de mener une politique étrangère agressive. Ainsi, le 15 mars 2012, le régime n’a pas répondu à l’incursion militaire éthiopienne sur son territoire (lire ICI et la réaction de l'Erythrée ICI).
Par ailleurs, la contestation interne a peu de chance d’émerger et beaucoup d’Erythréens ont tiré une leçon erronée du printemps arabe. En effet, il n’existe plus d’espace public en Erythrée et l’impulsion ne peut être qu’exogène.
La diaspora est-elle aussi réceptive aux arguments de l’opposition que l’est, à titre comparatif, la diaspora éthiopienne ?  Elle se situe surtout dans les pays arabes et reste pauvre, peu éduquée et très nationaliste. En effet, l'Erythrée est un Etat diasporique récent qui s’est largement formé dans la diaspora. A ce titre, la diaspora constitue un réel enjeu de pouvoir. Pourtant, il est difficile de la quantifier. On estime que près d’un million d’Erythréen vivrait en exil, soit près d’un cinquième de la population. Une diaspora plutôt éclectique composée de musulmans ayant fui le pays dans les années 1970, vers les pays arabes (notamment le Soudan). Une vague plus composite suit dans les années 1980, alors que la guerre de libération s’intensifie. Enfin, une vague importante de migrants quitte le pays après la guerre frontalière de 1998-2000. Aujourd’hui se sont surtout les jeunes qui fuient le service national et plus largement la répression et la crise économique. La diaspora ne sont s'oppose pas dans son ensemble au régime. Et l'opposition qui peut exister peine à se faire entendre et n'est pas unit, bien que depuis juillet 2010 et la « conférence nationale pour un changement démocratique », elle tente de s’unir.

 Ensuite, elle se réunit en Éthiopie et tant que la question de la frontière ne sera pas résolu, ce type de compromission n’est pas acceptable pour de nombreux Erythréens. Jeudi dernier des représentants de l'ambassade érythréenne appelant même les membres de cette opposition des "Vichystes".
Enfin, remettre en cause le régime est parfois perçu comme une remise en cause des sacrifices consentis pour libérer le pays, pourtant il faut bien admettre que près de vingt après son indépendance, le « miracle érythréen » est devenu cauchemar.

lundi 16 mai 2011

La répression est rose en Ouganda

"Drôle" de surprise ce matin en découvrant les photos des manifestants ougandais peinturlurés de rose.


Depuis plusieurs semaines ces derniers s'opposent à la vie chère. Le climat post-électorale (le 12 mai Y.Museveni a été réinvesti président) est particulièrement pesant. Les policiers utilisent des canons à eau mélangés à de la peinture. Une "tactique" visant à humilier les manifestants et surtout empêcher que le square de la constitution devienne un nouveau lieu symbolique de l'opposition,une nouvelle place Tahrir. Si cette forme de répression prête à sourire elle doit aussi nous rappeler que le 28 avril les forces de l'ordre ont utilisé des balles qui ont fait au moins deux morts et plus de cent vingt blessés.
Les «Walk to work» sont la nouvelle forme de protestation adoptée par les manifestants. Les lundis et jeudi, ils se rendent à leur travail à pied abandonnant les transports en commun. En Ouganda le droit de manifester est particulièrement restreint.


En Ouganda, la police repeint les manifestants... par rue89

La violente arrestation de Kizza Besigye (vidéo ci-dessous), leader de l'opposition, aspergé de gaz lacrymogène et hospitalisé au Kenya a fait basculé le mouvement dans la violence dans un pays qui n’a pourtant pas de tradition de contestation.



Sur le web : "Uganda: Museveni’s Power"
"Museveni wants imprisonment without trial for rioters"

jeudi 21 octobre 2010

Djibouti : l'heure des règlements de compte

A écouter ICI l'interview de FARAH RACHAD (à droite), ambassadeur de Djibouti en France sur Africa 24 qui intervient (le 19/10) sur la chaîne quelques jours après celle de l'opposant Boreh (le 13/10).

L'ambassadeur de Djibouti présente tout d'abord un bilan plutôt positif de son pays : Djibouti aurait attiré ces 5 dernières années 1 milliard de $ d'IDE et devrait en attirer 750 millions les 5 prochaines années.

Puis l'interviewer, Babylas BOTON, rapporte les critiques de l'opposition qui pour sa part dresse un bilan plus sévère : corruption, baisse du pouvoir d'achat, augmentation taux du chômage, justice aux ordres du pouvoir.... L'interviewer revient également sur la révision de la Constitution d'avril 2010 (voir billet ICI) et se demande si Djibouti est un État de droit ?

Pour l'ambassadeur ses critiques sont celles de Boreh (à gauche), un homme d'affaires et ressortissant franco-djiboutien ( ICI )qui serait poursuivi pour acte de terrorisme (attentats de mars 2009 contre le Supermarché Nougaprix au centre-ville, puis le 8 mars 2009 contre la Brigade de Gendarmerie de Cheikh Moussa à Balbala ICI), renvoyé des Émirats Arabes Unis où il avait trouvé refuge après avoir été condamné par contumace à Djibouti. Il a quitté Dubaï cet été et multiplie depuis les rencontres avec des opposants djiboutiens à Paris souhaitant voir les opposants élaborer une stratégie commune contre la réélection d'Ismail Omar Guelleh à un troisième mandat en 2011.

L'interview de l'ambassadeur FARAH RACHAD :

TALK - FARAH RACHAD - Djibouti
envoyé par AFRICA24. - L'actualité du moment en vidéo.

L'interview de l'opposant Boreh :

TALK Abdourahman-Charles BOREH
envoyé par AFRICA24. - L'actualité du moment en vidéo.