Nous publions dans la prochain édition de la Revue Défense Nationale de février 2015 (sommaire ICI) un article sur l'impact des révoltes arabes en Afrique subsaharienne.
Vous trouverez ci dessous l'introduction de cet contribution :
"La chute de Blaise Compaoré au
Burkina Faso, en octobre 2014, a provoqué un flot de commentaires sur la
possible naissance d’un « printemps africain ». Ainsi, à l’image des
pays d’Afrique du nord et du Moyen-Orient, les sociétés d’Afrique subsaharienne
pourraient suivre le modèle burkinabé et appeler au départ des dirigeants inamovibles
ou soupçonnés de vouloir se maintenir au pouvoir par des modifications
constitutionnelles ou d’obscurs accords passés avec leur opposition. Cette
contribution vise à déterminer l’impact des révoltes de 2010-2011 sur les États
d’Afrique subsaharienne. Ces dernières n’ont pas été sans effet sur la partie
saharo-sahélienne du continent africain : la guerre de Libye en 2011, par
exemple, apparaît comme un facteur de déstabilisation de l’ensemble de la zone saharo-sahélienne. De même, les pays sahéliens ont subi l’impact économique de
ces évènements. Pourtant, la diffusion du modèle de la révolte tunisienne sur
les autres États de la région, jusqu’au Moyen Orient, ne semblent pas avoir
dépassée le rivage saharien. Nous proposons donc d’analyser l’impact des « révoltes
arabes » sur le reste du continent africain en ce qui concerne les
transformations politiques. Toutefois, il convient de souligner que de réels
transformations touchent les États subsahariens mais qui elles ne sont ni
directement liées à ces mouvements, ni nouvelles".
En conclusion de l'article :
"Ainsi,
les soulèvements dans le monde arabe ont eu deux effets en Afrique
subsaharienne : d’une part, ils ont permis aux régimes autoritaires
« de capitaliser sur la déconnexion des opinons publiques entre l’Afrique
du nord et l’Afrique subsaharienne et sur le faible intérêt médiatique pour
l’Afrique subsaharienne » ; d’autre part, pour les États qui avaient
déjà entamé un processus de démocratisation, ils sont apparus comme une forme
de « rattrapage du « retard » politique de l’Afrique du
nord » [1]."
[1]
Etienne Smith, « Retour historique sur les « printemps
démocratiques » en Afrique subsaharienne », in Afrique contemporaine, 2013/1, n°25, p.100-101.