mardi 2 mars 2010
Guinée Conakry : Quels enseignements tirer de l'actuelle transition en douceur ?
Hier Thierry Garcin recevait Dominique Bangoura (Présidente de l’Observatoire stratégique d’Afrique (Paris Panthéon Sorbonne)dans son émission Les enjeux internationaux.
Sujet : "Rappel du passif des deux dictatures successives, s’étendant sur cinquante ans (politique d’autarcie).
La transition de 2008, plutôt confuse et inquiétante a abouti en septembre 2009 à de longs massacres systématiques, considérés par une commission d’enquête de l’ONU comme un « crime contre l’humanité ». Le chef de la junte a subi une tentative d’assassinat en décembre (hospitalisé au Maroc, il est subitement réapparu au Burkina Faso).
Le ministre de la défense assure l’intérim et a choisi son Premier ministre dans l’opposition. Une présidentielle est prévue en juin.
Une transition calme se dessine. Sous quelles conditions, grâce à quelles médiations régionales et internationales, selon quel processus, avec quels aléas et incertitudes ? Y a-t-il des leçons plus générales à tirer de cette expérience dramatique puis (pour le moment) heureuse, au moins en apparence ?"
Réécoutez l'émission ICI
lundi 1 mars 2010
RD Congo : Ressources naturelles et violence Le cas des FDLR
Je viens de retrouver ce document de Brune Mercier du GRIP (Groupe de recherche et d'information usr la paix et la sécurité). Il date de 2009 mais garde toute son actualité.
"La richesse minière de la RDC n’est plus à prouver, notamment pour les provinces du Nord et du Sud Kivu où l’on trouve d’importants gisements de cassitérite, de coltan et d’or. Le coltan et la cassitérite sont particulièrement recherchés dans le secteur de l’électronique car ils sont nécessaires à la fabrication des téléphones portables, ordinateurs et circuits imprimés.
Depuis peu, on observe une attention grandissante accordée par la communauté internationale et la société civile, à l’exploitation des ressources naturelles comme vecteurs de violence, notamment à l’est de la RDC.
À la suite de l’accord signé entre Kinshasa et le CNDP, le principal problème sécuritaire à l’est de la RDC reste la présence des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda). Malgré l’initiative conjointe entre la RDC et le Rwanda (« Umoja wetu ») et l’actuelle opération Kimia II visant à désarmer et combattre les FDLR dans les Kivus, ce mouvement reste très actif et continue de terroriser les populations locales.
Comprendre les principales motivations des FDLR permettrait d’envisager certaines pistes de solutions pour parvenir à les neutraliser et réduire ainsi une grande partie de l’insécurité et de la violence qui prévaut actuellement dans les Kivus.
Ce rapport visera donc, à travers l’analyse de leurs revendications politiques, de leurs stratégies de combat et positionnement géographiques ainsi que de leurs activités économiques, à déterminer dans quelle mesure l’exploitation des ressources naturelles constitue le véritable mobile de leur présence à l’est de la RDC. Cette étude permettra de comprendre comment les FDLR parviennent à tirer profit de ces ressources et le rôle que peuvent jouer directement ou indirectement les sociétés étrangères impliquées dans ce commerce, qui contribue à la perpétuation de la violence dans cette région."
Document à télécharger ICI
mercredi 24 février 2010
Demain : le Gabon dans les Enjeux Internationaux
Demain dans les Enjeux Internationaux sur France Culture, Thierry Garcin recevra Antoine Glaser, directeur de la Lettre du continent.
Sujet : En marge de la visite du président français : les effets de la transition politique, près de six mois après l’élection du fils du président Bongo.
"En marge de la visite du président français : les effets de la transition politique, près de six mois après l’élection du fils du président Bongo.
La situation depuis l'arrivée au pouvoir d'Ali Bongo est marquée par des tensions sans cesse accrues.
L'opposition conteste de plus en plus la personne et la politique du fils de l'ex-president Bongo.
Par contre, la France conserve une position inchangée et maintient des liens toujours aussi étroits avec ce pays et son dirigeant.
Les déclarations faites par Nicolas Sarkozy au sujet de la rupture avec la Francafrique, sur les conseils de Jean-Marie Bockel qui s'était positionné sur ce créneau international au début du mandat présidentiel, paraissent aujourd'hui bien oubliées."
Écoutez l'émission ICI
Le Gabon
J'écoute le discours d'Ali Bongo sur BFMTV à l'occasion de la visite de Nicolas Sarkozy au Gabon et je pense au billet que j'avais publié début décembre sur ce pays.
Aujourd’hui Zahara Youssouf, diplômée en droit international, nous propose de revenir en photos sur son expérience au Gabon pendant la transition politique en août 2009. Nous la remercions pour cette présentation du pays, ses atouts, ses richesses, ses faiblesses, tous les enjeux que doit relever le nouveau président.
Photo (Z.Y. juin 2009) : Affiche du Président Omar Bongo à la suite de son décès
Photo (Z.Y. juin 2009) : Défilé militaire du 16 juin 2009 en l’honneur du Président Omar Bongo
Après plus de 40 ans à la tête du Gabon, Omar Bongo succombe en juin 2009 à Barcelone des suites d’une longue maladie. OBO comme aimait à l’appeler la population laisse une nation orpheline qui salut l’héritage essentiel laissé par ce président, la paix et la stabilité du pays.
Le Gabon est un pays faiblement peuplé mais disposant d’importantes ressources, ce qui lui permet d’être considéré comme un pays à revenu intermédiaire. Les indicateurs sociaux sont cependant en grand décalage avec les possibilités du pays. Le PNUD classe ainsi le pays à la 103ème place en ce qui concerne son IDH.
Omar Bongo laisse donc à son successeur un pays où les défis à relever sont multiples : lutte contre le VIH/sida, amélioration des infrastructures, diversification de l’économie face aux ressources pétrolières qui se raréfient…
Au lendemain de sa mort l’avenir du pays est incertain et l’on craint une tentative de prise du pouvoir par la force.
Rose Francine Rogombé présidente par intérim assoit son autorité et le pays reprend ses activités. Les règles constitutionnelles sont scrupuleusement respectées et une élection est organisée le 30 août 2009, à peine plus de deux mois après la mort d’OBO. Celle-ci a vu s’affronter une opposition divisée face au candidat du parti au pouvoir, le Parti démocratique gabonais et fils du défunt président, Ali Bongo. Les 813 164 électeurs recensés étaient invités à choisir parmi plus de 23 candidats leur futur président. Plusieurs événements ont marqué les deux mois qui ont suivi la mort d’OBO et la désignation d’un nouveau président : le choix du candidat du PDG et la rupture entre Ali Bongo et André Mba Obame, ami de longue date et héritier politique d’OBO, la publication des listes électorales, l’annonce des résultats après des heures d’antenne où le décompte était fait province par province, l’examen des requêtes en annulation par la Cour après des heures de débats…
La campagne aura marqué les esprits, tant les moyens déployés étaient inédits : affiches géantes placardées aux quatre coins de la capital, multiplication des meetings dans les différentes provinces…Une certaine lassitude se fait sentir dans la population, qui n’a qu’une hâte, que le vainqueur, peut importe son nom soit au plus vite désigné afin qu’il puisse s’atteler aux différents défis qui attendent le pays.
Photo (Z.Y. juin 2009) : Affiche d’Ali Bongo, candidat du PDG à l’élection présidentielle du 30 août 2009
Photo (Z.Y. juin 2009) : Affiche d’André Mba Obame, ancien Ministre de l’intérieur et candidat à l’élection présidentielle du 30 août 2009
Photo (Z.Y. juin 2009) : Affiche d’Ali Bongo après la proclamation officielle des résultats à l’élection du 30 août par la Cour Constitutionnelle
Le Gabon est fortement touché par l’épidémie du sida. Plus de 49 000 personnes seraient infectées et 3000 nouveaux cas décelés par an. Les jeunes sont particulièrement vulnérables, ainsi que les femmes. Selon le dernier rapport ONUSIDA, plus de 2500 femmes enceintes seraient séropositives. Les comportements à risque chez les plus jeunes, les croyances populaires retardant l’initiation ou provoquant l’arrêt du traitement peuvent expliquer la progression de la pandémie. Le pays est fortement impliqué dans la lutte contre le VIH/sida et multiplie depuis la découverte du premier cas dans le pays les initiatives favorisant un meilleur accès aux soins pour les plus démunis.
Photo (Z.Y. juin 2009) : Campagne de sensibilisation sur le VIH près du centre hospitalier de Libreville
Le Transgabonais, reliant Owendo, port minéralier situé dans la banlieue de Libreville, à Franceville, assure le transport de grumes et de minerai de manganèse.
Les infrastructures sont peu développées au Gabon, ce qui ne facilite pas les échanges et freine les investisseurs étrangers.
Le réseau routier reliant l’ensemble du pays est vétuste et souvent peu goudronné. La population peut cependant compter sur les taxis bus pour atteindre différents points ou sur les clandos pour les endroits les plus isolés et difficiles d’accès.
Photo (Z.Y. juin 2009) : Transgabonais, reliant Owendo à Franceville
Photo (Z.Y. juin 2009) : Evacuation des billes par flottage, port à bois d’Owendo
Le port à bois d’Owendo est en service depuis 1980. Il dispose de plusieurs quais pour accueillir le bois, mais également d’un ensemble de voies ferrées pour le déchargement des bois acheminés par le Transgabonais.
Photo (Z.Y. juin 2009) : Port à bois d’Owendo
Le Gabon est un pays à revenu intermédiaire, et qui a pu compter sur un sous sol riche (pétrole, manganèse…). La forêt équatoriale couvre 85% du territoire et recèle de différentes essences (ébène, okoumé…). L’exploitation forestière a occupé une grande partie des emplois salariés avant l’essor de l’industrie pétrolière dans les années 70, et reste derrière l’industrie pétrolière un élément essentiel de l’économie gabonaise.
L’exportation du bois en grumes devrait être limitée en 2010, afin de permettre une transformation locale des essences forestières, et ainsi d’alimenter un nouveau secteur d’activités.
Photo (Z.Y. juin 2009) : Fleuve de l’Ogooué, parc national de la Lopé
Le parc de la Lopé est situé au centre du Gabon, et est bordé par le fleuve Ogooué. Une forêt dense couvre la majeure partie du parc, ainsi que des zones savane-forêt. Le parc compte une importante réserve d’espèces protégées. Le pays tente de diversifier ses sources de revenus et mise désormais sur l’écotourisme.
Photo (Z.Y. juin 2009) : Parc national de la Lopé
Aujourd’hui Zahara Youssouf, diplômée en droit international, nous propose de revenir en photos sur son expérience au Gabon pendant la transition politique en août 2009. Nous la remercions pour cette présentation du pays, ses atouts, ses richesses, ses faiblesses, tous les enjeux que doit relever le nouveau président.
Photo (Z.Y. juin 2009) : Affiche du Président Omar Bongo à la suite de son décès
Photo (Z.Y. juin 2009) : Défilé militaire du 16 juin 2009 en l’honneur du Président Omar Bongo
Après plus de 40 ans à la tête du Gabon, Omar Bongo succombe en juin 2009 à Barcelone des suites d’une longue maladie. OBO comme aimait à l’appeler la population laisse une nation orpheline qui salut l’héritage essentiel laissé par ce président, la paix et la stabilité du pays.
Le Gabon est un pays faiblement peuplé mais disposant d’importantes ressources, ce qui lui permet d’être considéré comme un pays à revenu intermédiaire. Les indicateurs sociaux sont cependant en grand décalage avec les possibilités du pays. Le PNUD classe ainsi le pays à la 103ème place en ce qui concerne son IDH.
Omar Bongo laisse donc à son successeur un pays où les défis à relever sont multiples : lutte contre le VIH/sida, amélioration des infrastructures, diversification de l’économie face aux ressources pétrolières qui se raréfient…
Au lendemain de sa mort l’avenir du pays est incertain et l’on craint une tentative de prise du pouvoir par la force.
Rose Francine Rogombé présidente par intérim assoit son autorité et le pays reprend ses activités. Les règles constitutionnelles sont scrupuleusement respectées et une élection est organisée le 30 août 2009, à peine plus de deux mois après la mort d’OBO. Celle-ci a vu s’affronter une opposition divisée face au candidat du parti au pouvoir, le Parti démocratique gabonais et fils du défunt président, Ali Bongo. Les 813 164 électeurs recensés étaient invités à choisir parmi plus de 23 candidats leur futur président. Plusieurs événements ont marqué les deux mois qui ont suivi la mort d’OBO et la désignation d’un nouveau président : le choix du candidat du PDG et la rupture entre Ali Bongo et André Mba Obame, ami de longue date et héritier politique d’OBO, la publication des listes électorales, l’annonce des résultats après des heures d’antenne où le décompte était fait province par province, l’examen des requêtes en annulation par la Cour après des heures de débats…
La campagne aura marqué les esprits, tant les moyens déployés étaient inédits : affiches géantes placardées aux quatre coins de la capital, multiplication des meetings dans les différentes provinces…Une certaine lassitude se fait sentir dans la population, qui n’a qu’une hâte, que le vainqueur, peut importe son nom soit au plus vite désigné afin qu’il puisse s’atteler aux différents défis qui attendent le pays.
Photo (Z.Y. juin 2009) : Affiche d’Ali Bongo, candidat du PDG à l’élection présidentielle du 30 août 2009
Photo (Z.Y. juin 2009) : Affiche d’André Mba Obame, ancien Ministre de l’intérieur et candidat à l’élection présidentielle du 30 août 2009
Photo (Z.Y. juin 2009) : Affiche d’Ali Bongo après la proclamation officielle des résultats à l’élection du 30 août par la Cour Constitutionnelle
Le Gabon est fortement touché par l’épidémie du sida. Plus de 49 000 personnes seraient infectées et 3000 nouveaux cas décelés par an. Les jeunes sont particulièrement vulnérables, ainsi que les femmes. Selon le dernier rapport ONUSIDA, plus de 2500 femmes enceintes seraient séropositives. Les comportements à risque chez les plus jeunes, les croyances populaires retardant l’initiation ou provoquant l’arrêt du traitement peuvent expliquer la progression de la pandémie. Le pays est fortement impliqué dans la lutte contre le VIH/sida et multiplie depuis la découverte du premier cas dans le pays les initiatives favorisant un meilleur accès aux soins pour les plus démunis.
Photo (Z.Y. juin 2009) : Campagne de sensibilisation sur le VIH près du centre hospitalier de Libreville
Le Transgabonais, reliant Owendo, port minéralier situé dans la banlieue de Libreville, à Franceville, assure le transport de grumes et de minerai de manganèse.
Les infrastructures sont peu développées au Gabon, ce qui ne facilite pas les échanges et freine les investisseurs étrangers.
Le réseau routier reliant l’ensemble du pays est vétuste et souvent peu goudronné. La population peut cependant compter sur les taxis bus pour atteindre différents points ou sur les clandos pour les endroits les plus isolés et difficiles d’accès.
Photo (Z.Y. juin 2009) : Transgabonais, reliant Owendo à Franceville
Photo (Z.Y. juin 2009) : Evacuation des billes par flottage, port à bois d’Owendo
Le port à bois d’Owendo est en service depuis 1980. Il dispose de plusieurs quais pour accueillir le bois, mais également d’un ensemble de voies ferrées pour le déchargement des bois acheminés par le Transgabonais.
Photo (Z.Y. juin 2009) : Port à bois d’Owendo
Le Gabon est un pays à revenu intermédiaire, et qui a pu compter sur un sous sol riche (pétrole, manganèse…). La forêt équatoriale couvre 85% du territoire et recèle de différentes essences (ébène, okoumé…). L’exploitation forestière a occupé une grande partie des emplois salariés avant l’essor de l’industrie pétrolière dans les années 70, et reste derrière l’industrie pétrolière un élément essentiel de l’économie gabonaise.
L’exportation du bois en grumes devrait être limitée en 2010, afin de permettre une transformation locale des essences forestières, et ainsi d’alimenter un nouveau secteur d’activités.
Photo (Z.Y. juin 2009) : Fleuve de l’Ogooué, parc national de la Lopé
Le parc de la Lopé est situé au centre du Gabon, et est bordé par le fleuve Ogooué. Une forêt dense couvre la majeure partie du parc, ainsi que des zones savane-forêt. Le parc compte une importante réserve d’espèces protégées. Le pays tente de diversifier ses sources de revenus et mise désormais sur l’écotourisme.
Photo (Z.Y. juin 2009) : Parc national de la Lopé
Demain : le Gabon dans les Enjeux Internationaux
Demain dans les Enjeux Internationaux sur France Culture, Thierry Garcin recevra Antoine Glaser, directeur de la Lettre du continent.
Sujet : En marge de la visite du président français : les effets de la transition politique, près de six mois après l’élection du fils du président Bongo.
Écoutez l'émission ICI
lundi 22 février 2010
Est de la République Démocratique du Congo : état des lieux d'une crise oubliée
Je vous propose la retranscription de l'article de John Campbell, Ralph Bunche Senior Fellow for Africa Policy Studies, du Council on Foreign Relations.
"Deaths from violence, hunger, and disease in the eastern Democratic Republic of Congo (DRC) over the past dozen years now likely exceed six million, with no end in sight. Violence against civilians in the region has persisted since 1998, with the outbreak of fighting in the Congo involving numerous states and agendas. Because of its magnitude and horror, this conflict is often called Africa's first "world war." The 1999 Lusaka Cease Fire Agreement--signed by Angola, Congo, Rwanda, Namibia, Uganda, Zambia, and Zimbabwe--ended fighting among nations, but not violence perpetrated by residual elements. As a result, millions of non-combatants continue to be displaced and killed; most of the formal economy and infrastructure has been destroyed; and hunger and disease are rampant.
While Western governments have not ignored the eastern Congo tragedy (Secretary of State Hillary Clinton visited Goma as recently as December), media attention has been more focused recently on Sudan, Somalia, and Guinea. Hence, Nicholas Kristof's recent series in the New York Times profiling ongoing violence in eastern Congo against civilians, especially women, is an important wake-up call about this continuing humanitarian disaster.
The current round of violence dates from January 2009, following a rapprochement between the DRC and Rwanda. With logistical support from the United Nations Organization Mission in the Democratic Republic of Congo (MONUC), the two governments joined forces to purge the eastern Congo of a Hutu rebel group, the Democratic Forces for the Liberation of Rwanda (FDLR), which seeks to overthrow the Rwandan government.
Despite two campaigns, efforts to rein in the FDLR have largely failed, and Rwandan troops have returned home. The current fighting is among a shifting kaleidoscope of Rwandan Hutu opponents of Rwandan President Paul Kagame's government, elements of the Congolese army, and local militias ostensibly defending their turf against all-comers. In a huge territory largely outside the control of the Kinshasa government, there is also widespread criminal and warlord behavior. Underpinning the violence often is a struggle to loot the region of its abundant natural resources.
Since 1999, the MONUC has been the principal international presence in eastern Congo. Its mandate includes protection of civilians and the disarmament and demobilization of combatants. MONUC is now the UN's largest peacekeeping mission, with a budget of almost $1.35 billion and over 20,509 uniformed personnel and support staff. It has assisted with the demobilization and repatriation of thousands of ex-combatants back to Rwanda, and with the demobilization and reintegration of thousands more into the Congolese army.
However, MONUC's civil protection mandate is hampered by a lack of resources. Its numbers are drawn from a variety of countries including a significant African contingent. In addition, by the end of 2009, it had deployed only 2,050 of its 3,085 newly authorized personnel.
Equipment is similarly sparse. At the close of 2009, there was one Belgian C-130 aircraft and two helicopters from Uruguay. Both countries have also recently pledged an additional helicopter each. There have been no pledges toward MONUC's request for an additional C-130 transport and fourteen utility helicopters, as of the end of 2009. Shortages of helicopters and transport aircraft have limited MONUC's flexibility and rapid-reaction capability. The vastness of the eastern Congo results in MONUC's personnel being so thinly stretched that it is unable to effectively carry out its protection mandate.
Furthermore, with little formal government authority in place, and with the DRC only slowly emerging from failed-state status, there is a culture of impunity with respect to violence against civilians. The Armed Forces of the DRC (FARDC) are ostensibly charged with maintaining security. But soldiers are often untrained, undisciplined and unpaid. Some are also former rebels who have been integrated into the official armed forces as part of an earlier peace agreement, but maintain loyalty to outside groups or warlords.
Like rebel groups and other irregulars, members of the FARDC also appear to use rape to terrorize and control the local populations, a reason why violence against women is so ubiquitous. Some non-governmental organizations have charged that MONUC's supporting role in various FARDC operations made it complicit in some of those crimes. When the UN Security Council renewed MONUC's mandate in December 2009, it reiterated that civilian protection and humanitarian assistance takes precedence over its other activities. At the same time, DRC President Joseph Kabila issued a "zero tolerance" policy toward human rights abuse committed by FARDC personnel.
MONUC should evaluate its personnel and equipment needs in light of its civilian protection mandate. It should seek increased personnel, including from other African countries. Better-trained and French-speaking officers are especially needed. For its part, the Obama administration should urge committed donor countries to fulfill pledges already made to MONUC in a timely manner and seriously consider increasing its own. It should then take the lead in approaching the donor community to provide the additional resources required.
Given the weakness of the DRC's central government as well as Rwanda's inability to defeat the FDLR, it is unlikely that either government can do much more on the ground. This reality complicates Western and African diplomatic pressure on the two states to hold accountable their nationals involved in violence against civilians. Nevertheless, notorious perpetrators of crimes against civilians do fall into official hands from time to time, and MONUC and FARDC efforts to bring them to a speedy trial should be supported. The international community must continue to insist to Congo and Rwanda that a culture of impunity with respect to violence against civilians is intolerable, and that the guilty are held accountable."
Mon billet précédent : "La République Démocratique du Congo (RDC) : retour sur la géopolitique du cœur de l’Afrique"
Le billet de Stéphane Mantoux : « République Démocratique du Congo : chronique d'une guerre sans fin ? » sur Ifriqiya
"Deaths from violence, hunger, and disease in the eastern Democratic Republic of Congo (DRC) over the past dozen years now likely exceed six million, with no end in sight. Violence against civilians in the region has persisted since 1998, with the outbreak of fighting in the Congo involving numerous states and agendas. Because of its magnitude and horror, this conflict is often called Africa's first "world war." The 1999 Lusaka Cease Fire Agreement--signed by Angola, Congo, Rwanda, Namibia, Uganda, Zambia, and Zimbabwe--ended fighting among nations, but not violence perpetrated by residual elements. As a result, millions of non-combatants continue to be displaced and killed; most of the formal economy and infrastructure has been destroyed; and hunger and disease are rampant.
While Western governments have not ignored the eastern Congo tragedy (Secretary of State Hillary Clinton visited Goma as recently as December), media attention has been more focused recently on Sudan, Somalia, and Guinea. Hence, Nicholas Kristof's recent series in the New York Times profiling ongoing violence in eastern Congo against civilians, especially women, is an important wake-up call about this continuing humanitarian disaster.
The current round of violence dates from January 2009, following a rapprochement between the DRC and Rwanda. With logistical support from the United Nations Organization Mission in the Democratic Republic of Congo (MONUC), the two governments joined forces to purge the eastern Congo of a Hutu rebel group, the Democratic Forces for the Liberation of Rwanda (FDLR), which seeks to overthrow the Rwandan government.
Despite two campaigns, efforts to rein in the FDLR have largely failed, and Rwandan troops have returned home. The current fighting is among a shifting kaleidoscope of Rwandan Hutu opponents of Rwandan President Paul Kagame's government, elements of the Congolese army, and local militias ostensibly defending their turf against all-comers. In a huge territory largely outside the control of the Kinshasa government, there is also widespread criminal and warlord behavior. Underpinning the violence often is a struggle to loot the region of its abundant natural resources.
Since 1999, the MONUC has been the principal international presence in eastern Congo. Its mandate includes protection of civilians and the disarmament and demobilization of combatants. MONUC is now the UN's largest peacekeeping mission, with a budget of almost $1.35 billion and over 20,509 uniformed personnel and support staff. It has assisted with the demobilization and repatriation of thousands of ex-combatants back to Rwanda, and with the demobilization and reintegration of thousands more into the Congolese army.
However, MONUC's civil protection mandate is hampered by a lack of resources. Its numbers are drawn from a variety of countries including a significant African contingent. In addition, by the end of 2009, it had deployed only 2,050 of its 3,085 newly authorized personnel.
Equipment is similarly sparse. At the close of 2009, there was one Belgian C-130 aircraft and two helicopters from Uruguay. Both countries have also recently pledged an additional helicopter each. There have been no pledges toward MONUC's request for an additional C-130 transport and fourteen utility helicopters, as of the end of 2009. Shortages of helicopters and transport aircraft have limited MONUC's flexibility and rapid-reaction capability. The vastness of the eastern Congo results in MONUC's personnel being so thinly stretched that it is unable to effectively carry out its protection mandate.
Furthermore, with little formal government authority in place, and with the DRC only slowly emerging from failed-state status, there is a culture of impunity with respect to violence against civilians. The Armed Forces of the DRC (FARDC) are ostensibly charged with maintaining security. But soldiers are often untrained, undisciplined and unpaid. Some are also former rebels who have been integrated into the official armed forces as part of an earlier peace agreement, but maintain loyalty to outside groups or warlords.
Like rebel groups and other irregulars, members of the FARDC also appear to use rape to terrorize and control the local populations, a reason why violence against women is so ubiquitous. Some non-governmental organizations have charged that MONUC's supporting role in various FARDC operations made it complicit in some of those crimes. When the UN Security Council renewed MONUC's mandate in December 2009, it reiterated that civilian protection and humanitarian assistance takes precedence over its other activities. At the same time, DRC President Joseph Kabila issued a "zero tolerance" policy toward human rights abuse committed by FARDC personnel.
MONUC should evaluate its personnel and equipment needs in light of its civilian protection mandate. It should seek increased personnel, including from other African countries. Better-trained and French-speaking officers are especially needed. For its part, the Obama administration should urge committed donor countries to fulfill pledges already made to MONUC in a timely manner and seriously consider increasing its own. It should then take the lead in approaching the donor community to provide the additional resources required.
Given the weakness of the DRC's central government as well as Rwanda's inability to defeat the FDLR, it is unlikely that either government can do much more on the ground. This reality complicates Western and African diplomatic pressure on the two states to hold accountable their nationals involved in violence against civilians. Nevertheless, notorious perpetrators of crimes against civilians do fall into official hands from time to time, and MONUC and FARDC efforts to bring them to a speedy trial should be supported. The international community must continue to insist to Congo and Rwanda that a culture of impunity with respect to violence against civilians is intolerable, and that the guilty are held accountable."
Mon billet précédent : "La République Démocratique du Congo (RDC) : retour sur la géopolitique du cœur de l’Afrique"
Le billet de Stéphane Mantoux : « République Démocratique du Congo : chronique d'une guerre sans fin ? » sur Ifriqiya
Les enjeux internationaux demain : le Niger
Les suites de la prise du pouvoir par une junte militaire sur France Culture demain matin 7h15: ICI
vendredi 19 février 2010
Tchad : la mécanique de la rébellion
Ecoutez sur le site du CERI : l'atelier de l'histoire, la marche du monde par Valérie Nivelon
"Depuis les indépendances en 1960, la vie des tchadiens est essentiellement rythmée par les conflits entre la rébellion et le gouvernement..."
Invités : Roland Marchal, chercheur au CERI, chargé de recherche au CNRS et Sonia Rolley, journaliste, correspondante de plusieurs médias internationaux, expulsée du Tchad en mars 2008.
Écoutez ICI
"Depuis les indépendances en 1960, la vie des tchadiens est essentiellement rythmée par les conflits entre la rébellion et le gouvernement..."
Invités : Roland Marchal, chercheur au CERI, chargé de recherche au CNRS et Sonia Rolley, journaliste, correspondante de plusieurs médias internationaux, expulsée du Tchad en mars 2008.
Écoutez ICI
jeudi 18 février 2010
Coup d'Etat au Niger (Actualisé)
Ce matin des tirs de mitrailleuses et d'armes lourdes ont été entendus dans le quartier du palais présidentiel.
Il s'agissait d'une tentative de coup d'Etat. C’est Dijibrilla Hima Hamidou dit «Pelé », 45 ans, commandant de la compagnie d’appui des blindés de Niamey, qui est à la tête du putsch. Ce haut gradé, originaire de l’ethnie Djerma , est à la tête d’un comité de 12 officiers. Formé à l’académie royale de Meknès, Djibrilla Hima Hamidou n’avait pas approuvé les changements portés à la Constitution. La décision de renverser le président Mamadou Tandja n’a été prise qu’aujourd’hui même à 12 heures alors que commençait un conseil de ministres exceptionnel. Dès les premières minutes de l’opération, le chef d’Etat major des armées, Moumini Bouraima, a été arrêté chez lui. Il n’aurait opposé aucune résistance. Les putschistes ont aussi arrêté plusieurs personnalités dont le porte-parole du palais présidentiel. Quant au président de la république, Mamadou Tandia, il a été conduit en « lieu sûr ». Le président aurait été emmené à la garnison de Zinder, deuxième ville du pays, à 700 km de Niamey. Dès 17 heures, la télévision et la radio ont commencé à diffuser de la musique militaire. Le colonel Pelé devrait, lui, prononcer un discours très attendu à 20 heures GMT.
Le 4 août 2009 une nouvelle Constitution qui renforce les pouvoirs de Tanja et lui accorde au moins trois ans de plus à la tête du pays a été voté par référendum. La convocation des législatifs fait parti des dispositions de cette nouvelle Constitution. Ce référendum controversé, boycotté par l’opposition et décrié par la Communauté internationale, s’est tenu après que le Président Tandja a dissout tour à tour le parlement puis la Cour constitutionnelle et modifié la loi électorale.
Elections anticipées se sont tenues pour tous les sièges de l'Assemblée nationale suite à l'adoption d'une nouvelle Constitution en août 2009. 51,27% de participation.
Victoire du Mouvement national pour la société du développement (MNSD) (75 sièges sur 112).
La tension politique au Niger a provoqué sa suspension en octobre dernier des instances de la CEDEAO, ainsi que l’interdiction de toute réunion de l’organisation régionale sur le sol nigérien.
En décembre dernier, les Etats Unis ont suspendu leur aide financière au profit de Niamey, imposant une interdiction de séjour aux USA aux hautes personnalités du pays.
L’Union Européenne, seul partenaire budgétaire du Niger, a, de son côté, coupé son aide non humanitaire d’environ 450 millions d’euros.
Source : Le Monde / Jeune Afrique / APA / Les Afriques
mercredi 17 février 2010
Philippe Hugon : Tchad/Soudan, Côte d'Ivoire
A noter (et à lire bien sûr) deux interventions de Philippe Hugon, directeur de recherches à l’IRIS :
-Une vidéo (ICI) : Tchad/Soudan : Le règne des colombes ?
La visite récente du président tchadien Idriss Déby Itno au Soudan se voulait être le symbole du rapprochement. Pensez-vous que les deux pays ont tourné la page du conflit qui les oppose ? Quelles en sont les conséquences directes pour le Darfour ? A la veille des élections d’avril 2010 et du référendum d’auto-détermination du Sud Soudan en 2011, quelle est la situation politique du pays ?
-Une analyse (ICI) : L‘« ivoirité » à nouveau au cœur des conflits et des reports de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire
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