Corne de l’Afrique
Le Khat,
cette plante « broutée » en Afrique de l’Est, est de plus en plus
demandé. Emeline Wuilbercq y consacre un
article dans Le Monde. Elle rappelle que « le volume de khat expédié
hors des frontières a plus que doublé, passant de 22,4 millions à 48,8 millions
de kilos. D’octobre à novembre 2018, la plante a même dépassé le café en tant
que principal produit d’exportation en valeur. Elle a rapporté 107 millions de
dollars (97,5 millions d’euros) en un mois, selon le ministère du commerce et
de l’industrie, soit le double de celles du café". Terrence Lyons (qui
vient de publier un ouvrage
sur l’Ethiopie) écrit avec Hilary Matfess un
article pour The Monkey Cage. Après
la tentative de coup d’Etat fin juin et la perspective des élections en mai
2020, comment le régime éthiopien peut-il faire face à l’escalade des violences ?
A voir également : Al Jazeera propose un reportage
sur la présidente de la Cour Suprême Meaza Ashenafi.
Anne-Laure
Mahé à l’IRSEM publie une
note de recherche sur l’appareil sécuritaire soudanais. Elle s’interroge la
transition en cours est-elle « un
véritable changement de
régime ou une
simple transformation du
système pour survivre à la crise
? ». Le 5 septembre, Abdallah Hamdok a présenté la composition
de son gouvernement de transition (dix-huit membres dont quatre femmes).
Afrique de l’Ouest
Nous vous annoncions la publication de l’ouvrage de Benedikt
Erforth “Contemporary French Security Policy in Africa. On Ideas and Wars”, il
est interviewé
par le CERI et revient sur sa méthodologie : “ This research aims at explaining French interventionism by drawing on
actors’ subjective perceptions of reality. To do so, the book adopts an
actor-centric constructivist ontology. It combines both institutional and
ideational approaches to identify the emergence of ideas and to trace their
diffusion within the French foreign policy apparatus. By investigating
ideational variables through the lenses of the policy-makers themselves, this
book seeks to unravel the hidden dynamics of decision-making. This micro-foundational
approach is rooted in discourse analysis and pays particular attention to the
processes and people that constitute the state.” France Inter
a consacré son émission Secrets
d’infos à l’assassinat Ghislaine Dupont et Claude Verlon il y a six ans.
Migrations
Les décodeurs publient
un graphique sur les pays qui accueillent le plus de migrants/réfugiés
(guerre, climat, autre raison de force) dans le monde.
Histoire
Quel
bonheur de lire Cheikh Hamidou Kane, l’auteur de L’Aventure ambiguë. A près de
90 ans il accorde une interview
au journal Le Monde : « Il
faut poursuivre le travail entamé. Rome n’a pas été construite en un jour !
L’Afrique, comme disait Ki-Zerbo, a été victime d’une dépossession de son
espace – ses empires ont été dépecés en une cinquantaine de territoires, au
profit des colonisateurs. L’Afrique n’existe plus. Elle a perdu son initiative
politique et son identité endogène. A l’école, ce sont les langues du colon qui
sont enseignées. La législation, l’organisation sociale et familiale sont
calquées sur celles de l’Occident. Il faut donc que l’Afrique redevienne
elle-même en se basant sur les structures antérieures à la colonisation ».
On y apprend également qu’il a un projet en cours : « Je travaille à un projet qui me tient à cœur
depuis un moment. Je veux retracer l’épopée de l’empire du Mali fondé par
Soundjata Keïta. Elle a donné naissance à la charte du Mandé. J’aimerais
rappeler cette page d’histoire à la jeunesse africaine et au monde ».
Le Cours de
l’histoire sur France Culture consacre une émission
à l’histoire de l’Afrique avec François-Xavier Fauvelle : « Il y a une ethnicisation et une
esthétisation de l’art africain. (…) C’est pourquoi je milite pour une restitution
de l’art africain aux pays d’origine et surtout pour une resémantisation,
c’est-à-dire travailler les pays à qui on veut restituer, pour qu’on
reconstruise des discours dont ces objets ont été privés en même temps qu’ils
ont été transférés. Ce n’est pas tout de rendre, il faut savoir bien rendre. (…)
Le travail de tout historien qui travaille sur l’Afrique c’est de rendre le
passé disponible ». L’historienne Sarah Fila-Bakabadio présente
ensuite ses travaux sur l’Afrocentrisme ?
Littérature
Bravo à Abdourahman
A. Waberi selectionné pour le Prix
Renaudot avec son livre « Pourquoi tu danses quand tu marches »
! J’ai hâte de découvrir l’ouvrage qu’il a écrit avec Alain Mabanckou "Dictionnaire
enjoué des cultures africaines". Ce dernier était l’invité de l’émission
de 28 minutes. Plusieurs twittos se sont émus de cette question du
journaliste « Pourquoi vous n’écrivez que sur l’Afrique (…) pourquoi
vous n’écrivez pas de manière universelle sur d’autres pays » comme l’universel
n’était que l’Occident. Voici la superbe réponse de Mabanckou « Les
Tolstoï nous ont fatigués avec leur zone, en France la littérature me fatigue
avec les mêmes thèmes, quand je vais chez Pagnol il est dans son coin…. La
littérature c’est l’art d’installer l’universalité là où certains croyaient que
c’était une motte de terre de son père qu’on avait mise de côté ».
Conférences et appels à communications
Le
programme annuel du Séminaire sur les approches postcoloniales (SAP) est en
ligne ! ICI
Les articles se multiplient sur la nécessaire décolonisation
des savoirs.
« Sécurité et développement dans le Sahel. Du concept à la
réalité » : voilà le thème du prochain colloque, organisé conjointement
par l’Institut Themiis et le G5 Sahel le 1er octobre 2019 au siège de l’UNESCO.
Le
ministère de la culture et l’EMSOME organise un séminaire le 10 octobre « Conflits
armées et patrimoine ». Le programme est ICI.
Encore une
semaine pour postuler à un
stage au sein du Konrad Adenauer Foundation en Afrique du Sud.
In memorandum
Robert Mugabe,
ancien président du Zimbabwe qu’il a dirigé trente-sept ans, a disparu le 6
septembre. Les hommages sont révélateurs des différentes périodes de sa vie. Le
héros est célébré mais le despote n’est pas oublié. Jean
Philippe Rémy en peint un très beau tableau de cette vie.