Au lieu des 2 milliards de dollars attendus, la conférence internationale des donateurs pour le Darfour n’a engrangé, dimanche dernier au Caire, que 850 millions $, prêts et dons confondus.
Insuffisant pour recaser les 3 millions de personnes déplacées, préalable pour éteindre un conflit qui a fait 300 000 morts selon les estimations de l’ONU, 10 000 selon Khartoum.
Participants :
-la soixantaine des pays membres de l’OCI,
- une vingtaine de donateurs traditionnels dont : les Etats-Unis, les pays de l’Union européenne, les agences onusiennes et les associations humanitaires.
Les principaux contributeurs déclarés à l’issue de la rencontre :
- la Banque islamique pour le développement,
- le Brésil,
- le Qatar,
- la Turquie,
- l’Algérie,
- l’Australie
- le Maroc (soutien de 500 000 dollars.
Les pays occidentaux expliquent leur réserve par l’absence de garanties quant à l’utilisation de l’argent d'autant que par le passé, les montants transférés par le biais de la Banque mondiale ont été souvent détournés. En attendant de trouver des canaux plus fiables, cette tiédeur des donateurs pourrait compromettre les résultats difficiles acquis lors des pourparlers de paix tenus à Doha il y a quelques jours et compromettre également la tenue des premières élections présidentielles soudanaises depuis 1986.
Je rappelle que le Darfour est une province de l’ouest du Soudan, aussi vaste que la France, mais peuplée de 6 millions d’habitants seulement.
Dans les années 1980 la région a été frappée par une grave sécheresse. Les éleveurs firent descendre leurs troupeaux plus au sud et plus tôt dans l’année. Depuis, les tensions montent entre les pasteurs arabes et les agriculteurs non arabes (en particulier les Fours), même si tous sont musulmans, noirs et de nationalité soudanaise.
Cette crise remet en cause la grille d’analyse traditionnelle qui permettait d’expliquer la situation au Soudan par le clivage Nord (musulman) /Sud (chrétien). Confronté aux rébellions du Darfour, le gouvernement soudanais arme des milices supplétives (essentiellement arabes), les Janjawides, qui commettent de graves exactions contre les populations civiles. Ces violences ont fait fuir de chez eux le tiers de la population du Darfour et fait deux millions de déplacés. 300.000 personnes auraient trouvé la mort depuis le début de la crise.
Le conflit au Darfour fait tâche d’huile chez les voisins tchadien et centrafricain.
Sources : Les Afriques / SLG
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