La deuxième note de veille Afrique de l'IRSEM (Institut de Recherche Stratégique de l'Ecole Militaire) vient de sortir. Ces notes de veille « Afrique » proposent une sélection
des analyses de chercheurs sur l’actualité africaine du mois écoulé en
matière de sécurité et de défense.
Un extrait de la veille du mois d'octobre :
Bien que les motivations et les objectifs
stratégiques de Boko Haram restent peu clairs, la sophistication de leurs
attaques et leur létalité montrent à la fois l’importance d’une réponse forte
et cohérente mais aussi l’échec du gouvernement nigérian en la matière. Le
conflit contre Boko Haram est le plus meurtrier que le Nigeria ait connu depuis des décennies. Depuis 1998, au
moins 29 600 nigérians ont été tués dans des conflits divers (ethniques,
religieux, politiques et économiques) sur tout le territoire. Toutefois, depuis
juillet 2009, au moins 11 100 personnes sont mortes dans les combats
contre Boko Haram. Le conflit s’intensifie puisque 7000 personnes sont décédées
entre juillet 2013 et juin 2014 alors qu’elles n’étaient que 1900 l’année
précédente. Nathaniel Allen,
Peter Lewis et Hilary Matfess (Johns Hopkins University School of Advanced
International Studies) analysent
ces statistiques. La conclusion est sans appel : le conflit contre Boko Haram
est l’un des plus importants du monde. Le nombre de victimes nigérianes est
maintenant deux fois plus élevé qu’en Afghanistan.
Jakkie Cilliers (Institute for Security Studies,) propose une analyse des conflits armés sur lecontinent africain. Ces
derniers suivent une tendance globale à la baisse malgré une hausse des
violences depuis 2010. Contrairement aux autres régions du monde, l’Afrique
présente un nombre plus élevé de conflits non-étatiques. Comme au Moyen Orient,
le terrorisme y est en forte croissance.
Pourquoi certains gouvernements respectent les droits fondamentaux
de leurs citoyens et d’autres pas ? La répression politique est au cœur de
nombreux travaux de recherche qui utilisent les données des
rapports annuels sur les droits de l’homme pour mettre en évidence des
corrélations entre ces abus et des facteurs nationaux ou internationaux (type
de régime, économie, engagements juridiques internationaux, etc). Daniel W. Hill Jr. et Zachary M.
Jones proposent d’inverser cette approche afin de prévoir les violences
politiques. Par l’originalité de leur approche, ces deux chercheurs ouvrent un
intéressant agenda pour la recherche en science politique: ICI. La prévention des conflits
politiques par la modélisation est également au cœur des travaux d’Andreas Beger.
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