Après le cinéma et les célèbres Captain Phillips et Hijacking, c’est au tour de la BD de s’emparer de la thématique de
la piraterie. Paru en avril 2014, Black
Lord. Somalie : année 0 (Tome 1), retrace les mésaventures de Maxime
Stern, skipper du Queen Lucy, un yacht de luxe arraisonné par des pirates
Puntlandais.
Le héros désabusé conduit un
groupe de touristes Français qui fêtent les 18 ans de la fille d’un riche
homme. En s’approchant trop près des côtes somaliennes, les touristes sont pris
en otages par des pirates alors que Maxime Stern parvient à s’enfuir. Recueillis
par une famille de pécheurs dont le père de famille, Djad, compte l’aider à
rejoindre la France, Maxime va découvrir les origines et les enjeux de la
piraterie dans ce pays de la Corne de l’Afrique, privé pendant vingt ans de
gouvernement. Si la BD traite peu de relations internationales, elle distille
au fil des planches la réalité de cette piraterie contemporaine. Des déchets
toxiques, au pillage des eaux par des pêcheurs étrangers, en passant par les
effets néfastes et coûteux du khat, cette BD d’action ressemble à un roman
photo ou à un story board d’un film
de Bruce Willis. Les dessins hyper réalistes de Jean-Michel Ponzio (il a
utilisé des photos retravaillées) donne à cette BD toute son originalité et en
fait selon les mots de Guillaume Dorison une véritable « fresque fictionnelle (inspirée de faits
réels mélangés) ». Si la lecture vous fera passer un bon moment tant
le scenario est bien pensé mêlant action et suspens, la description faite de la
société somalienne et des Somaliens peut paraître surprenante, pour ne pas dire
décevante, car très peu crédible : l’habitat du pécheur Djad, les
relations entre Aisa sa fille et Churchill le n°2 des pirates, des pêcheurs Somaliens
qui ressemblent bien souvent à des Nigérians etc.
Quelques extraits :