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samedi 7 juin 2014

La piraterie en BD, notes de lecture

Après le cinéma et les célèbres Captain Phillips et Hijacking, c’est au tour de la BD de s’emparer de la thématique de la piraterie. Paru en avril 2014, Black Lord. Somalie : année 0 (Tome 1), retrace les mésaventures de Maxime Stern, skipper du Queen Lucy, un yacht de luxe arraisonné par des pirates Puntlandais.
Le héros désabusé conduit un groupe de touristes Français qui fêtent les 18 ans de la fille d’un riche homme. En s’approchant trop près des côtes somaliennes, les touristes sont pris en otages par des pirates alors que Maxime Stern parvient à s’enfuir. Recueillis par une famille de pécheurs dont le père de famille, Djad, compte l’aider à rejoindre la France, Maxime va découvrir les origines et les enjeux de la piraterie dans ce pays de la Corne de l’Afrique, privé pendant vingt ans de gouvernement. Si la BD traite peu de relations internationales, elle distille au fil des planches la réalité de cette piraterie contemporaine. Des déchets toxiques, au pillage des eaux par des pêcheurs étrangers, en passant par les effets néfastes et coûteux du khat, cette BD d’action ressemble à un roman photo ou à un story board d’un film de Bruce Willis. Les dessins hyper réalistes de Jean-Michel Ponzio (il a utilisé des photos retravaillées) donne à cette BD toute son originalité et en fait selon les mots de Guillaume Dorison une véritable « fresque fictionnelle (inspirée de faits réels mélangés) ». Si la lecture vous fera passer un bon moment tant le scenario est bien pensé mêlant action et suspens, la description faite de la société somalienne et des Somaliens peut paraître surprenante, pour ne pas dire décevante, car très peu crédible : l’habitat du pécheur Djad, les relations entre Aisa sa fille et Churchill le n°2 des pirates, des pêcheurs Somaliens qui ressemblent bien souvent à des Nigérians etc.
Quelques extraits : 



mercredi 4 juillet 2012

Les défis politiques et stratégiques en Somalie




L'IRSEM vient de sortir son 13ème cahier consacré aux actes du colloque organisé en mai 2011 sur la Somalie. 


Vous pouvez télécharger gratuitement les actes ICI

Résumé de l'éditeur : 
Organisé à Paris les 5 et 6 avril 2011 par l’IRSEM en partenariat avec le Centre d’études stratégiques de l’Afrique (CESA), le séminaire sur les défis politiques et stratégiques du conflit en Somalie a porté plus spécifiquement sur la manière dont les acteurs locaux, nationaux et internationaux appréhendent les défis politiques et stratégiques du conflit somalien. Ce Cahier de l’IRSEM a pour ambition de poursuivre cette collaboration et d’enrichir la réflexion sur les défis que pose la Somalie.
 Trois thématiques ressortent des différents échanges :les perceptions du syndrome somalien depuis 2001, la Somalie comme laboratoire de la conflictualité régionale, et les enseignements sur la construction de l’Etat. 

Sommaire

Clans,  état  et  société  en  Somalie :  montée  et  chute  des  mouvements  islamistes
Quel état construire en Somalie ?
Les  enseignements  à  tirer  du  Somaliland  et  du  Puntland  en  matière  d’édification de la paix et de formation d’État 
La force en attente de l’Afrique de l’est : un emploi en somalie ?
La piraterie comme innovation : une esquisse géographique de la piraterie somalie
L’enracinement  de la   crise     somalienne,     entre     contagion     et  instrumentalisation regionale
« Avancer des réponses stratégiques contre Al-Shabaab »
Le temps de la diaspora somalienne : chronique de la construction du tissu  associatif somali aux Pays-Bas
Haanta  Salka  Ayeey  Ka  Unkantaa  -  Un  pot  à  lait  se  construit  en  commençant par le fond

Avec les contributions de
 Dr  Alexandra  Magnolia  Dias,  Chercheur  au  centre  d’étude  africain  ISCTE
 Dr  Markus  V.  Hoehne,  Institut  Max  Planck  d’anthropologie  sociale,  Halle/Saale
 Cyril   Robinet,   Chargé   de   mission   à   la   Délégation   aux   affaires  stratégiques, Ministère de la défense français
Colonel  Yves  Metayer,  Adjoint  au  chef  du  bureau  Afrique  à  l’Etat- major des armées, Ministère de la défense français
François Guiziou, Doctorant à l’Université de Nantes
Sonia  Le  Gouriellec,  Doctorante  en  Science  Politique  à  l'Université Paris Descartes
 Géraldine  Pinauldt,  Doctorante  à  l’Institut  Français  de  Géopolitique,  Université de Paris 8
 Dr   Benjamin   P.   Nickels,   Professeur   Assistant,   Centre   d'études  stratégiques de l'Afrique
Marc  Fontrier,  Secrétaire  général  de  l’ARESAE  (Association  pour  la  recherche et les études scientifiques en Afrique de l’Est)

vendredi 1 avril 2011

Les défis politiques et stratégiques du conflit en Somalie

La semaine prochaine l'IRSEM en partenariat avec l'ACSS organise un colloque sur la Somalie.



Horaires & Lieu :
mardi 5 avril 2011
8h30-17h30 - Salle de l’UEO - 43 Avenue du Président Wilson- - 75016 Paris
mercredi 6 avril 2011
9h30-12h30 – Salle de l’UEO - 43 Avenue du Président Wilson- - 75016 Paris

Programme du mardi 5 avril 2011

8h30 : Accueil des participants
9h00 : Introduction
Frédéric Charillon,directeur de l’IRSEM Ambassadeur William Bellamy, directeur de l’ACSS

9h30-12h30 : Les clans contre l’Etat ?
Discutant : Nuruddin Farah, écrivain somalien (sous réserve)

- Le lien entre les clans et l’Etat Dr Alexandra Magnolia Dias, chercheur au centre d’étude africain ISCTE
- Leçons à tirer de la construction de la paix et de l’Etat au Puntland et au Somaliland Markus Hoehne, chercheur au Max Planck Institute for Social Anthropology
- Quel Etat construire en Somalie ? Cyril Robinet, chargée de mission à la Délégation aux affaires stratégiques
12h45-14h15 : Déjeuner libre
14h30-17h30 : Regard sur les acteurs de la stabilisation locale
Discutant : Dr André Lesage, chercheur à la National Defense University

- Eléments de discussion sur le potentiel d’engagement de la diaspora en Somalie Géraldine Pinauldt, doctorante à l’Institut Français de Géopolitique de l’Université de Paris 8
- L’intégration des islamistes à la stabilisation Rashid Abdi, International Crisis Group (sous réserve)
- La force en attente de l’Afrique de l"Est : un emploi en Somalie ? Colonel Metayer, adjoint au chef du bureau Afrique-EMA (Etat-major des armées)

Programme du mercredi 6 avril 2011

9h00 : Accueil des participants
9h30-12h30 : Quels défis stratégiques régionaux pour la gestion du conflit somalien ?
Discutant : Colonel Hughes de Bazouges, Centre de doctrine d’emploi des forces
- Les défis sécuritaires régionaux : Djibouti, Kenya, Ethiopie Sonia le Gouriellec, doctorante en Scineces-politique (Université Paris Descartes) et membre des jeunes chercheurs de l’Irsem
- Le terrorisme : l’action contre les milices Al-Shebab Dr Benjamin P. Nickels, Professeur Assistant, Africa Center for Strategic Studies
- Le rapport des somalis à la mer : une approche géographique et culturelle de la piraterie somalie François Guiziou, doctorant à l’Université de Nantes

Pour vous inscrire : ICI ou inscription.irsem@defense.gouv.fr

jeudi 4 novembre 2010

Somalie : Les Etats-Unis demandent l'aide des pays arabes

Le 20 octobre dernier l'ambassadeur Johnnie Carson, secrétaire d'Etat adjoint aux Affaires africaines, est revenu sur la politique des Etats-Unis en Somalie lors d'une conférence au Center for Strategic & International Studies.


Morceaux choisis :
-“Refugee flows, pirate attacks and terrorist threats will continue to increase unless we work with Somalia to deal with these issues.”
Pendant longtemps la réponse de la communauté international à la crise interne en Somalie a été : “too feeble, too slow and too uncoordinated to have the desired impact,” et finalement “the world is paying the consequences today as the humanitarian and security threats continue to emerge” et devrait payer un prix élevé “in terms of regional destabilization, piracy and terrorism” si rien ne change.
- La communauté international devra faire plus. Concernant les contributions à l’AMISOM : “Thus far, only Uganda and Burundi have provided troops for this African-led mission. More African countries and perhaps some moderate Arab and Islamic countries should consider troop contributions, (…) AMISOM forces are putting themselves on the line and playing a part in the solution not just to a national, a regional, but a global crisis. And therefore, countries around the world, from Europe to Asia, need to provide increased military equipment and financial assistance” pour soutenir l’AMISOM et le Gouvernement Fédéral de Transition (GFT). Les équipements militaires et les surplus “would go a long way in assisting current and future AMISOM deployments.”
- Les Etats-Unis devraient collaborer de façon plus importante avec les gouvernements régionaux du Somaliland et du Puntland. UN pas de plus vers la reconnaissance de l’indépendance du Somaliland ?...

- Carson a invité la Ligue Arabe à honorer son engagement de donner 10 millions $ par mois au GFT. Et rappeler que depuis 2007, les Etats-Unis ont investi 229 millions $ en assistance financière à l’AMISOM et 35 millions $ pour aider le GFT à mettre en place une force de sécurité national et a donné plus de 180 millions $ en aide humanitaire et 60 millions $ pour le développement économique du pays depuis 2009.

lundi 25 octobre 2010

Savoir naviguer dans le cyberspace....et sur l'Océan

Ce titre pourrait être l’un des préceptes du pirate contemporain, ici du pirate Somalien. Ces pirates vivent dans un pays en marge du système international mais, paradoxalement, ils sont très bien intégrés à ce système. En effet, les progrès technologiques multiplient les performances de ces agresseurs et facilitent une nouvelle forme de criminalité transnationale.


Pour l’historien Philippe Gosse elle « est un crime de nature vraiment particulière et qui demande à ses adeptes autre chose que de l’audace, de l’astuce ou de l’habileté dans le maniement des armes ». Et force est de constater que la piraterie contemporaine use de tous les moyens modernes mis à sa disposition. Ainsi elle emprunte le véhicule d’internet et les réseaux satellitaires pour communiquer et s’informer de la position des navires ou se procurer argent et équipements.
En l’absence de gouvernement central, de banque ou d’opérateur national de télécommunication, comment s’organise le lien entre les pirates et le reste du monde ?

Le poids et l’influence d’une diaspora mondiale
Selon un récent dicton les Somaliens sont: « une nation d’immigrants qui dépend des autres immigrants ». Les pirates bénéficieraient d’un réseau d’informateurs répartis un peu partout dans le monde et principalement en Amérique du Nord où la diaspora est nombreuse : plus de 200 000 Somaliens vivraient au Canada et entre un et trois millions hors de la Somalie. Elle leur apporterait des fonds, de l’équipement et des informations, en échange d’une part du butin des rançons. Ce système d’aide en réseau n’est pas nouveau les Hawala (Xawaala en Somali) sont des structures de transfert d’argent de la diaspora basée sur la confiance.



L’argent qui circule par ce biais serait estimé à environ 300 millions de dollars US par an. Bien sûr et heureusement il ne sert pas qu’à financer la piraterie. D’autant que si les interventions étrangères dans la lutte contre la piraterie, comme l’opération Atalante, sont mal perçues de la population (elles protégeraient les bateaux accusés de piller les richesses halieutiques de Somalie illégalement) les pirates ne sont pas plus populaires, ils s’opposent à la tradition somalienne et aux croyances religieuses locales.


Des soupçons pèsent aussi sur des transferts d’argent vers des banques de Dubaï ou d’autres pays du Golfe et même vers le sous continent indien. Dès lors la surveillance des transactions financières des « syndicats de piraterie » est une piste à creuser dans la lutte anti-piraterie.

Un gouvernement bienveillant
La Somalie n’a pas de pouvoir central mais les pirates se trouvent au Puntland, la région autonome au centre du pays et quatre réseaux de pirates se partagent les 1300 km de côte Puntlandaise. Dans cette région il existe un gouvernement et l’ancien président le Général Mohamed Muse Hersi, en poste de janvier 2005 à janvier 2009 (en plein essor de la piraterie dans la région…) serait l’un des « parrains » du réseau canadien de soutien des pirates. Le nouveau président vient également de l’étranger. Directeur de Banque, sous le régime de Siad Barre, M. Faroole est revenu d’Australie où il a vécu pendant treize ans. Sa réputation fait l’unanimité contre lui, il aurait acheté son élection et aurait pour principal intérêt de vouloir faire fructifier son capital et enrichir son entourage. De fait le gouvernement Puntlandais est impuissant face aux pirates et aux trafics à la fois par incapacité matérielle, manque de volonté et corruption.

Un secteur des télécommunications en plein essor
Les télécoms sont le seul secteur à s’être considérablement développé pendant la guerre civile des années 1990 et cela malgré l’absence d’Etat (UNPD, 1998). Au départ la croissance des télécom et notamment des téléphones satellitaires facilitait le transfert des rémittences de l’étranger. Le principal maitre d’œuvre de cette expansion : Al Barakat Global Telecomunication, considéré après 2001 comme terroriste par le Département du Trésor américain mais qui offrait un service internet, fax, et téléphone sous contrat de joint-venture à la firme américaine AT&T et British Telecom. On a pu même parler jusqu’en 2001, année de fermeture d’Al Barakat, de « révolution des télécoms » dans un pays pourtant définit comme un « Etat failli » depuis
Et c’est bien par les TIC que la Somalie entre dans le système international (voir cartes). Le nombre de téléphones cellulaires y est plus élevé que chez ses voisins djiboutiens, érythréens et éthiopiens. Les utilisateurs d’internet y sont plus nombreux quand Ethiopie et aussi nombreux qu’à Djibouti (pour 1000 habitants). Le taux de pénétration du téléphone fixe y est le plus élevé des pays côtiers d’Afrique de l’Est (à l’exception de la Tanzanie)… De fait les pirates ne sont pas nouveaux seuls leurs tactiques et leurs équipements le sont.


Jusqu’alors cette piraterie relevait principalement de la criminalité puisque les pirates recherchent essentiellement le profit. Or le rapprochement observé dernièrement avec les islamistes du Sud somalien fait entrer cette criminalité, somme toute classique et ancienne, dans un champ géopolitique très moderne. En effet, les experts des services de renseignement s'intéressent particulièrement à cette évolution, convaincus que l'élargissement du recrutement des pirates à des franges plus politisées, ainsi que l'accroissement de leurs moyens, a pu faire évoluer les motivations. « Actuellement, la DGSE et d'autres services de renseignement pensent que les choses ont changé. Au tout début, les Chebabs ont lutté contre la piraterie. On se rend compte qu'il existe aujourd'hui des clans et des sous-clans qui très vraisemblablement s'entendent avec les pirates. Une partie des rançons serait affectée à ces ententes. On n'a pas encore de preuves, mais si cela était avéré, ce pourrait être très grave... » rapporte Christian Ménard. Finalement pirates et terroristes utilisent tous deux le cyberplanning pour s’organiser, lever des fonds et coordonner des attaques.
La piraterie est bien un des visages de la mondialisation, le cyberspace et l’océan sont deux espaces de navigation maitrisée par les pirates somaliens.