Un nouveau numéro de la revue Pount vient de sortir : Etudes éthiopiennes et yéménites.
Sommaire :
Didier MORIN, La participation
française à l’Encyclo-paedia Aethiopica –
Paul Marie GLAOUAËR, Comment
l’Encyclopaedia Aethiopica a failli être française –
Alain ROUAUD, La bibliothèque
éthio-pienne du cardinal Tisserant –
Alain GASCON, La 18e Conférence
internationale des Études éthiopiennes –
Franck MERMIER, Le Yémen au
miroir de publications anglophones récentes – *Documents : 1. Maxime Rodinson :
« Les souvenirs d’un marginal », suite –
2. Un siècle de diplômés d’amharique des Langues O’ (1898-2008) –*
Stéphane ANCEL, Les sièges
épiscopaux en Éthiopie –
Bertrand LIONEL-MARIE, L’esclave
éthiopien avant le ras Tafari : les dispositions du Fetha-nagast –
Robert BEYLOT, Recherches sur
l’homiliaire éthiopien en l’honneur d’Ouriel –
Laurent JOLLY, Le Bataillon
Somali dans la Grande Guerre –
* Comptes rendus : C. Lucarelli,
2010 (A. GASCON & A. TURCO) – J. Miran (ed.), NAS, 1, 2012 (Ph. PÉTRIAT) –
Tibebe Eshete, 2009 (S. DEWEL)
Résumé de l’éditeur : Edward
Ullendorff (25 janvier 1920 – 6 mars 2011) n’est plus, mais le savant
éthiopisant britannique nous laisse plusieurs ouvrages qui seront pour
longtemps des références riches et sûres : The Ethiopians, Ethiopia and the
Bible, A Tigrinya chrestomathy, etc. Jean Leclant (8 août 1920 – 16 septembre
2011), nous a quittés, lui aussi. Égyptologue, homme de pouvoir et d’influence,
il a contrôlé, bien qu’il se soit défendu d’être un éthiopisant, des décennies
durant l’archéologie française (et accessoirement d’autres disciplines) en
Éthiopie. À ce titre, il a contribué à l’état actuel des études éthiopiennes
françaises, question sur laquelle on lira « La participation française à
l’Encyclopaedia Aethiopica, ou Du déclin des études éthiopiennes en France »
complété par « Comment l’Encyclopaedia Aethiopica a failli être française ».
Comme toutes les études, les
études éthiopiennes ou yéménites commencent pour le chercheur ou l’amateur par
une connaissance sans faille de la bibliographie (« Le Yémen au miroir de publications
anglophones récentes ») et des lieux où se trouvent les sources (« La
bibliothèque éthiopienne du cardinal Tisserant »). Mais la vie ou la carrière
des orientalistes (« Maxime Rodinson : "Les souvenirs d’un marginal"
: suite ») et l’histoire des institutions (« Un siècle de diplômés d’amharique
et de civilisation éthiopienne des Langues O’ [1898-2008] ») apportent leur
écot à la discipline, tout comme les manifestations scientifiques (« La 18e
Conférence internationale des Études éthiopiennes »).
L’Éthiopie chrétienne est
toujours là par son histoire religieuse (« Les sièges épiscopaux en Éthiopie »)
et par sa littérature, soit religieuse (« Recherches sur l’homiliaire éthiopien
en l’honneur d’Ouriel »), soit juridique (« L’esclave éthiopien avant le ras
Tafari : les dispositions du Fetha-nagast »). Cette dernière contribution
permet d’aborder un riche champ d’investigation laissé – pour de très mauvaises
raisons – en friche : l’esclavage oriental.
Problème identitaire pour les
pays concernés, le destin des troupes coloniales (« Le Bataillon Somali dans la
Grande Guerre ») est-il aussi spécifiquement pathétique qu’on le dit ? En
d’autres termes, pas beaucoup moins français que le paysan Bas-Breton mobilisé,
le tirailleur somali qui était engagé avait-il moins de raisons que lui d’aller
mourir dans les tranchées et était-il vraiment plus à plaindre ?
Les comptes rendus passent en
revue un roman remarquable (La huitième vibration), le numéro spécial de la
revue américaine Northeast African Studies consacré à la mer Rouge et l’ouvrage
d’un évangéliste éthiopien sur sa religion (« The Evangelical Movements in
Ethiopia. Resistance and Resilience).