En Erythrée, le régime montre
des signes de vulnérabilité. Le président semble de plus en plus incontrôlable,
les cinq généraux qui dirigent avec lui le pays se disputent le pouvoir et les
défections se multiplient. Si celles des membres de l’équipe érythréenne de
football en Ouganda a été a largement médiatisé, tout comme la demande d’asile
du porte-drapeau de la délégation érythréenne aux JO de Londres et des trois
autres athlètes qui l'accompagnaient, celles des hauts fonctionnaires du régime
restent beaucoup plus discrètes bien que révélatrices d’un affaiblissement.
En
2012, ces défections se sont multipliées. La dernière, en décembre 2012, est
celle d’Ali Abdou, le « ministre de l’Information par interim ». Le 3 octobre, se
sont deux officiers de l'armée de l'air qui ont piloté clandestinement le
Beechcraft de la présidence jusqu'en Arabie saoudite. Les rumeurs sont nombreuses
dans ce pays et difficiles à vérifier d’autant que le régime a l’habitude de
s’en servir pour faire diversions. Il construit et alimente un climat d’urgence
comme l’atteste la distribution de Kalachnikoff à la population cette
année. Malgré tout, pour sortir de son isolement, le régime d’Issayas Afworki multiplie
les initiatives et cherche à réintégrer l’organisation régionale de l’IGAD.