mardi 24 janvier 2012

Des bâtiments à la hauteur des ambitions et des défis africains

Dans la lignée des nombreuses initiatives en vue de renforcer les capacités de l’Union Africaine, le nouveau siège de l’organisation de l'Union Africaine devrait être inauguré en grande pompe cette semaine par le président chinois M. Hu Jintao en parallèle de l’ouverture du 18ème sommet de l’UA.


La Chine a financé et construit un nouveau centre de conférence à la hauteur des ambitions de l’Union Africaine. Le montant estimé du complexe est de 130 millions USD. La construction, commencée en janvier 2009, a été réalisée par la firme chinoise China State Construction Engineering Corporation (CSCEC). L’argent leur est d’ailleurs directement versé, sans transiter pas par l’UA. Les bâtiments couvrent une superficie de 112000 m2 (offerte par l’Ethiopie), avec un bâtiment principal de 20 étages et une salle de conférence de 2500 places




L’Allemagne construit juste à côté le nouveau bâtiment du Département Paix et Sécurité pour 26,5 millions d’euros. Un montant qui s’inscrit dans le cadre du portefeuille de l’aide globale de près de 100 millions d’euros consacrée par l’Allemagne aux projets de construction de l’UA. Ce bâtiment devrait accueillir le personnel du Département, une grande salle pour les sessions plénières du CPS, une bibliothèque, une salle de travail, une salle de situation, une salle de conférences, etc.





Les bâtiments actuels :



On regrettera de voir que les pays africains, notamment les plus riches d’entre eux, n’aient pas contribué au financement du symbole du renouveau du panafricanisme.

jeudi 5 janvier 2012

Otages au Mali : la parole aux victimes

Philippe Verdon et Serge Lazarevic ont été enlevés dans la nuit du 23 au 24 novembre 2011 à Hombari, entre Mopti et Gao, au Mali, nous avons rencontré les amis de Philippe Verdon, notamment Pascal Lupart qui se mobilise pour sa libération et a accepté de répondre à nos questions.

SLG : Avez-vous eu des nouvelles de Philippe Verdon et Serge Lazarevic depuis leur enlèvement ? Sont-ils localisés ? En bonne santé ? AQMI a revendiqué cet enlèvement mais sait-on aux mains de quelles katibas ils sont ? Quelles sont les exigences émises pour leur libération ? Où en est l’enquête ?
Réponse du comité de soutien :
Quarante jours après le rapt à Hombori (Mali) de Philippe Verdon et Serge Lazarevic, aucune information objective ne nous a été communiquée. Le seul élément que nous possédons est la revendication avec photo faite par Aqmi le 9 décembre, sans que l'on puisse savoir dans quelle mouvance exacte se situent les ravisseurs. C'est aussi ce groupe, qui dans le même communiqué a revendiqué l'enlèvement du 25 novembre à Tombouctou (trois touristes occidentaux -non Français- saisis et un quatrième exécuté sur place).
Les ravisseurs ont annoncé qu'ils feraient connaître prochainement leurs exigences, mais rien n'a filtré depuis lors.
Sur tous les sujets qui nous préoccupent, localisation, santé, contacts éventuels avec les preneurs d'otages, le quai d'Orsay est pour l'instant muet.
Une enquête ayant été diligentée au Mali par la B. C. R. I. La famille de Philippe Verdon a porté plainte avec constitution de partie civile pour avoir accès au dossier. A ce jour rien n'est encore sorti de cette source.

SLG : Quelles sont vos liens avec les otages ?
Réponse du comité de soutien :
Les liens sont :
-Pour la famille de Philippe Verdon, son père [écoutez son message pour Noël ICI], ses deux enfants et leur mère, sa sœur.
-Pour la famille de Serge Lazarevic, sa mère, sa fille et la mère de celle-ci, sa sœur.
-Pour le comité de soutien, les familles, les amis, et des personnalités qui se fédèrent autour de Pascal Lupart ami personnel de Philippe Verdon qui assure la présidence du comité.

SLG : Pour quelles raisons étaient-ils dans cette région ? N’était-il pas imprudent de se rendre dans cette région en ce moment ?

Réponse du comité de soutien :
On savait que la zone du Sahel était sensible, mais le nord du Mali était toujours accessible aux touristes (à preuve, la présence sur place d'occidentaux en vacances) à fortiori pour un déplacement d'affaires. En effet Philippe Verdon et Serge Lazarevic s'étaient rendu sur les lieux pour finaliser un projet d'implantation à Hombori d'une cimenterie, en liaison avec une entreprise locale (Mandé construction). Ils bénéficiaient pendant leurs travaux d'une escorte armée, mais l'enlèvement à eu lieu en pleine nuit à leur hôtel [photo].


SLG : Juste après leur enlèvement les deux Français ont été soupçonné d’être "contractuels" du renseignement français (DGSE), voire des mercenaires ou encore des hommes d’affaires et les médias ont rappelé leur passé aventureux. En effet, auparavant votre ami avait été retenu plusieurs mois au début des années 1990 au Sud Soudan par des rebelles, on parle de relations avec Bob Denard, vous avez été arrêté avec lui aux Comores... [Lire : "Mali. Philippe Verdon, faux barbouze, vrai aventurier"] Qu’avez-vous pensé de ce traitement médiatique de leur prise d’otage ?

Réponse du comité de soutien :
Nous avons été stupéfaits des propos inconséquents qui ont été véhiculés par certains médias, qui faisant fi de la condition de victimes de Philippe Verdon et Serge Lazarevic, spéculaient à leur détriment sur des rumeurs incontrôlées sans se soucier de l'impact que ces publications captables sur internet, pouvaient avoir sur le sort futur des otages.
Ceci nous a contraints à organiser une conférence de presse à Paris chez l'avocat des familles pour restituer la vérité qui se résume comme suit.
Pour ce qui concerne le présent :
Philippe Verdon et Serge Lazarevic étaient au Mali pour y jeter les bases d'un projet industriel, pour cela et cela seulement.
Pour ce qui concerne le passé :
- L'évocation de l'épisode du Soudan est absurde, il ne s'agit que d'un « accident » dont on a fait un roman. Philippe Verdon convoyait, avec deux passagers à bord, un avion de l'Europe à Madagascar. Une panne de moteur au dessus du Soudan l'a obligé à poser son appareil sur un petit aéroport de brousse. Le hasard a voulu que cet atterrissage ait lieu sur le territoire de la rébellion Sud Soudanaise du colonel Garang. Les trois français devenaient aussitôt pour la faction locale une monnaie d'échange, et les négociations par le biais des services français et des ONG, pour leur extraction, ont duré trois mois.
-Philippe Verdon a en effet connu Bob Denard, aquitain comme lui. Ces relations qui se sont bornées à du conseil privé (parution du livre de Bob Denard et affaire judiciaire) n'ont jamais à aucun moment été en lien avec une activité de mercenaire.
-Quant à l'affaire des Comores, les faits sont connus et simples : Philippe Verdon était communiquant et Conseil politique d'un candidat de l'opposition comorienne à la future présidence. A ce titre, il a participé à une manifestation pacifique (autorisée) de l'opposition. Cette manifestation prenant des proportions imprévues, le pouvoir en place prend peur et incarcère arbitrairement l'opposant et son conseil.
Son ami Pascal Lupart venu en appui, connaît à son tour le même sort. Aussitôt on parle dans la presse de complot. En fait l’affaire se dégonfle, il n’y a ni procès ni jugement et tout le monde est libéré. Mais les mots prison et complot ont été lâchés dans les médias, ils colleront définitivement à la peau des protagonistes.
On se hâtera de les faire resurgir lors de l’enlèvement au Mali pour nourrir les hypothèses les plus malveillantes.

SLG : Toutes ces rumeurs ont-elles un effet sur vos démarches auprès des administrations (maliennes, françaises), des médias, de l’opinion publique, etc ?

Réponse du comité de soutien :
Comme indiqué plus haut, notre réponse s’est traduite par la conférence de presse à Paris. Elle a été prise en considération par la plupart des médias qui ont fait mention de nos rectifications.
Notre comité espère de la sorte avoir sensibilisé et mieux documenté tant l’administration, dont on avait dès le départ senti le préjugé, que l’opinion.
Ce travail continue car le comité, tant en France qu’au Mali saisit toutes les occasions possibles pour restituer la vérité.

SLG : Au-delà de ces débats, vous souhaitez rappeler que ces deux Français sont avant tout des victimes. Quelles démarches avez-vous entrepris pour leur libération ?

Réponse du comité de soutien :
Deux démarches sont menées de front :
-L’activité du comité, qui mettra tout en œuvre pour peser sur les pouvoirs publics (une demande d’audience auprès du président de la république a été faite), informer les médias et sensibiliser l’opinion. [NDRL : le 5 janvier suite à une sollicitation d'audience, la présidence de la république a répondu favorablement. Les familles devraient être reçues dans les jours à venir à l’Élysée]
-La procédure que mène l’avocat, qui sera rendue publique pour informer l’opinion.

SLG : Bon courage dans vos démarches et souhaitons que vos amis soient rapidement libérés.

jeudi 22 décembre 2011

Interview : «Le cœur du problème n’est peut-être pas en Somalie»

Le journal luxembourgeois "Le Jeudi" publiait ce jour une interview réalisée récemment sur la situation dans la Corne de l'Afrique. Vous retrouverez la première partie de cette interview ICI

mercredi 21 décembre 2011

États fragiles dans le Sahel

"Le dessous des cartes"  sur ARTE a consacré une émission aux "Etats fragiles dans le Sahel".
Diffusée les 17 décembre 2011 à 17h45 et 21 décembre 2011 à 22h45, vous pouvez la revoir ICI


Résumé : "Dix ans après les attentats du 11-Septembre, le terrorisme semble se déplacer en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique. Théâtre d’attentats et d’enlèvements à l’encontre des gouvernements locaux et des intérêts occidentaux, le Sahel est-il devenu une nouvelle frontière d’Al Qaida ? Le Dessous des Cartes propose une analyse des facteurs d’instabilité de la région."

lundi 12 décembre 2011

Pluralisation religieuse entre éclatement et concurrence

A lire dans le dernier numéro de Politique Africaine coordonné par Maude LASSEUR et Cédric MAYRARGUE :




Résumé de l'éditeur : " Depuis une vingtaine d’années, l’Afrique connaît une explosion de la religiosité qui se traduit par une multiplication spectaculaire des manifestations de la foi : les nouvelles Églises chrétiennes fleurissent à tous les coins de rue, les grandes confréries islamiques se voient concurrencées par de puissants courants réformistes, de nouvelles croyances se développent en s’appuyant sur des cultes néotraditionnels ou des mouvements transnationaux. La concurrence peut parfois produire de violents conflits, comme au Nord-Nigeria. Comment interpréter cette explosion religieuse qui prend l’allure d’un véritable mouvement social ?
Ce dossier propose une analyse de ces dynamiques religieuses contemporaines sous l’angle de la pluralisation, analysée comme un double processus d’éclatement de l’offre et des pratiques cultuelles, mais aussi d’interactions renouvelées entre acteurs religieux. Il pointe les logiques d’emprunt et de mimétisme qui amènent des mouvements à s’inspirer de leurs concurrents, mais aussi les stratégies de distinction, nécessaires pour s’imposer dans un univers compétitif, qui peuvent parfois susciter des tensions. À partir d’études de cas portant sur des mouvements chrétiens, musulmans ou d’origine asiatique au Sénégal, au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Nigeria et à Madagascar, ce volume éclaire ainsi d’un nouveau jour les fils complexes qui se nouent ou se dénouent entre forces religieuses en situation de pluralisme."


Sommaire : ICI

dimanche 11 décembre 2011

Sahara de tous les enjeux. Géopolitique, sécurité et développement

Dans le cadre du programme scientifique « Nouveaux enjeux dans l'espace saharo-sahélien» animé par André BOURGEOT (Directeur de recherche émérite CNRS UMR 7130-FMSH Laboratoire d'Anthropologie Sociale), deux journées d'études sont organisées les  13 et 14 décembre 2011


Lieu : 190 avenue de France (métro « Quai de la Gare »)

Résumé: "L'ensemble saharo-sahélien concerné (Mauritanie, Mali, Niger, Tchad, Libye
et Algérie),  écologiquement homogène et culturellement semblable est traversé par de nombreux enjeux, rivalités et conflits internationaux, nationaux et régionaux. Il connait depuis une décennie des transformations sociales, politiques, culturelles et économiques, de grande ampleur qui s'inscrivent dans des contextes politiques inédits qui sont :

1. L'apparition cyclique des rébellions armées touarègues (Niger et Mali) qui doivent composer ou se combiner avec des pouvoirs issus de chefferies locales formées sur des bases ethniques, déstabilisent les pouvoirs étatiques.

2. L'émergence de nouveaux acteurs et organisations politiques exogènes aux visées politico-théologiques incarnés par l'Aqmi (Al Qaïda au Maghreb Islamique),  aux activités très souvent criminelles (prises d'otages-marchandises, attentats suicides, versements de rançons, trafics en tous genres .

3. L'existence de réseaux d'acheminement de migrants clandestins et de produits illicites(cannabis, cocaïne)  génère un découpage-maillage de cet espace en « territoires » soumis aux contrôles de groupes ethniques.

4. La présence de richesses minières importantes (pétrole, uranium, or, fer, etc.) génère des compétitions entre les multinationales occidentales et les grandes sociétés nationales.

5. L'effondrement de la Jamahiriya libyenne  a des conséquences sur  la sous région concernée notamment à propos des revenants surarmés et du retour des subsahariens fuyant la guerre civile."

Les thèmes proposés sont :

le mardi 13 décembre 2011, de 9h à 12h - Modérateur, Alain ANTIL (Ifri)

9h - 9h15  Discours d'ouverture prononcé par Maurice Godelier, Directeur d'études (EHESS)

Panel 1  L'état des États et pouvoirs émergents
Assiste-t-on à des recompositions de zones d'influence ?
Espaces en déshérence étatique ?
Les puissances en jeux ?
Quels impacts sur les développements locaux et nationaux ?


9h15 - 9h45  - Georg Klüte, Université de Bayreuth (Allemagne) « Le Nord du Mali : un espace d'anomie » ; débats
9h 45 - 10h15 - Marine De Haas, Université de Hambourg (Allemagne) « L'émergence de la Chine en terre nigérienne : perceptions et enjeux » ; débats

10h15 à 10h30 - Pause-café

10h30 - 11h  - Marielle Debos, Sciences-Po (Paris)
  « La fin d'un épisode guerrier ? Les retours difficiles des rebelles tchadiens » ; débats

11h - 11h30  - Salim Chena, EHESS - CESPRA (France)
« Quelle hégémonie algérienne après le « printemps arabe » » ; débats

11h30 - 12h  - André Bourgeot, CNRS - LAS - FMSH (France)
« Politiques et États dans les septentrions malien et nigérien » ; débats

12h à 14h - Déjeuner

l'après-midi, de 14h à 18h - Modérateur, Georg Klüte
Panel 2  Ressources extractives, compétitions et trafics illicites

14h -14h30 - Benjamin Augé, Ifri  (France)
  « La question pétrolière dans la région saharienne : cas de
  la Mauritanie, Mali, Niger et Tchad
» ; débats

14h30 - 15h  - Hamadou Daouda Youssoufou, Université de Tahoua (Niger)
  « La rente uranifère et pétrolière au Niger et le piège du syndrome
hollandais
» ; débats

15h - 15h30  - Laurent Gagnol-Abdou Afane : Université de Grenoble (France)
  « Les nomades face à la pression sur les ressources extractives.
  L'exemple du nord Niger
» ; débats

15h30 - 16h  - Alain Antil, Ifri (France)
  « L'arrivée de la cocaïne au Sahel » ; débats

16h00 à 16h30 - Pause-café

16h30 à 18h    - Modérateurs, Georg Klüte et André Bourgeot

Synthèse générale et discussions libres avec l'auditoire


le mercredi 14 décembre 2011, de 9h à 12h - Modérateur, Patrick Haimzadeh
(France)

Panel 3 Migrations et terrorisme
Assiste-t-on à de nouvelles formes de territorialisation ?
Sanctuarisation ?
Ethno-territorialisation ?
Quels en sont les groupes qui les contrôlent et selon quelles modalités ?


9h - 9h30  - Julien Brachet (Ird), Armelle Choplin (Univ. Paris-Est),
Olivier Pliez (Univ. Toulouse)
  « Le Sahara entre espace de circulation et frontières de l'Europe » ;
débats
9h30 -10h - Attaher ag Iknane, Présidence de la République (Mali)
  « Activités illicites au Nord mali : pouvoirs émergents et territoires » ;
débats
10h -10h30  - Antonin Tisseron, Institut Thomas More (France)
  « Quelle stratégie contre l'insécurité dans le Nord du Niger et du Mali »
; débats

10h30 à 10h45 - Pause café

10h45 -11h15 - Naffet Kéïta, Université de Bamako (Mali)
  « Découpage-maillage de l'Etat malien dans les régions saharo-sahéliennes»
; débats

11h15 -11h45 - Mehdi Taje (Tunisie)
  « La réalité de la menace d'Aqmi à l'aune des révolutions démocratiques au
Maghreb
» ; débats

12h à 14h - Déjeuner

l'après-midi, de 14h à 18h15 - Modérateur, Mehdi Taje

Panel 4  La guerre civile en Libye et les conséquences régionales de
l'effondrement du régime
  Quels sont les rôles assurés par la communauté internationale et les pays
riverains ?
  Quelles conséquences sur l'ensemble de la sous-région ?
  Remodelage des frontières ?
  Humanitaire et militaire! S'agit-il d'un tournant dans le monde ?


14h -14h30  - Amadou Rabani, Université de Tahoua (Niger)
  « Le Niger, une victime collatérale du conflit libyen » ; débats

14h30 -15h  - Nadia Belalimat, CNRS - CIRED
  « Les berbères libyens, du Fezzan au Djebel Nefoussa et l'émergence
  d'un nouveau pôle politique en Libye
»

15h - 15h30  - Patrick Haimzadeh, Chercheur indépendant
  « La région de Sbha-Al Gatroun : pièce maîtresse du régime Kadhafi » ;
débats

15h30 - 16h  - Saïd Haddad , Ecole de Saint Cyr (Coëtquidan, France)
  « La zone saharo-sahélienne dans la politique extérieure libyenne. Bilan
et  perpectives
» ; débats

16h - 16h30  - Tilman Musch, INALCO - CRREA
  « Encore une guerre française contre les Africains. Regards sur
l'intervention militaire en Libye
».

16h30 à 16h45 - Pause-café
16h45 - 18h15 - Modérateur : André Bourgeot
  Synthèse et débats généraux
Le devenir de ces deux journées d'étude ?
Publication des actes ?
Constitution d'un réseau? D'une équipe internationale ?
Poursuite de la banque de données ?
Élargissement de la problématique au Nigéria (Boko Haram) et à la Corne de l'Afrique (les Chebab) : le djihadisme dans l'arc africain ?
Recommandations ?


18h15  Discours de clôture prononcé par Jean Pierre Dozon, directeur scientifique à la FMSH


Contacts : abourgeot@msh-paris.fr ; bourgeot@ehess.fr

samedi 10 décembre 2011

Les lectures du week end

- KINSHASA, LA MÉGALOPOLE SANS CESSE RÉINVENTÉE  par Pierre Jacquemot, chercheur associé à l’IRIS / Novembre 2011
Résumé : "Beaucoup d’analyses sur la condition urbaine en Afrique soulignent la faillite de l’Etat aménageur d’espaces et pourvoyeur de services publics. A Kinshasa règne le non-planifié, le temporaire qui dure, le recyclé et la débrouille. Mais, malgré les vicissitudes de son histoire (ou à cause d’elles), la capitale de la RD Congo reste l’une des villes les plus inventives du monde."
- Laurent Gbagbo devant la CPI. Deux poids deux mesures ? par Pierre Jacquemot, chercheur associé à l’IRIS
- L’« exception marocaine » dans le contexte des soulèvements arabes par Khadija Mohsen-Finan, chercheure associée à l’IRIS
- Opérations de maintien de la paix : quels nouveaux enjeux ? Patrice Sartre, Général de l’Armée de Terre française, auteur de "Making UN Peacekeeping More Robust 
- L'Afrique en questions 9 : Elections législatives et présidentielles en RDC : quels enjeux ? John SMITH (pseudonyme d'un expert de la RDC)
Bonnes lectures !



vendredi 9 décembre 2011

L'Afrique dans le "Top 10" de Politique étrangère

La revue Politique étrangère (IFRI) vient de sortir son "top 10" des articles les plus téléchargés sur le portail CAIRN. On lira notamment avec attention :



1) “Afrique: l’intégration régionale face à la mondialisation” par Abdou Diouf

2) “La stratégie africaine de la Chine” par Valérie Niquet

3) “Les enjeux de l’aide publique au développement” par Pierre Jacquet

mercredi 7 décembre 2011

Les Shabaab sur Twitter ? (MAJ)

Ce mercredi soir, les twits s'affolent... Les Shabaab somaliens auraient ouvert un compte Twitter en fin d'après midi : HSLPress se présentant comme "Harakat Al-Shabaab Al Mujahideen Press Office". Le groupe avait déjà lancé en février 2011 une chaîne de télévision.
Les Shabaab ont longtemps réussi à se faire passer auprès de la population pour un mouvement de résistance opposé à ce qui est dorénavant perçu comme coalition Ethiopie/GFT grâce à une propagande bien mené et facilité par l’échec de la stratégie de communication du gouvernement de Cheikh Sharif Cheikh Ahmed. L'intervention kenyane leur permet de réactiver cette stratégie (comme le montre l'un des twits évoquant les "envahisseurs").


Voici les premiers messages du groupe :

-HSM Press
4 soldiers killed in a raid on base in Huriwaa District, , early morning; soldiers desert their posts!

-HSM Press
: Despite the tragedy and loss of life & wealth, a Mujahid does not desert the dignity to defend what he holds dearest: His Faith!

-HSM Press
: An army without experience, clear strategy & objective is fragile to winds of resistance & slightest confrontation precipitates defeat
 
-HSM Press
envisaged a lightening invasion of but the Blitzkrieg they’d hope for became a thorny quagmire for the inexperienced soldiers
 
-HSM Press
Military ineptitude, deteriorating economy, social imbalance, &public ambivalence trigger a desultory face-saving attempt by the : FLEE!

-HSM Press
By time the intoxicated militia sober up from their excessive Qaat sessions, the scales of war would have turned rather significantly!
 
-HSM Press
invaders flee today, retreating up to 30km towards the border & entrusting the fate of the town to the feeble militia
 
- HSM Press
retreat from the towns they’d invaded, capitulating to their fate a mere 2months into the extravagant but wretched operation
 
- HSM Press
With the rising economic burden of operation Linda Nchi, the much-hyped invasion has faltered quite prematurely
 
-HSMPress
Sheikh Abu Mus'ab (Military Spokesman): "The Jihad being waged here in Somali shall continue untill the country is purified of all invaders"
Il y a 1 heure

-HSM Press
7 Uganda-trained TFG soldiers surrender themselves to Mujahidin in #Mogadishu. They are welcomed after proclaiming repentance from apostasy
Il y a 1 heure

-HSM Press
6-DEC: Mujahidin forces attack #Amisom base in Dharkenley District, #Mogadishu. 3-hour battle resulted in some #Amisom casualties+base burnt
Il y a 1 heure

-HSM
6-DEC: Martyrdom seeker infiltrates K4 circle in #Mogadishu. 3 #Ugandanm 7 TFG soldiers pronounced dead on the scene. 2 mercenaries injured
Il y a 2 heures

-HSM Press
بسم الله الرحمن الرحيم
Il y a 2 heures

RDC : Premiers enseignements des élections générales

Le 29 novembre, Thierry Garcin recevait Dominique Bangoura (présidente de l’Observatoire politique et stratégique de l’Afrique, de Paris I) dans les Enjeux internationaux sur les élections en République démocratique du Congo. Réécoutez ICI



Résumé : "La République démocratique du Congo (ex-Zaïre), pays clé de l’Afrique centrale, a des caractéristiques bien connues. 2,3 millions km² (environ quatre France), 71 millions d’habitants (une espérance de vie limitée à 50 ans), des voies de communications fluviales discontinues (malgré le considérable bassin du fleuve Congo) et terrestres pauvres (seulement 2 800 km de routes goudronnées !), des chemins de fer en déshérence.

Une partie de la population urbaine est concentrée dans l’agglomération de Kinshasa, l’extrême-Est ayant toujours été le flanc faible, avec le sud historiquement sécessionniste.
Enfin, le sous-sol du pays regorge de richesses (on a parlé d’un « scandale géologique »), telles le diamant, l’or, le charbon, le pétrole, l’uranium et bien d’autres minerais (à commencer par le coltan, 70 % des réserves mondiales).
Or, c’est un État faible et divisé qui, aujourd’hui, n’est même pas maître de l’entièreté de son territoire."

On lira également
- La RDC en chiffres (BBC) ICI
- RD Congo : un risque de guerre civile post-élections ? (Affaires stratégiques) ICI
- "La contre-insurrection en République démocratique du Congo" par Ilinca Mathieu ICI et ICI
- "Congo: l’enlisement du projet démocratique" par l'International Crisis Group ICI

Quelques rappels sur la RDC publiés précédemment ICI :
Pays d’Afrique centrale, le troisième en superficie du continent (2 345 000km²), et le plus peuplé de la zone (63 millions d’habitants). Elle y occupe une place centrale sur les axes Le Cap-Le Caire et océan Atlantique- océan Indien.
La RDC (Zaïre jusqu’en 1997) constitue un ensemble composite confié par la Conférence de Berlin (1885) à une société capitaliste d’exploitation dirigée par le roi des Belges Léopold qui le lègue à Bruxelles. Son unité (le Bassin du Congo) n’est qu’apparente : elle plonge au sud dans le plateau métallifère du Shaba (ex-Katanga riche en cuivre, colbalt, uranium) et touche à l’est les Grands Lacs. Aussi sa diversité ethnique est elle considérable (5 langues nationales) et la décolonisation (1960) s’est accompagné de nombreux troubles, en particulier les tentatives de sécession du Katanga encouragées par l’Union minière de Belgique.
La dictature de Mobutu (1965-1997) ne permet pas le développement du pays malgré ses richesses. Sa déstabilisation est une retombée indirecte du conflit du Rwanda, de nombreux Tutsi (les banyamulengue) ayant été établis par les Belges dans l’est de la RDC (Kivu). Ils se heurtent en 1996 au million de réfugiés hutu fuyant le FPR, parmi lesquels les milices interahamwe impliquées dans le génocide de 1994). L’intervention des Rwandais tutsi et des Ougandais, leurs alliés, provoque la chute de Kinshasa le 16 mai 1997 et porte au pouvoir une coalition d’opposants dirigée par Laurent-Désiré Kabila. Mais les interventions étrangères ne cessent pas et la RDC devient l’enjeu d’un affrontement entre deux camps, d’un côté l’Ouganda et ses alliés, de l’autre l’Angola et le Zimbabwe qui soutiennent Kabila. Le gel des positions militaires se traduit par une partition de fait du pays. En 2001, L.D. Kabila est assassiné. En 2003, un accord global est signé et un gouvernement d’union nationale nommé. Mais de nombreux mouvements de rébellion persistent, souvent sur une base ethnique, en particulier dans le Nord et l’Est du pays.