jeudi 15 novembre 2012

Nigéria, une émergence retardée

L'émission le Dessous des cartes a consacré un de ses numéro au Nigéria.

 

Résumé : "Le Nigeria résume bien les paradoxes de cette nouvelle Afrique en marche, où l’ancrage dans une modernité mondialisée cohabite, parfois violemment, avec des traditions qui se vivent encore au quotidien. Ce dualisme est pourtant une source d’inspiration permanente pour le cinéma nigérian dont l’explosion créative contraste avec le rigorisme des extrémistes religieux. Le Dessous des Cartes tente de décrypter ce pays riche avec une population pauvre."

Retrouvez l’émission et les cartes ICI

Somalie : premiers pas vers la paix

Ne manquez pas vendredi matin (Arte à 10H30 pas de rediffusion) le reportage "Somalie : premiers pas vers la paix" de  Thomas Dandois et Alexandra Kogan.



Résumé : "Les habitants commencent à revivre et à reconstruire. C’est le moment de la réouverture des marchés et des écoles. Les premiers lampadaires éclairent certaines rues, plongées dans l’obscurité depuis vingt ans.








L’administration locale tente de restaurer la principale artère marchande. Un commerçant a même osé installer une devanture en verre…
Une première ! Businessmen et ONG commencent à revenir avec, en tête, projets et mises en chantiers.
Pourtant, la situation est loin d'être stable.
La ville compte toujours des milliers de réfugiés. Les familles s’entassent dans des maisons abandonnées et chacun reste prudent. Mogadiscio a déjà connu des accalmies avant de retomber dans le chaos…"

Lire l'article de Jeune Afrique ICI

mercredi 14 novembre 2012

Le Soudan et les Soudan : un même espace, des réalités très différentes



Thierry Garcin recevait ce matin dans son émission Les Enjeux Internationaux l'ambassadeur Michel Raimbaud, à l'occasion de la parution de son ouvrage "Le Soudan dans tous ses Etats".



Résumé de l'émission :
"Le Soudan du Sud est né en juillet 2011, par partition, après des négociations placées dès 2005 sous la houlette des États-Unis. 193e membre de l’ONU, il a vu le jour après des dizaines d’années de guerre civile, le Sud n’ayant pas du tout été indépendantiste au départ.
590 000 km², 8 millions d’habitants, des richesses pétrolières considérables mais qu’on ne peut actuellement exporter que par la mer Rouge, c’est-à-dire par l’autre Soudan, une pauvreté et un sous-équipement insigne (quelques kilomètres de routes goudronnées), surtout les appétits déclarés et les convoitises de généreux amis : Chine, États-Unis, Israël.
Pourquoi cette sécession reste-t-elle un cas d’école ? Quelles relations entre les deux nouveaux États ? Quelles conséquences régionales ?"


Réécouter l'émission ICI

lundi 12 novembre 2012

Obama et l'Afrique : "Yes, we hope...again"

Si en 2008, les gouvernants et une majorité de la population subsaharienne exprimaient leur joie, de voir un Afro-Américain devenir président de la première puissance mondiale, l’émotion a laissé place à plus de rationalité lors de la réélection du président Obama. Le symbole est, certes, toujours aussi grand mais les espoirs suscités par la première élection ont été balayés. Le discours au Ghana avait suscité beaucoup d’attentes mais ce discours n’était-il que pure rhétorique non suivi de faits ?


La politique américaine à l’égard du continent a subi peu de changements contrairement à ce qui était attendu. La priorité du président a été la réponse à la crise économique et financière qui touchait son pays. La politique étrangère américaine s’est orientée prioritairement vers le Proche et le Moyen-Orient, en témoigne le peu de visites présidentielles sur le continent africain ces quatre dernières années. Sa seule visite, au Ghana en 2009, n’a été suivie que par celle de sa femme, Michelle, en 2011 (Afrique du Sud, Nigeria, Gabon et Botswana)[1]. Une tournée africaine est donc plus qu’attendue pour ce second mandat.

L’administration américaine a tenté de dynamiser sa politique en publiant en juin 2012 une “New Strategy on Africa ». Cette stratégie se base sur quatre « objectifs » : (1) renforcer les institutions démocratiques; (2) encourager la croissance économique, le marché et les investissements; (3) donner la priorité à la paix et la sécurité; and (4) promouvoir le développement. Bien reçu sur le continent, cette stratégie laisse pourtant un gout d’inachevé aux analystes qui n’ont pu distinguer ce qui relevait de l’ancien et du nouveau. Cette nouvelle stratégie ne fait que recycler et renommer l’existant, rien de novateur en somme.

Le premier mandat fut marqué par les questions sécuritaires en Côte-d'Ivoire, Somalie, Soudan et Soudan du Sud. En ce début de second mandat, le président réélu devra également se consacrer à ces questions. Les défis à relever sont grands. Le Sahel, de la Mauritanie à la Somalie, est secoué par les conséquences de la crise libyenne et l’émergence de l’intégrisme religieux armé. Les Etats-Unis auraient d’ailleurs développé un réseau secret d'une douzaine de bases aériennes sur le continent dans le cadre de la lutte antiterroriste. La coopération sécuritaire devrait se poursuivre par un soutien logistique et les formations de troupes continentales et régionales, à l’image de l’exemple somalien ces dernières années. L’attention de l’administration américaine devrait également se porter sur les transitions politiques notamment au Zimbabwe et au Kenya. Il s’agira d’éviter de répéter les violences qui marquèrent les dernières élections.

Du fait de la crise et de la tradition des démocrates (plus protectionniste et multilatérale), on peut s’attendre à une relative continuité de la politique des Etats-Unis. Les trois orientations majeures resteront donc : 1) La lutte contre le terrorisme ; 2) la sécurité énergétique ; 3) le développement du marché et 4) la démocratie. La guerre contre le terrorisme restera donc une préoccupation majeure mais ce dernier mandat est aussi l’occasion pour Obama de s’attarder sur les questions économiques qu’il avait soulevé lors de son discours au Ghana. Une opportunité pour le président de travailler avec le continent. 40% du commerce mondial transitant par les eaux africaines, il s’agira également de renforcer la coopération en matière de sécurité maritime.


Les Etats-Unis continueront de s’appuyer sur des Etats-pivots ou des puissances régionales (Afrique du sud, Ethiopie, Kenya, Ouganda, Sénégal) en maintenant leur présence militaire (base de Djibouti, programmes antiterroristes, etc). Sauf si un drame humanitaire était largement relayé par les médias, l’administration d’Obama ne devrait pas s’engager plus qu’elle ne le fait actuellement dans les dossiers du Nord Kivu, Soudan, du Sud, Darfour, ou Somalie. Par ailleurs, selon l’ambassadeur William M. Bellamy : « Une diplomatie plus vigoureuse et mieux dotée en ressources sera essentielle pour assurer une ri­poste efficace des États-Unis aux défis sécuritaires de l’Afrique.(..) Sans une amélioration de la planification et de l’exécution inter-organisations, sans un leader­ship plus ferme du département d’État et sans une supervision plus énergique et plus efficace de la Mai­son-Blanche, l’impact d’un engagement renforcé des États-Unis dans le domaine de la sécurité africaine restera vraisemblablement limité»[2].

L’Afrique est donc restée, lors de ce premier mandat, une question marginale eu égard aux autres défis que la puissance américaine devait relever. Le président Obama a paru ignorer un continent dont il est pourtant originaire, et qu’il a fait rêver avec son « Yes, we can ». Pourquoi une telle prudence dans sa politique africaine ? Une priorité donnée aux questions internes ? Une hiérarchisation des priorités étrangères au désavantage du continent ? Une crainte de prêter le flanc aux critiques de ceux qui ne le considèrent pas comme Américain ? La réponse se situe surement à la croisée de toutes ces hypothèses. Pourtant, le continent africain concentre l’ensemble des défis que doit relever notre monde contemporain, de la croissance durable et équitable à la garantie d’une sécurité globale. Et cela, le président américain en semble bien conscient lui qui, en juin 2012, annonçait : « au moment où nous regardons vers l'avenir, il apparaît clairement que l'Afrique est plus importante que jamais pour la sécurité et la prospérité de la communauté internationale et pour les Etats-Unis en particulier ». Sur le continent, les attentes restent élevées bien que plus pragmatiques. L’espoir est de voir le président Obama créer, dans les quatre prochaines années, un héritage qui marquera la mémoire des générations à venir.


[1] Hillary Clinton a effectué une tournée dans sept pays d'Afrique subsaharienne en août 2012.

[2] William M. BELLAMY. L’engagement des États-Unis en matière de sécurité en Afrique. Bulletin de la sécurité africaine. Centre d’Etudes Stratégiques de l’Afrique. N°1. Juin 2009

dimanche 11 novembre 2012

Publications : Sahel

L'IFRI vient de publier deux rapports sur le Sahel : 



The Sahel: A Crossroads between Criminality and Terrorism par Abdelkader ABDERRAHMANE.
Résumé : "Besides the ongoing political conundrum in Mali, it is the entire West African region, from Guinea Bissau to Mali, which is under threat of destabilization. Indeed, for many years now, terrorists and drugs traffickers have been synergizing their respective illegal activities, transforming the Sahel into a narco-terrorist zone. As a result, the Sahel has become a dangerous crossroads for drugs, crime, terrorism and insurgency." Téléchargez ICI

et 

Sahara de tous les dangers. Le Maghreb dans la tourmente ? par Antonin Tisseron 
Résumé : "Alors qu’à la fin de l’année 2011 les groupes djihadistes étaient relativement circonscrits dans l’espace maghrébin, considérés avant tout comme une nuisance plus qu’une réelle menace, en un an, la situation sécuritaire s’est considérablement dégradée. Les conséquences du « printemps arabe » au Sahel, et tout particulièrement au Nord-Mali, ont en effet offert à Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) une opportunité de développement dans la sous-région après l’échec du mouvement dans ses ambitions maghrébines. Or, si les pays d’Afrique de l’Ouest sont en première ligne face à cette dégradation de leur environnement, les pays du Maghreb ne sont pas épargnés. Mais les problématiques sécuritaires ne doivent pas masquer les autres enjeux." Téléchargez ICI

samedi 10 novembre 2012

Éthiopie. Deux mois après la mort du premier ministre Zenawi, quelle transition politique en cours ?

Le 31 octobre, Thierry Garcin recevait dans son émission Les Enjeux Internationaux (France culture), le professeur Alain Gascon.



Résumé : "La disparition de l'homme fort du pays, qui était au pouvoir depuis vingt et un ans, n'a pas créé de vacance du pouvoir.

Son successeur n'est pas issu de la rébellion tigréenne qui avait pris le pouvoir immédiatement après avoir renversé le dictateur en place : il s'agit d'un homme ayant une formation universitaire d 'ingénieur et de religion protestante.

Par ailleurs, la ligne économique et diplomatique qui avait été établie par son prédécesseur ne sera certainement pas infléchie, dans un souci de continuité et de stabilité."

A écouter ICI

jeudi 8 novembre 2012

Journée d’études : la complexité de l’histoire soudanaise

lundi 12 novembre de 9h à 20h : Journée d’études une réflexion sur la complexité de l’histoire soudanaise, de l'émergence d'une entité politique unifiée au temps de la domination ottomano-égyptienne (1820-1881) jusqu'à la sécession du Sud-Soudan en 2011. 


Le Soudan est décrit dans les médias et dans les rapports des organisations humanitaires comme le pays des dichotomies : sud contre nord, arabes contre Africains, musulmans contre chrétiens. Mais cette vision est profondément trompeuse. Le Soudan, qui, avant l’indépendance toute récente du Sud, était le plus grand pays d’Afrique, comptant des dizaines de langues et des centaines de dialectes et une immense hétérogénéité dans sa géographie humaine, est plutôt le pays de la complexité. 
Cette journée va explorer cette complexité de deux points de vue principaux : celle de ses interactions avec l’extérieur, et celle de ses mécanismes identitaires. 

Lieu : EHESS, Salle Lombard et salle des séminaires, 96 boulevard Raspail, Paris 6è - après 17h Salle des séminaires, Centre d’Études Africaines, 2ème étage, 
Rens eldubois@ehess.fr 

lundi 5 novembre 2012

Parution : Études Littéraires Africaines n° 33, 2012 : "Littératures d'Erythrée" (X. Luffin, dir.)

Résumé : 
"Indépendant depuis 1991, l'Erythrée n'est pas seulement un pays qui a souffert des guerres et alimenté douloureusement, pendant des décennies, les actualités. Ses littératures, en émergence, témoignent certes des conflits et de leurs conséquences, notamment quant aux phénomènes migratoires, mais elles reflètent aussi la vitalité et la richesse de langues et de cultures diverses. On y parle dix langues, on y pratique plusieurs religions, et l'on y vit aussi dans la mémoire d'un passé, notamment colonial, qui détermine encore aujourd'hui des affinités italiennes marquées. C'est que le pays est un carrefour de voies vers l'intérieur de l'Afrique, vers l'Océan indien et l'Arabie, l'Europe ou l'Australie aussi, et ainsi vers le Monde. Des pistes caravanières à la toile numérique, de la mémoire des combattants à celle des migrants, l'Erythrée apparaît, dans les riches contributions de ce dossier, comme un pays particulièrement représentatif des enjeux actuels des littératures africaines."




Introduction
(Xavier Luffin)                                                                             
L’émergence d’une littérature arabe en Érythrée
(Jean-Charles Ducène)                                                          
L’épanouissement d’une littérature en langues locales : tigrigna, tigré et arabe
(Xavier Luffin)                                 
Littératures d’Érythrée : l’énonciateur sous contrôle
(Didier Morin)                                                                    
Italiens d’Érythrée, Érythréens d’Italie. La littérature postcoloniale italienne provenant de l’Érythrée
(Daniele Comberiati)                                                          
Les romans d’Abû Bakr Hâmid Kahhâl. Littérature nationale, littérature universelle
(Xavier Luffin)                   
Quand l’amour se dévoile : sexualité et identité dans The Consequences of Love de Suleiman Addonia
(Florence Khawam)   
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VARIA
Entre médiation et confrontation : à propos de Janheinz Jahn et de ses archives
(Flora Veit-Wild)                 
À propos des Oeuvres de Frantz Fanon
(Contributions de Daniel Delas, Pierre-Philippe Fraiture & Elsa Geneste)                       
                                           

dimanche 4 novembre 2012

Sommet de la francophonie : paroles de "kinois" 2/2




Une nouvelle interview (la précédente ICI) réalisée par Kumpa MAYASI, Analyste et Consultant IE, à Kinshasa avant et après le sommet de la francophonie. Cette fois il s’entretient avec Georges EMO MAHILU, 36 ans, informaticien, études primaires et secondaires en Europe, diplômé de l’université de Kinshasa, fait du conseil en informatique pour des sociétés et l’administration congolaise.


Que pensez-vous du sommet de la francophonie qui aura lieu à Kinshasa dans quelques semaines ?
Le sommet de la Francophonie est une bonne chose, tant pour le gouvernant que pour le gouverné. Bon nombre de Congolais pensent que le monde entier ne tourne que sur l’anglais. Les entreprises anglo-saxonnes ayant pris pieds dans différents secteurs d’activités et font le maximum pour imposer l’anglais comme langue de travail. Aux Anglo-saxons, il faut ajouter les Indo-Pakistanais, les sud-africains, etc.
À part ces entreprises, les ONG et plus grave l’ONU travaille à 90 % en anglais en veillant à négliger le français qui est pourtant la deuxième langue de ladite organisation. Les documents de l’ONU sont en majorité rédigés en anglais et même les offres d’emplois sont affichées en anglais. Un tour sur leur immeuble du boulevard du 30 juin à Kinshasa peut en témoigner. Donc, la vue de tous ces pays francophones sera un réel réconfort pour ceux qui pensent que le français est en perte de vitesse. Il est aussi d'aucuns qui prétendent qu’il n’est plus nécessaire d’avoir le français, il suffit de connaître l’anglais, et c’est tout.
Le grand nombre de gouvernements présents aura un impact certain sur l’intellect de ceux qui étaient encore sceptiques.
Qu’attendez-vous de la venue de François Hollande ?
Le président français est sans nul doute le président du pays francophone le plus influent. Il a un rôle prépondérant dans cette organisation. Il eut un temps où la classe politique était en effervescence sur sa présence ou pas à l’actuel sommet. Mais, pour ma part, je pense que le président français devrait chercher à resserrer les liens tant de notre pays, que des autres. Il y a aujourd’hui un véritable envahissement des pays du Commonwealth, ils sont très présents et font un travail suivi pour l’acquisition de marchés dans la sphère congolaise. Or, il n’y pas ou peu d’investisseur d’expression française à venir s’installer en RD Congo.
Quel apport de la RDC à ce sommet ?
La RDC étant un pays dans une instabilité depuis plus d’une décennie, ne pourra que difficilement faire montre de tout son potentiel, mais déjà le gouvernant a fait faire peau neuve à la ville de Kinshasa qui revêt depuis une splendeur perdue depuis longtemps. Aussi le reste du pays mue pour se transformer en un pays mieux structuré. L’apport de notre pays dans cette association se fera non seulement dans les aspects de la linguistique, mais aussi dans la culture diversifiée qui est sans nul doute l’une des plus grandes fiertés nationales.
Outre les aspects culturels importants du Congo Kinshasa, de fortes opportunités économiques et stratégiques sont possibles du fait de son positionnement géographique et aussi son appartenance à certaines associations sous régionaux.
Le Congo fait partie du COMESA, CIRGL, de la CEMAC, du CEEAC et de la SADEC. Suite à son appartenance à ses différentes associations, il est donc possible d’avoir accès à des pays non en rapport direct avec la francophonie. En prenant par exemple la SADEC qui est l’association des pays de l’Afrique australe. Cette association compte plus d’une dizaine de pays et non des moins importants du continent. L’Afrique du Sud, l’Angola pour ne citer que ces deux là, peuvent devenir plus facile d’accès par un pays membre de la plate forme qui plus est jouit de certains droits privilégiés tant sur le plan économico-commercial que politique. Avantages qui dans la période de crise actuelle seront sans nul doute de bon augure.
Dans la recherche d’une optimisation des capacités de la francophonie, une bonne utilisation de la position géostratégique de la RD Congo, la francophonie peut tirer son épingle du jeu. C’est sous cet angle des choses que le Congo se révèle être un atout majeur des pays francophones.
La francophonie est une organisation d'avenir?
Oui, si elle est utilisée à bon escient. En l’utilisant comme un socle pour unir ses membres, il est possible de faire beaucoup de choses. Si nous nous attardons sur l’aspect éducationnel, le français est la langue de bon nombre de pays à travers le monde, et en faisant avancer des structures comme l’AUF (Alliance des Universités Francophones), il est possible d'augmenter de manière sensible les capacités scientifiques de francophones qui doivent souvent recourir aux documents de langue anglaise devenue dans bien des domaines la langue de référence.
Quel est votre point de vue sur la politique française en Afrique et spécialement en RDC
La politique française a évolué au fil du temps. Ces dernières années, elle a connu des hauts et des bas, mais la France est toujours un des partenaires privilégiés de beaucoup de pays en Afrique. Elle peut néanmoins apporter certaines modifications afin de permettre une meilleure synergie entre les pays africains, la RD Congo et la France. Dans cette même optique, il serait favorable à la France de voir par exemple la manière avec laquelle les visas sont octroyés. Il n’y a aucun mal à sélectionner les personnes pouvant entrer sur le sol français, c’est un droit légitime que nous reconnaissons, mais je pense que cette sélection doit être faite de manière plus efficiente.

APRÈS LE SOMMET :
Comment avez-vous vécu ce sommet de la francophonie?
Le sommet de la francophonie s'est plutôt bien déroulé dans son ensemble. Disons que sur le plan culturel, tout s'est bien passé hormis ce qu'il y a eu entre le Président français et le Président congolais.
L'ambiance était festive et les curieux étaient nombreux à attendre les cortèges des Chefs d'État défilés le matin et le soir. La population a été en fait plus satisfaite par ce qui a été fait pour faire venir la Francophonie que la Francophonie elle-même. Étant donné que le passage de cette dernière lui laisse des avenues agrandies, embellies mieux éclairées... en fait, en préparant la Francophonie, le gouvernement a résolu bon nombre de soucis que les Kinois rencontrent dans leur vécu quotidien: les embouteillages, l'obscurité...

Dans une commune mesure, je souhaiterai qu'il soit créé une commission qui mettrait les discours des différents intervenants dans un français plus commode et plus accessible à ceux qui n'ont pu finir leurs études universitaires voir même secondaire afin de leur permettre d'être informé de ce qui ce passe et du caractère crucial de ce genre de réunion.

Que pensez-vous de François Hollande et d’autres dirigeants pendant ce sommet, vos attentes après ce sommet?
Pour ce qui est du Président français, j'ai trouvé son discours approprié aux circonstances, surtout sur le plan économique. Il y a de grandes opportunités qui sont entrouvertes de par notre langue commune. Nous pouvons utiliser cet acquis commun comme un tremplin pour augmenter l'efficience de nos nations respectives afin de tenir bon face à cette crise qui déstabilise même les grandes nations. En prenant en compte le fait que les économies africaines ne sont pas encore développées. Si nous regardons bien le seul continent à ne pas être construit est l'Afrique, sauf peut-être un ou deux pays. Dans une optique de développement mutuel, il serait salvateur pour toute nation avertie de commencer un nouveau type d'économie avec ses partenaires se trouvant sur le continent d'Anibal.
Pour le Congo par exemple, dans un avenir proche, toute exportation de minerai non transformée sera interdite. La loi devra prévoir le cadre et l'organisation à prévoir pour faire aboutir ce souhait émis par le Président Joseph KABILA lors de sa réélection. Donc, une société comme celle qui avait reçu le monopole de la soustraction de l'uranium des mines congolaises devra sans nul doute chercher un moyen de transformer une partie de ce minerai sur place avant de l'acheminer au pays ayant Lutèce pour capitale. Certains se poseraient la question sur l'intérêt d'une telle situation? À qui cela profiterait-il? Ces deux questions n'ont qu'une seule réponse: c'est un bénéfice pour tous!
Dans cette nouvelle organisation, tout le monde peut tirer son épingle du jeu. Le pays tenté par l'investissement peut ainsi créer de nouveaux emplois dans un pays tiers qui sera très heureux de recevoir une société qui vient investir, créer de l'emploi et aussi faire dans une commune mesure du transfert de technologie qui soit dit en passant n'est pas toujours bien vu par certaines puissances. Mais cette réticence peut être réglée en faisant certaines concessions qui peuvent ainsi soulager le préjudice suivi.
Néanmoins, nous n'en sommes pas encore là. Il faut savoir que cette volonté politique est louable, mais il y a toujours eu une certaine marge entre la volonté du politique et la réalité du terrain. Sur le plan scientifique, le souhait de voir la mobilité des étudiants et chercheurs francophones s'accroître dans le but de réduire notre retard sur le Commonwealth est légitime. Seulement, il sera peut-être difficile de mettre la machine en marche.
Il est vrai que le Président Hollande a fait preuve d'ouverture et cherche à faire avancer certaines choses qui n'ont que trop stagné.
La question est de savoir si nos dirigeants parviendront à mettre en place la synergie adéquate dans ce monde tumultueux où nous sommes. NZAMBE kaka a yebi (DIEU seul sait)