lundi 5 octobre 2009
Casamance (Sénégal) : autopsie d'une rébellion
Les faits : Vendredi une attaque contre un véhicule militaire a fait 6 morts et trois blessés en Casamance. Il s'agit des plus lourdes pertes subies par l’armée sénégalaise depuis trois ans. Les autorités mettent en cause les indépendantistes du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC). Une recrudescence des violences est observable depuis le mois d’août.
Explication géopolitique : Au sud au Sénégal, isolée du reste du pays par l’enclave de la Gambie et par ses religions (animiste ou chrétienne), la Casamance (800 000 habitants s’étendant sur 29 000 km²) est la région la plus riche du pays.
Une rébellion y éclate en 1982 à la suite de la répression sanglante d’une manifestation. Les phases les plus sanglantes du combat ont eu lieu au début des années 1990, faisant plusieurs centaines de morts. Les indépendantistes dénoncent la marginalisation de leur région écartée des bénéfices de l’agriculture et du tourisme au profit des musulmans du Nord. Mais pour l’Etat sénégalais, l’indépendance n’est pas négociable.
Aujourd’hui, l'opinion sénégalaise se lasse de cette rébellion qui s'est criminalisée au fil des années. L'environnement sous-régional du conflit s'est modifié au profit du Sénégal : le changement de gouvernement en Guinée–Bissau a privé la rébellion de son principal soutien. De plus, la forte présence de troupes de l’ONU dans les pays voisins rend plus difficile la circulation des armes et des combattants.
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