dimanche 29 novembre 2009
Retour vers le pays des Milles collines....
Alors que la France et le Rwanda ont décidé de "rétablir leurs relations diplomatiques" (communiqué de la présidence française ce jour) coupées depuis novembre 2006, revenons sur les enjeux géopolitiques de ce pays :
Couvrant 26 349 km² et peuplé de 9 millions d’habitants, le Rwanda possède la densité la plus élevée de toute l’Afrique Centrale avec 220hab./km².
Il comporte deux grandes ethnies, les Tutsi et les Hutu. Ils ont parlé pendant des siècles la même langue, partagé les mêmes croyances et les mêmes traditions. Mais les Tutsi dominaient les Hutu. Ancienne colonie allemande puis belge, il est indépendant depuis 1962. L’indépendance donne le pouvoir aux Hutu plus nombreux (85 % de la population) : d’où des massacres de Tutsi dès 1959, puis en 1963, 1966 et 1973. Beaucoup de Tutsi se réfugient alors en Ouganda et fondent le Front Patriotique Rwandais (FPR). L'attentat, le 6 avril 1994, contre l’avion du président Juvénal Habyarimana déclenche un génocide au cours duquel plus cinq cent mille personnes trouvent la mort, Tutsi mais aussi Hutu modérés. Ce génocide provoque une offensive du FPR de Paul Kagamé qui prend le pouvoir le 17 juillet 1994. Depuis 2002, le Rwanda s’est engagé, au travers du processus "gacaca", dans le jugement des criminels et la réconciliation nationale qui pourrait concerner jusqu’à 600 000 Rwandais. Depuis, les relations avec la France, accusée d’avoir soutenu les Hutu, sont très tendues. Kigali avait rompu ses relations diplomatiques avec Paris fin 2006, après l'émission de mandats d'arrêt par le juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière, qui visaient des proches du président Paul Kagamé.
Le Monde note : « en même temps qu'il normalise ses relations avec Paris, Kigali confirme sa volonté d'un ancrage renforcé au sein du monde anglophone, en obtenant son accession au Commonwealth, qui réunit les États issus de l'ancien empire colonial britannique (mon billet ICI). » Cette crise est à relier aux troubles de 1997 en R.D.C. Toute la géopolitique régionale en fut bouleversée.
Le pays pourrait atteindre 20 millions d’habitants en 2050 et le déversement d’une partie de la population dans l’Est de la RDC pourrait relancer le chaos dans la région.
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samedi 28 novembre 2009
Sortie du rapport Transparency International
La semaine dernière l’ONG Transparency International a publié son rapport 2009 (ICI) classant les pays selon un Indice de perception de la corruption. L’échelle de classement va de « Zéro » ou haute degré de corruption à 10 pour un faible degré de corruption. La France se place à la 24èmee place avec une note de 6,9.
Les 5 premiers Africain sont le Botswana (37ème, 5,6), Maurice (42ème, 5,4), les Seychelles (4,8), Cap Vert (46ème , 5,1), l’Afrique du Sud (55ème, 4,7), Namibie (56ème, 4,5). Tous les 6 placés devant l’Italie ! Les enquêteurs signalent que « des cas de corruption et de scandales à des hauts niveaux » sont rapportés dans des pays comme l’Afrique du Sud, le Ghana et le Sénégal et risquent de porter atteinte à la stabilité de ces nations, selon TI. C’est un pays africain, la Somalie, qui se trouve en bas du classement avec un score de 1.
Classement et notes des pays africains :
69 : Ghana 3.9
79 : Burkina Faso 3.6
79 : Swaziland 3.6
89 : Lesotho 3.3
89 : Malawi 3.3
89 : Rwanda 3.3
97 : Liberia 3.1
99 : Madagascar 3.0
99 : Senegal 3.0
99 : Zambia 3.0
106 : Benin 2.9
106 : Gabon 2.9
106 : Gambia 2.9
106 : Niger 2.9
111 : Djibouti 2.8
111 : Mali 2.8
111 : Sao Tome and Principe 2.8
111 : Togo 2.8
120 : Ethiopia 2.7
126 : Eritrea 2.6
126 : Tanzania 2.6
130 : Mauritania 2.5
130 : Mozambique 2.5
130 : Nigeria 2.5
130 : Uganda 2.5
143 : Comoros 2.3
146 : Cameroon 2.2
146 : Kenya 2.2
146 : Sierra Leone 2.2
146 : Zimbabwe 2.2
154 : Côte d´Ivoire 2.1
162 : Angola 1.9
162 : Congo Brazzaville 1.9
162 Democratic Republic of Congo 1.9
162 : Guinea-Bissau 1.9
168 : Burundi 1.8
168 : Equatorial Guinea 1.8
168 : Guinea 1.8
175 : Chad 1.6
176 : Sudan 1.5
180 : Somalia 1.1
mercredi 25 novembre 2009
Le sommet du Commonwealth
Le 27 et 28 novembre le sommet du Commonwealth se tiendra à Trinité et Tobago.
Le Commonwealth of Nations, créé après la Première Guerre mondiale, associe des États de l’ancien Empire britannique. Le souverain du Royaume-Uni dirige le Commonwealth à titre symbolique. Les pays membres sont unis par des intérêts communs, mais restent souverains. Ils ne sont liés par aucun traité. Ils peuvent rester neutres en cas de conflit impliquant l’un d’entre eux. Le Commonwealth promeut des valeurs communes : égalité, non-discrimination, démocratie et primauté du droit. Le JDD annonçait, la semaine dernière, la sortie d’un rapport présenté lundi dernier aux dirigeants politiques du Commonwealth. Selon cette étude, réalisée par le club de réflexion politique du Commonwealth, l'organisation doit défendre plus activement la démocratie et se montrer plus dur envers les régimes autocratiques. Nombre de gouvernements du Commonwealth "n'encouragent pas, ou n'approuvent même pas une concurrence politique ouverte" et utilisent l'appareil d'État pour réprimer la dissidence.
Rappelons que 18 pays africains sont membres de cette association libre de 53 Etats indépendants souverains.
Le Cameroun le Mozambique et la Namibie n’avaient jamais connu la domination britannique. Par ailleurs, le Soudan, la Somalie (britannique) et le Sud Cameroun n’ont pas rejoint l’association. Les membres africains :
Afrique du Sud depuis 1998 (suspendu durant l'apartheid de 1961 à 1994, Voir ICI l’excellente vidéo de l’INA « L'Afrique du Sud quitte le Commonwealth » dans Les Actualités Françaises –le 22 mars 1961 - 02min00s)
Botswana 1966
Cameroun 1995
Gambie 1965
Ghana 1957
Kenya 1963
Lesotho 1966
Maurice 1968
Mozambique 1995
Namibie 1990
Nigéria 1960 (suspendu de 1995 à 1999)
Ouganda 1962
Seychelles 1976
Sierra Leone
Swaziland 1968
Tanzanie 1961
Zambie 1961
Le Zimbabwe, suspendu du Commonwealth depuis les présidentielles truquées de mars 2002, a quitté en 2003 le Commonwealth à la demande de son président Robert Mugabe.
L’émission de Thierry Garcin jeudi traitera du Commonwealth. A quoi sert l’organisation qui tient son sommet cette semaine? Vous pouvez écouter ou voir la bibliographie proposer l’émission ICI
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lundi 23 novembre 2009
Les enjeux internationaux demain : le Ghana
Demain dans les enjeux internationaux sur France Culture Thierry Garcin recevra Comi M Toulabor pour une émission : Regard sur une réussite africaine. Directeur de recherche à la Fondation nationale des sciences politiques. Ancien boursier de la Fondation Alexander von Humboldt et ancien rédacteur en chef de la revue Politique africaine. Ses thèmes de recherche ont porté sur les cultures politiques populaires, les relations entre mouvements religieux et politique en Afrique de l’ouest en général, au Ghana et au Togo en particulier. Il a élargi ces thèmes aux problématiques d’institution et d’institutionnalisation. Ancien responsable de la collection Etudes et recherches du CEAN, il est actuellement rédacteur en chef de la collection L’Afrique politique.
samedi 21 novembre 2009
2010 : Des élections à gogo (2)
Mise à jour du billet précédent consacré aux élections.
BOTSWANA -Elections générales (présidentielles, législatives, municipales), le 16 octobre 2009. Ce modèle de démocratie et de développement économique équilibré en Afrique, sera-t-il un exemple de transition ?
Les élections de 2009 ont été les premières à se dérouler depuis l'arrivée au pouvoir du Président Seretse Khama Ian Khama, qui a succédé au Président Festus Mogae en avril 2008. Le Président Khama, ancien officier, jouirait d'un large soutien auprès du public en raison de la popularité de son père, Seretse Khama, premier Président du Botswana après l'indépendance. Le Président est élu par l'Assemblée nationale. Les élections de 2009 se sont déroulées sur fond de crise économique mondiale, crise qui a durement touché l'économie du Botswana, premier producteur mondial de diamants. En tout, 76,71 % des 723 000 électeurs inscrits de ce pays de 1,9 million d'habitants se sont rendus aux urnes. La Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) a estimé que les élections avaient été " crédibles, pacifiques, libres et régulières ". Le 20 octobre, le Président Khama a prêté serment pour un deuxième mandat.
BURKINA FASO – Elections présidentielles en 2010. L’opposition réussira t-elle à se réunir ?
BURUNDI – Elections générales au premier semestre 2010. Le pays tente depuis 2006 de sortir de 13 ans d'une guerre civile ayant fait au moins 300.000 morts. Le processus électoral n’est pas encore vraiment lancé.
CAP VERT : Législatives en janvier 2010.
CENTRAFRIQUE – Elections législatives et présidentielles en 2010. Le MAE rappelle que l’on doit rester: « sensible aux risques qu’une dérive incontrôlée de ce pays ferait courir à la région tout entière, déjà en proie à une forte instabilité ».
COMORES – Elections présidentielles en 2010
COTE D’IVOIRE – Elections présidentielles le 29 novembre 2009. Malgré les retards pris par la commission électorale dans l’organisation du scrutin et après de nombreux reports cette date sera-t-elle respectée ? Et bien non ! L’élection a été une nouvelle fois reportée à une date ultérieure non connue. Quatorze des 20 dossiers de candidature à l'élection ont été validés. Aucune nouvelle date n'a été annoncée pour l'heure. L'affichage de la liste électorale provisoire (prévu cette semaine) n'est toujours pas effectif.
ETHIOPIE - Les élections fédérales et régionales en mai et juin 2010. Les élections se dérouleront elles dans un climat aussi sanglant qu’en 2005 ou l’opposition est-elle bâillonnée ?
Fin octobre la principale coalition de l'opposition parlementaire en Ethiopie a accepté un "code de conduite" proposé par le gouvernement pour encadrer les élections générales de 2010. Les dirigeants politiques sont également tombés d'accord sur un projet de calendrier électoral fixant au 23 mai 2010 le prochain scrutin.
GUINEE – Élections présidentielles le 31 janvier 2010 et législatives en mars 2010. La junte du de Moussa Dadis Camara se maintiendra t-elle au pouvoir ? En tout cas il s'est dit prêt à organiser des élections auxquelles il pourrait ne pas participer en raison de l'opposition de la communauté internationale :"Je ne peux pas participer à une élection car la communauté internationale est contre ... Je suis prêt à tout moment pour cette élection s'ils (les acteurs politiques) le sont", a-t-il déclaré au quotidien privé Saturday Sun.
Guinée Equatoriale : Teordoro Obiang, à la tête du pays depuis trente ans a pris de court l’opposition en fixant les élections présidentielle au 29 novembre.
MADAGASCAR – Législatives en mars 2010 et présidentielles en octobre 2010. …peut être ! L’île retrouvera t-elle un climat de sérénité depuis la prise de pouvoir d’Andry Rajoelina en décembre 2008 ? L’accord d'Addis-Abeba, signé le 7 novembre avec les trois ex-chefs d'Etat Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Albert Zafy, a réduit sa marge de manoeuvre. Il est désormais flanqué de deux "coprésidents" censés contresigner ses décisions.
MAURICE –Elections législatives en 2010
MOZAMBIQUE – Elections législatives et présidentielles le 28 octobre 2009 quatrièmes depuis la fin de la guerre civile, en 1992. Le président sortant, Armando Guebuza (du Frelimo)était largement pressenti pour l’emporter ce qui a été le cas. En tout, 40,8 % des 9,8 millions d'électeurs inscrits ont voté, ce qui représente une amélioration par rapport à 2004, où ils n'avaient été que 36 % à voter.
Le Commonwealth et l'Union européenne (UE) ont observé les élections. Ils ont félicité le pays pour la bonne organisation du scrutin qui s'est déroulé dans le calme. Les observateurs de l'UE ont ajouté que la liberté d'expression avait été respectée durant la campagne. Ils ont néanmoins critiqué la complexité du cadre juridique régissant les élections, à l'origine du rejet de certaines listes présentées par les partis. Les observateurs du Commonwealth ont quant à eux reproché à la Commission nationale des élections son manque de transparence. Les résultats définitifs sont les suivants : 191 sièges pour le FRELIMO, contre 160 en 2004, 51 pour la RENAMO, soit 39 de moins qu'en 2004, et huit pour le MDM.
NAMIBIE – Elections législatives et présidentielles les 27 et 28 novembre 2009. Les observateurs prédisent la victoire du parti au pouvoir, la Swapo. Quelque 100 observateurs de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), dirigés par le ministre des Affaires diplomatiques auprès de la présidence du Mozambique, Francisco Madeira, sont arrivés mercredi pour superviser les élections.
NIGER - Le 4 août 2009 une nouvelle Constitution qui renforce les pouvoirs de Tanja et lui accorde au moins trois ans de plus à la tête du pays a été voté par référendum. La convocation des législatifs fait parti des dispositions de cette nouvelle Constitution. Ce référendum controversé, boycotté par l’opposition et décrié par la Communauté internationale, s’est tenu après que le Président Tandja a dissout tour à tour le parlement puis la Cour constitutionnelle et modifié la loi électorale.
Elections anticipées se sont tenues pour tous les sièges de l'Assemblée nationale suite à l'adoption d'une nouvelle Constitution en août 2009. 51,27% de participation.
Victoire du Mouvement national pour la société du développement (MNSD) (75 sièges sur 112)
RWANDA – Elections présidentielles le 9 août 2010. Deuxième scrutin présidentiel depuis le génocide de 1994 largement remportée par Kagame, président du Front patriotique rwandais (FPR), l'ex-rébellion tutsie qui a mis fin au génocide en juillet 1994.
SAO TOME PRINCIPE – Elections législatives en mars 2010
SOMALILAND – Elections présidentielles prévue le 27 septembre mais reporté à une date inconnue pour la deuxième fois. Elections législatives en 2010. Le président Riyale, élu à la tête du Somaliland en mai 2002, est candidat à sa réélection.
SOUDAN- Elections présidentielle et législatives en février 2010.
TANZANIE – Elections présidentielles et législatives en décembre 2010
TCHAD – Elections législatives 2010
TOGO – Elections présidentielles le 28 février 2010
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lundi 16 novembre 2009
Infos en vrac
Nigeria / Brésil : Le Nigeria et le Brésil ont exprimé leur volonté de collaborer étroitement au niveau du Conseil de sécurité des Nations unies pour accélérer le règlement des conflits et le développement en Afrique. Le Nigeria et le Brésil ont été élus membres non permanents du Conseil de sécurité le 15 octobre dernier lors de la 64e session de l'Assemblée générale des Nations unies, qui se termine en décembre. Selon un communiqué signé lundi à Abuja par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Nigeria, Ayo Olukanni, l'accord a été conclu vendredi en marge de la visite au Nigéria du Représentant permanent du Brésil à l'ONU, Maria Viotti. Elle a déclaré que les deux pays s’étaient engagés à travailler en étroite collaboration puisqu’ils se préparent à siéger en tant que membres du Conseil de sécurité des Nations Unies en janvier 2010. «Les enjeux de la paix, de la sécurité et de la résolution des conflits sur le continent africain continuera à recevoir beaucoup d'attention en raison des situations dans des pays comme le Soudan, la Somalie, la Guinée et la République du Niger, entre autres », indique le communiqué.
Corée du Sud / Afrique : La Corée du Sud abritera du 23 au 25 novembre le deuxième Forum Afrique-Corée dont l’objectif est de renforcer le partenariat dans divers domaines entre les deux parties. Selon la Commission de l’UA, le forum se tiendra sous le thème: « Vers un partenariat fort Corée-Afrique ». Le premier Forum Afrique-Corée a eu lieu du 7 au 9 novembre 2006 à Séoul. «Le forum offre une opportunité unique aux deux parties pour échanger des idées sur les questions d’intérêt commun et d’explorer davantage le renforcement de la coopération économique et le partage d’expérience dans plusieurs secteurs d’intérêt commun. Par conséquent on espère que ce deuxième forum consolidera les réalisations enregistrées jusqu’ici dans le cadre du partenariat”, a expliqué l’UA. Durant les dernières années, l’UA a tenu des programmes similaires avec la Chine, l’Amérique du Sud, la Turquie et d’autres régions.
UE / Somalie : Le Représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour la Somalie, Ahmedou Ould-Abdallah, a approuvé le plan proposé par le Conseil des ministres de l'Union européenne de former jusqu'à 2.000 policiers Somaliens et le personnel militaire.
Le plan comprend la formation, l'équipement et le paiement des salaires pendant au moins un an. La déclaration de l'UE est intervenue au moment où le président Somalien, Sheikh Sharif Sheikh Ahmed, prenait part, le week-end dernier, au Forum Arabie Saoudite-Afrique de l’est dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, pour discuter de la coopération économique régionale. «La communauté internationale doit accélérer et concentrer ses efforts à tous les niveaux pour soutenir le gouvernement afin de permettre aux Somaliens d’avoir une fondation solide sur laquelle construire avant la fin du mandat de ce gouvernement en août 2011 si nous voulons voir une Somalie transformée », a déclaré le Représentant spécial. Le Représentant spécial de l’Onu en Somalie a déclaré que le Conseil de sécurité s'attendait à voir des mesures concrètes prises avant sa prochaine réunion sur la piraterie prévue le 19 novembre. L'Union africaine et l'autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) ont, de leur côté, formulé un certain nombre de déclarations et de propositions sur la sécurité et la piraterie au large des côtes somaliennes.
Source : APA
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dimanche 15 novembre 2009
Ma vision de l'Ethiopie sur Diploweb aujourd'hui
Retrouvez mes photos et les commentaires de mon récent voyage en Éthiopie et à Nairobi sur Diploweb : ICI
Les photos retracent le voyage effectué en mai 2009 entre Addis Abeba, Lalibella, Gondar, Parc du Simiens, Bahar Dar, les Gorges du Nil et un passage de quelques jours à Nairobi en juin. J'ai agrémenté ces photos de commentaires géopolitiques, qui je l'espère vous feront mieux connaitre ce magnifique pays.
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mercredi 11 novembre 2009
Les enjeux internationaux. Vendredi : la Chine-Afrique
En écho à mon billet de lundi écoutez vendredi l’émission Les enjeux internationaux de Thierry Garcin qui portera sur la Chine-Afrique : « Depuis une vingtaine d’années, de nouveaux et grands acteurs apparaissent sur la scène économique africaine : le Japon, les États-Unis, la Chine et l’Inde plus récemment. La Chine, elle, déploie des moyens soutenus et considérables : économie de troc, reposant sur des échanges entre matières premières et aide économique ou assistance technique (infrastructures, rénovation de villes, construction d’usines…). Pékin s’appuie sur des structures et des instruments solides : forums de coopération, visites de hauts dirigeants, investissements… Elle joue aussi le rôle de bailleur de fonds. Enfin, elle s’affranchit de toutes conditions politiques, étant d’ailleurs la moins bien placée pour donner des leçons de morale politique ou de démocratie, ce qui lui permet d’ouvrir au maximum l’éventail des coopérations. Cela dit, des effets contre-productifs commencent à apparaître en Afrique. Comme la Chine est-elle (souvent mal) perçue, d’une région à l’autre, d’un pays à l’autre ? »
Photo : Le Président nigérian Olusegun Obasanjo aux côtés du Président chinois Hu Jintao lors de l’ouverture du sommet Chine-Afrique à Beijing (2006).
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lundi 9 novembre 2009
Sommet sino-africain : retour sur les principales mesures
Le Sommet sino-africain à Charm el-Cheikh s’est achevé lundi en présence de responsables de plus de 50 pays africains. Le premier ministre chinois Wen Jiabao a promis plus de 10 milliards de dollars de prêts bonifiés (6,6 milliards d’euros) à l’ensemble du continent africain et fait des offres de bons offices pour « la paix et la sécurité », tout en réfutant les accusations de « néo-colonialisme » portées par les Occidentaux.
Les ministres et chefs de délégations ont adopté la "Déclaration de Charm el-Cheikh», qui insiste sur la nécessité de maintenir l'unité et le soutien mutuel pour faire face aux défis résultant de la crise économique mondiale, et le « Plan d’action triennal de Charm El-Cheikh (2010-2012) ». Les deux documents définissent de nouvelles actions visant à promouvoir la coopération sino-africaine dont :
-un projet de mise en place d’un partenariat Chine-Afrique pour gérer la question des changements climatiques figure au nombre de ces mesures.
-un renforcement de la coopération avec l’Afrique dans le domaine des sciences et de la technologie
-une aide à l’Afrique à consolider ses capacités de financement en accordant dix milliards de dollars de crédits concessionnaires aux pays africains
-un soutien aux institutions financières chinoises pour leur permettre de créer un crédit spécial d’un milliard de dollars pour les PME africaines.
Les deux parties ont également convenu d'organiser le second dialogue politique entre les ministres des Affaires étrangères de la Chine et d'Afrique en 2010 en marge de l'Assemblée générale des Nations Unies.
La Chine va davantage ouvrir ses marchés aux produits africains pour lesquels, elle pourrait progressivement appliquer un tarif nul à 95% des produits en provenance des pays africains moins développés, entretenant des relations diplomatiques avec Pékin, une mesure qui s’appliquera dès 2010, à 60% de ces produits.
Je vous propose de changer de perspective et de s’interroger sur les perceptions africaines de la Chine en Afrique.
La Chine connaît un boom économique et dispose d’une diaspora importante dans le monde entier y compris en Afrique. Elle est le premier fournisseur de l’Afrique et son deuxième client après les Etats-Unis. Pourtant, si on connaît la stratégie chinoise envers l’Afrique notamment à travers un Livre Blanc publié en janvier 2006 et intitulé : « Politique de la Chine à l’égard de l’Afrique » on ne connaît pas véritablement la perception qu’a l’Afrique de la Chine. La présence chinoise offre de nombreuses opportunités aux gouvernements africains malgré une relation largement au bénéfice des Chinois.
I. La présence chinoise : une opportunité pour les dirigeants africains…
a)Une diplomatie de non-ingérence très appréciée.
L’une des raisons majeures du bond spectaculaire de la Chine en Afrique est que la Chine fonde ses relations avec les pays africains sur le principe de la non-ingérence dans les affaires intérieures, quitte à faire fi des exigences démocratiques. En effet, la Chine ne s’implique pas dans la résolution des conflits et peut apparaître comme une alternative pour les pays sommés, par la communauté internationale, d’adopter une gouvernance démocratique et plus transparente. Son engagement politique en faveur du Soudan (refus de voter la condamnation de l’ONU pour violation des Droits de l’homme, par exemple), s’explique par les accords économiques que la Chine a conclu au Soudan, notamment dans le domaine pétrolier et dans l’exploitation des mines d’or. Une situation quasi similaire existe avec le cas du Zimbabwe, avec qui la Chine maintient des relations diplomatiques et commerciales. Peu avant le sommet de Charm el-Cheikh les pays occidentaux avaient critiqué la Chine d’avoir signé un accord portant sur plus de 7 milliards de dollars (4,6 milliards d’euros) sur cinq ans pour un projet minier en Guinée, moins de deux semaines après le massacre de plus de 150 sympathisants de l’opposition guinéenne par les forces de sécurité.
Les pays d’Afrique, notamment ceux touchés par les guerres, ont besoin du soutien de la Chine notamment en équipements militaires et de son appui en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Ainsi la Chine est soupçonnée d’avoir utilisé le Soudan début 2000 comme débouché pour sa technologie militaire. Les ventes d’armes par la Chine auraient, par ailleurs, entretenu le conflit érythréo-éthiopien (plus d’un milliard de dollars de contrats).
b) L’absence de conditionnalité politique et économique
En échange de contrats et de facilités d’exploitation, la Chine offre aux pays africains des constructions et des financements défiant toute concurrence (aide au développement via des prêts sans intérêt). Les conditions d’octroi des crédits chinois donnent beaucoup plus de possibilités aux pays demandeurs, comparées aux exigences fixées par le Fond Monétaire International par exemple. En effet, contrairement au FMI, la Chine accepte d’octroyer des prêts gagés sur la production pétrolière future d’un pays. En outre, elle n’hésite pas à verser des commissions ou à contourner les appels d’offres en échange de l’obtention de contrats. Elle a, par exemple, financé la résidence de Mugabe (pour 9 millions de dollars) et construit des bâtiments publics au Rwanda, en Centrafrique, au Sénégal, en Ethiopie, au Mali…En fait cela permet aux autorités gouvernementales de ne pas pratiquer la transparence et favorise la corruption. « Cette autre manière de faire du business » (propos de l’ancien ministre rwandais des finances Mr Donald Kaberuka) est très appréciée. D’où l’intérêt de certains pays africains à travailler avec des entreprises chinoises plutôt qu’avec des compagnies occidentales dont les marges d’action se sont resserrées depuis le lancement de campagnes telle que Publish what you pay (Publiez ce que vous payez) visant à plus de transparence financière.
II. …mais un accueil plus mitigé de la population africaine.
a)Les Africains subissent la concurrence chinoise
Le dumping des commerçants chinois qui se sont installés en Afrique provoque des protestations aussi bien en Algérie, qu’au Maroc, au Sénégal et au Cameroun. Les sociétés chinoises qui emploient une main d’œuvre dix fois moins chère concurrencent fortement les entreprises locales. Au Maroc le domaine du textile a enregistré une baisse de 20% de son activité en 2005. Cette baisse s’explique par la fin des quotas sur les produits textiles chinois à destination de l’Union européenne et des Etats-Unis le 1er janvier 2005.
En outre, les compagnies chinoises font venir leurs employés de Chine et n’utilisent pas la main d’œuvre locale, pourtant très touchée par le chômage, et les sous-traitants locaux. En Algérie, les compagnies chinoises de BTP ont fait venir les ouvriers et l’encadrement de Chine qu’elles paient aux normes chinoises. C’est un scandale pour les populations de ces pays qui dénoncent « l’invasion chinoise ». Néanmoins ces protestations ont peu de chance d’être écoutées par les gouvernements car la Chine se charge des contrats de travaux publics à meilleurs prix et sa main d’œuvre est plus compétitive. Ainsi la main d’œuvre se relaie sur les chantiers 24h/24h, travaille 10 à 12 heures par jour avec une journée de repos par mois.
b) Une diaspora peu intégrée
La dernière vague d’immigrés souvent de bas niveau social et avec peu de qualification tend à générer des comportements de rejet. En effet, cette population s’isole pour des raisons culturelles et linguistiques. Dans certains pays, comme en Côte d’Ivoire, la population déteste les Chinois, qui le leur rendent bien, et certains intellectuels et journalistes africains crient au « péril jaune ».
Ainsi la Chine est bien perçue par les gouvernements africains, signe de cette bonne perception : la plupart des pays africains éprouvent le besoin de se rapprocher de la Chine malgré les largesses financières de Taiwan. À ce jour, Taiwan entretient des relations diplomatiques avec 5 pays africains : le Burkina Faso, la Gambie, São Tomé et Principe et le Swaziland. Les discours chinois font toujours référence au principe « gagnant-gagnant » même si cette rhétorique politique pourrait s’avérer n’être qu’une illusion pour les pays africains. La Chine achetant des matières premières africaines pour revendre à l'Afrique des produits manufacturés, le solde des balances commerciales des pays africains se creuse inexorablement et les productions nationales africaines sont sérieusement concurrencées sur le marché intérieur. Pour Chris Alden, chercheur à la London School of Economics and Political Science, spécialiste des relations Chine-Afrique : « Accuser la Chine de néocolonialisme vient surtout d’un Occident très troublé par l’émergence d’une nouvelle puissance mondiale qui veut prendre sa place commerciale sur un continent africain dominé depuis des siècles par les seuls Occidentaux ».
Source : Le Figaro / APA / SLG
samedi 7 novembre 2009
Premier ministre somalien : « Eradication de la piraterie d’ici 2011, défaite des insurgés en 2012 »
Le 28 octobre la Chatham House a reçu le premier ministre du TFG (Transitional Federal Government) de Somalie Omar Abdirashid Ali Sharmarke. Fils d’Abdirashid Shermarke, président du pays du 10 juin 1967 au 21 octobre 1960, le premier ministre a grandi aux États-Unis et au Canada, il a obtenu la nationalité Canadienne, a travaillé aux Nations Unis au Darfour. Pur produit de la diaspora somalienne sa nomination à ce poste est un signe fort adressé à la diaspora quant au rôle qu’elle doit jouer dans la reconstruction de leur pays (sur la diaspora et son rôle économique : article de M.-A. Pérouse de Montclos).
Il nous annonce que ce discours, intitulé Building Stability and Peace, vise à passer un seul message : « le gouvernement somalien est fort, déterminé et unis ; nous avons un plan somalien pour le peuple somalien et nous essayons de l’imposer »
Un discours plein d’espoir et d’optimisme (et finalement peut être un peu décevant car trop irréaliste ?), extrait:
-« The level of violence in Mogadishu is stable – we are being attacked once a day. This is what we mean as stable in Mogadishu. (…)
- People often say that Al Shabab control more regions than the TFG. But their interpretation of ‘control’ is confused and inaccurate. People use a different yardstick to measure this control. (…)
- Our current President, Sheik Sharif, and his Government are bringing renewed unity to the country. As I have recently written to your Prime Minister, Mr Brown, the TFG has drafted a stabilisation plan that will begin the process of restoring peace to Somalia including Puntland and Somaliland, given support from the international community.( …)
-By 2011 the TFG will eradicate Somali piracy through a civil affairs and information campaign backed up by the rule of law and resurrected military and law enforcement capabilities. This demonstration of government potential in the north will help shape the conditions for the military defeat of insurgents in the south by 2012. Piracy will be eradicated by offering a sustainable business proposition to the pirates and the communities they support, while demonstrating the will and capability to protect Somali waters from foreign exploitation. This ‘carrot’ will be supported by the ‘stick’ of new laws, credible law enforcement and the prospect of incarceration in a Somali prison. (…)
- We cannot be certain of the precise size of their presence in our country, but Al Qaeda are here, they are training and planning in our land. Somalia is serving as an ideal place for them to re-group and redeploy.
- (…)Al Shabab, is growing in influence, just like the Taliban. It is growing in a climate of economic poverty and lack of governance.
-(…)The conflict in Somalia risks engulfing the region. Al Shabab is now starting to threaten regional stability. (…)
- We do not want years of charity. We do not seek donations. We seek investors. »
Retrouvez l’intégral de son discours : ICI
Et la vidéo : ICI
Le RIIA (Royal Institute of International Affairs), ou Chatham House, est un think tank axé sur les questions de défense. Basé à Londres, son objectif revendiqué est de stimuler le débat et la recherche dans les domaines politique, économique, sécuritaire et de défense.
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dimanche 1 novembre 2009
Les enjeux internationaux. Vendredi: l'Egypte
Vendredi dans les Enjeux Internationaux : « L’Egypte » avec Sophie Pommier (chargée de cours à l’IEP de Paris).
« La situation politique égyptienne dans la perspective de la succession du président Moubarak, à l'occasion du Congrès du Parti national démocratique. Le régime égyptien donne l'impression d'être tenu d'une poigne de fer par le président Moubarak et, en même temps, il règne à travers le pays une atmosphère de fin de règne. Son fils Gamal apparaît comme son probable successeur, tandis que la vie politique et l'existence des partis sont réduits à leur plus simple expression... interdits ou marginalisés. Par ailleurs, la diplomatie égyptienne autrefois très active sur le dossier israélo-palestinien paraît désormais en panne. Des conflits de plus grande ampleur, comme celui opposant l'Iran à la communauté internationale, ont récemment relégué au second plan le problème strictement régional. »
Réécoutez l’émission ICI
A venir : jeudi 5 novembre émission sur le Zimbabwe
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