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dimanche 12 juin 2011

Tidiane Diakité sur France Culture

La semaine dernière Thierry Garcin recevait dans les Enjeux internationaux Tidiane Diakité et l'interviewait sur l’enseignement primaire comme l’une des clés du développement africain (ICI).
L'occasion de rappeler que Tidiane Diakité vient de sortir un ouvrage ("Cinquante ans après, l'Afrique") et que vous pouvez également consulter son blog ICI.

L'occasion de rappeler également la sortie en début d'année de l'ouvrage : "Politiques éducatives, émancipation humaine et inégalités sociales dans les pays en développement" sous la direction de Fouad Nohra. "Les politiques éducatives sont déterminantes dans l’évolution des systèmes d’enseignement, dans la formation et la gestion du capital humain, dans la coordination de celle- ci avec les politiques économiques. L’on peut même établir qu’une politique éducative participe souvent d’un mode de gouvernance affectant l’ensemble des politiques publiques."


BIBLIOGRAPHIE de Tidiane Diakité :
- L’Afrique malade d’elle-même (Karthala, 1986).
-Appel à la jeunesse africaine. Comment se fait-il que l'Afrique aidée par la France ne progresse pas ? (L'Harmattan, 2001)
-L'Afrique et l'aide. Ou comment s'en sortir ? (L'Harmattan, 2002)
-France que fais-tu de ta république ? (L'Harmattan, 2004)
-Mutations et crise de l'école publique - Le professeur est mort, vive le prof (L'Harmattan, 2006)
- L’Afrique expliquée. Réponses aux questions des Jeunes. (Les Editions Cultures Croisées, 2006)
- La traite des Noirs et ses Acteurs africains. (Editions Berg International, 2008)
- L’Immigration n’est pas une Histoire sans paroles. (les Oiseaux de Papier, 2008)
-50 ans après, l'Afrique, (éditions Arléa, 2011)

Ouvrages collectifs (IUFM de Bretagne)
- L’Afrique enseignée, Territoire(s), identité(s), culture(s) sous la direction de Nicole Lucas et Vincent Marie, IUFM de Bretagne (Le Manuscrit, Recherche-Université).
- Femmes et genre dans l’enseignement sous la direction de Nicole Lucas et Vincent Marie, IUFM de Bretagne (Le Manuscrit, Recherche-Université).
- Flux migratoires et globalisation sous la direction de Nicole Lucas et Vincent Marie, IUFM de Bretagne (Le Manuscrit, Recherche-Université).



jeudi 9 juin 2011

Intégration régionale : or noir ou or bleu ?

Le Chatham HOuse vient de publier un rapport : "Black Gold for Blue Gold? Sudan’s Oil, Ethiopia’s Water and Regional Integration"

Téléchargez le rapport ICI


Résumé :
" Sudan and Ethiopia (and an independent South Sudan) face similar challenges in poverty reduction, climate change, population growth and food security. They will find it hard to address these because of mutual mistrust and lack of regional integration around oil, water and hydropower. This could even lead to conflicts.

All three must choose between having a hostile attitude towards each other over the Nile Basin waters and Sudanese oil, and sharing their resource wealth to build better economic relations that lock in political stability and address the ecological pressures confronting their populations.

Regional cooperation and integration can be built on a revision of the 1959 Nile Treaty and the synergies between Sudan's oil for Ethiopia's water. North and South Sudan have regional comparative advantages in agriculture and can continue to supply Ethiopia with oil, while Ethiopia should be encouraged to make full use of its considerable potential in hydropower on the Blue Nile to export electricity to its neighbours.

Fundamental obstacles to regional integration include antagonism between the region's leading political movements; North and South Sudan's greater focus on building a new relationship with each other than on broader regional cooperation; North Sudan's insistence on pushing ahead with its own dam programme; and internal factors in Ethiopia constraining its emergence as a regional leader."

dimanche 8 mai 2011

Démocratie et développement

Le libéralisme économique entraine t-il la démocratisation ? Vaste débat qui anime les sphères scientifiques depuis des décennies.

Au regard des indicateurs économiques, force est de constater que les régimes africains particulièrement «fermés » enregistrent de bons résultats économiques : Gambie, Rwanda et jusqu’à récemment la Tunisie ou encore l’Egypte bien que l’Afrique du Sud et le Ghana s’imposent comme des contre-exemples.
Malgré la crise économique les pays africains n’apparaissent pas en déclin significatif sur les plans économiques et du développement ce qui n’est pas le cas concernant la démocratie et les droits de l’homme notamment en Gambie, au Malawi, le Niger, le Rwanda, le Sénégal, l’Afrique du Sud et le Swaziland
L’indice Ibrahim Mo évalue la bonne gouvernance en Afrique et se donne pour objectif d’évaluer « la prestation des biens et services publics délivrés aux citoyens par les pouvoirs publics et acteurs non-étatiques. Utilise plusieurs indicateurs, regroupés sous quatre catégories principales : Sécurité et Souveraineté du Droit ; Participation et Droits de l’Homme ; Développement Economique Durable ; Développement humain, visant à évaluer à la fois la qualité des processus et les résultats obtenus ».
Classement de l'indice :
10 premiers : Maurice, Seychelles, Botswana, Cap Vert, Afrique du Sud, Namibie, Ghana, Tunisie, Egypte, Lesotho
10 derniers : Côte d'Ivoire, Guinée, Guinée Équatoriale, Soudan, RCA, Zimbabwe, Erythrée, RDC, Tchad, Somalie

A lire également : le Rapport de la Banque Mondiale sur le développement dans le monde 2011 intitulé « Conflits, sécurité et développement ». On y apprend qu'1,5 milliard de personnes vivent dans des pays touchés par la violence politique et criminelle

Méthodologie et classement de l'indice Ibrahim: ICI

lundi 18 avril 2011

Coopération : priorités africaines


La semaine dernière, Henri de Raincourt, Ministre chargé de la Coopération auprès du ministre des Affaires étrangères et européennes, a présenté le document cadre "Coopération au développement : une vision française". Rien de nouveau.
4 enjeux : "une croissance durable et partagée, la lutte contre la pauvreté et les inégalités, la préservation des biens publics mondiaux, la stabilité et l’État de droit". La priorité reste aux zones méditerranéennes et africaines.
Pour 2011-2013 la répartition budgétaire (principalement en bilatéral) est la suivante :
1) Afrique subsaharienne ("en veillant à la soutenabilité de l'aide") :
• plus de 60 % de l’effort financier de l’État sur l’ensemble de la zone,
• plus de 50 % des subventions sur les 14 pays pauvres prioritaires,
2) Méditerranée ("un enjeu essentiel"): 20 % de l’effort financier de l’État ;
3)Pays en crise :
10 % des subventions (gestion des crises et postcrise, hors interventions relevant de la prévention)
4) Pays émergents : au maximum 10 % de l’effort financier de l’État.
Alors que l'Indonésie, la Turquie, la Chine, le Brésil et l'Irak étaient les 10 premiers bénéficiaires de l'aide bilatérale française entre 2007 et 2009, dans les prochaines années cette aide sera distribuée via le canal multilatéral.

dimanche 13 février 2011

Prix des matières premières : une opportunité pour l'Afrique ?

Pourquoi la hausse du prix des matières premières n’a t-elle pas permis la réduction de la pauvreté?

Une première hypothèse : la croissance économique est phagocytée par une croissance démographique forte. En fait la croissance réelle n’arrive qu’à partir de 3% de croissance économique. A 3% de croissance économique vous stagnez ; à moins de 3% de croissance économique votre croissance démographique phagocyte votre croissance économique et vous êtes dans une spirale de sous développement.
Or prenons l'exemple du Sahel : sa population devrait doubler et compter 150 millions d’habitant d’ici 2040. Cette croissance affectera d'ailleurs certainement la sécurité humaine et notamment alimentaire de la région.



Et même les pays ayant connu une croissance supérieure bien supérieure à 3% n’ont réduit que de façon substantielle le taux de pauvreté. Pourquoi ?

Entre autres parce que la forte corruption ne permet pas la redistribution des richesses : l'ONG internationale Transparency International a publié, 26 octobre, son rapport 2010 de la perception de la corruption dans 178 pays (ICI) or la plupart des pays du continent se classe en bas du classement.

mercredi 9 février 2011

Afrique du Sud : le défi de l'emploi

Début janvier l'OCDE a publié un rapport sur le taux de chômage qui toucherait en Afrique du Sud 24,5% de la population. Une augmentation par rapport au dernier chiffres de 2007 : 22,3%. Mais surtout il touche majoritairement la population noire (28,6% contre 4% chez les Blancs). L'Afrique du Sud aura besoin d'un taux de croissance supérieur à 5 % au cours des prochaines années pour infléchir ce chômage .
Le Center for Development and Enterprise de Johannesburg indiquait qu’en 2005, 65% des jeunes entre 15 et 25 ans étaient au chômage. On imagine que ces données ne sont guère meilleures aujourd'hui (Graphique : taux  de chômage des jeunes 2008).

Pourtant Jacob Zuma avait promis de créer 500 000 emplois avant la fin 2009, en pleine crise économique et financière mondiale. Il vient encore de promettre :
-l'implantation d'usine à grande échelle censée créer 350 000 emplois dans les 10 années à venir
- l'économie verte promet d'en créer 300 000
- le développement des infrastructures : 250 000
- 10% de postes en plus dans la fonction publique
- 140 000 dans les mines
- 260 000 dans l'économie sociale
Les perspectives sociales inquiétantes (crime, exode des Blancs, chômage, réforme foncière au point mort…) sont très présentes au sein des classes moyennes blanches et noires. Certains observateurs soulignent même le passage d’une société de races à une société de classes. Mais l’utilisation de la rhétorique raciale est toujours utilisée en réponse aux critiques par l'ANC. De même que la référence à Mandela. Dans son premier spot de campagne, l’ANC avait ainsi fait de Mandela l’un des visages de sa campagne, et son apparition lors d’un rassemblement électoral de l’ANC dans l’Eastern Cape montre que le parti utilise plus son héritage historique que son bilan politique.

Le bilan de l’ANC : 14 millions de personnes de plus ont désormais un toit, et 80% sont raccordées au réseau électrique. En 1994, 51% de la population était considérée comme pauvre, contre 41% en 2007 (chiffres officiels). En 2008, 12 millions de personnes ont bénéficié d’aides de l’Etat, passant le programme d’aide de 6,4 milliards d’euros (72,3 milliards de rands) en 2005-2006 à une estimation de plus de 10 milliards d’euros (118,1 milliards de rands) pour 2009-2010.
Pourtant, en 2008, 43% des Sud-africains vivaient avec moins de deux dollars par jour (chiffres de l’ONU). Le creuset entre riches et pauvres ne cesse d’augmenter, malgré une croissance stable depuis 1994. Cette croissance continue n’a pas permis au parti de se remettre en question. Or, l’impôt, payé à 90% par la minorité blanche, et l’insécurité poussent les jeunes diplômés blancs à l’exil. L’Afrique du Sud enregistre l’un des taux de meurtres les plus élevés au monde. « Si l’apartheid criminalisait toute forme de manifestation politique, la lutte pour la libération politisait les actes criminels » .
Le candidat Zuma prônait des mesures populistes et radicales pour satisfaire la base de l’électorat de l’ANC, et l’aile gauche du parti qui le soutenait contre son prédécesseur. Le président Zuma doit composer avec un pays touché par la crise internationale et une crise structurelle interne.

Sources : SLG/ Afrique Asie

lundi 3 janvier 2011

L’enseignement supérieur en Éthiopie : futur acteur du développement socio-économique du pays.



A signaler : la parution de l'ouvrage "Politiques éducatives, émancipation humaine et inégalités sociales dans les pays en développement"
Résumé : "Les théories du développement mettent en évidence le rôle émancipateur de l'éducation sur la personne humaine. Les politiques éducatives occupent donc une place centrale dans le processus du développement. L'incohérence des politiques éducatives, surtout universitaires, dans bon nombre de pays en développement, explique-t-elle le retard et les lacunes dans la formation du capital humain ? Les modes de sélection scolaire freinent-ils l'émergence d'une technocratie ?"


Les politiques éducatives sont déterminantes dans l’évolution des systèmes d’enseignement, dans la formation et la gestion du capital humain, dans la coordination de celle- ci avec les politiques économiques. L’on peut même établir qu’une politique éducative participe souvent d’un mode de gouvernance affectant l’ensemble des politiques publiques.
Dans l'analyse du cas de l’Éthiopie (Chapitre 2) les changements de régime
politique et l’évolution de l’enseignement tertiaire(universitaire) sont mis en valeur, à travers la prise en compte de deux transitions politiques cruciales : le coup d’État du Derg, en 1974, etle renversement de Mengistu Haile Mariam, en 1991.
Au régime d’orientation « marxiste » correspond la centralisation du système universitaire, la création d’une agence de contrôle idéologique et le contrôle des contenus d’enseignement, mais aussi les efforts faits pour faciliter l’accès aux études dans les zones rurales et les provinces. A la révolution de 1991, l’on peut faire correspondre les multiples programmes de réforme de l’enseignement supérieur, élaborés depuis 1995 qui intervient une fois l’entrée en vigueur de la nouvelle constitution. Vers 1999/2000, l’on continue à évoquer les principaux handicaps structurels de l’enseignement supérieur éthiopien, dont la massification mal régulée, le sous-encadrement professoral, la mauvaise qualité du travail pédagogique, le déficit relatif ou absolu en étudiants dans les filières dites des « sciences dures» et un financement insuffisant. Ce diagnostic, loin d’isoler le cas éthiopien, représente un concentré, voire un cas idéal typique des dysfonctionnements connus par nombre de systèmes universitaires des pays « en développement ».

jeudi 4 novembre 2010

Somalie : Les Etats-Unis demandent l'aide des pays arabes

Le 20 octobre dernier l'ambassadeur Johnnie Carson, secrétaire d'Etat adjoint aux Affaires africaines, est revenu sur la politique des Etats-Unis en Somalie lors d'une conférence au Center for Strategic & International Studies.


Morceaux choisis :
-“Refugee flows, pirate attacks and terrorist threats will continue to increase unless we work with Somalia to deal with these issues.”
Pendant longtemps la réponse de la communauté international à la crise interne en Somalie a été : “too feeble, too slow and too uncoordinated to have the desired impact,” et finalement “the world is paying the consequences today as the humanitarian and security threats continue to emerge” et devrait payer un prix élevé “in terms of regional destabilization, piracy and terrorism” si rien ne change.
- La communauté international devra faire plus. Concernant les contributions à l’AMISOM : “Thus far, only Uganda and Burundi have provided troops for this African-led mission. More African countries and perhaps some moderate Arab and Islamic countries should consider troop contributions, (…) AMISOM forces are putting themselves on the line and playing a part in the solution not just to a national, a regional, but a global crisis. And therefore, countries around the world, from Europe to Asia, need to provide increased military equipment and financial assistance” pour soutenir l’AMISOM et le Gouvernement Fédéral de Transition (GFT). Les équipements militaires et les surplus “would go a long way in assisting current and future AMISOM deployments.”
- Les Etats-Unis devraient collaborer de façon plus importante avec les gouvernements régionaux du Somaliland et du Puntland. UN pas de plus vers la reconnaissance de l’indépendance du Somaliland ?...

- Carson a invité la Ligue Arabe à honorer son engagement de donner 10 millions $ par mois au GFT. Et rappeler que depuis 2007, les Etats-Unis ont investi 229 millions $ en assistance financière à l’AMISOM et 35 millions $ pour aider le GFT à mettre en place une force de sécurité national et a donné plus de 180 millions $ en aide humanitaire et 60 millions $ pour le développement économique du pays depuis 2009.

mercredi 3 novembre 2010

Botswana : une success story africaine


Indépendant depuis 1966 (protectorat britannique), le Botswana était à l'époque l'un des pays les plus pauvres du continent. Mais grâce à une gestion prudente des diamants par l'État (1er producteur mondial), à la lutte contre la corruption (33ème dans le dernier classement de Transparency INternational, rappelons que la France  est 25ème), et à une négociation serrée avec De Beers, le revenu par habitant est aujourd'hui le plus élevé d’Afrique se rapprochant de celui des Malaisiens et des Argentins.

Il investit les profits du diamant dans le développement du pays et détient le records mondial des dépenses d'éducation.
Mais le Botswana se situe aussi dans une région particulièrement touchée par le Sida. Il détient un records plus macabre celui du 2ème pays le plus touché par le VIH : 1 adulte sur 4 est atteint. Et ce fléau risque d'amputer ses efforts de développement.

Vidéo d'une success story africaine : 



Sources : Populations du monde

lundi 1 novembre 2010

Afrique, l'ambition chinoise

Mercredi sur Arte rediffusion du film Afrique, l'ambition chinoise ( ICI)

"Pékin, 2006, sommet Chine-Afrique. Les deux parties renouvellent leur amitié et leurs accords de coopération : en quelques années, les gouvernements africains ont reçu des milliards de dollars de crédits et d’investissements de la part des Chinois, qui trouvent matières premières et nouveaux marchés sur le continent. Affiché comme « gagnant-gagnant », puisque apportant à l’Afrique emplois et ressources, cet accord suscite pourtant nombre d’interrogations : s’agit-il d’une nouvelle colonisation du continent ? Quelle en sera la contrepartie pour les Africains ? Pour mieux saisir la réalité des enjeux, les réalisateurs ont passé un an en Zambie pour observer en parallèle le quotidien de deux entrepreneurs chinois et, en contrepoint, les allers et venues d’un ministre zambien entre la Chine et sa patrie.


VRAIMENT « GAGNANT-GAGNANT » ?

Sans commentaires, les réalisateurs nous plongent dans la réalité de la coopération sino-zambienne à travers leurs trois personnages :
• Liu Changming, ancien employé de bureau devenu propriétaire de fermes ;
• Li Jianguo, ingénieur en charge de la construction d’une route pour une grande entreprise chinoise ;
• Felix Murati, ministre zambien du Commerce et de l’Industrie, qui sillonne la Chine en quête de nouveaux investisseurs.

Derrière l’amitié affichée se dessine toute l’ambiguïté de la relation qui s’installe – à l’image des problèmes récurrents de communication, que la traduction automatique dispensée par l’Iphone n’améliore pas vraiment. Certes, une immense fonderie est créée dans la province du Copperbelt. Mais d’autres projets s’arrêtent faute d’apporter des profits immédiats en l’absence de moyens africains. Surtout, les ouvriers zambiens sont clairement exploités : payés selon le bon vouloir de leurs employeurs, mal nourris, ils en sont réduits à quémander ou à grappiller quelques décilitres de pétrole répandus par accident. Des scènes parfois brutales qui ne sont pas sans rappeler les méthodes du travail forcé instauré jadis par la colonisation. L’histoire risque-t-elle de se répéter ?"
Extraits :

jeudi 28 octobre 2010

Développement et coopération : quelles perspectives d’avenir ?

Afrique : 50 ans d’indépendance
Développement et coopération : quelles perspectives d’avenir ?

Cinquante ans après la décolonisation et l’accession à l’indépendance d’une majorité de pays au sud du Sahara, l’Afrique occupe une place à part dans le paysage mondial. Courtisée pour ses matières premières, elle fait l’objet des sollicitudes de la communauté internationale dans la lutte contre la pauvreté. Après diverses célébrations du cinquantenaire des indépendances, ce colloque n’est pas une répétition des analyses et des discussions qui ont émaillé l’année sur ces dernières décennies d’histoire africaine, mais plutôt un abord sur les décolonisations sous l’angle du développement. Que doit la situation actuelle de l’Afrique à son histoire coloniale ? Quelles évolutions a connues l’Afrique ? En parallèle, comment la communauté des bailleurs de fonds a-t-elle répondu à ces changements, dans les anciennes puissances coloniales comme dans les pays sans passé colonial, du côté des États comme de celui de la coopération décentralisée ?
Annonce
Colloque à la Mairie de Paris - le 29 octobre 2010
Organisé par l’Agence Française de Développement (AFD),
avec la revue Afrique contemporaine et la Revue internationale de politique de développement.

Programme

8h30-9h30 Accueil des participants (café)
9h30-10h30 Introduction

dimanche 24 octobre 2010

Cotonou à l'ère du développement durable

Demain première diffusion de l'émission "Cotonou à l'ère du développement durable" (1 émission - 60 min) ICI

Résumé : "Un tour d'horizon de la situation environnementale à Cotonou, la plus grande ville du Bénin. Ce pays de l'Afrique a officiellement adhéré à la norme de développement durable. Trois enjeux cruciaux seront abordés : la contamination des eaux, la gestion des déchets et la pollution atmosphérique."

Extrait :



Diffusions

Le lundi 25 octobre 2010 à 16:00
Le mercredi 27 octobre 2010 à 05:00
Le vendredi 29 octobre 2010 à 08:00
Le lundi 22 novembre 2010 à 16:00

mardi 12 octobre 2010

L'Afrique a faim....

Hier l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) publiait son rapport annuel (disponible en anglais, allemand et espagnol rapport complet ICI, rapport sur l'Afrique ICI) sur la famine dans le monde.
Dans 25 pays (sur les 122 en développement étudiés) la famine atteint des niveaux « alarmants » dont 22 en Afrique et 4 sont « extrêmement préoccupants »: la République démocratique du Congo (RDC), le Burundi, le Tchad et l’Érythrée.



Parmi les pays qui ont accompli un redressement spectaculaire de leur indice de pauvreté entre 1990 et aujourd’hui figurent l’Angola, l’Éthiopie, le Ghana et le Mozambique.


Le rapport montre que la faim et les performances économiques sont inversement proportionnelles :plus un pays a un PIB important, moins son indice de la faim est élevé (l’échelle se situe de zéro à 100, zéro étant le meilleur score). La faim atteint un niveau « alarmant » à partir d’un score de 20 et « extrêmement préoccupant » à partir de 30. Ainsi la RDC se situe au-dessus de 40 sur cette échelle.

vendredi 24 septembre 2010

Aide : des paroles, des paroles, des paroles....

Le président N. Sarkozy a annoncé lors de la session d'ouverture du 10ème anniversaire des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) que la France octroierait dans les 3 prochaines années 180 millions d'euros supplémentaires au Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose.
Cette annonce m'a rappelé un précédent billet (ICI). En effet, lors du dernier sommet Afrique -France, la France promettait 300 millions aux pays africains pour renforcer leurs capacités sécuritaires. Or cette somme n'était pas débloquée et ajoutée à la politique d'appropriation et d'européanisation que mène déjà la France, c'était la somme déjà consacrée pour ce type d'opération.
Même effet d'annonce semble-t-il cette fois dénoncé par l'ONG Oxfam : "La France nous a appris à nous méfier des annonces généreuses (...ce que le président Sarkozy ne précise pas, c'est que la moitié de cette somme promise au Fonds mondial peut être comptabilisée dans l'initiative du G8 en faveur de la santé maternelle et infantile annoncée en juin. En augmentant sa contribution au Fonds mondial, la France, avec les mêmes fonds, règle une partie de sa note du G8 et recycle sans le dire ses annonces".....ça c'est dit !
La vidéo du discours ICI

mardi 10 août 2010

Ambitieux (trop ?) plan de développement économique en Ethiopie


Le ministre éthiopien des finances et du développement économique (MoFED) a présenté la semaine dernière le plan stratégique quinquennal du pays. Cette projection envisage une croissance économique d'au moins 11% et un doublement en 2015 pour atteindre 21,4%.
En 2009 cette croissance se situait entre 9,2 et 10,2%, contre des pré­vi­sions de 11% en­vi­ron. Du fait des pé­nu­ries d'élec­tri­ci­té dans le pays mi-2009 qui ont eu un effet né­ga­tif sur l'éco­no­mie. En consé­quence, le pays au­rait perdu 1% de crois­sance éco­no­mique à cause de cette pé­nu­rie qui a forcé de nom­breuses in­dus­tries dans le pays à ar­rê­ter leur pro­duc­tion pen­dant quatre mois.
Ce plan veut assurer la sécurité alimentaire familial.Dans ce but, la production alimentaire de 18,08 millions de tonnes devra doubler et atteindre les 38,5 millions de tonnes.
Le plan prévoit également un taux d’achèvement des études primaires de 100%...

samedi 3 juillet 2010

Failed States 2010 : podium africain


L'index annuel de Foreign Policy et du Fund For Peace "met à l'honneur" l'Afrique. En effet 7 États sur les 10 premiers sont Africains. Sans surprise :
1- Somalie
2- Zimbabwe
3- Soudan
4- Tchad
5- République Démocratique du Congo
6- Irak
7- Afghanistan
8- République centrafricaine
9- Guinée
10- Pakistan
11- Côte d'Ivoire
14- Kenya
15- Nigeria
16- Ethiopie
21- Ouganda
23- Niger
24- Burundi
26- Cameroun

Sans surprise aussi les États les plus stables se trouvent au Nord de l'Europe, la Norvège, la Finlande et la Suède en tête. La France se place 159ème/177.

Téléchargez la liste complète : ICI

lundi 26 avril 2010

Microcrédit : Reportage - Ethiopie. Une banque pour les plus pauvres



Les plus pauvres du monde peuvent changer leur vie, grâce au micro-crédits. En Ethiopie, une “Banque des pauvres”, soutenue par plusieurs organisations européennes, est parmi les meilleures institutions de ce secteur. La micro-finance pourrait pourtant encore tripler ses efforts, car les besoins restent largement insatisfaits.

mardi 20 avril 2010

L'aide au développement de l'Union Européenne

Demain dans les Enjeux Internationaux : l''aide publique au développement des pays européens est-elle menacée par les effets de la récession mondiale?
Thierry Garcin recevra Serge Michailof : Enseignant à Sciences Po. A travaillé six ans dans une société d'ingénierie spécialisée dans les pays en développement dont il dirigea le bureau d'études. A partir de 1975, il partage sa carrière entre l'Agence Française de développement où il était encore récemment le Directeur exécutif chargé des Opérations et la Banque Mondiale à Washington où il a été l'un des directeurs opérationnels. Il a vécu la moitié de sa vie hors de France et a travaillé dans plus de 50 pays du Sud.

mercredi 30 décembre 2009

Achat des terres agricoles (2/2) : une opportunités de développement ?



Suite du précédent billet "Terres agricoles (1/2) : les richesses agricoles africaines".
La guerre pour le contrôle des terres agricole dans les pays pauvres est ouverte. Mais « la terre est une patate chaude » (Jacques Diouf, directeur de la FAO). Explications :
1) Les acheteurs : La Chine (40% des agriculteurs du monde pour 9% des terres agricoles de la planète) a signé une trentaine d’accords avec des entreprises chinoises pour un accès aux terres agricoles étrangères qu’elles louent ou achètent afin d’y installer des exploitations de riz, soja, maïs…, l’Inde, le Japon, la Malaisie, la Corée du Sud, l’Egypte, les Emirats Arabes Unies, la Libye, Bahreïn, la Jordanie, le Koweït, le Qatar, l’Arabie Saoudite, l’Afrique du Sud. Dans le cadre du Conseil de Coopération du Golfe, les Etats du Golfe ont conclu des accords « pétrole contre terres agricoles pour leurs entreprises.
2) Les pays d’accueil : le Soudan, le Kenya, l’Ethiopie, et la Somalie principalement mais la plupart des pays africains également soulignant les retombées économiques pour leur pays (infrastructures..)

- Genèse :
La hausse du prix des matières premières agricoles : Jusqu’en 2003, les prix des principales matières premières étaient inférieurs à leur valeur d’il y a 20 ans. Puis, le resserrement de la situation mondiale de l'offre et de la demande céréalière a entraîné une hausse des prix de toutes les céréales.
Pour la plupart des économistes, la hausse quasi générale des prix des matières premières depuis à peu près 2003 n'est pas qu’une poussée conjoncturelle mais un phénomène de fond structurel. L’édition 2007 du Cyclope donne son opinion : « Au-delà des aléas climatiques, il semble évident que le trend des prix agricoles mondiaux (pour les grandes productions végétales) sera orienté à la hausse sur les prochaines décennies : la rechute des prix (comme cela fut le cas dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix) parait exclue sur longue période du fait de la dynamique de la demande alors même que les obstacles au développement harmonieux des biotechniques sont loin d’être tous levés».
On peut relever cinq raisons majeurs de la hausse des cours des matières premières.
La première concerne la hausse de la consommation mondiale, la demande mondiale qui va croissant depuis plusieurs années, du fait de la poussée de la Chine et d’autres pays émergents (Inde notamment). Face à cette poussée du coté demande, l’offre réagit. En outre, la hausse des prix des produits agricoles s’explique par l’augmentation de la population et de l’évolution des modes de consommation dans ces mêmes pays émergents. De même, la hausse de la demande mondiale nécessiterait d'augmenter de 20 % à 30 % les surfaces cultivées ; on peut difficilement, sauf à provoquer des déforestations, dans le bassin du Congo par exemple. Il faudrait alors augmenter la productivité ; or il serait nécessaire de recourir aux OGM qu'une partie de l'opinion refuse.
L’autre explication tient aux craintes pesant sur la production. La guerre en Irak, la crise au Moyen-Orient, en Iran, les politiques menées au Venezuela et en Russie entament la confiance des marchés énergétiques.
Ensuite, la production ne suit pas la consommation. Ainsi, les récoltes ne sont pas forcément en baisse mais elles ne suffisent pas à couvrir la demande et à remonter le niveau des stocks.
L’essor des agro carburants (biocarburants) à travers le monde commence à concurrencer la production alimentaire, et à bouleverser le jeu. Les Etats-Unis conservent leur maïs pour le transformer en bioéthanol, et ne l’écoulent donc plus sur le marché mondial. Selon le rapport 2007-2016 de l’OCDE et de la FAO, la production d’agro carburants devrait augmenter de façon drastique et provoquer une hausse importante des prix des produits alimentaires. En Afrique, plusieurs projets « biocarburants » voient le jour. La compétition entre les cultures vivrières et énergétiques devrait rapidement exploser. La concurrence pour la terre arable profiterait en outre aux gros producteurs de monocultures, aux dépens de petits producteurs vivriers.
Les aléas climatiques ont des incidences toutes particulières sur les économies africaines, dépendantes de leurs ressources en matières premières. Durant les dernières années, la raréfaction des pluies (d’autant plus que le réseau d’irrigation est très limité) ou leur violence lorsqu’elles surviennent (Mozambique), a accru les handicaps. En outre, la déforestation, la désertification de nouveaux espaces, les invasions d’insectes entament le potentiel agricole du continent.

Cette dynamique est mondiale :
- l’Egypte a signé un contrat avec le Soudan, pour produire du blé dans le Nord du pays,
- en août 2008, la compagnie suédoise Alpcot-Agro exploitait 135 000 ha en Russie pour les céréales et les oléagineux.
-Mitsui (Japon) a acheté en novembre 2007, 100 000 ha de terres agricoles au Brésil pour produire du soja
- en 2008, le gouvernement libyen échange fourniture de gaz et de pétrole contre l’exploitation de 250 000 ha de terres en Ukraine.
- la Chine a acquis ces dernières années des centaines de milliers d’hectares de terres au Cameroun, en Australie, au Laos, aux Philippines

Intérêts des pays vendeurs ou loueurs :
- Ce sont des pays souvent peu peuplés ;
- disposant de vastes réserves de terres cultivables : au Mozambique ou en Angola, par exemple, seules 10 % des terres seraient aujourd’hui exploitées.
- Ces terres ne sont pas chères.

Opportunités de développement ou néocolonialisme ? :
Ces pays manquent d’infrastructures et de matériels (entrepôts, silos, routes…) pour soutenir une production agricole et justement les pays acquéreurs ou les sociétés privées peuvent les financer.
Problèmes :
- en créant des marchés non concurrentiels, ces acquisitions contournent les règles du commerce international
- certains achats de terre ne relèvent pas d’une logique de développement agro-industriel, mais d’une logique financière (achat par des hedge funds, c’est-à-dire des fonds d’investissement).

D’ailleurs, les cartes de la sous alimentation et celles des pays loueurs ou vendeurs de terres se superposent comme le Soudan qui a bénéficié de la plus grosse opération du PAM (Programme Alimentaire Mondial) en 2008.



La lettre de l’Océan Indien nous apprend que l’Ethiopie sera à l'honneur d'un des premiers reportages de la nouvelle émission Terre d'enquête d’M6, présenté par Guy Lagache. L’émission enquête sur la cession des terres et aurait connu quelques difficultés de tournage dans le pays.

Sources :
CHALMIN (Philippe), « Les marchés mondiaux », Paris, 2007, Cyclope
La Lettre de l’Océan Indien
« Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO 2007-2016 », OCDE/FAO, 2007, 97p.
« Terres agricoles : une autre délocalisation? », in Le Dessous des cartes, 26/06/09, ARTE

lundi 21 décembre 2009

Le sommet Africités s’est achevé hier



Tous les trois ans, les principaux décisionnaires politiques et économiques des villes d’Afrique se réunissent au sein des sommets AFRICITES. Avec le soutien de nombreuses organisations internationales, le sommet constitue le plus grand forum pour discuter et identifier les besoins des collectivités africaines.

DEMARCHE :A la suite de la 2° Conférence des Nations Unies pour les établissements humains organisés en juin 1996 à Istanbul, la communauté internationale a consacré les thèmes de la décentralisation, du partenariat et de la participation comme une des options essentielles pour promouvoir des établissements humains viables et durables. Istanbul a été également un moment fondateur du mouvement mondial des collectivités locales puisqu’à cette occasion s’est tenue la première assemblée mondiale des villes et autorités locales qui a recommandé la mise en place d’une « Coordination des Associations Mondiales des Villes et Autorités Locales » (CAMVAL) pour leur permettre de parler d’une même voix sur la scène internationale.

Le Partenariat pour le Développement Municipal a pris une part active à ce mouvement en organisant les Premières Journées de la commune africaine (Africités 98), à son initiative et à la demande des associations nationales des villes et autorités locales en janvier 1998 à Abidjan (Côte d’Ivoire). L’institutionnalisation de cette manifestation, à la demande des participants à Africités 98 a conduit à en faire un de ses programmes d’intervention.

OBJECTIFS
- proposer et animer une coopération et une plate-forme de dialogue entre les collectivités locales africaines et leurs partenaires sur le processus de décentralisation.
- Participer à la structuration et à la consolidation du mouvement municipal africain.
- Contribuer à inscrire la décentralisation dans l’agenda des instances politiques panafricaines.

SOMMETS
-Africités 98, Abidjan, en janvier 1998, premières journées de la commune africaine a marqué l’émergence du mouvement municipal africain et a constitué une des meilleures plates-formes de dialogue jamais organisée sur le continent africain autour des questions relatives aux politiques de décentralisation, au rôle des collectivités locales dans la gestion du développement urbain et dans la promotion du développement local, aux rapports entre décentralisation, développement et démocratie dans le contexte actuel et futur de l’Afrique.
-Africités 2000, à Windhoek, en mai 2000 a été avec la création du Conseil des Communes et Régions d’Afrique, le Sommet de l’unification du mouvement municipal africain et de l’affirmation du rôle stratégique des villes et collectivités locales comme acteurs incontournables du développement durable de l’Afrique. Ce sommet a été l’occasion d’un dialogue approfondi sur le financement des collectivités locales africaines. Au cours de ce sommet la décision a été prise de créer la CADDEL la conférence ministérielle africaines de la décentralisation et du développement local.
-Africités 2003, à Yaoundé en décembre 2003, consacrera l’unification du mouvement municipal africain et sa participation au mouvement municipal mondial. Ce sommet a pour ambition de situer la décentralisation et le renforcement des collectivités locales dans la perspective de mieux assurer l’accessibilité des populations aux services de base pour l’amélioration de leurs conditions de vie.
-Africités 2006, à Nairobi, en septembre 2006, sur le thème « Construire des coalitions locales pour la réalisation effective des Objectifs du Millénaire pour le Développement au sein des collectivités locales africaines ».
- Africité 2009, à Marrakech du 16 au 20 décembre 2009 sur le thème ”La réponse des collectivités locales et régionales d’Afrique à la crise globale : promouvoir le développement durable et l’emploi”. Le Cinquième Forum panafricain des collectivités locales a enregistré la participation de quelque 4600 participants venus de plus de 40 pays d’Afrique.

Exemples de Prix Africités 2009

-Prix de la décentralisation : Royaume du Maroc
-Prix de la bonne gouvernance locale : Lusaka (Zambie)
-Prix de la bonne gouvernance participative : Dondo (Mozambique)
-Prx de l’assainissement : Antananarivo (Madagascar)
-Prix de la santé de base : Kigali (Rwanda)

-Africités 2012
se tiendra à Dakar
En 2000, les collectivités africaines se sont dotées d'une coordination à Windhoek en Namibie, avant de lancer en 2005, Cités et gouvernements locaux unis d'Afrique (CGLUA) à Tshwane en Afrique du Sud.