A Djibouti, la Constitution du 15 septembre 1992 a été révisée pour la troisième fois le 19 avril.
Après son adoption par la seule Assemblée Nationale, par un vote unanime de 59 des 65 députés, la LOI CONSTITUTIONNELLE N°92/AN/10/6ème L a été promulguée, le 21 avril 2010, par Ismaïl Omar Guelleh.
Cette troisième révision n’est pas anodine. Elle inscrit quelques progrès – par exemple, l’abolition de la peine de mort et l’institution d’un médiateur -, mais elle lève également le verrou de la limitation du nombre de mandats présidentiels, pour permettre au Chef de l’Etat en exercice de briguer un troisième mandat en 2011.
La révision constitutionnelle fixe également un âge limite de 75 ans pour les candidats à la présidence et réduit le mandat présidentiel de six à cinq ans.
En outre, l'article 1er de la Constitution stipule désormais que "l'Islam est la religion de l'Etat" -une disposition qui figurait auparavant dans le préambule de la Constitution- un Sénat est institué, et le cumul de la fonction de député avec un poste ministériel interdit.
L'opposition, qui avait boycotté le dernier scrutin législatif en 2008 et n'est pas représentée à l'Assemblée, a condamné cette réforme.
Ancienne colonie française, Djibouti est majoritairement peuplé d'Afar et d'Issas. Les pouvoirs sont répartis entre ces groupes par la Constitution. Lors de l'élection présidentielle d'avril 2005, Ismael Omar Guelleh était seul candidat à la succession et avait été réélu, l'opposition ayant appelé au boycott.
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