mardi 1 juin 2010

L'Afrique du Sud : un des laboratoires du XXème siècle (La fabrique de l'histoire-France Culture)

Dans quelques jours débutera la coupe du monde de football en Afrique du Sud. Cet évênement permet de (re)découvrir ce pays et France Culture consacre son programme La Fabrique de l'histoire (9h05-10h) à ce pays. 4 émissions sont prévues.
La première émission (réécoutable en post cast ICI) était consacrée à l'invention des camps de concentration à la toute fin du XIX ème siècle. Ainsi la Fabrique s'est rendu à Bloemfontein et à Kimberley, au centre du pays. Bloemfontein a été le lieu du principal camp pendant la guerre des Boers : de nombreux femmes et enfants noirs et boers y ont été internés par l'armée britannique où ils sont morts de malnutrition. Un monument, le National Women's Memorial leur rend hommage ; on trouve également un peu à l'extérieur de la ville un musée de la Seconde Guerre des Boers qui évoque les camps. C'est aussi le lieu où se trouvent les cendres de la britannique Emily Hobhouse qui a visité les camps et a été particulièrement choquée par ce qu'elle a découvert ; de retour en Angleterre elle a essayé d'alerter l'opinion publique de l'existence de ces camps et des conditions de vie au sein de ceux-ci.

Que les camps de concentration soient une invention britannique du début du siècle est un fait plutôt méconnu, qui illustre bien l'aspect « laboratoire » périphérique des puissances européennes. D'autant qu'aujourd'hui le contexte sud-africain permet la redécouverte d'un sujet négligé jusqu'alors : l'existence de camps de concentration pour les Noirs sud africains

Invités : Elria Wessels,spécialiste des camps de concentration pendant la guerre des Boers, Stief Lunderstedt, spécialiste de la guerre des Boers, Abraham Seketi, historien des Noirs dans la guerre des Boers, Aidan Forth, auteur d'une thèse sur le sujet et Jonathan Hyslop, professeur à l'Université de Wits (Johannesburg).

La deuxième emmission : Gandhi et l'invention de la désobéissance civile

Le jeune avocat Gandhi s'est rendu en Inde en 1893, et a été particulièrement choqué par le racisme et les injustices envers les Indiens d'Afrique du Sud. Durant son séjour, il sensibilise les Indiens aux inégalités dont ils sont les victimes ; il affermit également sa pensée, radicalise et théorise ses points de vue. En 1906 au Théâtre Impérial de Johannesburg il appelle pour la première fois à la "satyagraha", la protestation non violente, incitant les Indiens à ne pas aller se faire enregistrer (conformément à ce qu'enjoint la nouvelle loi du gouvernement sud africain). Gandhi a eu une influence profonde sur la communauté indienne sud-africaine, dont il n'a cessé de prendre la défense.
Ainsi, à Johannesburg où il avait son cabinet d'avocat, existent plusieurs lieux qui rappellent la mémoire de Gandhi, son action et sa pensée : le Gandhi Square, ou la maison qdans laquelle il imagina l'action non-violente.
Avec Eric Itzkin , auteur de "Gandhi's Johannesburg", Didier Bayeye, responsable du projet "Satyagraha House" à Johannesburg, Rehanna Vally, professeur à l'Université de Pretoria, Janathan Hyslop, professeur d'histoire à l'université de Wits, Ahmed Kathrada, ancien militant de l'Indian African Congress, membre de l'ANC et ancien détenu à Robben Island.
Source : France Culture

1 commentaire:

  1. Hi Sonia,

    Connaissant plutôt bien l'Afrique du sud, je suis heureux de constater que l'existence de ces camps de concentration pour Noirs soit enfin évoquée.

    Cependant, j'émet de sérieux doutes sur l'Afrique du sud érigée comme exemple sur le plan socioculturel et inter-racial (oui, inter-racial). Sans nier les progrès accomplis depuis Mandela, les médias occidentaux focalisent plutôt sur "Mandeland" (=l'homme, son oeuvre et l'Afrique par Mandela) que sur l'Afrique du sud profonde et réelle, si je puis dire.

    En Afrique du sud, les races (oui, les races !) se côtoient très poliment sans plus. La méfiance est omniprésente et il faudra plusieurs générations travaillant toutes de longue haleine pour mettre fin à ce mur de verre.

    Bref, laissons Invictus à Clint Eastwood, "trip" superbement mis en scène, au demeurant.

    Cordialement
    Electrosphère

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