lundi 28 juin 2010
Le pays qui n’existe pas vote
Samedi les Somalilandais (ex Somalie Britannique) votaient à l'occasion de la deuxième élection présidentielle de la république autoproclamée (1 tour scrutin par liste).
Seulement 3 partis sont autorisés, les trois candidats en lice :
-le président sortant Dahir Riyale Kahin (Issas mais d’un sous clan minoritaire : Gadabourssi) soutenu par le voisin djiboutien mais donné perdant (photo).
- Ahmed Mohamud Silanyo
- Feysal Ali Warabe
Enjeu de l’élection :
-Tous les candidats se retrouvent derrière la lutte pour la reconnaissance de ce quasi Etat.
-Risque de déstabilisation si l’un des 2 autres candidats est élu car l’actuel président était issu d’un sous clan minoritaire ce qui permettait de calmer les velléités des 2 autres clans qui eux sont majoritaires.
Les résultats de l'élection, suivie par des dizaines d'observateurs internationaux, sont attendus dans une semaine.
Le Somaliland a fait sécession en 1991, proclamant son indépendance et offrant une paix relative à ses habitants dans le nord-ouest du territoire somalien alors que le sud de la Somalie sombrait dans le chaos et l'anarchie.
Un Quasi Etat dynamique : Le pays dispose de ses propres forces de sécurité et de sa police, d'un système judiciaire et d'une monnaie, d’un drapeau, de timbre (édités en Grande Bretagne), de gardes côtes formés par les Britanniques mais n'a été reconnue par aucun autre Etat. Le secteur privé est très dynamique (7 opérateurs de téléphone presque autant de journaux). C’est aussi la seule économie au monde où plus de la moitié de la population dépend du pastoralisme nomade pour vivre. Dans « un pays plein de promesses » Oblik Carton Dibeth note : « le Somaliland possède une classe entrepreneurs connue pour avoir su mettre sur pied, à la suite de la guerre civile, un système de télécommunication, de liaisons aériennes et de sociétés de transfert d’argent et cela malgré l’absence de banques commerciales, d’institutions de crédit et de services d’assurances »
Des ressources : 850 km de côtes, en 1988 lorsque l’extension de la guerre dans le Nord les a obligé à fuir, au moins deux compagnies pétrolières (Conoco et Sunoil) avaient trouvé de l’huile . Les permis sont aujourd’hui caducs. Ce brut est une extension du gisement yéménite et il est probablement très riche.
Au nom du principe de l’intangibilité des frontières aucun Etat ne reconnait ce pays. Peu avant sa mort le Président Mohamed Ibrahim Egal avait suggéré qu’on traite le Somaliland comme « entité de facto » à la manière de l’entité palestinienne. Le but est essentiellement de permettre des relations bancaires et la possibilité d’établir des contrats d’assurance. Qui fera le premier pas ? Quelles conséquences de l’indépendance du Sud Soudan l’année prochaine ? L’indépendance est elle souhaitable dans une région déjà Balkanisée ?
Sur les précédentes élections ICI
Mes précédents billets suur le "pays" : ICI
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Bonjour,
RépondreSupprimerEtant donné la grande diversité sociale et politique de l'Afrique, peut-on craindre encore plus de divisions ? Ce que je veux dire, c'est que certains Etats africains sont "grand", qu'il recouvre des diversités humaines très riche. Par exemple, la Kabylie souhaite son indépendance en Algérie. L'Afrique a-t-elle un potentiel de balkanisation "énorme" ?
La France et d'autres Etats Européens n'ont ils pas vécu la meme situation en leur temps. C'est l'Etat jacobin qui a permis à la France de ne pas explosé en petites entités (Corse, Bretagne, Pays Basque....).
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RépondreSupprimerSalut Sonia,
RépondreSupprimeraprès vérification dans mes Bradbury et Lewis illustrés :), les Gadaboursi, dont fait partie le président sortant du Somaliland, Dahir Riyale Kahin, sont un sous-clan des Dir et non des Issak. Ce qui me semble-t-il était l'un des intérêts de son choix comme Vice-Président par le Président Egal, et l'intérêt de son élection en 2003 dans un Somaliland majoritairement Issak.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerMerci correction effectuée ! Les Gadaboursi sont des Issa. Les Issa et les Issak sont des ous clans Dir.
RépondreSupprimerIl semble que les Issak aient parfois été regroupés comme un sous-clan Dir. Les Dir étaient alors apparemment les "autres" par rapport aux Darod. Mais les Issak seraient plutôt un clan au même niveau que les Dir, les Darod, les Hawiye, les Rahanweyn.
RépondreSupprimerJacky,
RépondreSupprimerNormale qu'ils se séparent de la Somalie parce qu'ils ont cru au grand mirage pan-somalie et qu'il n'est jamais trop tard pour corriger une erreur politique de cette taille,surtout quand ça engage la vie de presque 4 millions de personnes.Après tout les somalis d'Ethiopie,du Kenya et de Djibouti se tiennent à distance aussi par rapport au rêve de la grande Somalie.Il était anglophone,donc ils veulent penser à la Chakespeare plutôt que de penser hamarawi-Mussolini.Le peuple issack dit bye bye à ce qui communément admis par le monde entier comme étant une grosse merde.
Dernière précision le Dir est une Fratrie qui regroupe les Issas-Samarone,Hawiye et Issaq ne font pas partie.
Cordialement.