Décidément la base japonaise à Djibouti fait beaucoup parlé d'elle en ce moment. Phillipe Leymarie y consacrait hier un article (ICI) sur son blog : "A Djibouti, la première base du Japon à l’étranger depuis 1945".
Et j'ai eu le plaisir de voir que le journaliste du Monde Diplomatique a fait référence à mon article parut en novembre dans la revue Défense Nationale : "Le gouvernement japonais est d’ailleurs resté discret sur cette première implantation permanente à Djibouti, pour ne pas réveiller un débat sur ce qui pourrait apparaître comme une violation de la Constitution pacifiste. En principe, le texte actuel ne s’oppose pas à la présence des FAD à l’étranger, « si c’est à la requête du pays concerné, et que leurs activités ne conduisent pas à l’usage de la force, y compris dans un cadre collectif (et sauf cas de légitime défense) », précise Sonia Le Gouriellec.Cette chercheuse de l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire (IRSEM) recense, parmi les facteurs à prendre en compte pour expliquer ces ambitions japonaises :
- la dépendance énergétique et commerciale de l’archipel ;
— sa vocation maritime (qui l’a conduit à construire une marine militaire performante) ;
— l’expérience du pays en matière d’antipiraterie, notamment la formation de garde-côtes à Singapour, en Malaisie, en Indonésie (qui a contribué à réduire très fortement la piraterie dans les détroits entre l’océan Pacifique et l’océan Indien);
— l’ambition du Japon de décrocher un siège permanent au Conseil de sécurité, et de « transformer sa richesse en puissance », sortant de ce qui a été jusqu’ici surtout une « diplomatie du chéquier »."
Philippe Leymarie note avec pertinence un point, observable sur le reste du continent, et caractéristique de la politique étrangère française actuellement : "Dans l’immédiat, Djibouti s’apprête à encaisser les dividendes d’une troisième base permanente : le loyer annuel pour la nouvelle base japonaise a été fixé à 30 millions de dollars – une somme comparable, pour le moment, aux royalties versés par le gouvernement américain (mais, dans ce cas, pour 2 000 hommes). Les Français s’acquittent d’un loyer de 30 millions d’euros (pour 2 850 hommes). Plusieurs armées étrangères – espagnole, allemande notamment – qui disposent également de facilités à Djibouti, mais pas de bases permanentes, versent des compensations plus réduites. Le petit Etat, dont la rente stratégique (aérienne et portuaire) est la seule ressource, est redevenu un point focal : il y a quelques semaines, on y a même aperçu l’amiral commandant la marine iranienne.Côté français, la tendance reste plutôt au « décrochage ». La 13e demi-brigade de la Légion étrangère (DBLE), stationnée depuis un demi-siècle à Djibouti, devrait être transférée en mai prochain à Abou Dhabi, où l’armée française a ouvert une nouvelle base. Le bail qui lie la France au gouvernement djiboutien prend fin l’an prochain, et devra être renégocié, dans un contexte d’effectifs en baisse. Le nouvel accord de défense entre Paris et Djibouti pourrait être signé fin janvier, grâce à un passage-éclair dans la Corne de l’Afrique du nouvel « Air Sarko One »."
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