mardi 15 janvier 2013

Somalie : l’otage français est-il encore vivant ? (MAJ)


Alors que les Shebab ont exposé hier, dans une mise en scène macabre, le corps du commando français mort lors du raid visant à sauver l’otage Denis Allex, le sort de ce dernier reste un mystère. Plusieurs hypothèses se dégagent :



- l'otage est mort lors du raid. L’hypothèse aujourd’hui la plus crédible. Certains témoignages affirment qu'il aurait été exécuté dans une pièce au moment où les membres du raid seraient entrés dans la maison. Alors pourquoi les Shebab ne montrent –ils pas son corps ?
1) Ils n’ont tout simplement pas son corps qui serait resté dans la maison détruite par la suite.
2) Ils orchestrent un faux procès et une fausse exécution, avant de montrer son corps, et prouver à François Hollande que sans le raid les négociations étaient encore possibles. Ils souhaitent ainsi montrer qu'ils restent maîtres de l'agenda politique. D’ailleurs, sur leur fil Tweeter, les Shebab écrivent :
« François Hollande, was it worth it?” avec la photo du commando tué, et “All avenues for negotiations were open, but France chose treachery over negotiations. It failed, & it failed miserably. Well, C'est la vie!”. Pourtant, les négociations étaient particulièrement complexes et même bloquées depuis plusieurs semaines.


Autre hypothèse :

-l’otage est vivant. C’est en tout cas la version du mouvement jihadiste. Il le détiendrait et l'aurait jugé. Denis Allex risquerait alors d’être exécuté dans les jours à venir. Une vidéo ou des images seraient alors rapidement diffusés.

Le sort de Denis Allex semble en tout cas scellé. Difficile aujourd’hui d’en savoir plus. Peu d’informations remontent de Somalie et l’histoire de l’otage français reste un mystère, noyée dans un flot de désinformation et de propagande. 

Ce mercredi, les Shebab ont publié leur version de la capture, les négociations et leur jugement de Denis Allex qui aurait été exécuté : ICI

2 commentaires:

  1. Négociations bloquées depuis des mois.

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  2. Bonsoir Madame,

    Je suis surpris de lire un billet de vous sur ce sujet.
    Certes, vous permettez au vulgum pecus de prendre connaissance des fils tweet des Shabaab qui sont peu (à juste titre) relayés.

    Mais je m'interroge sur l'intérêt final.

    Sur un tout autre point, vos mentions du colloque CREC, auquel j'avais pu assister, je me souviens particulièrement d'un fait : vous aviez tenu à présenter analyses et observations comme portant sur une zone qui ne vous était pas la plus naturelle (passer de la corne au saharo-sahelien...).
    Cette humilité vous honorait, quoiqu'elle ait pu être motivée par la prudence qui devrait seoir à tout analyste-prospectiviste.
    Je note qu'aujourd'hui votre ton est plus affirmé, maintenant que les observations d'alors se sont révélées justes.

    L'acidité de vos propos est pourtant bien normale. Et même en deça de l'irritation que l'on éprouve si l'on veut bien penser qu'une chercheuse non experte de la zone (mais experte des thématiques et de la méthodologie d'implantation terroriste) a effectivement su brosser les grandes lignes de dynamiques qui nous ont pété au nez.
    Tout cela faute d'écho dans le politique et de prise en considération de la recherche en général.

    J'oeuvre dans un milieu de nains fainéants qui considèrent que même les montres arrêtées finissent par donner l'heure. En vertu de quoi est systématiquement écartée toute construction qui tend à remettre en cause le confort né de leur paresse intellectuelle.
    Ce sont ceux-là même qui devraient pourtant vous lire (vous, collectif, les chercheurs, les docteurs et doctorants, les smersh à la retraite) et apprendre à mieux connaître le monde qu'ils doivent administrer.

    Merci, en dépit des nabots qui vous encerclent, de continuer d'animer la réflexion et de poursuivre tant vos recherches que leur diffusion auprès des "curieux". Vous serez toujours lue avec attention, sinon avec plaisir.

    CL'h

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