Aujourd’hui je m’immisce aux limites de l’Afrique, en tant que continent géographique bien sûr mais aussi géopolitique puisque je vous propose un petit coup de projecteur sur le Sinaï. La région est actuellement touchée par de graves inondations (les pires enregistrées depuis 1994) et l’intérêt des géopolitologues aura été attiré par
le projet d’Israël de construire une double rangée de clôtures entre le Néguev et le Sinaï pour lutter contre l’immigration clandestine et ainsi clôturer sa dernière frontière encore ouverte.Donc région mal connu mais au combien stratégique au cœur des crises israélo-arabes.
Péninsule montagneuse et désertique Égypte de 61 000km², pont entre l’Afrique et l’Asie, bordé à l’Ouest par le canal et le golfe de Suez, à l’Est par le golfe d’Akaba. La partie sud vit du tourisme alors que la partie nord souffre de la pauvreté.Le Sinaï recèle une
charge émotionnelle pour les juifs israéliens puisque, selon la Bible, Moise y aurait reçu l’alliance de Dieu et les 10 commandements. Pour certains, cette région ferait partie de la terre biblique d’Israël et plusieurs colonies y ont été implantées jusqu’à leur démantèlement en 1982. Par ailleurs, la
région est stratégique tant pour les Israéliens que pour les Égyptiens car elle permet de surveiller le canal de Suez et le détroit de Tiran. Économiquement,
les gisements de pétrole attisent également les convoitises.
La
région a été un champ de bataille pour les armées israéliennes et arabes. Israël contrôla deux fois le Sinaï en 1956, puis de 1967 à 1982.
Depuis 1982, Égypte y exerce sa pleine souveraineté mais ne peut déployer dans la péninsule certaines armes lourdes. Cette région pauvre a aussi été le lieu de plusieurs attentats terroristes entre 2004 et 2006 et le relief est idéal aux activités illégales.
Le Sinaï serait-il en train de devenir un bastion djihadiste dans une région au cœur des préoccupations internationales ?