La frontière entre le banditisme et le terrorisme est ténue en Afrique de l’Ouest, portrait d’un trafiquant « reconverti » dans le terrorisme.
Abdelkader Mokhtar Belmokhtar, alias Belawar, "le Borgne », leader de la katiba "El moulathamoun" est actif dans le nord du Mali et en Mauritanie depuis une quinzaine d’année. Surnommé « Mister Marlboro » il supervise les trafics de cigarettes, de drogues, d’armes, de migrants…Sa longévité dans ce bannditisme est facilité par son intégration dans la population locale où il bénéficie de nombreux soutiens (il est même marié à une notable touarègue du Mali).
"Mokhtar Belmokhtar est plus un contrebandier qu’un terroriste, précise le journaliste Anis Rahmani. Il a utilisé le GSPC, et maintenant Aqmi, pour faire du trafic au nom de l’islam. En réalité, il recherche simplement de l’argent." Pour Alain Rodier, du CF2R "la direction d'Aqmi ne peut se passer de ses services. C’est lui qui fournit en grande partie le mouvement en véhicules et en armement grâce à son activité de contrebandier, qu’il exerce dans la région depuis 1995."
C’est son groupe qui a enlevé, en novembre 2009, en Mauritanie, deux humanitaires espagnols.
Source : France 24
lundi 22 novembre 2010
dimanche 21 novembre 2010
La LRA traquée peut-elle renaitre ?
Cette semaine Le Monde Magazine consacre un excellent article à la LRA (ICI), cette rébellion ougandaise qui sévit entre l'Ouganda, la RDC, la RCA et le Soudan (nous en avions déjà parlé ICI)
Le reportage est réalisé par Jonathan Littell (le prix Goncourt 2006 pour "Les Bienveillantes". L'auteur s'est rendu dans le nord est de la République Démocratique du Congo comprendre les méfaits de cette rébellion estimée à 400 combattants (dont 250 Acholis puisqu'au départ ce mouvement est un mouvement populaire d’autodéfense des populations Acholi du nord du pays, face à la prise de pouvoir de Museveni, et donc des ethnies du Sud-ouest) sur la population locale.
Il a rencontré des enfants enlevés : "Vu d'Europe ça parait loin, ces histoires d'enlèvements d'enfants, encore un des innombrables malheurs d'une guerre africaine comme il y en a tant. Mais essayer d'imaginer, de manière sérieuse, qu'on vous prenne un beau jour votre enfant. Vous l'avez laissé seul à la maison pour allez faire une course, et à votre retour il n'est plus là; il rentre de l'école, proche de quelques centaines de mètres, avec ses camarades, et n'arrive jamais. Imaginez alors la panique, l'incrédulité, les appels désespérés, les réponses résignées et fatalistes de la police, la longue attente, celle qui dure parfois jusqu'à la fin de vos jours. Imaginez ne jamais savoir si votre enfant est vivant ou mort, si vous le reverrez un jour ou non".
Et de conclure son enquête : "L'image de la LRA qui se dégage de ces informations est celle d'une nuée de groupuscule traqués aux abois : et il semble en effet qu'il suffirait, comme le pensent les Ougandais, de tuer ou de capturer Kony et quelques-uns de ses principaux lieutenants pour que le mouvement s'effondre (...) Mécaniquement on entre dans un jeu d'attrition. Chaque homme tué ou capturé est un homme de moins pour Kony".
Mais surtout Jonathant Littell ne manque de mettre en perspective cette rébellion avec les prochaines échéances électorales au Sud Soudan car Khartoum devrait difficilement accepter l'indépendance de cette riche région : "(...) personne ne sait ce qu'il planifie : une guerre frontale, ouverte ? Ou, comme par le passé, un soutien à des groupes rebelles, pour déstabiliser le Sud ? Dans les 2 cas, la LRA pourrait redevenir une pièce maitresse dans son jeu. Et comme le dit Ledio Cakaj, "Kony s'adapte vite. Il essaye de maintenir l'"acholiété" du mouvement, oui, mais si on lui donnait des armes, du soutien, de l'assistance logistique et médicale, il n'aurait aucune hésitation pour recruter une grande force non-acholi". Et redevenir la menace virulente qu'il était au début des années 2000."
Le reportage est réalisé par Jonathan Littell (le prix Goncourt 2006 pour "Les Bienveillantes". L'auteur s'est rendu dans le nord est de la République Démocratique du Congo comprendre les méfaits de cette rébellion estimée à 400 combattants (dont 250 Acholis puisqu'au départ ce mouvement est un mouvement populaire d’autodéfense des populations Acholi du nord du pays, face à la prise de pouvoir de Museveni, et donc des ethnies du Sud-ouest) sur la population locale.
Il a rencontré des enfants enlevés : "Vu d'Europe ça parait loin, ces histoires d'enlèvements d'enfants, encore un des innombrables malheurs d'une guerre africaine comme il y en a tant. Mais essayer d'imaginer, de manière sérieuse, qu'on vous prenne un beau jour votre enfant. Vous l'avez laissé seul à la maison pour allez faire une course, et à votre retour il n'est plus là; il rentre de l'école, proche de quelques centaines de mètres, avec ses camarades, et n'arrive jamais. Imaginez alors la panique, l'incrédulité, les appels désespérés, les réponses résignées et fatalistes de la police, la longue attente, celle qui dure parfois jusqu'à la fin de vos jours. Imaginez ne jamais savoir si votre enfant est vivant ou mort, si vous le reverrez un jour ou non".
Et de conclure son enquête : "L'image de la LRA qui se dégage de ces informations est celle d'une nuée de groupuscule traqués aux abois : et il semble en effet qu'il suffirait, comme le pensent les Ougandais, de tuer ou de capturer Kony et quelques-uns de ses principaux lieutenants pour que le mouvement s'effondre (...) Mécaniquement on entre dans un jeu d'attrition. Chaque homme tué ou capturé est un homme de moins pour Kony".
Mais surtout Jonathant Littell ne manque de mettre en perspective cette rébellion avec les prochaines échéances électorales au Sud Soudan car Khartoum devrait difficilement accepter l'indépendance de cette riche région : "(...) personne ne sait ce qu'il planifie : une guerre frontale, ouverte ? Ou, comme par le passé, un soutien à des groupes rebelles, pour déstabiliser le Sud ? Dans les 2 cas, la LRA pourrait redevenir une pièce maitresse dans son jeu. Et comme le dit Ledio Cakaj, "Kony s'adapte vite. Il essaye de maintenir l'"acholiété" du mouvement, oui, mais si on lui donnait des armes, du soutien, de l'assistance logistique et médicale, il n'aurait aucune hésitation pour recruter une grande force non-acholi". Et redevenir la menace virulente qu'il était au début des années 2000."
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samedi 20 novembre 2010
L'Afrique au coeur d'un vaste réseau de trafics
La carte dans son intégralité ICI
Les flèches rouges : le trafic d'armes légères
Les flèches grises : la cocaïne en provenance d'Amérique Latine
Les flèches vertes : l'exportation de cannabis et de khat (les pays producteurs en vert)
Les flèches oranges : exportation de médicaments frelatés
Les pays en roses : les gros acheteurs d'armes
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vendredi 19 novembre 2010
L'Iran veut défendre les opprimés en Afrique
Deux articles lus cette semaine dans la Lettre de l'Océan Indien (LOI) et la Lettre du Continent ont montré l'intérêt croissant de l'Iran pour le continent africain et dans deux régions différentes : en Afrique de l'Ouest (prochain billet) et en Afrique de l'Est, plus particulièrement à Djibouti.
Le 8 novembre dernier, le président de l'Assemblée nationale djiboutienne, Idriss Arnaoud Ali (photo), était en visite en Iran. En effet le nouveau Parlement djiboutien est financé par l'Iran (10 millions de dollars). Lors de cette rencontre Ali Larijani, l'homolgue iranien d'Idriss Arnaoud Ali, a déclaré que la défense des opprimés spécialement en Afrique, était la stratégie de la République islamique d’Iran. Djibouti avait déjà demandé à Téhéran de jouer les médiateur dans son conflit frontalier contre l'Erythrée, finalisée assurée par le Qatar. On apprend également dans la LOI que : "Téhéran a déjà contourné des sanctions internationales en utilisant Djibouti comme fausse destination finale pour des achats de produits pétroliers au Moyen-Orient"....
mardi 16 novembre 2010
Vous n'y passerez pas vos vacances....
Une étude de la société britannique Maplecroft vient de classer la Somalie à la première place dans son « Indice du risque terroriste » (TRI). On y apprend que 1437 personnes ont été tuées lors de 556 actes terroristes de juin 2009 à juin 2010 : « elle compte le plus grand nombre de morts par terrorisme per capita et a surpassé l’Irak et l’Afghanistan au niveau du nombre de morts par attaque terroriste ».
Elle était classée 4ème l'année précédente
L'Indice du risque terroriste (TRI) est établi chaque année sur la base du nombre et de l'intensité des attentats, ainsi que sur l'histoire du pays en la matière.
En rouge : risque extreme, en orange haut risque, en jaune risque moyen, en vert risque faible.
1 Somalia Extreme
2 Pakistan Extreme
3 Iraq Extreme
4 Afghanistan Extreme
5 P.OT Extreme
6 Colombia Extreme
7 Thailand Extreme
8 Philippines Extreme
9 Yemen Extreme : hausse "très significative du nombre des actes terroristes", avec 109 attentats sur la période considérée. L'organisation Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQAP) "suscite des inquiétudes grandissantes".
10 Russia Extreme
33 Etats-Unis
44 France
lundi 15 novembre 2010
Nouveau gouvernement et anciennes pratiques (MAJ)
Le gouvernement Fillon III vient d’être nommé et Michele Alliot Marie hérite des Affaires étrangères. Quelles conséquences pour les relations de la France avec le continent africain ?
Pas grand-chose en fait, décryptages :
1) Un geste qui devrait être bien perçu sur le continent : la disparition du ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale, l’un des engagements forts de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy et qui a suscité un véritable tollé tant sur le continent qu’en France. Chargé de mettre en œuvre la politique d’«immigration choisie» promue par la loi du 24 juillet 2006, ce ministère avait pour mission, entre autres, de définir des plafonds annuels d’entrées, et des quotas d'immigration par régions, de durcir les conditions du regroupement familial et de mettre en place des tests ADN… Ces mesures combinées au durcissement des conditions de séjour et d’obtention de visa ainsi qu’à la montée de l’extrême droite en France depuis 2002 et le rôle qu’a pu jouer Nicolas Sarkozy dans les émeutes de banlieues en 2005 ont changé la perception qu’avaient les Africains de la patrie des droits de l’homme.
2) Claude Géant reste secrétaire général de l'Élysée et devrait continuer à régner en maître sur les questions sensibles du continent.
3) Jean-Marie Bockel qui clamait en août 2007 vouloir la mort de françafrique : « Le pré-carré n’existe plus ! », « je veux signer l’acte de décès de la Françafrique », avait perdu le ministère de la coopération, il est aujourd’hui parmi les sortants du nouveau gouvernement.
4) Rama Yade, née au Sénégal, Secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée des Droits de l’homme jusqu’en juin 2009 avant d’être secrétaire d'État chargée des Sports est également parmi les sortants.
5) Les précédentes fonctions de Michel Alliot Marie au ministère de l’Intérieur l’ont amené (notamment lors d’un déplacement fin octobre en Algérie) à traiter des problématiques sécuritaires dans le Sahel. Première femme à la tête de ce ministère, elle est docteur en droit et en sciences politiques elle est également titulaire d’un Certificat de droit et d'économie des pays d'Afrique et d'une maîtrise d'ethnologie.
6) Henri de Raincourt est nommé ministre auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Coopération (il n'y avait plus de ministre de la coopération depuis la démission d'Alain Joyandet, qui lui était secrétaire d'Etat à la Coopération, cet été...). Cet ancien sénateur plutôt connaisseur du monde agricole n'a aucune expérience de la diplomatie et encore moins du continent africain, de fait les questions clés resteront à l'Elysée.
Conclusions : La conduite de N. Sarkozy dans quelques crises (gestion de la crise tchadienne en février 2008 ou son silence lors de la répression des émeutes au Cameroun la même année) s’est caractérisée par les « mauvaises manières » du passé : omnipotence de l’Elysée, clientélisme, et logiques affectives et le nouveau gouvernement ne préfigure pas de grands changements. Un ensemble bien trop éloigné du nécessaire pragmatisme que demandait la politique d’influence d’envergure qui préfigurait dans les discours avant son élection et au début de son mandat...
Pas grand-chose en fait, décryptages :
1) Un geste qui devrait être bien perçu sur le continent : la disparition du ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale, l’un des engagements forts de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy et qui a suscité un véritable tollé tant sur le continent qu’en France. Chargé de mettre en œuvre la politique d’«immigration choisie» promue par la loi du 24 juillet 2006, ce ministère avait pour mission, entre autres, de définir des plafonds annuels d’entrées, et des quotas d'immigration par régions, de durcir les conditions du regroupement familial et de mettre en place des tests ADN… Ces mesures combinées au durcissement des conditions de séjour et d’obtention de visa ainsi qu’à la montée de l’extrême droite en France depuis 2002 et le rôle qu’a pu jouer Nicolas Sarkozy dans les émeutes de banlieues en 2005 ont changé la perception qu’avaient les Africains de la patrie des droits de l’homme.
2) Claude Géant reste secrétaire général de l'Élysée et devrait continuer à régner en maître sur les questions sensibles du continent.
3) Jean-Marie Bockel qui clamait en août 2007 vouloir la mort de françafrique : « Le pré-carré n’existe plus ! », « je veux signer l’acte de décès de la Françafrique », avait perdu le ministère de la coopération, il est aujourd’hui parmi les sortants du nouveau gouvernement.
4) Rama Yade, née au Sénégal, Secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée des Droits de l’homme jusqu’en juin 2009 avant d’être secrétaire d'État chargée des Sports est également parmi les sortants.
5) Les précédentes fonctions de Michel Alliot Marie au ministère de l’Intérieur l’ont amené (notamment lors d’un déplacement fin octobre en Algérie) à traiter des problématiques sécuritaires dans le Sahel. Première femme à la tête de ce ministère, elle est docteur en droit et en sciences politiques elle est également titulaire d’un Certificat de droit et d'économie des pays d'Afrique et d'une maîtrise d'ethnologie.
6) Henri de Raincourt est nommé ministre auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Coopération (il n'y avait plus de ministre de la coopération depuis la démission d'Alain Joyandet, qui lui était secrétaire d'Etat à la Coopération, cet été...). Cet ancien sénateur plutôt connaisseur du monde agricole n'a aucune expérience de la diplomatie et encore moins du continent africain, de fait les questions clés resteront à l'Elysée.
Conclusions : La conduite de N. Sarkozy dans quelques crises (gestion de la crise tchadienne en février 2008 ou son silence lors de la répression des émeutes au Cameroun la même année) s’est caractérisée par les « mauvaises manières » du passé : omnipotence de l’Elysée, clientélisme, et logiques affectives et le nouveau gouvernement ne préfigure pas de grands changements. Un ensemble bien trop éloigné du nécessaire pragmatisme que demandait la politique d’influence d’envergure qui préfigurait dans les discours avant son élection et au début de son mandat...
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dimanche 14 novembre 2010
Doing Business en Afrique
27 économies d’Afrique subsaharienne ont mis en œuvre 49 réformes réglementaires pour améliorer leur climat des affaires.
Pour la troisième année consécutive, l’Île Maurice (20e au classement global) est l’économie de la région la mieux classée en termes de facilité de faire des affaires pour les entreprises locales.
Le Rwanda, qui a progressé de 12 places, le Cap-Vert et la Zambie de 10 et 8 places respectivement, font également partie des bons élèves du continent. Ces trois pays figurent parmi les 10 économies du monde qui ont le plus amélioré leur climat des affaires.
Cette année, une des tendances relevées pour les économies africaines a trait à l’amélioration des procédures relatives au commerce transfrontalier. Près de 30 % des réformes adoptées l’année dernière sur la facilitation du commerce transfrontalier à l’échelle mondiale ont eu lieu en Afrique subsaharienne.
Détail des réformes en Afrique subsaharienne ICI
La liste :
Maurice: 20
Afrique du Sud: 34
Botswana : 52
Rwanda: 58
Ghana : 67
Namibie : 69
Zambie : 76
Seychelles: 95
Kenya : 98
Éthiopie: 104
Swaziland : 118
Ouganda: 122
RUSSIE : 123
Mozambique: 126
Tanzanie : 128
Cap Vert: 132
Malawi: 133
Nigéria: 137
Lesotho : 138
Madagascar: 140
Sierra Leone: 143
Gambie: 146
Sénégal : 152
Burkina Faso: 151
Mali: 153
Soudan : 154
Liberia : 155
Gabon : 156
Zimbabwe: 157
Comores : 159
Togo : 160
Angola: 163
Guinée équatoriale: 164
Mauritanie : 165
Cameroun: 168
Côte d’Ivoire: 169
Bénin: 170
Niger: 173
République démocratique du Congo: 175
Guinée-Bissau: 176
République du Congo: 177
Sao Tomé-et-Príncipe: 178
Guinée: 179
Érythrée : 180
Burundi: 181
République centrafricaine: 182
Tchad: 183
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Rwanda,
Traité sur le Commerce des Armes
samedi 13 novembre 2010
Le Cinquantenaire des indépendances africaines, 1960-2010
Lundi la ville du Kremlin-Bicêtre (94270) organise une conférence-débat sur le thème : La question postcoloniale, un défi pour la Nation ? Yves LACOSTE animera cette conférence puis débattra avec la salle ( à 20H00 en salle du Conseil municipal / 1, place Jean Jaurès / 94270 LE KREMLIN-BICETRE).
Toute la semaine la ville programme des manifestations qui se dérouleront dans le cadre du cinquantenaire des indépendances africaines.
Dimanche 14 novembre
17h-18h30. Table-ronde : “1962-2010, 48 ans de relations franco-algériennes”, avec Georges Morin, auteur de Algérie, idées reçues
Lundi 15 novembre
20h-21h30. Rencontre-débat dans le cadre des “Causeries du Kremlin-Bicêtre” : “La question post-coloniale”, par Yves Lacoste, professeur à Paris VIII, fondateur de la revue Hérodote.
Mercredi 17 novembre
20h-21h30. Table ronde : “Les écrivains et les indépendances africaines”, avec Jacques Chevrier, spécialiste de la littérature africaine, Sami Tchak, écrivain d’origine togolaise (Grand prix littéraire d’Afrique noire 2004), Babacar Sall, écrivain d’origine sénégalaise, et Kossi Efoui, écrivain d’origine togolaise (prix Kourouma 2009).
Dimanche 21 novembre
16h-17h30. Table ronde : “La Guinée Conakry : Indépendance et dépendances”, avec Bader Kaba, président du “Comité du 28 septembre”, Dominique Robin, artiste, Doura Barry, musicien, et Yves de Clerck, de l’ONG Fidesco.
17h30. Rencontre avec Dominique Robin autour de son livre Un dispensaire en Guinée.
18h-19h. Concert : Doura Barry chante Les airs des indépendances en Guinée Conakry.
Jusqu’au samedi 11 décembre
Exposition sur Léopold Sédar Senghor à la Bibliothèque
Toute la semaine la ville programme des manifestations qui se dérouleront dans le cadre du cinquantenaire des indépendances africaines.
Dimanche 14 novembre
17h-18h30. Table-ronde : “1962-2010, 48 ans de relations franco-algériennes”, avec Georges Morin, auteur de Algérie, idées reçues
Lundi 15 novembre
20h-21h30. Rencontre-débat dans le cadre des “Causeries du Kremlin-Bicêtre” : “La question post-coloniale”, par Yves Lacoste, professeur à Paris VIII, fondateur de la revue Hérodote.
Mercredi 17 novembre
20h-21h30. Table ronde : “Les écrivains et les indépendances africaines”, avec Jacques Chevrier, spécialiste de la littérature africaine, Sami Tchak, écrivain d’origine togolaise (Grand prix littéraire d’Afrique noire 2004), Babacar Sall, écrivain d’origine sénégalaise, et Kossi Efoui, écrivain d’origine togolaise (prix Kourouma 2009).
Dimanche 21 novembre
16h-17h30. Table ronde : “La Guinée Conakry : Indépendance et dépendances”, avec Bader Kaba, président du “Comité du 28 septembre”, Dominique Robin, artiste, Doura Barry, musicien, et Yves de Clerck, de l’ONG Fidesco.
17h30. Rencontre avec Dominique Robin autour de son livre Un dispensaire en Guinée.
18h-19h. Concert : Doura Barry chante Les airs des indépendances en Guinée Conakry.
Jusqu’au samedi 11 décembre
Exposition sur Léopold Sédar Senghor à la Bibliothèque
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vendredi 12 novembre 2010
Le Sahel un terreau propice au développement de la criminalité (1/3)
Voici le premier billet d’une trilogie consacrée à l’Afrique de l’Ouest et plus particulièrement à l’espace saharo-sahélien, publié en parallèle sur AGS
. Nous essaierons de comprendre en quoi cet espace est un terreau favorable à l’expansion des groupes criminels et terroristes (la frontière entre les deux est souvent floue) puis qui sont ces acteurs ? Pourquoi AQMI est descendu de l’Algérie au Sahel ? Comment s’organise la lutte contre cet avatar d’Al Qaïda ?
Un ensemble de facteurs s’imbriquent et expliquent la situation actuelle :
Un espace instable et incontrôlé : Tout d’abord la porosité des frontières est un facteur géopolitique majeur dans la région. L’instabilité dans un pays se propage comme une tache d’huile chez les voisins. Et la région est soumise à de nombreux soubresauts politiques: coups d’Etat en Mauritanie (août 2008) et au Niger (février 2010) ou hyperstabilité (Campaoré au pouvoir depuis octobre 1987, Déby depuis février 1991). D’ailleurs l'entrée des États de la zone dans une période d'élections n'est pas rassurante. En effet la redistribution de pouvoir est au combien déstabilisatrice et génératrice de frustrations. On y observe la naissance ou la renaissance de guerres civiles. Petit aperçu des élections à venir dans la zone : Burkina Faso : Elections présidentielles le 21 novembre 2010. Par une révision de la Constitution Compaore devrait se représenter pour la 4ème fois, Niger : référendum constitutionnel le 31 octobre 2010, les élections locales le 08 janvier 2011, les législatives couplées au 1er tour des présidentielles le 31 janvier 2011, le 2ème tour des présidentielles le 12 mars 2011 et le président élu prêtera serment le 6 avril 2011, Nigéria: janvier 2011, Tchad : les élections générales de 2011 seraient reportées, Mali et Sénégal : 2012
Une situation économique alarmante :
Les pays de la zone sont particulièrement pauvres : le Burkina Faso, la Gambie, la Guinée Bissau, le Sénégal, le Mali, le Niger, le Tchad et le Soudan font parti des PMA (Pays les Moins Avancés) une catégorie créé par l’ONU en 1971 et regroupant les pays les moins développés socio-économiquement. Et pour cause se sont principalement des économies orientées vers l’exportation de produits de base bruts (agricoles et miniers).
La hausse du prix des matières premières n’a pas permis la réduction de la pauvreté car la croissance économique est phagocytée par une forte croissance démographique forte. La population du Sahel devrait doubler et devrait compter 150 millions d’habitant d’ici 2040.
Et même les pays ayant connu une croissance supérieure à 5% ont réduit de façon substantielle le taux de pauvreté. Pourquoi ? Entre autres parce que la région connait une forte corruption qui ne permet pas la redistribution des richesses : l'ONG internationale Transparency International a publié, 26 octobre, son rapport 2010 de la perception de la corruption dans 178 pays. Certains pays, comme le Niger, marquent un déclin, la Mauritanie (143ème), le Tchad (171ème) le Soudan (172ème) sont les plus mauvais élèves. Le Burkina Faso, le Sénégal, le Bénin et le Mali occupent respectivement les 98ème, 105ème, 110ème et 116ème rang.
Et quid de l’emploie des jeunes dans une région où le taux de chômage environne les 18% : 60 % des Africains de l’Ouest ont moins de 25 ans et 70 % moins de trente ans. Cette population est frustrée par la situation politique, économique et sociale est un vivier de recrutement idéal pour des groupes criminels et/ou terroristes en manque de main d’œuvre.
Un espace vide :
La densité du Sahel est plus de 3 fois inférieure à la densité moyenne de l’Afrique subsaharienne et les populations habitent principalement dans les capitales (Nouakchott, Bamako, Niamey, N’Djamena). De fait de vastes espaces restent vides (Nord Mali, Nord Niger, Nord et Ouest Mauritanie…). Ces Etats sont faibles et n’ont pas les moyens de contrôler tout leur territoire en le peuplant ou en ni disposant des forces représentants le pouvoir central. La souveraineté interne des Etats est défaillante. Comme le dit l’adage : « la nature a horreur du vide », certains groupes criminels et terroristes se sont chargés de le remplir.
Des populations vulnérables et marginalisées :
Le Sahel est un espace vulnérable aux famines or les famines sont circonscrites dans le temps et l’espace et l’on sait aujourd’hui que ce phénomène n’est pas seulement le résultat de calamités naturelles mais qu’il est instrumentalisé, les famines sont cachés pour affaiblir certaines populations, ou créée pour attirer des aides. Mais la malnutrition chronique et quotidienne est aussi une donnée géopolitique, elle affaiblit les populations et cette vulnérabilité devrait croitre avec l’explosion démographique : la production vivrière augmente moins vite que la population.
Ajoutez à cette marginalisation géographique et politique le facteur historique. Certaines populations sont historiquement marginalisées : en Mauritanie on observe des rivalités entre Maures, les arabo-berbères et les Négro-africains. Les Harratines, descendants d’esclaves qui vivent au service de leurs maîtres, et les Beïdanes, Maures blancs pour la plupart. Le jeune qui avait fait un attentat kamikaze contre l’ambassade de France en Mauritanie était un Harratine il semble qu’il ait trouvé dans les revendications égalitaire d’AQMI une manière de lutter contre un Islam qui légitime les hiérarchies traditionnelles. Au Niger le pouvoir militaire appartient principalement aux Djerma-Shongaï le pouvoir économique aux Haoussas, et les Touaregs, peuplent le Nord du pays revendiquent une part du gâteau d’autant que les richesses minières sont dans leur espace de peuplement. Ils réclament : la mise en œuvre effective de la décentralisation, le développement économique, le respect de la diversité culturelle, la plus grande représentation des populations du Nord dans les instances étatiques, l’administration et l’armée ... demande explicitement un versement de 50 % des revenus des sociétés d’exploitation au profit des collectivités locales... Dès lors la question ethnique est un autre facteur géopolitique puisque de nombreuses ethnies vivent entre plusieurs pays qui deviennent des lieux de replis lors de conflits civils (ex : Soudan/Tchad, l’Algérie sahélienne pour les Touaregs en conflit avec le pouvoir central du Niger ou du Mali).
Par ailleurs les traites islamo arabe puis européennes avec la complicité parfois de certaines populations noires ont laissées des traces dans les mémoires collectives. Pour Medhi Taj : « cette fracture raciale Nord-Sud, ancrée dans l’histoire, est à la base d’une profonde conscience ethnico-tribale structurant les sociétés du sahel africain et brouillant la pertinence du concept occidental d’Etat Nation. »
Une série de facteurs qui laissait entrevoir la situation actuelle …
. Nous essaierons de comprendre en quoi cet espace est un terreau favorable à l’expansion des groupes criminels et terroristes (la frontière entre les deux est souvent floue) puis qui sont ces acteurs ? Pourquoi AQMI est descendu de l’Algérie au Sahel ? Comment s’organise la lutte contre cet avatar d’Al Qaïda ?
Un ensemble de facteurs s’imbriquent et expliquent la situation actuelle :
Un espace instable et incontrôlé : Tout d’abord la porosité des frontières est un facteur géopolitique majeur dans la région. L’instabilité dans un pays se propage comme une tache d’huile chez les voisins. Et la région est soumise à de nombreux soubresauts politiques: coups d’Etat en Mauritanie (août 2008) et au Niger (février 2010) ou hyperstabilité (Campaoré au pouvoir depuis octobre 1987, Déby depuis février 1991). D’ailleurs l'entrée des États de la zone dans une période d'élections n'est pas rassurante. En effet la redistribution de pouvoir est au combien déstabilisatrice et génératrice de frustrations. On y observe la naissance ou la renaissance de guerres civiles. Petit aperçu des élections à venir dans la zone : Burkina Faso : Elections présidentielles le 21 novembre 2010. Par une révision de la Constitution Compaore devrait se représenter pour la 4ème fois, Niger : référendum constitutionnel le 31 octobre 2010, les élections locales le 08 janvier 2011, les législatives couplées au 1er tour des présidentielles le 31 janvier 2011, le 2ème tour des présidentielles le 12 mars 2011 et le président élu prêtera serment le 6 avril 2011, Nigéria: janvier 2011, Tchad : les élections générales de 2011 seraient reportées, Mali et Sénégal : 2012
Une situation économique alarmante :
Les pays de la zone sont particulièrement pauvres : le Burkina Faso, la Gambie, la Guinée Bissau, le Sénégal, le Mali, le Niger, le Tchad et le Soudan font parti des PMA (Pays les Moins Avancés) une catégorie créé par l’ONU en 1971 et regroupant les pays les moins développés socio-économiquement. Et pour cause se sont principalement des économies orientées vers l’exportation de produits de base bruts (agricoles et miniers).
La hausse du prix des matières premières n’a pas permis la réduction de la pauvreté car la croissance économique est phagocytée par une forte croissance démographique forte. La population du Sahel devrait doubler et devrait compter 150 millions d’habitant d’ici 2040.
Et même les pays ayant connu une croissance supérieure à 5% ont réduit de façon substantielle le taux de pauvreté. Pourquoi ? Entre autres parce que la région connait une forte corruption qui ne permet pas la redistribution des richesses : l'ONG internationale Transparency International a publié, 26 octobre, son rapport 2010 de la perception de la corruption dans 178 pays. Certains pays, comme le Niger, marquent un déclin, la Mauritanie (143ème), le Tchad (171ème) le Soudan (172ème) sont les plus mauvais élèves. Le Burkina Faso, le Sénégal, le Bénin et le Mali occupent respectivement les 98ème, 105ème, 110ème et 116ème rang.
Et quid de l’emploie des jeunes dans une région où le taux de chômage environne les 18% : 60 % des Africains de l’Ouest ont moins de 25 ans et 70 % moins de trente ans. Cette population est frustrée par la situation politique, économique et sociale est un vivier de recrutement idéal pour des groupes criminels et/ou terroristes en manque de main d’œuvre.
Un espace vide :
La densité du Sahel est plus de 3 fois inférieure à la densité moyenne de l’Afrique subsaharienne et les populations habitent principalement dans les capitales (Nouakchott, Bamako, Niamey, N’Djamena). De fait de vastes espaces restent vides (Nord Mali, Nord Niger, Nord et Ouest Mauritanie…). Ces Etats sont faibles et n’ont pas les moyens de contrôler tout leur territoire en le peuplant ou en ni disposant des forces représentants le pouvoir central. La souveraineté interne des Etats est défaillante. Comme le dit l’adage : « la nature a horreur du vide », certains groupes criminels et terroristes se sont chargés de le remplir.
Des populations vulnérables et marginalisées :
Le Sahel est un espace vulnérable aux famines or les famines sont circonscrites dans le temps et l’espace et l’on sait aujourd’hui que ce phénomène n’est pas seulement le résultat de calamités naturelles mais qu’il est instrumentalisé, les famines sont cachés pour affaiblir certaines populations, ou créée pour attirer des aides. Mais la malnutrition chronique et quotidienne est aussi une donnée géopolitique, elle affaiblit les populations et cette vulnérabilité devrait croitre avec l’explosion démographique : la production vivrière augmente moins vite que la population.
Ajoutez à cette marginalisation géographique et politique le facteur historique. Certaines populations sont historiquement marginalisées : en Mauritanie on observe des rivalités entre Maures, les arabo-berbères et les Négro-africains. Les Harratines, descendants d’esclaves qui vivent au service de leurs maîtres, et les Beïdanes, Maures blancs pour la plupart. Le jeune qui avait fait un attentat kamikaze contre l’ambassade de France en Mauritanie était un Harratine il semble qu’il ait trouvé dans les revendications égalitaire d’AQMI une manière de lutter contre un Islam qui légitime les hiérarchies traditionnelles. Au Niger le pouvoir militaire appartient principalement aux Djerma-Shongaï le pouvoir économique aux Haoussas, et les Touaregs, peuplent le Nord du pays revendiquent une part du gâteau d’autant que les richesses minières sont dans leur espace de peuplement. Ils réclament : la mise en œuvre effective de la décentralisation, le développement économique, le respect de la diversité culturelle, la plus grande représentation des populations du Nord dans les instances étatiques, l’administration et l’armée ... demande explicitement un versement de 50 % des revenus des sociétés d’exploitation au profit des collectivités locales... Dès lors la question ethnique est un autre facteur géopolitique puisque de nombreuses ethnies vivent entre plusieurs pays qui deviennent des lieux de replis lors de conflits civils (ex : Soudan/Tchad, l’Algérie sahélienne pour les Touaregs en conflit avec le pouvoir central du Niger ou du Mali).
Par ailleurs les traites islamo arabe puis européennes avec la complicité parfois de certaines populations noires ont laissées des traces dans les mémoires collectives. Pour Medhi Taj : « cette fracture raciale Nord-Sud, ancrée dans l’histoire, est à la base d’une profonde conscience ethnico-tribale structurant les sociétés du sahel africain et brouillant la pertinence du concept occidental d’Etat Nation. »
Une série de facteurs qui laissait entrevoir la situation actuelle …
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mardi 9 novembre 2010
Gbagbo et le PS : chabadabada...
En 2000 la France est en période de cohabitation et la Côte d'Ivoire organise un scrutin présidentiel. Ce scrutin est boycotté mais Gbagbo est élu avec 12% des voix. Légal mais non légitime c'est la France qui légitimera ensuite cette élection. La suite on la connait Gbagbo radicalisera le concept d'ivoirité (développé par Bédié après la mort d'Houphouet BOigny (1993) afin d'écarter des élections Ouattara et de fait les populations du Nord).
Ajourd'hui l'histoire se répèterait presque. Le 17 octobre Jack Lang a assisté à un meeting électoral du président/candidat ivoirien : "Merci, merci Laurent pour ton courage, pour ton action, pour ta fidélité à la gauche, pour ton engagement pour la démocratie (...)Merci cher Laurent pour le combat exemplaire que tu mènes, nous sommes fiers de toi (..)". La veille 2 émissaires de Dominique Strauss-Kahn suivaient Gbagbo à Daloa.
Rappelons que "le démocrate Gbagbo" a bénéficié d'un "mandat cadeau" de 5 ans à la tête de la Côte d'Ivoire après 5 reports de l'élection" ICI
L’ancien président ivoirien Henri Konan Bédié, arrivé troisième lors du premier tour de l’élection présidentielle du 31 octobre, a appelé avant hier ses partisans à appuyer l’ex-Premier ministre Alassane Ouattara durant le second tour du scrutin, prévu le 21 novembre.
Source : La lettre du continent
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