jeudi 8 mars 2012

Soudan du Sud. L’impasse des discussions sur le pétrole avec Khartoum

Ce matin, Thierry Garcin recevait dans son émission "Les enjeux internationaux" Marc Lavergne (chercheur au Groupe d'études et de recherches sur la Méditerranée et le Moyen-Orient (GREMMO)) autour de la question du Soudan du Sud.

Écoutez l'émission ICI


Résumé : "La partition du Soudan en deux Etats indépendants n'a aplani aucun des problèmes et des différents qui existaient autrefois et conduisirent à plusieurs années d'une terrible guerre civile.

Aujourd'hui, le Soudan du Sud possède les principaux gisements du pétrole du pays, qui transitent par le nord, et sur lesquels Khartoum veut prélever une redevance jugée exorbitante par les dirigeants sudistes.

D'autre part, les différents frontaliers subsistent avec vivacité et peuvent conduire les deux parties au bord de l'affrontement."

lundi 5 mars 2012

Trois trajectoires de sécession dans la Corne de l’Afrique : le Somaliland, l’Erythrée, le Soudan du Sud

Il y a quelques jours nous vous annoncions à la publication d'un numéro spécial de la revue sécurité globale sur la Corne de l'Afrique. Nous y proposons une contribution revenant sur trois trajectoires de sécession dans cette région : le Somalilan, l'Erythrée, le Soudan du Sud. Vous trouverez ci-dessous les première lignes de cette contribution :



« Une métaphore politique » : c’est en ces mots que R. Patman décrivait les Etats de la Corne de l’Afrique et leurs trajectoires . La naissance d’un nouvel Etat au Sud du Soudan transforme une nouvelle fois la géographie politique de la Corne de l’Afrique. La multiplication du nombre d’Etats, et donc de frontières, est l’un des paradoxes de la période post-Guerre froide, marquée par la globalisation et l’abolition des frontières. Ce constat est particulièrement vrai dans la Corne de l’Afrique, lieu des deux dernières naissances d’Etats internationalement reconnues. L’Erythrée, le Somaliland et le Soudan du Sud ont choisi la sécession, la forme la plus radicale d'autodétermination. Ces nouvelles entités, dont la naissance s’est faite au nom de la paix et la stabilité, remettent cependant en question l’équilibre régional. Pourquoi ces entités ont-elles fait sécession ? Assistons-nous à une fragmentation politique illimitée de la Corne de l’Afrique ? Cette fragmentation régionale est-elle le signe d’un déclin de l’État face à la volonté d’appropriation des territoires par des identités infranationales ? La reconnaissance de l’Erythrée et du Soudan du Sud par une communauté internationale pourtant réticente à créer ce type de précédent est à ce titre remarquable.
Notre propos n’est pas de revenir sur le « droit » de sécession mais d’analyser les trajectoires sécessionnistes de ces trois Etats par une approche comparative. Chaque Etat ayant son histoire propre, ses ressorts politiques, sociaux, économiques, nous ne proposons pas de revenir sur le processus de formation de l’Etat, défini par Bruce Berman et John Lonsdale comme un processus historique conflictuel, involontaire et largement inconscient . Néanmoins, et alors qu’un nouvel Etat a fait son apparition sur la scène régionale, il nous semble pertinent de retracer les trajectoires de ces trois sécessions, en mettant en évidence leurs similarités. Il nous semble indéniable qu’elles sont à certains égards comparables et permettent de faire émerger une problématisation commune de la généalogie de ces sécessions.




Balkanisation, fragmentation, scission, partition ?
Rappelons tout d’abord les différences entre ces terminologies. Selon Stéphane Rosière, la balkanisation est : « le processus de fragmentation d'un État en au moins trois nouveaux États (…) si un État “primaire” est divisé en deux nouvelles entités, on peut préférer les notions de scission ou de partition » . Ainsi la notion de balkanisation, souvent employée avec une connotation péjorative, ne correspond pas à la réalité de nos cas d’études. En effet, l’Erythrée et le Soudan du Sud se sont séparés d’une entité qui existe toujours. Le cas du Somaliland est plus problématique, puisque l’Etat somalien s’est effondré et qu’une autre entité, le Puntland, s’est déclarée autonome. En revanche, la sécession est bien l’aboutissement d’un processus de désintégration politique. Si l’intégration politique se définit comme un processus par lequel les acteurs, de systèmes politiques distincts, sont persuadés qu’ils doivent loyauté à un nouveau centre de pouvoir, prévalant sur l’ancien système , lors d’une sécession les acteurs décident à l’inverse de retirer leur loyauté du centre juridique et de le donner à un nouveau centre. En interne, une sécession signifie donc la dissolution du pacte existant et marque un coup d’arrêt à la capacité de l’Etat à gouverner sur tout le territoire. La sécession est donc le retrait d’une entité constitutive d’un ensemble établi et reconnu internationalement et la création d’un nouvel Etat souverain.

La suite ICI ou sur demande

samedi 3 mars 2012

L'Angola : nouvelle puissance régionale ?

Le 23 février, Thierry Garcin recevait dans son émission "les Enjeux internationaux", Antoine Glaser (journaliste et écrivain).

Résumé : "Luanda, qui est de plus en plus courtisée par les pays occidentaux pour ses exportations pétrolières, s'affirme de plus en plus comme une puissance régionale désireuse de concurrencer directement, sur de nombreux dossiers diplomatiques, l'influence des deux géants africains : l'Afrique du Sud et la Nigéria."



Cette question n'est pas nouvelle. En 1997, déjà, un article de Philippe Leymarie dans le Monde diplomatique s'interrogeait sur la puissance angolaise : "L’Angola, nouvelle puissance régionale". Lire aussi, l'article "L’Angola, une nouvelle puissance africaine" dans le journal Les Afriques. Ainsi que le numéro 110 de la revue Politique Africaine consacré à ce pays (ICI).

Réécoutez l'émission ICI

vendredi 2 mars 2012

La Corne de l'Afrique : Vers un nouvel ordre régional ? (conférence)

Vous avez encore jusqu'à demain mercredi pour vous inscrire à la conférence organisée par l'ANAJ-IHEDN en partenariat avec l'Institut Choiseul.


Présentation :
La Corne de l’Afrique, à l’extrême Est du continent africain, est un espace connu pour son instabilité. Du fait de sa situation privilégiée à l’intersection du Moyen Orient et de l’Afrique, c’est aussi un espace géostratégique important. Cette conférence propose de poser un regard sur un acteur régional majeur : l'Ethiopie, la terre sainte du Peuple élu (Alain Gascon); sur les Érythréens qui fuient en masse la terreur mise en place par le régime de ce jeune Etat (Léonard Vincent) ; et sur l’histoire plus récente de la Somalie au travers des islamistes Shebab (Hanna Ouaknine) que combattent les forces de l’Union Africaine (Jean-Nicolas Bach).


Avec la présence exceptionnelle des intervenants suivants :

• Jean-Nicolas BACH : Docteur en Science politique, Centre de recherche "Les Afriques dans le Monde" IEP Bordeaux - CNRS

• Alain GASCON : Géographe, professeur émérite à l’Institut français de géopolitique de l'Université Paris VIII , Chargé de cours à l’INALCO, membre associé du Centre d'études africaines (Ceaf) de l'EHESS.

• Sonia LE GOURIELLEC : Doctorante en Science politique, responsable du comité "Afrique" de l'ANAJ-IHEDN

• Hanna OUAKNINE : Auteur de l'ouvrage "Londres-Mogadiscio, Al-Shebab et la jeunesse somalienne" (Ed. Harmattan)

• Léonard VINCENT : Journaliste, auteur de l'ouvrage "Les Erythréens" (Ed. Rivages)


Inscription obligatoire à l'adresse : http://tinyurl.com/anaj-afrique

Informations : afrique@anaj-ihedn.org

Jeudi 5 avril 2012
19h30 à 21h30
Amphithéâtre Desvallières
École militaire

Numéro spécial sur la Corne de l'Afrique

L'auteure de ce blog a eu l'honneur de coordonner un numéro spéciale de la revue Sécurité Globale dont le dossier principal est consacré à la Corne de l'Afrique.


Vous pouvez retrouver le sommaire ICI et :

L’Éthiopie et le temps : la Bible, le Meiji, le Guépard ?
par Alain GASCON

Le détournement des eaux sacrées du lac Tana (Éthiopie) vers les centrales fédérales de production hydroélectrique : de nouvelles tensions régionales en perspective par Maxime LACHAL


Shebab et jeunesse somalienne, un pilier devenu pilon par Hanna OUAKNINE


Innovations normatives, résiliences des pratiques : à quoi et à qui sert l’AMISOM ? par Jean-Nicolas BACH et Romain ESMENJAUD

De Djibouti à Singapour, aux abords des cités entrepôts : menaces pirates et réactions régionales par Éric FRÉCON

Trois trajectoires de sécession dans la Corne de l’Afrique : le Somaliland, l’Érythrée, le Soudan du Sud par Sonia LE GOURIELLEC


Quelqu'un me chuchote à l'oreille qu'une conférence devrait se dérouler autour de certains des auteurs le 5 avril... Vous en saurez plus ici même dans les jours à venir.

jeudi 1 mars 2012

Les Shebab appellent les Somaliens à la résistance (2/3)

Après la conférence de Londres du 23 février la réaction des Shebab ne s'est pas faite attendre.

Le jour même, les Shabab ont beaucoup réagit sur Twitter.Le groupe a investi ce réseau social récemment sous le nom de HSLPress : Harakat Al-Shabaab Al Mujahideen Press Office (précédent billet ICI). Il est vrai qu’ils ne sont pas mauvais en communication, voire meilleurs que le gouvernement fédéral de transition somalien.  Jeudi dernier, ils ont tenté de réveiller la fibre nationaliste et parfois xénophobe des somaliens.

Dans les grandes lignes : aux appels au dialogue ils ont répondu qu'il en était hors de question en cette période d’ "invasion et d’occupation". A plusieurs reprises ils ont évoqué une "croisade des chrétiens". Mais aussi qu’ils n’allaient pas revenir sur leurs objectifs de mettre en place un régime basé sur la sharia, que l’approche coordonnée proposé par le Premier ministre britannique et les tentatives visant à "morceler la nation somalienne" ne réussiraient pas, les "interventions étrangères" veulent uniquement faire plier les "musulmans somaliens". Ils appellent aussi les musulmans somaliens à refuser toute constitution "dictée par les forces étrangères".

Lire aussi : "What does Somali think of the London Conference " ICI

Otages au Sahel : 100 jours

Depuis 100 jours Philippe Verdon et Serge Lazarevic sont détenus par les terroristes d'Al Qaïda au Maghreb Islamique, ne les oublions pas. Ils sont encore à ce jour 7 à être détenu au Sahel et en Somalie.



Pascal Lupart, président du Comité de soutien : "cela fait cent jours qu'ils ont été enlevés et toujours rien" :




Pascal Lupart : cela fait cent jours qu'ils ont été enlevés et toujours rien
(00:48)



président du Comité de soutien à Philippe Verdon et Serge Lazarevic




mercredi 29 février 2012

Sénégal : les premiers enseignements de la présidentielle

Thierry Garcin recevait hier Michel Raimbeaud (ambassadeur de France) dans les enjeux internationaux



Résumé de l'émission



"Le Sénégal était un havre de paix, il a versé dans la violence de rues et les affrontements stériles depuis des mois. De fait, forte contestation de la candidature de l’actuel président Abdoulaye Wade, qui cherche par un biais constitutionnel très contesté à obtenir un troisième mandat, après avoir songé à son fils comme possible successeur.

Comment se présente le paysage politique, quelles sont les forces en présence, pourquoi une telle dérive de l’exécutif, quel regard porter sur l’opposition, quel rôle de la jeunesse (éduquée et mobilisée), quel poids accorder au Mouvement du 23-juin ? Et, bien sûr, quelles premières leçons au lendemain du premier tour, dans un contexte africain perturbé ?"

Réécoutez ICI

mardi 28 février 2012

Nouveaux blogs

Signalons l'existence de quatre blogs dans la sphère africaine :

- le blog de l’Observatoire Politique et Stratégique de l’Afrique (OPSA)dirigé par le Professeur Dominique Bangoura ICI


- The African Peacebuilding Agenda de l'International Crisis Group (ICG) ICI




- Le blog de Xavier Auregan, un doctorant travaillant sur la Chine en Côte d'Ivoire mais très bon connaisseur de l'Afrique de l'Ouest.
"La Chine en Afrique de l'Ouest - Chinafrique 中国非洲" : ICI 

- Sur la piraterie enSomalie : "The pirates of Puntland" de Jay Bahadur ICI



Bonne lecture !

samedi 25 février 2012

Interview RFI : conférence de Londres

L'auteure de ce blog a eu l'honneur d'être interviewée ce matin par Sonia Rolley sur RFI, vous pouvez réécouter l'émission ICI