Le
président du Malawi, Bingu Wa Mutharika succède donc au Libyen Mouammar Kadhafi à la tête de l’Union Africaine. La décision a été prise par consensus le 31 janvier à Addis Abeba lors du quatorzième sommet de l’Union. En coulisses,
la diplomatie libyenne a tout fait pour arracher le prolongement du mandat du Guide qui espérait rempiler pour une année supplémentaire. C’était sans compter sur l’opposition des membres de la SADC qui ont tous fait bloc derrière leur candidat malawien, soutenu par
des textes de loi instituant la présidente tournante(Article 15 du Règlement intérieur de la Conférence de l’Union prévoyant une rotation de la présidence de l’Union sur une base régionale). Avant de rendre le tablier, le président libyen a tenu à exprimer le fond de sa pensée, déclarant qu’il aurait refusé la charge s’il avait su en quoi elle consistait l’année dernière. La
mésentente, chronique, avec Jean Ping a éclaté au grand jour : « la commission a pris cette année des décisions sans que le président de l’union n’en soit informé (.. .) cette fonction de président de l’Union africaine n’a pas beaucoup de sens à l’heure actuelle », dira-t-il.
Cette présidence lui avait d’ailleurs déjà été proposée en 2004 par un certain nombre de chefs d’État africains dont le président sud-africain de l’époque, Thabo Mbeki, pour son rôle central et déterminant dans la création de la nouvelle Organisation panafricaine. Pourtant, le Guide l’avait refusée, soi-disant, « parce qu’il pensait qu’il devait aider l’Afrique à réaliser son unité continentale indépendamment de toute position officielle" et « pour laisser la place aux autres ».
Dans son discours d’adieu, le guide libyen s’en prend aussi à la réunionnite qui affecte l’Union africaine : «c’était comme si on était entrain de fabriquer une bombe atomique», a-t-il ironisé. Pour le moins, cette présidence du Malawi apporte de l’eau au moulin de ceux (Ethiopie, Afrique du Sud) qui militent pour une Union africaine par étape, via les regroupements régionaux. « Unissez-vous dès aujourd’hui ! », a scandé Kadhafi en rappelant l’exemple de l’Union européenne, devenue un seul pays. Dès sa désignation, le président du Malawi a placé sa
mandature sous le signe de la lutte contre la famine. En attendant, il devra affronter les nombreuses
critiques qui émanent du continent sur l’utilité de l’Union africaine. Incapable de ramener la paix en Somalie, en proie à une guerre civile depuis 20 ans, et au Darfour, cette organisation fonctionne de plus en plus comme une
centrale syndicale des chefs d’Etat africains. Sources : Les Afriques
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