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samedi 7 décembre 2013

Café Guerre et environnement

Pour son trentième café stratégique, l'alliance géostratégique vous invite à venir partager une soirée avec Jean Michel Valantin le jeudi 12 décembre et discuter avec lui autour de la thématique Guerre et environnement.



Le café se déroulera comme d'habitude au café Concorde. Par courtoisie pour nos hôtes, qui accueillent gratuitement ces cafés, merci de consommer au moins une boisson !

jeudi 26 janvier 2012

L'Alliance s'élargit

L'Alliance géostratégique s'étoffe  de cinq nouveaux blogueurs, afin d'enrichir et d'élargir la réflexion.

Rejoignent donc l'équipe :
Abou Djaffar - Terrorismes, guérillas, stratégie et autres activités humaines



Michel Goya - La voie de l'épée



EH - Si Vis Pacem Para Bellum



Guilhèm Penent - De la Terre à la Lune



Le marquis de Seignelay - Le Fauteuil de Colbert



Good morning Afrika leur souhaite bienvenu dans l'équipe !
Nous sommes également tous présents sur Twitter.

lundi 2 mai 2011

Les frontières fermées en Afrique

Jeudi, l'Alliance géostratégique organisera son 8ème café stratégique autour de la question des murs et frontières. On lira la présentation de Bénédicte Tratnjek sur le site d'AGS.


Il y aurait 39 692 km de frontières « fermées » dans le monde soit 16% du linéaire mondiale de frontières (Calcul : Ballif et Rosière, 2009).


Définitions :
Le site Hypergéo explique  « deux définitions de la frontière semblent [...] coexister : l’une a une dimension culturelle et sociale et est exprimée par l’anglais frontier et l’autre a une dimension plus politique (frontière d’État) et est traduite par border ou boundary »

Stéphane Rosière définit par la teichopolitique ainsi : "toute politique de cloisonnement de l’espace, en général liée à un souci plus ou moins fondé de protection d’un territoire – et donc pour en renforcer le contrôle. (...)Les teichopolitiques impliquent la création de systèmes de protection au sens large,incluant tous les artefacts qui permettent de contrôler l’espace. Il peut s’agir de murs au sens strict (en béton ou en brique), mais aussi de clôtures, c’est-à-dire de grillages(éventuellement électrifiés) renforcés par d’autres dispositifs comme la sirga, enchevêtrement de barres d’acier entre les clôtures, qui rend dangereuse la chute et impossible le déplacement dans ces interstices autour des enclaves de Ceuta et Melilla"


Il existe différents types de frontières fermées :
. Les « Marches » (frontières dénuées de points de franchissement en raison d’un obstacle naturel, mais surtout d’une volonté politique)
Ex : Maroc/Algérie; Birmanie/ Thaïlande; Papouasie/Indonésie; Ouzbékistan/Tadjikistan; Ouzbékistan/Kirghizistan….
. Les Clôtures ou murs (métalliques, en béton, palissades, systèmes thermiques….et généralement dotés de check points pour filtrer les entrées) ;
Ex: Mexique/Etats-Unis; Russie/Finlande; Maroc/Mauritanie (Sahara Occidental); Israël / Territoires Palestiniens….
. Les lignes de front,  généralement infranchissables.
Ex : Corée du Nord/Corée du Sud ; Line of Control (Cachemire); Arménie/Azerbaïdjan; Russie/Géorgie….

Les frontières fermées en Afrique :
Espagne - Maroc (Ceuta, Melilla)
Maroc-Algérie : différent sur le Sahara Occidental, la frontière terrestre est fermée depuis 1994
Maroc-Mauritanie
Afrique du Sud - Zimbabwe : risque migratoire (ICI et ICI)
Bostwana - Zimbabwe : risque migratoire. Clôture de sécurité de 2,4 m sur 500km.
Afrique du Sud - Mozambique : érection d'un mur de 120 km en 1975 pour lutter contre l'immigration
Ethiopie-Erythrée : depuis le conflit frontalier ayant mené à une guerre en 1998
Djibouti-Erythrée (précédent billet ICI) depuis le conflit frontalier de 2008 (résolu par une médiation du Quatar en juillet 2010)

Yves Charles Zarka : « la distinction fondamentale entre frontière et mur réside dans le fait que la frontière symbolise la reconnaissance mutuelle de la différence alors que le mur s’inscrit dans une logique de séparation nette et d’empêchement; il est unilatéral »

A lire : 
Sur l'ouvrage de Michel Foucher : "La mondialisation n’abolit pas les frontières, elle les fabrique"

mardi 15 mars 2011

Sources thème du mois AGS

Pour enrichir les réflexions d'AGS sur le thème du mois, vous trouverez ici une bibliographie et une sitographie succinctes. Cette liste est, bien sur, non exhaustive et vise plutôt à servir de base de départ. Elle attend vos ajouts et critiques dans l’espace « commentaires ».

Sitographie :
- Progression du nombre des États Membres de 1945 à nos jours ICI
- Organisation des nations et des peuples non représentés, 57 peuples et nations sont membres de cette ONG créée en 1991 ICI Liste de ces peuples et nations ICI
- Un peu daté mais à consulter pour information : la liste Movements for National, Ethnic Liberation or Regional Autonomy ICI
- A consulter absolument pour découvrir tous les ouvrages et articles sur le nationalisme : The Nationalism Project (ICI) et son blog (ICI)

Articles en ligne :
- Réflexions sur l’augmentation du nombre des États : Stéphane Rosière, « La fragmentation de l’espace étatique mondial », L'Espace Politique [En ligne] , 11 | 2010-2 , mis en ligne le 16 novembre 2010, Consulté le 20 février 2011. ICI
- Une analyse multiscalaire des référendums d’autodétermination et l’emboîtement des représentations et stratégies à différentes échelles: Amaël Cattaruzza, « Les référendums d'autodétermination: démocratisation ou balkanisation du monde ? », L'Espace Politique [En ligne] , 3 | 2007-3 , mis en ligne le 22 décembre 2007, Consulté le 20 février 2011. ICI
- De la même auteure : « Fragmentation : cloisonnement et/ou recomposition de l’espace politique ? », L'Espace Politique , [En ligne] , 11 | 2010-2 , Consulté le 12 mars 2011. ICI
- Commençons exceptionnellement par la conclusion de cet article….: « Bien souvent, le nationalisme et la proximité culturelle ne sont utilisés que pour mieux masquer l’intérêt économique à court terme. Le monde est entré dans l’ère de la prolifération étatique et du sécessionnisme à tous crins, mais aussi, et peut-être de façon plus flagrante, dans celle du cocooning stratégique » BONIFACE, P., 1999, « Danger ! Prolifération étatique », Le Monde Diplomatique, janvier, p. 32 ICI
- Une réponse à cet article vise, entre autres, à minimiser le phénomène décrit par P. Boniface : PEGG, S., 1999, « The Nonproliferation of States: A Reply to Pascal Boniface », The Washington Quarterly, vol. 22, n°2, p.139-147.
- Exposés des participants et synthèse des discussions du Séminaire « Droit à l'autodétermination des peuples autochtones », New York, le 18 mai 2002, ICI

Articles :
- FEARON, J. D., 2004, « Separatist Wars, Partition and World Order », Secutity Studies, vol. 13, n°4, p. 394-415
- KOLSTØ, P., BLAKKISRUD, H., 2008, « Living with Non-recognition: State- and Nation-buiding in South Caucasian Quasi-States », Europe-Asia Studies, vol. 60, n°3, p.483-509.
- TAGLIONI, F., 2005, « Les revendications séparatistes et autonomistes au sein des États et territoires mono- et multi-insulaires: essai de typologie », Cahiers de géographie du Québec, vol. 49, n°136, p. 5-18.
- SMITH, A.D., 1979, "Towards a Theory of Ethnic Separatism", Ethnic and Racial Studies, vol. 2, n° 1, p. 21-37.

Ouvrages :
- BADIE, B., 1995, La fin des territoires, Paris, Fayard, 276p.
- DIECKHOFF, A., 2000, La nation dans tous ses Etats, Champs, Flammarion, Paris
- et vient de sortir : JOAO MEDEIROS (dir.), 2011, Le Mondial des nations, Paris, Choiseul, 574p.

jeudi 10 mars 2011

54, 55 …après le Sud Soudan, le Somaliland ?

En juillet, le Sud Soudan sera le 54ème États africains reconnu par la communauté internationale. La récente décision du peuple sud soudanais ouvrira-t-elle la boite de pandore des revendications indépendantistes africaines ?

L’indépendance du Sud Soudan est une singularité. Elle fut soutenue par des puissances extérieures au continent et contre le principe fondamental d’intangibilité des frontières de l’Union Africaine hérité de 1964.
L’accord de paix de Nairobi du 9 janvier 2005 entre le gouvernement de Khartoum et la rébellion sudiste de John Garang, incluant le referendum d’autodétermination de 2011,   a mis fin au plus long conflit du continent africain (3 millions de morts, 5 millions de déplacés/réfugiés).
La principale conséquence de cette indépendance pourrait être au niveau régional. En effet, le Somaliland, État de facto depuis 1991, toujours en attente de reconnaissance internationale voit dans l'indépendance du Sud-Soudan une opportunité de faire valoir ses revendications à son tour : « If the international community accepts the independence of southern Sudan, there is no reason why the door should not be open for us also” affirmait en début d’année le président Somalilandais. En 2010 le pays a organisé des élections présidentielles qui se sont passés dans le calme et la transition démocratique fut reconnue de tous. Au lendemain de son élection le nouveau président, Silaanyo, affichait clairement l’objectif principal de son mandat : “During my tenure as president I will vigorously fight for the recognition of Somaliland. The world must recognize our democracy”.

Le Somaliland a tout d’un Etat sauf…la reconnaissance formelle des autres Etats !  Ce petit pays  au Nord  de la Somalie souhaite retrouver les frontières du British Somaliland, une colonie distincte de la Somalia Italiana et dont elle a obtenue son indépendance séparément. De fait son rattachement au reste de la Somalie fut bref (rappel historique :  ICI, Vidéo Somali independence Day 1960 )



C’est également un ilot stable  ayant assis son autorité sur son territoire. Un rattachement à moyen ou même long terme avec la Somalie du Sud est inenvisageable. Le pays dispose de ses propres forces de sécurité et de sa police, d'un système judiciaire et d'une monnaie, d’un drapeau, de timbre (édités en Grande Bretagne), de gardes côtes formés par les Britanniques, d’institutions qui fonctionnent…. Le secteur privé est très dynamique (7 opérateurs de téléphone presque autant de journaux). C’est aussi la seule économie au monde où plus de la moitié de la population dépend du pastoralisme nomade pour vivre.

Pourquoi une reconnaissance internationale si le Somaliland fonctionne déjà comme un Etat ? Outre la possibilité de siéger dans les instances internationales, d’être reconnue par l’ONU, le FMI….une reconnaissance permettrait des relations bancaires et la possibilité d’établir des contrats d’assurance et donc aux investisseurs de s’implanter et à l’Etat de connaitre un essor économique.
De fait, les missions britanniques, américaines…se succèdent à Hargeisa la capitale. Les britanniques seraient venus demander, en octobre 2010, la collaboration des gardes-côtes du Somaliland à leur lutte contre la piraterie maritime et auraient offert en contrepartie des armes et des moyens de détection radars. Ils se seraient également déclarés intéressés pour disposer d'une base navale près de Berbera. De même les Américains ont changé de stratégie en Somalie. Désormais le dialogue et l’aide financière avec les régions périphériques de la Somalie sont privilégiés. Pourtant aucun pays occidental de se risquerait à s’ingérer dans les affaires africaines et à contredire les principes de l’Union Africaine en reconnaissant ce nouvel État.
L'Éthiopie et Djibouti traitent ce voisin comme un égal et commerce avec lui (le Somaliland est même un nouveau débouché maritime pour l’Ethiopie) mais ils n’ont pas la légitimité pour le reconnaitre. L’Ethiopie serait une nouvelle fois perçue comme un État colonial par ses voisins.
La souveraineté du Somaliland est donc reconnue implicitement de tous mais la reconnaissance internationale reste un acte discrétionnaire de chaque État et personne ne souhaite faire le premier pas. La seule solution serait une reconnaissance officielle par un État africain tel que l’Afrique du Sud…mais quel intérêt pour cet État ?
La  situation risque de perdurer et ce statut quo s’installer dans le long terme dans la mesure où aucun Etat ne prendra la décision de reconnaître en premier le Somaliland. Le précédent sud-soudanais pourrait rester une singularité et « le secret le mieux gardé d'Afrique », comme le nomme ses dirigeants, le rester...

Pour aller plus loin :
- Une sélection d'articles des Nouvelles d'Addis sur le Somaliland : ICI
- Une sélection de liens Somalilandais ICI
- "Somalia & Somaliland :  Envisioning a dialogue on the question of Somali unity"
- "Debating secession and the recognition of new states in Africa"
- "Somaliland : à l'Union Africaine de montrer le chemin"
Sonia Le Gouriellec, Good Morning Afrika

mardi 2 novembre 2010

Thème du mois d'AGS : l'arc de crises

Le thème du mois de novembre d'AGS, l'arc de crises, inclut une grande partie de l'Afrique. 


Mais pour commencer pourquoi "crises" au pluriel ? Que signifie cette expression pourtant utilisée à foison dans les journaux et autres publications ? Existe t-il plusieurs crises ou une crise unique ? Quels espaces intègrent cet arc ? Nous vous proposons de comprendre un peu mieux ce concept ICI
ps : L'Alliance accueille toutes les contributions extérieures : contact@alliancegeostrategique.org

mardi 28 septembre 2010

Un café avec le général Desportes


Nous y sommes ! L'Alliance Géostratégiques organise le 7 octobre son premier café stratégique autour du général Desportes (biographie ICI).

Le principe : se réunir une fois par mois autour d'un invité. Le cadre informel du café nous permettra d'être plus proche de l'invité afin de lui poser des questions. L'entrée est libre mais dans la limite des places disponibles.

mardi 21 septembre 2010

Le blog fête sa première année d'existence

Good Morning Afrika fête aujourd'hui son premier anniversaire !


Le 21 septembre 2009 je souhaitais pallier à un manque de blogs francophones spécialisés sur l'Afrique (1er billet).
En 1 an, j'ai réussi à trouvé un certain rythme dans la publication des billets, je n'ai pas pu m'empêcher d'écrire majoritairement sur l'Afrique de l'Est (à ma décharge l'actualité y est passionnante) et bien sûr le blog a trouvé des alliés blogueurs en intégrant l'Alliance Géostratégique...

Un an c'est aussi le moment de faire progresser le blog, de se remettre en question pour répondre au mieux à vos attentes donc envoyez vos suggestions, commentaires...j'y apporterai la plus grande attention.

Merci de votre soutien et vive l'année à venir...

samedi 4 septembre 2010

L’Allemagne a-t-elle une politique africaine ?

Drôle de question de prime abord quand on sait que l’Allemagne est une ancienne puissance coloniale et une puissance engagée dans la lutte contre le terrorisme, la piraterie, les missions de maintien de la paix au Soudan (Darfour et Sud Soudan), au Congo… Pourtant elle mérite d’être posée et il conviendrait même de se demander si l’Allemagne a déjà eu une politique africaine ?


Bien sûr l’Allemagne a gardé de solides liens avec l’Afrique du Sud et le Sud Ouest du continent (Namibie), des pays d’accueil des émigrants allemands. Mais finalement elle n’a jamais vraiment eu de politique africaine. Dans la période coloniale ses acquisitions étaient subordonnées à l’accord des britanniques et des français et cette question coloniale était toujours traitée comme une politique interne liées aux intérêts commerciaux. L’Afrique n’a été vraiment un sujet important que pour servir la propagande de la République de Weimar après le traité de Versailles.
L’Afrique n’est pas non plus une priorité après la seconde guerre mondiale. Ni Adenauer, ni Erhard, ni Schmidt, ni Kohl ne lui portent un grand intérêt. Les visites sont rares et réservées au Président fédéral, les représentations ont juste des pouvoirs protocolaires.
Aujourd’hui la politique africaine de l’Allemagne est surtout européenne et centrée sur le développement, même si cette politique a évolué depuis le Traité de Nice laissant une place plus large aux questions globales que sont la lutte contre le terrorisme et l’approvisionnement énergétique. La coopération culturelle est plus intense notamment avec l’initiative "Aktion Afrika" lancée en janvier 2008 (20 millions d’€ de budget en 2008 renouvelé en 2009) et l’augmentation du nombre d’Institut Goethe sur le continent. Elle donne une priorité au renforcement des capacités des organisations régionales par l’envoi d’expert auprès de l’UA, le financement d’audits, ou d’infrastructures. Les Allemands ont d’ailleurs construit le nouveau building paix et sécurité de l’UA (20millions d euros).
Malgré tout l’Allemagne a très peu d’initiatives seule et passe par l’UE le plus souvent, ou l’OTAN. Elle base la protection de ses intérêts sur ses bonnes relations avec la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. Comportement somme toute assez logique puisqu’après la seconde guerre mondiale la construction d’une politique étrangère allemande s’est faite sous l’égide des Alliés.
L’évolution la plus marquante de la politique étrangère est sa pacification. Pendant la guerre froide les missions hors du territoire national étaient constitutionnellement interdites.
De fait on peut se permettre des rapprochements avec la posture japonaise. En effet, pour la première fois depuis 1945 l’armée japonaise va installer une base à l’étranger (Djibouti) et l’Allemagne a ouvert en début d’année une ambassade dans le même pays. Pourtant les deux pays ont toujours semblé en retrait face aux évolutions majeures du continent. De même ils ont les mêmes priorités : développement de leur aide internationale, de leur modèle en matière de développement durable et renforcement de leur présence dans les organisations internationales. Pour les deux pays la route maritime passant par le détroit de Bab El Mandeb est d’un intérêt majeur et la piraterie touche leurs intérêts commerciaux. Sur les 20000 bateaux qui passent dans le détroit 10% sont propriétés ou contiennent des marchandises japonaises et 90% des exportations japonaises empruntent cette route. Les armateurs allemands représentent quant à eux la troisième flotte commerciale au monde (bien que 80% naviguent sous un autre pavillon…). Les deux pays recherchent aussi des débouchés pour leurs produits.
Cet intérêt naissant pour le continent n’est pas sans arrière-pensées : les deux pays ont besoin du soutien des pays africains s’ils souhaitent obtenir un siège permanent au Conseil de sécurité dans le cadre du « G4 » (Japon, Allemagne, Brésil, Inde).

lundi 3 mai 2010

Theme AGS mois de mai : les influences étrangères en Afrique

À l'occasion du cinquantenaire des indépendances africaines, Alliance Géostratégique s’intéresse à ce continent et tout particulièrement aux influences étrangères en Afrique noire. En effet, si les Français semblent s’y désintéresser nombreux sont les acteurs à investir le continent.

Ainsi la France n’a cessé de faire évoluer sa doctrine officielle : de « l'indépendance dans l'interdépendance » (E. Faure) à « accompagner sans dicter » (D. de Villepin) en passant par « ni ingérence, ni indifférence » (L. Jospin). Les États-Unis ont réorienté leur politique étrangère vers de nouvelles préoccupations géopolitiques et géostratégiques : le terrorisme islamiste, la sécurité énergétique et l’influence grandissante de la Chine.

Les anciennes puissances coloniales sont encore très présentes. L’héritage colonial les conditionne à être présentes sur cette zone. Après la décolonisation, elles ont cherché à y conserver une certaine influence, et la présence de nombreux ressortissants nationaux ainsi que les autres liens créés au cours de la période coloniale (langue et culture, enseignement...) servent de relais à cette politique.

Des acteurs moins traditionnels ont développé leurs relations avec le continent : la Chine dont la politique africaine qualifiée d’opportuniste est souvent critiquée mais aussi l’Inde, le Brésil, la Russie, Israël, l’Iran…


La question du rôle et de l’influence des pays extérieurs est donc légitime et elle n’a jamais été posée avec autant d’acuité qu’à l’heure actuelle.


Cette influence pourrait se définir comme la capacité d’une entité à orienter le comportement des autres entités en les amenant à s’impliquer dans son action ou à s’identifier à son point de vue. Elle pourrait être assimilée au soft power de Joseph Nye qui « consiste à tenter d'abord d'obtenir par la persuasion séductrice les résultats que l'on pourrait aussi atteindre par la force. Il s'agit d'amener les autres à adhérer à des normes et des institutions qui incitent ou induisent au comportement désiré. Le Soft Power peut prendre appui sur la capacité d'établir l'ordre du jour de manière à façonner les préférences des autres. »

On pourra aussi distinguer des zones d’influence où certains États disposent d’une prépondérance et /ou d’une exclusivité par rapport aux autres.


On rappellera qu’une vision globale est particulièrement difficile à appréhender en ce qui concerne le sous-continent africain. Certains ont tenté de démontrer que l'Afrique est un ensemble homogène. Aussi nombreux sont ceux qui ont eu une vision d'une Afrique qui pourrait être appréhendée et gérée d’un seul bloc. Mais en réalité, l'Afrique est un continent hétérogène qu’il faut penser dans sa diversité et donc y appliquer non pas une politique, mais des politiques africaines. Les stratégies d’influence se prêtent particulièrement bien à cet exercice.


Pourquoi ces acteurs s’intéressent-ils au continent ? Parmi les pays d'Afrique noire, deux tiers font partie des pays les plus pauvres de la planète. Malgré cela, l’Afrique est une zone riche qui recèle des potentialités à la fois économiques et humaines. Elle est une région en pleine évolution : intérêts économiques en tête (production / extraction de ressources naturelles et de matières premières, implantation d’entreprises, nouveaux marchés à conquérir...), intérêts stratégiques et prosélytisme religieux (Libye, pays du Golfe).

Comment évaluer la place des acteurs extérieurs sur le continent africain ? Quelles sont les modalités de l’influence des principales puissances y agissant ? Quelles sont les rapports entre les différents acteurs ? Et surtout, comment ces politiques d’influence sont reçues par les gouvernements sur place et par les populations car ne l’oublions pas ils savent faire jouer la concurrence et se jouent plus qu’on ne l’imagine de la profusion des acteurs extérieurs.

À vos claviers ! Envoyez vos contributions à alliancegeostrategique@gmail.com .