Affichage des articles dont le libellé est Afrique du Sud. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Afrique du Sud. Afficher tous les articles

mercredi 9 février 2011

Afrique du Sud : le défi de l'emploi

Début janvier l'OCDE a publié un rapport sur le taux de chômage qui toucherait en Afrique du Sud 24,5% de la population. Une augmentation par rapport au dernier chiffres de 2007 : 22,3%. Mais surtout il touche majoritairement la population noire (28,6% contre 4% chez les Blancs). L'Afrique du Sud aura besoin d'un taux de croissance supérieur à 5 % au cours des prochaines années pour infléchir ce chômage .
Le Center for Development and Enterprise de Johannesburg indiquait qu’en 2005, 65% des jeunes entre 15 et 25 ans étaient au chômage. On imagine que ces données ne sont guère meilleures aujourd'hui (Graphique : taux  de chômage des jeunes 2008).

Pourtant Jacob Zuma avait promis de créer 500 000 emplois avant la fin 2009, en pleine crise économique et financière mondiale. Il vient encore de promettre :
-l'implantation d'usine à grande échelle censée créer 350 000 emplois dans les 10 années à venir
- l'économie verte promet d'en créer 300 000
- le développement des infrastructures : 250 000
- 10% de postes en plus dans la fonction publique
- 140 000 dans les mines
- 260 000 dans l'économie sociale
Les perspectives sociales inquiétantes (crime, exode des Blancs, chômage, réforme foncière au point mort…) sont très présentes au sein des classes moyennes blanches et noires. Certains observateurs soulignent même le passage d’une société de races à une société de classes. Mais l’utilisation de la rhétorique raciale est toujours utilisée en réponse aux critiques par l'ANC. De même que la référence à Mandela. Dans son premier spot de campagne, l’ANC avait ainsi fait de Mandela l’un des visages de sa campagne, et son apparition lors d’un rassemblement électoral de l’ANC dans l’Eastern Cape montre que le parti utilise plus son héritage historique que son bilan politique.

Le bilan de l’ANC : 14 millions de personnes de plus ont désormais un toit, et 80% sont raccordées au réseau électrique. En 1994, 51% de la population était considérée comme pauvre, contre 41% en 2007 (chiffres officiels). En 2008, 12 millions de personnes ont bénéficié d’aides de l’Etat, passant le programme d’aide de 6,4 milliards d’euros (72,3 milliards de rands) en 2005-2006 à une estimation de plus de 10 milliards d’euros (118,1 milliards de rands) pour 2009-2010.
Pourtant, en 2008, 43% des Sud-africains vivaient avec moins de deux dollars par jour (chiffres de l’ONU). Le creuset entre riches et pauvres ne cesse d’augmenter, malgré une croissance stable depuis 1994. Cette croissance continue n’a pas permis au parti de se remettre en question. Or, l’impôt, payé à 90% par la minorité blanche, et l’insécurité poussent les jeunes diplômés blancs à l’exil. L’Afrique du Sud enregistre l’un des taux de meurtres les plus élevés au monde. « Si l’apartheid criminalisait toute forme de manifestation politique, la lutte pour la libération politisait les actes criminels » .
Le candidat Zuma prônait des mesures populistes et radicales pour satisfaire la base de l’électorat de l’ANC, et l’aile gauche du parti qui le soutenait contre son prédécesseur. Le président Zuma doit composer avec un pays touché par la crise internationale et une crise structurelle interne.

Sources : SLG/ Afrique Asie

mardi 25 janvier 2011

Colloque cette semaine

Demain de 11h à 13h : Conférence : Transitions du post-colonial et du post-apartheid. Dans le cadre du séminaire Afrique australe : Etat, Sociétés et Problèmes sociaux. Le séminaire organisé sous la responsabilité de Jean Copans et Ingolf Diener, propose d’analyser la dynamique des relations sociales et politiques dans les pays d’Afrique australe et dans la région en tant que telle. Les premières séances seront consacrées à une présentation synthétique et didactique du sub-continent, de ses sociétés, de leur histoire et de leur économie. Ensuite, en variant les approches disciplinaires et les domaines thématiques, le séminaire fera intervenir chercheurs confirmés, doctorant(e)s ainsi qu’invité(e)s en provenance de la région. L’accent sera mis sur les dynamiques des sociétés post-coloniales et post-apartheid. - Lieu : Centre d’Etudes Africaines, salle de réunion, 2e étage, 96 bd. Raspail, Paris 6è - Rens. : diener.ingolf@neuf.fr www.ipt.univ-paris8.fr/cerasa/

mardi 11 janvier 2011

Colloques cette semaine

Demain de 11h à 13h : Économie politique de l’Afrique du Sud. Dans le cadre du séminaire Afrique australe : Etat, Sociétés et Problèmes sociaux. Le séminaire organisé sous la responsabilité de Jean Copans et Ingolf Diener, propose d’analyser la dynamique des relations sociales et politiques dans les pays d’Afrique australe et dans la région en tant que telle. Les premières séances seront consacrées à une présentation synthétique et didactique du sub-continent, de ses sociétés, de leur histoire et de leur économie. Ensuite, en variant les approches disciplinaires et les domaines thématiques, le séminaire fera intervenir chercheurs confirmés, doctorant(e)s ainsi qu’invité(e)s en provenance de la région. L’accent sera mis sur les dynamiques des sociétés post-coloniales et post-apartheid. - Lieu : Centre d’Etudes Africaines, salle de réunion, 2e étage, 96 bd. Raspail, Paris 6è - Rens. : diener.ingolf@neuf.fr www.ipt.univ-paris8.fr/cerasa/

jeudi 13 janvier 2011 de 17h45 à 19h45 conférence exceptionnelle sur le thème : «La décentralisation en marche en Afrique subsaharienne » avec Mwayila Tshiyembe, Jeremy Lees, Jean-Loïc Baudet et Bertrand Leveaux - Organisé par CADE Coordination pour l’Afrique de Demain et l'ENA, Ecole Nationale d’Administration - Lieu ENA, amphithéâtre Parodi, 2, avenue de l'Observatoire - Paris 6ème, RER B : Luxembourg, Bus : 38 et 82 - Tens. cade@afrique-demain.org - Inscription sur le site de la CADE http://afrique-demain.org/inscriptions

dimanche 31 octobre 2010

Publication : Base militaire à Djibouti le paradoxe de la puissance japonaise

Le numéro de novembre de la revue Défense nationale propose un dossier sur l’Afrique. Plusieurs regards croisés permettent de réfléchir aux perspectives régionales actuelles dont :

Base militaire à Djibouti : le paradoxe de la puissance japonaise de SONIA LE GOURIELLEC : Le Japon semble sortir d’une réserve stratégique qui limitait son engagement international. Sa nouvelle politique africaine passe par l’Afrique de l’Est et la base de Djibouti.


Pour les Etats-Unis, Djibouti est le centre de gravité de la lutte antiterroriste dans la Corne de l’Afrique et dans la péninsule arabique. La France s’en sert comme base de projection pour ses forces et comme terrain d’aguerrissement. L’Union européenne y a posé ses valises pour lutter contre la piraterie. C’est au tour des militaires Japonais d’affluer dans ce petit carrefour stratégique à l’entrée de la Mer Rouge. En effet, pour la première fois depuis 1945 l’armée japonaise va installer une base à l’étranger. Cette base n’est pas permanente mais temporaire « le temps que durera la piraterie» entend-on sur place …. Actuellement les Japonais sont accueillis par les Américains au Camp Lemonnier (accord d’assistance mutuelle) mais dès 2011, l’armée japonaise aura en permanence 150 personnes sur le territoire djiboutien, à l’instar des Français ou des Américains et elle paiera un loyer pour les 12 hectares alloués près de l’aéroport. La construction de cette base a débuté à l’été 2010 pour un montant de 40 millions de dollars. Elle abritera des logements, des bureaux, et un hangar.
Comment interpréter ce bouleversement dans la posture stratégique japonaise ? En effet la Constitution de 1946 interdit l’usage et le déploiement de forces à l’étranger. Est-ce la volonté d’occuper une place plus conséquente sur la scène internationale et le désir de rééquilibrer ses relations avec son partenaire américain ? Est-ce une porte d’entrée vers l’Afrique alors que la Chine et les autres concurrents asiatiques s’y implantent ? Finalement le Japon qui jusqu’à présent menait ce qu’on a appelé une « diplomatie du chéquier » peut-il passer de l’influence à la puissance ? C’est à ces interrogations que cet article tente de répondre....

mais aussi :
Un long chemin pour se faire une place de FRANCIS GUTMANN :
L’histoire moderne du continent africain est celle d’une lente émergence d’un pôle continental à la recherche de son identité géostratégique et de sa viabilité géoéconomique.

Les facteurs de conflictualité en Afrique de l’Ouest de MASSAËR DIALLO : Évaluer la conflictualité latente de l’Afrique de l’Ouest, c’est prendre la mesure des vulnérabilités structurelles de cette région et des interférences extérieures qui la fragilisent.

L’Afrique de l’Est, un territoire tourné vers l’Asie ? de MATHIEU CHERRIÈRE : L’important potentiel de l’Afrique de l’Est ne pourra être mis en valeur que si la stabilité peut y être consolidée. Porte ouverte de l’Afrique sur l’Asie, cette sous-région peu connue est aujourd’hui prometteuse.

L’Afrique du Sud est-elle une grande puissance ? de MAXENCE GILLE de L’Afrique du Sud s’affirme comme une de ces nations à fort potentiel qui émerge au premier plan des puissances du XXIe siècle. L’auteur fait un inventaire soigné des facteurs de force de ce pays austral.

Piraterie maritime de VIVIANE DU CASTEL : En décomposant les phénomènes qui se combinent dans la nouvelle piraterie maritime, on peut mesurer en quoi elle affecte les États, elle nourrit une nouvelle forme de criminalité, et comment on peut la combattre.

samedi 24 juillet 2010

Montagnes africaines

Entre le 28 juin et le 23 juillet, ARTE a diffusé une série documentaire consacrée aux « Montagnes du monde ». Vingt films pour vingt superbes voyages dont 4 se situaient en Afrique :
dont le 1 Ras Dashen (ci-dessous),








2 le Drakensberg en Afrique du Sud (à droite),




 3le Kilimandjaro en Tanzanie (à droite)

4 le mont Cameroun (ci-dessous).




Vous pouvez revoir les émissions ICI

vendredi 16 juillet 2010

Afrique du Sud : gueule de bois après la fête ?

Le président sud-africain, Jacob Zuma, a invité les Sud-africains, et les étrangers vivant dans le pays à s’unir et à travailler ensemble pour isoler et signaler à la police toute menace de violences contre les étrangers, a annoncé vendredi, le bureau présidentiel. En effet, il s’inquiète d'informations (de l'Organisation Mondiale pour les Migrations) selon lesquelles, des ressortissants étrangers seraient en train de fuir le pays, du fait de menaces d’attaques xénophobes commises par des citoyens sud-africains.

Oublié le leitmotiv de la coupe du monde qui voulait que cette fête soit celle du continent ? Oublié le soutien à l'équipe Ghanéenne en quart de finale ?

Oui l'Afrique du Sud retrouve sa réalité et les défis qu'elle doit surmonter.

En mai 2008, déjà, des attaques xénophobes contre les immigrés du Zimbabwe, du Mozambique et du Niger (62 morts et plus de 100.000 personnes sans abri), et des mouvements sociaux contre la hausse du coût de la vie et les augmentations des tarifs d’électricité en juillet-août 2008, ont secoué le pays. Le climat social ne devrait pas s’apaiser avec la crise internationale et énergétique. Eskom, la compagnie sud-africaine de production et de distribution d’électricité, souhaite augmenter ses tarifs, alors que les gouvernements successifs ont maintenu des tarifs très bas pour l’électricité, sans accorder de crédits pour réaliser les investissements nécessaires. Selon les milieux d’affaires, le pays risque d’avoir, d’ici 2013, les tarifs d’électricité les plus élevés au monde, ce qui devrait amputer les efforts du gouvernement pour relancer l’investissement.
Le gouvernement devra aussi régler la question de la réforme foncière. L’ANC a promis, pendant la campagne, la redistribution de 30% des terres cultivables en faveur des communautés noires, à l’horizon 2014. Mais avec quelles ressources financières ? Cette promesse était déjà un objectif du parti au lendemain de l’apartheid, or seulement 5% des surfaces agricoles ont été redistribuées. La récession de 2009 et l’exemple du voisin zimbabwéen donnent à réfléchir.

Le creuset entre riches et pauvres ne cesse d’augmenter,
malgré une croissance stable depuis 1994. Cette croissance continue n’a pas permis au parti de se remettre en question. Or, l’impôt, payé à 90% par la minorité blanche, et l’insécurité poussent les jeunes diplômés blancs à l’exil. L’Afrique du Sud enregistre l’un des taux de meurtres les plus élevés au monde.

Le taux de chômage, officiellement de 23% au moment des élections, atteint 24,5% alors que le nouveau président avait promis de créer 500 000 emplois avant la fin 2009, en pleine crise économique et financière mondiale. Le Center for Development and Enterprise de Johannesburg indiquait qu’en 2005, 65% des jeunes entre 15 et 25 ans étaient au chômage.

mardi 1 juin 2010

L'Afrique du Sud : un des laboratoires du XXème siècle (La fabrique de l'histoire-France Culture)

Dans quelques jours débutera la coupe du monde de football en Afrique du Sud. Cet évênement permet de (re)découvrir ce pays et France Culture consacre son programme La Fabrique de l'histoire (9h05-10h) à ce pays. 4 émissions sont prévues.
La première émission (réécoutable en post cast ICI) était consacrée à l'invention des camps de concentration à la toute fin du XIX ème siècle. Ainsi la Fabrique s'est rendu à Bloemfontein et à Kimberley, au centre du pays. Bloemfontein a été le lieu du principal camp pendant la guerre des Boers : de nombreux femmes et enfants noirs et boers y ont été internés par l'armée britannique où ils sont morts de malnutrition. Un monument, le National Women's Memorial leur rend hommage ; on trouve également un peu à l'extérieur de la ville un musée de la Seconde Guerre des Boers qui évoque les camps. C'est aussi le lieu où se trouvent les cendres de la britannique Emily Hobhouse qui a visité les camps et a été particulièrement choquée par ce qu'elle a découvert ; de retour en Angleterre elle a essayé d'alerter l'opinion publique de l'existence de ces camps et des conditions de vie au sein de ceux-ci.

Que les camps de concentration soient une invention britannique du début du siècle est un fait plutôt méconnu, qui illustre bien l'aspect « laboratoire » périphérique des puissances européennes. D'autant qu'aujourd'hui le contexte sud-africain permet la redécouverte d'un sujet négligé jusqu'alors : l'existence de camps de concentration pour les Noirs sud africains

Invités : Elria Wessels,spécialiste des camps de concentration pendant la guerre des Boers, Stief Lunderstedt, spécialiste de la guerre des Boers, Abraham Seketi, historien des Noirs dans la guerre des Boers, Aidan Forth, auteur d'une thèse sur le sujet et Jonathan Hyslop, professeur à l'Université de Wits (Johannesburg).

La deuxième emmission : Gandhi et l'invention de la désobéissance civile

Le jeune avocat Gandhi s'est rendu en Inde en 1893, et a été particulièrement choqué par le racisme et les injustices envers les Indiens d'Afrique du Sud. Durant son séjour, il sensibilise les Indiens aux inégalités dont ils sont les victimes ; il affermit également sa pensée, radicalise et théorise ses points de vue. En 1906 au Théâtre Impérial de Johannesburg il appelle pour la première fois à la "satyagraha", la protestation non violente, incitant les Indiens à ne pas aller se faire enregistrer (conformément à ce qu'enjoint la nouvelle loi du gouvernement sud africain). Gandhi a eu une influence profonde sur la communauté indienne sud-africaine, dont il n'a cessé de prendre la défense.
Ainsi, à Johannesburg où il avait son cabinet d'avocat, existent plusieurs lieux qui rappellent la mémoire de Gandhi, son action et sa pensée : le Gandhi Square, ou la maison qdans laquelle il imagina l'action non-violente.
Avec Eric Itzkin , auteur de "Gandhi's Johannesburg", Didier Bayeye, responsable du projet "Satyagraha House" à Johannesburg, Rehanna Vally, professeur à l'Université de Pretoria, Janathan Hyslop, professeur d'histoire à l'université de Wits, Ahmed Kathrada, ancien militant de l'Indian African Congress, membre de l'ANC et ancien détenu à Robben Island.
Source : France Culture

lundi 24 mai 2010

Sortie de l'ouvrage les Enjeux diplomatiques et stratégiques 2010 (actualisé)

Sortie dans une dizaine de jours de l'ouvrage collecif Enjeux diplomatiques et stratégiques 2010 auquel j'apporte une contribution avec un article sur l'Afrique du Sud : "L’INOXYDABLE ANC : COMMENT INTERPRETER LES ELECTIONS DE 2009 EN AFRIQUE DU SUD ?"
En effet, le 22 avril 2009, la République sud-africaine a élu un nouveau Parlement, qui lui-même a élu un nouveau Président de la République. Jacob Zuma, investi le 6 mai 2009, assume donc les fonctions de chef de l’Etat et chef de l’exécutif national, comme le prévoit la Constitution sud-africaine de 1996. Parti historique de Nelson Mandela, le Congrès National Africain (ANC), bénéficie toujours de l’aura des mouvements de libération, et règne sans partage sur la scène politique du pays depuis 1994. Présentées six mois avant comme les élections les plus disputées depuis 1994, la campagne n’a pas tenu ses promesses et l’ANC s’est de nouveau largement imposé. Néanmoins l’ANC est autant un parti qu’un forum, et les rivalités qui y naissent sont apparues plus fortes que jamais. Dans un contexte de crise financière et économique internationale, une bonne partie des promesses électorales sera impossible à tenir. Les élections du 21 avril 2009, marquent-elles la fin de l’état de grâce post-apartheid du parti hégémonique ?.....la suite dans vos librairies !

Présentation de l'ouvrage par l'éditeur :
La crise a complexifié l'échiquier international. En rompant avec la politique de son prédécesseur, le Président Obama a redonné une image à l'Amérique. Il lui reste à réussir le plus difficile : sortir son pays des conflits post 11 septembre. De la dynamique de l'Asie orientale à la nouvelle politique du Brésil, la sortie de crise accélère l'émergence d'un système multipolaire. Un monde "post-américain" serait-il en train de naître alors que s'ouvre la deuxième décennie du XXIème siècle ?

samedi 10 avril 2010

Les Etats riches en ressources naturelles s'arment de plus en plus (SIPRI)


Le SIPRI Yearbook 2009 est sorti (téléchargez ICI) il contient : "une combinaison de données originales dans des domaines tels les dépenses militaires, les transferts d’armes internationaux, la production d’armements, les forces nucléaires, les conflits armés majeurs et les opérations multilatérales de maintien de la paix, et d’analyses sur les aspects importants du contrôle des armements, de la paix et de la sécurité internationales."
Cette année l'institut constate qu'une course aux armements a opposé ces cinq dernières années des pays pourtant pauvres où l'argent consacré à l'achat d'armes, avions de combat en tête, aurait pu être utilisé à meilleur escient et de souligner également qu'au niveau planétaire, les ventes d'armes ont été supérieures de 22% à ce qu'elles ont été en 2000-2004. A l'échelle mondiale toujours, "les avions de combat ont représenté 27% du volume total de transferts d'armes" sur la période étudiée. "Les commandes et les livraisons de ces armes potentiellement déstabilisantes ont conduit à une course aux armements dans des régions où règne la tension: Proche-Orient, Afrique du nord, Amérique du sud, Asie du sud et Asie du sud-est", note le Sipri. Selon le responsable de l'enquête, Paul Holtom, au cours des cinq années passées "les Etats riches en ressources naturelles ont acheté des quantités considérables d'avions de combat à prix élevé. Les pays voisins ont réagi à ces acquisitions en passant commandes à leur tour".
La part de l’Afrique dans le commerce mondial des armements ne dépasse pas 7 %. C’est en Afrique du Sud que la progression est la plus forte, en raison des mesures de sécurité exceptionnelles prises à l’occasion de la Coupe du monde de football. La valeur de ses importations d’armements avoisine 2,2 milliards pour la période 2005-2009 (+ 4 600 %, record absolu). Mais d’autres pays africains achètent eux aussi énormément :
- le Tchad (+ 826 %),
- la Guinée équatoriale (+ 426 %),
- le Mali (+ 328 %),
- la Namibie (+ 258 %),
- le Nigeria (+ 161 %)…

mardi 6 avril 2010

Afrique du Sud : disparition de l'apôtre de l'Apartheid

L’assassinat d’Eugène Terreblanche, fondateur du Mouvement afrikaner, connu pour son insigne à trois branches rappelant la croix gammée, risque de radicaliser l’Afrique du Sud s'inquiètent plusieurs médias.

Eugène Terreblanche, le leader du Mouvement d’extrême droite de la résistance afrikaner (AWB), est sorti de prison en 2004 après une condamnation pour tentative de meurtre sur un vigile noir, qui restera avec des lésions cérébrales irréversibles, en 2001. Son mouvement a été réactivé en 2008, mais reste faible.
Peut on imaginer une déstabilisation du pays. Je ne pense pas. En revanche une mauvaise pub à quelques semaines de la Coupe du monde de football, c'est sur. Ce qui est inquiétant c'est le regain de tensions général en Afrique du Sud qui trouve aussi son expression dans le racisme.L’agitation sociale est tangible, et la dégradation des services publics sociaux ne devrait rien arranger. En mai 2008, des attaques xénophobes contre les immigrés du Zimbabwe, du Mozambique et du Niger, et des mouvements sociaux contre la hausse du coût de la vie et les augmentations des tarifs d’électricité en juillet-août 2008, ont secoué le pays. La population pauvre marque sa déception face aux problèmes sociaux, à la crise énergétique, à la détérioration des services publics de santé et d’éducation, aux affaires de corruption au sein du parti… Le vieux slogan électoral de l'ANC «better life for all» a créé des frustrations.

lundi 15 mars 2010

vendredi 5 mars 2010

Les lectures du week end !



- "Britain and South Africa: The Old Guard Moves On" par Tom Cargill du Chatham House
- "Pourquoi l’Afrique est-elle sujette aux coups d’état ?" par Philippe HUGON
- "Zimbabwe: Political and Security Challenges to the Transition" Africa Briefing (International Crisis Group)
Selon l'International Crisis Group (pour le mois de février): 4 conflits ou situations conflictuelles se sont détériorées en février et 2 situations se sont améliorée.

En Côte d'Ivoire : "Preparations for Côte d’Ivoire’s long-delayed elections ground to a halt as the country’s president, Laurent Gbagbo, dissolved both the electoral commission and government on 12 February following accusations of electoral fraud and rising popular tensions. The move triggered strong condemnation from the opposition and was quickly followed by several days of violent protests in which at least 7 people were killed. Tensions eased following the formation of a new government and electoral commission in which opposition figures were afforded a continuing role. However, the crisis has underscored the still burning issue of identity and nationality in Côte d’Ivoire and the fragility of the country’s post-war transition."

Niger : "soldiers staged a successful military coup on 18 February, detaining President Tandja and announcing that all governing institutions were dissolved. The move followed a ten-month constitutional crisis grounded in Tandja’s efforts to extend his term in office. Thousands rallied in the capital Niamey in support of the takeover, and the coup leaders have pledged to restore constitutional order and hold elections in which no junta leaders will stand. The takeover comes in the context of a series of unconstitutional changes in government across the region, and has been widely criticised by the international community."

Au Kenya : "the coalition government was plunged into a new crisis when a dispute over two major corruption scandals escalated into a tense standoff between power-sharing partners President Kibaki and Prime Minister Odinga. Political tensions in Nigeria also increased over February. The appointment of Vice President Jonathan Goodluck as acting president, in the context of President Yar’Adua’s extended hospitalisation abroad, has created sharp divides within the country’s political elite. Uncertainty increased considerably on 24 February when Yar’Adua suddenly returned to Abuja amid high security and secrecy."

Au Yémen : "hopes were raised for an end to seven months of heavy fighting in the north when the government and Houthi rebels reached a ceasefire agreement on 12 February, after the rebels accepted several conditions including withdrawing from their positions, releasing government prisoners, and returning captured weapons. The ceasefire appeared to be holding despite a small number of rebel attacks later in the month. However, unrest continued in the country’s southern provinces, where clashes and sweeping arrests accompanied protests calling for the secession of former South Yemen."

En Guinée "prospects for a lasting transition to civilian rule continued to improve. On 21 February, Prime Minister Doré appointed a new interim government comprising opposition figures, trade unionists and former junta members. And in a move widely welcomed by the international community, the electoral commission announced plans for presidential elections to be held later this year."

mercredi 3 mars 2010

Recherche : Le « confiage» d'enfants en Afrique du Sud. Enjeux socioéconomiques



Hélène Mayand, du CRDI (Centre de recherches pour le développement international) s'est intéressée aux effets du soutien financier sur le confiage (child fostering) d'enfants au KwaZulu-Natal. Le Child Support Grant (CSG), instauré en 1998, a-t-il permis aux familles de garder leurs enfants à domicile?

Elle expose le détail de sa recherche à l'aide d'une vidéo : ICI

"Does Money Matter? The Effects of the Child Support Grant on Childrearing Decisions in South Africa" : télécharger le document ICI

jeudi 11 février 2010

L'Afrique et les biocarburants



Une véritable « biocarburant-mania » est en train de se répandre en Afrique depuis la forte poussée de fièvre du baril de pétrole en 2008.
Au Sénégal, le président Abdoulaye Wade, qui se veut le champion africain des biocarburants, a révélé, le 28 décembre dernier dans son adresse à la nation à l’occasion du Nouvel An, que la production de biocarburants a bien démarré dans le pays avec la mise en valeur de 10 000 hectares de jatropha, un arbre originaire du Brésil très présent dans les pays sahéliens, où il est plus communément appelé pourghère ou bagani, et dont les graines non comestibles produisent une huile aux propriétés comparables à celles du diesel. « En faisant planter par chaque communauté rurale 1000 ha, nous aurons 3 210 000 tonnes de jatropha, soit 1,134 million de litres de biodiésel, correspondant à notre indépendance énergétique », a notamment précisé le chef d’Etat sénégalais.
Selon les statistiques de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), « la filière sucre de l’espace UEMOA représente un marché potentiel de 570 000 tonnes pour une production réelle de 330 000 tonnes, un chiffre d’affaires de 120 milliards de francs CFA par an. Elle emploie directement 28 000 personnes, représentant une masse salariale de 30 milliards de francs CFA par an, une valeur ajoutée de 65 milliards de francs CFA par an et une contribution au budget de Etats de l’ordre de 26 milliards de francs CFA annuellement ».
L'Afrique du Sud autre pays en pointe sur le continent pour la promotion de cette nouvelle énergie grâce au géant Ethanol Africa, voit désormais grand et envisage l’ouverture de huit usines de bioéthanol en 2010. Ethanol Africa compte aussi investir en Angola, en Zambie, en Tanzanie et au Mozambique pour produire du biocarburant à partir du maïs et de la canne à sucre. De son côté, le Burkina lorgne de plus en plus les biocarburants. La première unité de production de biodiesel à base de graines de jatropha devrait prochainement voir le jour à Kossodo, à l’initiative du chef traditionnel Larlé Naba.

Au Mali, le jatropha, appelé également « l’or vert du désert », est exploité depuis deux ans dans la production de biodiesel.
Au Zimbabwe, qui fut pionnier en Afrique en matière de production des biocarburants issus de la canne à sucre dès le début des années 80, les regards se tournent aussi vers le jatropha, avec la plantation de 60 000 hectares l’an passé. Transload, une unité de fabrication d’agro-carburants implantée près de Harare, produit également depuis 2008 du biodiesel à partir de graines de coton, de soja et de tournesol.

L’Ile Maurice concentre ses efforts sur la canne à sucre tandis que le Cameroun produit déjà son biocarburant à partir de l’huile de palme. Le Nigeria s’est, quant à lui, lancé dans la production de bioéthanol à partir du manioc. Au total, une trentaine de pays africains produisent déjà des agro-carburants, selon l’Association africaine des producteurs de biocarburants (AAPB), née en novembre 2006 à Ouagadougou en marge d’un atelier sur le développement de la filière biocarburants dans l’espace UEMOA. Selon les experts, l’engouement africain pour les agro-carburants s’explique essentiellement par la volonté de réduire la dépendance énergétique et, accessoirement, par le souhait de créer des emplois dans le milieu rural. « Les pays africains qui misent sur les biocarburants sont majoritairement attirés par les perspectives d’allègement de la facture énergétique et de création d’emplois », explique Joël Blin, bio-énergéticien, responsable du laboratoire Biomasse-énergie et biocarburant (LBEB) au Burkina Faso. Mais, s’il est vrai que la majorité des pays africains produisent des biocarburants pour les besoins du marché intérieur, il n’en demeure pas moins que quelques-uns d’entre eux exportent déjà cette énergie vers le Nord. Le groupe sucrier soudanais Kenana a, pour la première fois le 27 décembre dernier, exporté 5 millions de litres d’éthanol d’une valeur de 3,3 millions de dollars vers l’Union européenne. « Quatre autres cargaisons, de 5 millions de litres chacune, doivent encore partir pour l’UE d’ici la fin février 2010 », révèle Majdi Hassan, directeur des ventes du groupe, cité par l’AFP. Le Soudan emboîte ainsi le pas à l’Ile Maurice et au Zimbabwe, qui exportent depuis quelques années du biodiesel vers le marché communautaire.



Qu’ils soient destinés au marché intérieur ou à l’export, les biocarburants font, depuis 2008, année marquée par des émeutes de la faim dans plusieurs pays africains, l’objet de vives critiques sur le continent. Au Sénégal, le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR) a dénoncé avec véhémence le programme national des biocarburants, qui ne constitue pas, selon lui, « une priorité pour le monde rural ». Une étude sur les biocarburants au Sénégal, publiée début 2009 par les ONG Wetlands International et Action-aid, a estimé que le développement des biocarburants pourrait à terme menacer les cultures vivrières et ouvrir la voie à une compétition dangereuse entre les 800 millions d’automobilistes et les 2 milliards d’humains qui vivent sous le seuil de pauvreté dans le monde. Une autre étude menée par des ONG et intitulée « Jatropha, un piège socioéconomique pour le Mozambique » a également révélé que les jatrophas du Mozambique ont été majoritairement plantés sur des terres arables. Conséquence de cette forte mobilisation : la 2e Conférence internationale sur les biocarburants, tenue du 10 au 12 novembre dernier à Ouagadougou (site de la conférence, synthèse des présentations ICI), a reconnu explicitement la responsabilité directe des biocarburants dans la crise alimentaire et recommandé le lancement de politiques d’autosuffisance alimentaire en parallèle aux stratégies de développement des agro-carburants.
Les agro carburants (biocarburants) sont des substituts à l’essence : l’éthanol est fait à partir de la canne à sucre, de betterave ou de blé ; et des substituts au diesel : huiles faite à partir de colza, soja, huile de palme. Le bilan énergétique de l’éthanol à partir du blé est faible. Le bilan des huiles de colza comme substitut au diesel est un peu meilleur.

Notes :Les agro carburants représentent 1% des terres cultivables du monde mais sur des marchés comme le maïs, l’ambitieux programme américain d’éthanol qui utilise ¼ de la production américaine contribue significativement à la hausse des prix . Les Etats-Unis représentent 40% de la production mondiale (la production d'éthanol croît de 15 à 20 % par an depuis 2002) mais ils sont utilisés aussi de manière importante au Brésil avec la production d’éthanol de canne à sucre et en Allemagne (colza pour le diesel). L'Espagne et la Pologne ambitionnent aussi de développer une capacité de production d'éthanol, à partir des céréales, afin de respecter les objectifs communautaires d'incorporation de biocarburants sans recourir aux importations.
Lire : Les biocarburants en Afrique de l'Institut de Coopération au Développement Economique et Social : ICI

Sources : Les Afriques / Walid Kéfi / Le Gouriellec

dimanche 24 janvier 2010

Film du jour : Invictus



Vu aujourd'hui : le film Invictus (je vous en avais parlé lors de sa sortie ICI) de Clint Eastwood avec Morgan Freeman et Matt Damon, inspiré du livre de Kohn Carlin "Playing the Enemy : Nelson Mandela and the Game that made a Nation".
"Invictus" (Invincible) titre latin du poème de William Ernest Henley est aussi le poème préféré de "Madiba" Mandela.


Invictus :
Out of the night that covers me,
Black as the pit from pole to pole,
I thank whatever gods may be
For my unconquerable soul.

In the fell clutch of circumstance
I have not winced nor cried aloud.
Under the bludgeonings of chance
My head is bloody, but unbow'd.

Beyond this place of wrath and tears
Looms but the Horror of the shade,
And yet the menace of the years
Finds and shall find me unafraid.

It matters not how strait the gate,
How charged with punishments the scroll,
I am the master of my fate:
I am the captain of my soul.


Traduction :

Dans la nuit qui m'environne,
Dans les ténèbres qui m'enserrent,
Je loue les Dieux qui me donnent
Une âme, à la fois noble et fière.

Prisonnier de ma situation,
Je n'ai pas gémi ni pleuré.
Meurtri par les tribulations,
Je suis debout bien que blessé.

En ce lieu d'opprobres et de pleurs,
Je ne vois qu'horreur et ombres
Les années s'annoncent sombres
Mais je ne connaîtrai pas la peur.

Aussi étroit soit le chemin,
Bien qu'on m'accuse et qu'on me blâme
Je suis le maître de mon destin,
Le capitaine de mon âme.

lundi 11 janvier 2010

A lire, à voir, à écouter cette semaine !

Un rapport du Chatham House par Edward Thomas : « Decisions and Deadlines: A Critical Year for Sudan » ICI
« Jonglei's Tribal Conflicts: Countering Insecurity in South Sudan » de l’International Crisis Group ICI. De plus Marc Lavergne sera l’invité de Thierry Garcin mardi dans les Enjeux Internationaux pour présenter les conséquences régionales de l’indépendance probable du Sud en 2011.
Sur le site du Conseil on Foreign Relations (ICI) : « Abdulmutallab is More Than Just Al-Qaeda », « Paying the Price for Apartheid », « Time Online: Somalis in Yemen: Intertwined Basket Cases », et « Nigeria's Leadership Vacuum ».
Cette semaine aussi la sortie d’« Invictus » de Clint Eastwood avec Morgan Freeman et Matt Damon. Un long-métrage qui montre comment, après l’apartheid, Nelson Mandela tenta de réunir les Sud-Africains en organisant la Coupe du monde de rugby.
Le synopsis : En 1994, l'élection de Nelson Mandela consacre la fin de l'Apartheid, mais l'Afrique du Sud reste une nation profondément divisée sur le plan racial et économique. Pour unifier le pays et donner à chaque citoyen un motif de fierté, Mandela mise sur le sport, et fait cause commune avec le capitaine de la modeste équipe de rugby sud-africaine. Leur pari : se présenter au Championnat du Monde 1995...
Et bien sur je ne peux que vous recommander de lire… mon article sur « L’Afrique noire en mal de champion. L’Afrique Noire : le Nigeria et l’Afrique du Sud » dans « Les Grandes puissances du XXIème siècle » (ICI)

lundi 21 décembre 2009

Le sommet Africités s’est achevé hier



Tous les trois ans, les principaux décisionnaires politiques et économiques des villes d’Afrique se réunissent au sein des sommets AFRICITES. Avec le soutien de nombreuses organisations internationales, le sommet constitue le plus grand forum pour discuter et identifier les besoins des collectivités africaines.

DEMARCHE :A la suite de la 2° Conférence des Nations Unies pour les établissements humains organisés en juin 1996 à Istanbul, la communauté internationale a consacré les thèmes de la décentralisation, du partenariat et de la participation comme une des options essentielles pour promouvoir des établissements humains viables et durables. Istanbul a été également un moment fondateur du mouvement mondial des collectivités locales puisqu’à cette occasion s’est tenue la première assemblée mondiale des villes et autorités locales qui a recommandé la mise en place d’une « Coordination des Associations Mondiales des Villes et Autorités Locales » (CAMVAL) pour leur permettre de parler d’une même voix sur la scène internationale.

Le Partenariat pour le Développement Municipal a pris une part active à ce mouvement en organisant les Premières Journées de la commune africaine (Africités 98), à son initiative et à la demande des associations nationales des villes et autorités locales en janvier 1998 à Abidjan (Côte d’Ivoire). L’institutionnalisation de cette manifestation, à la demande des participants à Africités 98 a conduit à en faire un de ses programmes d’intervention.

OBJECTIFS
- proposer et animer une coopération et une plate-forme de dialogue entre les collectivités locales africaines et leurs partenaires sur le processus de décentralisation.
- Participer à la structuration et à la consolidation du mouvement municipal africain.
- Contribuer à inscrire la décentralisation dans l’agenda des instances politiques panafricaines.

SOMMETS
-Africités 98, Abidjan, en janvier 1998, premières journées de la commune africaine a marqué l’émergence du mouvement municipal africain et a constitué une des meilleures plates-formes de dialogue jamais organisée sur le continent africain autour des questions relatives aux politiques de décentralisation, au rôle des collectivités locales dans la gestion du développement urbain et dans la promotion du développement local, aux rapports entre décentralisation, développement et démocratie dans le contexte actuel et futur de l’Afrique.
-Africités 2000, à Windhoek, en mai 2000 a été avec la création du Conseil des Communes et Régions d’Afrique, le Sommet de l’unification du mouvement municipal africain et de l’affirmation du rôle stratégique des villes et collectivités locales comme acteurs incontournables du développement durable de l’Afrique. Ce sommet a été l’occasion d’un dialogue approfondi sur le financement des collectivités locales africaines. Au cours de ce sommet la décision a été prise de créer la CADDEL la conférence ministérielle africaines de la décentralisation et du développement local.
-Africités 2003, à Yaoundé en décembre 2003, consacrera l’unification du mouvement municipal africain et sa participation au mouvement municipal mondial. Ce sommet a pour ambition de situer la décentralisation et le renforcement des collectivités locales dans la perspective de mieux assurer l’accessibilité des populations aux services de base pour l’amélioration de leurs conditions de vie.
-Africités 2006, à Nairobi, en septembre 2006, sur le thème « Construire des coalitions locales pour la réalisation effective des Objectifs du Millénaire pour le Développement au sein des collectivités locales africaines ».
- Africité 2009, à Marrakech du 16 au 20 décembre 2009 sur le thème ”La réponse des collectivités locales et régionales d’Afrique à la crise globale : promouvoir le développement durable et l’emploi”. Le Cinquième Forum panafricain des collectivités locales a enregistré la participation de quelque 4600 participants venus de plus de 40 pays d’Afrique.

Exemples de Prix Africités 2009

-Prix de la décentralisation : Royaume du Maroc
-Prix de la bonne gouvernance locale : Lusaka (Zambie)
-Prix de la bonne gouvernance participative : Dondo (Mozambique)
-Prx de l’assainissement : Antananarivo (Madagascar)
-Prix de la santé de base : Kigali (Rwanda)

-Africités 2012
se tiendra à Dakar
En 2000, les collectivités africaines se sont dotées d'une coordination à Windhoek en Namibie, avant de lancer en 2005, Cités et gouvernements locaux unis d'Afrique (CGLUA) à Tshwane en Afrique du Sud.

samedi 31 octobre 2009

A lire !

- Excellent article de Stéphane Mantoux sur la République Démocratique du Congo (ICI). Il nous promet une « d'une trilogie consacrée aux conflits en République Démocratique du Congo (RDC) ». Vivement la suite !

- « Quand agriculture rime avec géopolitique » un dossier dirigé par Barah Mikaïl, chercheur à l’IRIS : ICI

- « De Thabo Mbeki à Jacob Zuma : Quelle sera la nouvelle vision de l’Afrique du Sud ? » de Thierry Vircoulon (Ifri) : ICI

- « Radical Islam in East Africa » (Rand Corporation) : ICI

jeudi 8 octobre 2009

La rébellion Touaregue prête à déposer les armes ?


La faction historique de la rébellion touarègue au Niger, le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ), a annoncé sa décision de déposer les armes mardi après-midi, en marge d’une cérémonie dans la ville libyenne de Sebha, en présence de Mouammar Kadhafi.
L’attaque, en février 2007, de la garnison d’Iferouane a marqué l’apparition du MNJ dans le Nord du Niger. La rébellion se constitue de déserteurs, d’anciens rebelles et de jeunes Agadeziens, tous frustrés par leur situation sociale, matérielle et politique. La décentralisation est le thème principal des revendications du MNJ. Elle était apparue lors des accords de paix de 1995 mais la lenteur de la réforme a remis en cause les conditions de la paix. Le traitement de la crise alimentaire de 2005 a mis en évidence les lacunes des infrastructures étatiques vis-à-vis des populations du Nord qui ne bénéficièrent pas des messages d’alerte précoces. Par ailleurs, les conditions de vie des populations pastorales (plus de 410 000 personnes) se sont aggravées du fait de diminution des zones pastorales sous la pression foncière des agriculteurs du Sud. La paupérisation de ces populations pousse les Touaregs a transformer leur mode de vie et à s’installer en périphérie des villes. Donc la mise en œuvre effective de la décentralisation, le développement économique, le respect de la diversité culturelle, la plus grande représentation des populations du Nord dans les instances étatiques, l’administration et l’armée sont au cœur des revendications touaregs. Cependant afin d’éviter une trop grande coloration ethnique de ses demandes le mouvement reprend des thématiques comme celles de la rente uranifère, et des subventions accrues pour les régions du Nord dans lesquelles l’ensemble des populations de ces régions se retrouve.
C’est par l’intermédiaire de la question environnementale que le MNJ a intégré la question uranifère à ses revendications. Il a repris le rapport de l’association Sherpa2 et du CRIIRAD3 sur les pollutions radioactives et les conditions sanitaires des travailleurs à Arlit. Le MNJ demande explicitement un versement de 50 % des revenus des sociétés d’exploitation au profit des collectivités locales. Le MNJ s’appuie sur un contexte international favorable, avec l’adoption le 14 septembre 2007 par l’Assemblée Générale de l’ONU de la déclaration des peuples autochtones qui stipule que ces peuples ne peuvent pas être expulsés de leur territoire sans leur consentement libre et informé.
Notes géopolitiques : Le Niger se trouve happé dans les rivalités géopolitiques qui opposent les capitales arabes (Libye et Algérie) pour le contrôle du Sahel. Ces pays, prennent une importance grandissante eu égard à la lutte antiterroriste, et sont en train de devenir un pôle majeur. La Libye aimerait faire du Niger (et du Tchad) des zones d’intérêt stratégique, mais ses moyens ne le lui permettent plus. Elle a, dans cette région, une volonté de regroupement hégémonique, qu’elle a tenté d’accomplir par des moyens militaires, mais qui désormais passe par les moyens économiques. Dans cette zone, la Libye tente de sauvegarder ou d’accroître. En outre, certains rebelles seraient revenus d’exil en Algérie et en Libye et le MNJ bénéficierait de soutiens financiers et matériels des Touaregs algériens et libyens. Il semble que les rebelles n’ont pas de problème pour se procurer des armes dans cette région poreuse (il est difficile de surveiller la frontière nigéro-algérienne longue de 900km). Un marché parallèle existerait avec des armes venant de Côte d’Ivoire. Sur le terrain, l’État nigérien a privilégié une logique de répression contre les soutiens supposés du MNJ avec l’envoi de renforts militaires. Cette attitude répond à un agenda politique particulier, le Niger se trouvant en effet dans une année préélectorale (voir ce billet).
Donc les accusations répétées de collusion avec les rebelles, portées par le gouvernement contre le groupe Areva dans le passé, sont un moyen pour l’Etat nigérien de redistribuer les cartes en discréditant le groupe Areva. Pour autant la France et le groupe conserve une place de premier plan dans le pays car le Niger est très dépendant de l’extérieur pour son approvisionnement en produits alimentaire de base, en énergie et en produits industriels. La compagnie Areva se doit de diversifier ses sources d’approvisionnement. Elle a déjà racheté des gisements en Namibie, en Afrique du Sud et en Centrafrique et entend développer son activité au Canada et au Kazakhstan.