Affichage des articles dont le libellé est Burundi. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Burundi. Afficher tous les articles

mardi 14 juin 2011

Analyse comparée des phénomènes miliciens

Le CERI-Science Po organise le 22 juin 2011(9h00 - 18h00) et le 23 juin 2011 (9h00 -13h00) un colloque autour de l'"Analyse comparée des phénomènes miliciens. Débats, enjeux et nouvelles approches" qui ne manquera pas d'intéresser les lecteurs de ce blog.
Informations : ICI


Programme :
MERCREDI 22 JUIN 9h00 - 18h00

9h00 - 9h15 : Mot de bienvenue : Sandrine Perrot, Sciences Po-CERI, et Hervé Maupeu, LAM Pau
9h15 - 11h00 Historicité de l’économie de protection

Historicité de l’économie de protection : débats et enjeux
Sandrine Perrot, Sciences Po-CERI
Histoire du vigilantisme et politiques de protection dans les townships sud-africains
Laurent Fourchard, LAM, Bordeaux
Les partisans armés : émergence d'un corps "informel" de police à Madagascar au 19ème siècle
Nicolas Courtin, UVSQ, CESDIP- Centre de recherches sociologiques du droit et des institutions pénales, GEMPA - Groupe d'étude sur les mondes policiers africains

Discutante : Christine Deslaurier, IRD, Paris

11h00 - 13h00 Neo-traditionnalisme et (post)modernité des milices

Ce que le monde fait aux milices. Transnationalisation des pratiques et renforcement des identités
Jérôme Lafargue, IFRA Nairobi, LAM Pau
Néo-traditionalisme et modernité : les milices Maï-Maï congolaises
Luca Jourdan, Université de Bologne

Lire également "Les Maï Maï dans la guerre au Kivu" par Stéphane Mantoux

Discutant : Koen Vlassenroot, Université de Gand

14h00 - 16h00 Milices et Etat

Réformes constitutionnelles, droit et milices
Mutuma Ruteere, consultant, ancien directeur de la recherche à la Kenya Human Rights Commission, Nairobi
Les milices jihadistes au Pakistan: sous-traitance de la guerre et logiques de situation
Amélie Blom, Institut d'études de l'Islam et des Sociétés du Monde Musulman, Paris
Vigilantism, smuggling and state recuperation: the OPEC boys in north-western Uganda
Kristof Titeca, Université d’Anvers

Discutante : Elizabeth Picard, émérite CNRS-IREMAM, Aix-en-Provence

Pause café

16h00 - 18h00 Milices dans le temps électoral


Les milices sud-soudanaises en campagne référendaire
Mareike Schomerus, LSE (à confirmer)
L’affiliation partisane des jeunes au Burundi : une milicialisation souterraine et diffuse
Nicolas Hajayandi, Université de Bujumbura
Who is in control? Political leadership and militias in Kenya
Claire Médard, IRD, UMR 205 URMIS Université Paris Diderot-Université de Nice-IRD; Susan Mwangi, Kenyatta University
Sociologie des Chimères d'Aristide en Haïti
Jean Eddy Saint Paul, Université de Gunajuato, Mexique

Discutant : Richard Banégas, Université Paris I

JEUDI 23 JUIN 9h00 - 13h00

9h00 - 11h00 Transformations sociales, transformations de genre


Les rondas compesinas du Pérou : comment traiter du genre ?
Camille Boutron, CERIUM, Montréal
Les politiques libidinales de l'insurrection: 'amour-mariage-sexe' dans l'Armée de libération populaire du Népal
Laurent Gayer, CNRS-CURAPP, CSH Delhi
De la milice à l’engagement paramilitaire : Parcours de femmes républicaines nord-irlandaises au début des années 1970
Elise Féron, CARC, University of Kent

Discutante : Marielle Debos, Université de Paris-Ouest Nanterre

11h00 - 13h00 Représentations populaires des milices : chansons, littérature

Lire les milices dans le roman africain francophone: Les cas de Johnny Chien Méchant d'Emmanuel Dongala et Port Mélo d'Edem
Eric M. Midepani, Institut de Recherche en Sciences Humaines, Libreville
Mémoires et représentations populaires des milices touaregs
Frédéric Deycard, LAM Bordeaux
Mungiki au son du Benga. Débats idéologiques et recrutement des milices au Kenya
Hervé Maupeu, LAM Pau

Discutant : à confirmer

mercredi 20 avril 2011

La France déserte les Grands Lacs ?

Cette semaine Jeune Afrique titre l'un de ses billets "France-Rwanda. SOS Coopération" où l'on apprend qu'"en dehors de Technip (gaz méthane du lac Kivu) et de quelques PME, aucun investisseur français ne semble intéressé par cette destination". De même la France n'aurait accordé en 2010-2011 que 10 bourses sur 7000 demandes aux étudiants rwandais. Les visites bilatérales se font rares et cela malgré la levée des mandats d'arrêt émis par le juge Bruguière.

De son côté les Etats-Unis font un retour en force. Cette région constitue pourtant une zone mouvante pour les intérêts américains. Privilégiée sous l’Administration Clinton, les Grands Lacs furent quelque peu négligés par l’Administration Bush.
Deux raisons principales :
- l’équipe Bush était réticente à s’investir dans cette région instable ;
- l’accent mis sur la lutte antiterroriste, cette région s’est vue supplantée par d’autres régions (Afrique du Nord et Sahel, Corne de l’Afrique) dont l’intérêt était plus grand de ce point de vue.
Le cas du Rwanda est à cet égard révélateur. Pour autant la région détient un potentiel minier qui intéresse les États-Unis (RDC et Ouganda).

Lire aussi : "Avec Juppé au Quai d'Orsay, le cactus rwandais retrouve des épines"
et
"France - Rwanda : Juppé fait un geste envers Kigali"

mardi 12 octobre 2010

L'Afrique a faim....

Hier l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) publiait son rapport annuel (disponible en anglais, allemand et espagnol rapport complet ICI, rapport sur l'Afrique ICI) sur la famine dans le monde.
Dans 25 pays (sur les 122 en développement étudiés) la famine atteint des niveaux « alarmants » dont 22 en Afrique et 4 sont « extrêmement préoccupants »: la République démocratique du Congo (RDC), le Burundi, le Tchad et l’Érythrée.



Parmi les pays qui ont accompli un redressement spectaculaire de leur indice de pauvreté entre 1990 et aujourd’hui figurent l’Angola, l’Éthiopie, le Ghana et le Mozambique.


Le rapport montre que la faim et les performances économiques sont inversement proportionnelles :plus un pays a un PIB important, moins son indice de la faim est élevé (l’échelle se situe de zéro à 100, zéro étant le meilleur score). La faim atteint un niveau « alarmant » à partir d’un score de 20 et « extrêmement préoccupant » à partir de 30. Ainsi la RDC se situe au-dessus de 40 sur cette échelle.

mardi 5 octobre 2010

Scandale sur le génocide hutu

Le rapport "Projet Mapping concernant les violations les plus graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises entre mars 1993 et juin 2003 sur le territoire de la République démocratique du Congo" est disponible ICI Le rapport souligne que les attaques des forces rwandaises contre des réfugiés hutus et des membres de la population civile hutu « pourraient être qualifiées de génocide si ces faits sont prouvés devant un tribunal compétent »

Le Projet Mapping avait 3 objectifs :

* Dresser l’inventaire des violations les plus graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises sur le territoire de la RDC entre mars 1993 et juin 2003.
* Évaluer les moyens dont dispose le système national de justice pour donner la suite voulue aux violations des droits de l’homme qui seraient ainsi découvertes.
* Élaborer, compte tenu des efforts que continuent de déployer les autorités de la RDC ainsi que du soutien de la communauté internationale, une série de formules envisageables pour aider le Gouvernement de la RDC à identifier les mécanismes appropriés de justice transitionnelle permettant de traiter les suites de ces violations en matière de vérité, de justice, de réparations et de réforme.

Selon le Haute Commissaire aux droits de l’homme, Navi Pillay
: « ce rapport reflète l’engagement des Nations Unies à aider le gouvernement de la RDC dans ses efforts pour éradiquer la culture de l’impunité qui a permis les violences sexuelles et d’autres graves violations des droits de l’homme (...) la divulgation fin août du texte (…) avait conduit à des discussions intenses sur un seul aspect du rapport à savoir l’évocation de la possibilité que les forces armées du Rwanda et leurs alliés locaux auraient pu commettre des actes pouvant constituer des crimes de génocide ».
Pour l’ambassadeur de la RDC auprès des Nations Unies, Ileka Atoki : « le gouvernement congolais, et moi-même également, à titre personnel, sommes consternés. Ce rapport est détaillé, il est crédible. Les victimes congolaises méritent justice. Elles méritent que leurs voix soient entendues. Comme tous les Congolais, je souhaite vivement justice pour tous ces crimes ».
Pour le Burundi, le porte-parole du gouvernement burundais, Philippe Nzobonariba déclare : « le Burundi ne peut pas reconnaître un rapport qui est clairement destiné à déstabiliser la sous-région et qui n’a pas été mené de façon objective. Le Burundi s’est tenu à l’écart du conflit congolais et d’ailleurs, aucun gouvernement burundais n’a jamais reconnu une présence militaire au Congo. On aurait dû consulter et tenir compte de l’avis de tous les pays impliqués à tort »

Pour le Rwanda : « le désir de valider la théorie du double génocide est présent en permanence à travers le rapport de l’ONU en mettant en miroir les acteurs, l’idéologie et les méthodes employées pendant le génocide rwandais de 1994 ».

Le gouvernement ougandais
quant à lui menace comme le Rwanda de revoir sa participation « aux différentes opérations régionales et internationales de paix ».

mercredi 7 juillet 2010

Le coin du lecteur


A découvrir et à lire ... sur la plage :

- "Ne réveillez pas l'eau qui dort : les Maï Maï dans la guerre au Kivu" de Stéphane Mantoux (Historicoblog). Une analyse toujours aussi pointue et pertinente.

- Mondes n°3. Les cahiers du Quai d’Orsay Nouvelles dynamiques africaines
Paris, Grasset, 2010. 190 pages, 18,5 x 26 cm, broché. 18,05 €

- "Burundi : un Etat de droit ?": par Jean-Marie Fardeau,Directeur Human Rights Watch du bureau de Paris, répond aux questions de l'IRIS: Human Rights Watch a fait paraître au mois de mai un rapport sur les violences politiques au Burundi (« Nous allons vous ligoter et vous abattre : Les violences politiques restent impunies au Burundi »). Quelle est la situation sur place ? Dans ce contexte, comment s’est déroulée l’élection présidentielle de ce week-end ? Votre représentante vient d’être expulsée du Burundi. Comment HRW réagit-elle dans ce genre de situation ? Arrive-t-elle à maintenir la surveillance sur le pays ?

- "Les premières élections libres de la Guinée depuis l’indépendance" par Philippe Hugon, directeur de recherche IRIS

- "La projection économique des pays du Maghreb sur l'Afrique subsaharienne" par Nezha Alaoui

dimanche 14 février 2010

Burundi : vers l'escalade de violence ?



La tension "monte dangereusement à l'approche des élections" générales prévues de mai à septembre 2010 au Burundi (série de cinq scrutins dont une présidentielle et des législatives), selon l'International Crisis Group (ICG) qui met en garde contre les risques de violence "dans les prochains mois".

Pour l'ICG, "il est probable" que le président Pierre Nkurunziza (photo) conserve son poste à l'issue de la présidentielle, grâce à sa popularité et au contrôle des finances publiques, mais son parti pourrait "perdre la majorité au parlement et le contrôle des administrations provinciales", ce que l'aile dure du parti, notamment les chefs militaires, ne seraient pas prêts à accepter.


Pour Thierry Vircoulon, Directeur de projet de Crisis Group pour l'Afrique Centrale : "Les pratiques de harcèlement et d'intimidation de la part de la police et du mouvement de jeunes du parti au pouvoir représentent une évolution inquiétante qui pourrait facilement déstabiliser le processus électoral tout entier".
Selon ce rapport, "les administrations locales, contrôlées par le parti au pouvoir, ordonnent à la police de perturber les rassemblements de l'opposition", alors que "les organisations de la société civile et certains médias sont harcelés pour avoir dénoncé les tendances autoritaires du Cndd-FDD, dont le mouvement de jeunesse, une organisation quasi para-militaire, est d'ores et déjà coupable de violences et d'intimidations".
Pour l'ICG, "il n'est guère probable que les tensions actuelles provoquent un retour à la guerre civile", la communauté internationale doit soutenir rapidement "des politiques de prévention du risque d'escalade violente" et les pays de la région devraient "déployer une mission de police" et nommer un envoyé spécial chargé d'aplanir les différents conflits autour du processus électoral.

Le rapport "Burundi: garantir un processus électoral équitable" ICI
Sommaire :


I. INTRODUCTION
II. UN PROCESSUS POLITIQUE LABORIEUX.
A. DIFFICILE MISE EN PLACE DE LA CENI
B. REFORME POUSSIVE DU CODE ELECTORAL ET INQUIETUDES SUR L’ENREGISTREMENT DES
ELECTEURS
1. Calculs politiques sur les modalités d’organisation du scrutin
2. Un enregistrement des électeurs politisé?
C. RESTRICTIONS DES LIBERTES PUBLIQUES
III. STRATEGIES A COURTE VUE DES PARTIS POLITIQUES
A. LES ANCIENNES REBELLIONS
1. Le CNDD-FDD
2. Les FNL
B. LES FORCES POLITIQUES TRADITIONNELLES
1. Le FRODEBU
2. L’UPRONA
C. LES NOUVELLES FORCES POLITIQUES
1. L’UPD
2. Le MSD
D. LES ENJEUX POLITIQUES DES ELECTIONS DE 2010
IV. AMPLEUR DES DEFIS SECURITAIRES
A. MOBILISATION DES JEUNESSES DES PARTIS POLITIQUES ET DES DEMOBILISES
B. POLITISATION DES CORPS DE DEFENSE ET DE SECURITE
C. RISQUES D’ESCALADE DE VIOLENCE
V. GARANTIR UN PROCESSUS ELECTORAL CREDIBLE
A. SURVEILLER LA NEUTRALITE DES CORPS DE DEFENSE ET DE SECURITE
B. CONSOLIDER LE ROLE DES MEDIAS ET DE LA SOCIETE CIVILE
C. FAVORISER L’IMPARTIALITE DE LA CENI
D. DISSUADER LA VIOLENCE
VI. CONCLUSION
ANNEXES
A. CARTE DU BURUNDI
B. GLOSSAIRE
C. A PROPOS D’INTERNATIONALCRISISGROUP
D. RAPPORTS ET BRIEFINGS DECRISISGROUP DEPUIS 2007
E. CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’INTERNATIONALCRISISGROUP

Les recommandations de l'ICG:

Au Gouvernement burundais :

1. Cesser les entraves au fonctionnement des partis politiques en interdisant formellement aux gouverneurs de province, administrateurs communaux et aux forces de police locales :

a) d’empêcher ou de perturber les réunions des partis politiques d’opposition organisées légalement ;

b) de prohiber l’ouverture de bureaux locaux de partis politiques ; et

c) de procéder à des arrestations arbitraires de responsables locaux et partisans de partis politiques d’opposition.

2. Prendre des sanctions à l’encontre des responsables locaux qui continuent de perturber l’activité des partis politiques.

3. Interdire les activités illégales des mouvements de jeunesse des partis politiques et punir les responsables de telles activités.

4. S’abstenir de toute provocation verbale ou autre, et de l’usage de l’intimidation et de la force à l’encon­tre des partis politiques d’opposition, des médias et de la société civile.

5. Prendre toutes les mesures qui s’imposent contre les personnes, groupes ou organisations impliqués dans le réarmement des milices.

6. Assurer l’accès libre et équitable des partis politiques aux médias publics.

7. Poursuivre les discussions avec les partis politiques d’opposition au sein de la structure nationale nouvellement créée pour le dialogue politique ; ces discussions ont notamment pour but d’atteindre un consensus sur la préparation et le déroulement du processus électoral et de régler rapidement toutes les difficultés liées aux élections.

Aux partis politiques :


8. S’abstenir de toute provocation verbale ou autre qui pourrait mener à une escalade des tensions politiques, y compris l’intimidation de rivaux, les appels à la vengeance ou l’apologie de la haine ethnique.

9. Arrêter de mobiliser les mouvements de jeunesse à des fins d’intimidation ou de violence.

10. S’abstenir de compromettre la neutralité des services de sécurité en instrumentalisant des réseaux de soutien internes.

Aux médias :

11. Accorder le libre accès de leurs antennes et colonnes à tous les partis politiques, de manière équitable, et s’abstenir de faire la propagande déguisée de toute formation ou responsable politique.

A la société civile :


12. Mettre en place un observatoire de la violence politique pour documenter tous les actes de violence liés aux élections, et surveiller particulièrement l’action des mouvements de jeunesse des partis politiques et les groupes de démobilisés affiliés à ceux-ci, ainsi que le comportement des forces de l’ordre.

A l’Initiative régionale sur le Burundi :

13. Organiser, en collaboration avec le gouvernement, le déploiement d’une mission de police régionale composée de petites équipes incorporées à la police burundaise et mandatées pour appuyer la préparation et l’exécution des opérations de sécurisation des élections. Cette mission serait menée par un commissaire de police travaillant directement avec le commandant de la police nationale et placé sous l’autorité d’un envoyé spécial régional de haut niveau.

14. Nommer un envoyé spécial de stature internationale et familier avec la politique burundaise, afin de fournir une facilitation de haut-niveau en cas d’actes violents sérieux ou de différends majeurs liés à la gestion du processus électoral. Celui-ci devra également coordonner les efforts politiques de la communauté internationale auprès des acteurs politiques burundais.

A la communauté internationale :

15. Assurer le déploiement précoce d’une mission internationale d’observation des élections.

16. Fournir le soutien financier opportun et l’expertise technique adéquate à la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

17. Prévenir les responsables politiques burundais que ceux qui se rendraient responsables de crimes politiques sérieux seront poursuivis si nécessaire par les juridictions internationales – Cour pénale internationale ou tribunal spécial – et que des sanctions ciblées seront imposées à ceux qui auraient recours à des fraudes massives ou des violences pour remporter les élections.

samedi 23 janvier 2010

Rapport mondial 2010 de Human Rights Watch



"Les gouvernements qui se sont rendus coupables de graves violations des droits humains au cours de l'année passée ont intensifié leurs attaques contres les défenseurs et les organisations de défense des droits humains qui rendent compte de ces violations", a déclaré Human Rights Watch.
Human Rights Watch cite le Soudan et la Chine comme des pays dont les gouvernements interdisent régulièrement des organisations de défense des droits humains. Des gouvernements comme ceux de l'Ethiopie et de l'Egypte recourent à des réglementations extrêmement restrictives pour entraver les activités des organisations non gouvernementales.
Human Rights Watch a par ailleurs expliqué dans l'introduction de son Rapport mondial que l'émergence d'un système de justice internationale, dont la Cour pénale internationale (CPI), avait été la cible d'attaques. Ces attaques se sont produites après que la Cour a émis un mandat d'arrêt en mars contre le Président Omar el-Béchir du Soudan pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis par les forces soudanaises et leurs milices alliées contre les populations civiles du Darfour. (mon billet sur la justice internationale en Afrique ICI) Après l'émission du mandat par la CPI, de nombreuses démocraties africaines ont initialement choisi le confort de la solidarité régionale plutôt que d'adopter une position de principe de soutien à la justice internationale, note Human Rights Watch dans l'introduction au rapport.
Au Zimbabwe, les chercheurs de Human Rights Watch ont continué à observer et rendre compte des violations des droits humains commises par l'ancien parti au gouvernement du Président Robert Mugabe contre ses partenaires et leurs partisans au sein du gouvernement decoalition. Human Rights Watch a aussi documenté les méthodes brutales employées par l'armée et par la police dans les mines de diamants de Marange pour contrôler l'accès aux mines et pour s'emparer de l'exploitation et du commerce non autorisés des diamants.
En République démocratique du Congo, Human Rights Watch a documenté les meurtres délibérés de plus de 1 400 civils, la récurrence de viols brutaux, ainsi que d'autres exactions commises par les forces gouvernementales et rebelles lors de deux opérations successives de l'armée congolaise contre une milice hutue rwandaise dans l'est du pays. Human Rights Watch a aussi rendu compte de graves défaillances dans l'opération de maintien de la paix de l'ONU au Congo qui ont limité sa capacité à protéger efficacement les civils.
En Guinée, Human Rights Watch a publié un rapport détaillé sur les meurtres, les agressions sexuelles et autres exactions commises majoritairement par des membres de la Garde présidentielle d'élite lors de la répression d'un rassemblement de l'opposition dans la capitale. Les preuves recueillies laissent supposer que les attaques étaient planifiées à l'avance et correspondent à des crimes contre l'humanité.
Chapitres sur des pays africains, traduits en français :
Burundi (ICI)
Côte d'Ivoire (ICI)
RD Congo (ICI)
Rwanda (ICI)
Tchad (ICI)
Le Rapport mondial 2010 : Les auteurs de violations s’en prennent aux messagers des droits humains ICI
Photo : En couverture du Rapport mondial 2010, une photo de Tamouls sri lankais regroupés dans le camp de Menik Farm, lors de la visite du Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon en mai 2009.
© 2009 Joe Klamar/AFP/Getty Images

mercredi 23 décembre 2009

La République Démocratique du Congo (RDC) : retour sur la géopolitique du cœur de l’Afrique



Depuis 1998, 5,4 millions de personnes seraient mortes et quelque 45 000 personnes décèdent encore chaque mois. le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) estime à 1,4 millions le nombre de déplacés (dont 980 000 au Nord-Kivu). La situation ne semble pas s'améliorer et la missions de la MONUC devrait être prolongée.
Pays d’Afrique centrale, le troisième en superficie du continent (2 345 000km²), et le plus peuplé de la zone (63 millions d’habitants). Elle y occupe une place centrale sur les axes Le Cap-Le Caire et océan Atlantique- océan Indien.
La RDC (Zaïre jusqu’en 1997) constitue un ensemble composite confié par la Conférence de Berlin (1885) à une société capitaliste d’exploitation dirigée par le roi des Belges Léopold qui le lègue à Bruxelles. Son unité (le Bassin du Congo) n’est qu’apparente : elle plonge au sud dans le plateau métallifère du Shaba (ex-Katanga riche en cuivre, colbalt, uranium) et touche à l’est les Grands Lacs. Aussi sa diversité ethnique est elle considérable (5 langues nationales) et la décolonisation (1960) s’est accompagné de nombreux troubles, en particulier les tentatives de sécession du Katanga encouragées par l’Union minière de Belgique.
La dictature de Mobutu (1965-1997) ne permet pas le développement du pays malgré ses richesses. Sa déstabilisation est une retombée indirecte du conflit du Rwanda, de nombreux Tutsi (les banyamulengue) ayant été établis par les Belges dans l’est de la RDC (Kivu). Ils se heurtent en 1996 au million de réfugiés hutu fuyant le FPR, parmi lesquels les milices interahamwe impliquées dans le génocide de 1994). L’intervention des Rwandais tutsi et des Ougandais, leurs alliés, provoque la chute de Kinshasa le 16 mai 1997 et porte au pouvoir une coalition d’opposants dirigée par Laurent-Désiré Kabila. Mais les interventions étrangères ne cessent pas et la RDC devient l’enjeu d’un affrontement entre deux camps, d’un côté l’Ouganda et ses alliés, de l’autre l’Angola et le Zimbabwe qui soutiennent Kabila. Le gel des positions militaires se traduit par une partition de fait du pays. En 2001, L.D. Kabila est assassiné. En 2003, un accord global est signé et un gouvernement d’union nationale nommé. Mais de nombreux mouvements de rébellion persistent, souvent sur une base ethnique, en particulier dans le Nord et l’Est du pays.
Quel avenir pour la RDC ? Un éclatement encouragé par ses voisins qui organisent le pillage des ressources du pays (diamant, or, coltan, cuivre, cobalt). Des troubles aggravés par la forte croissance démographique (3%) ? Ou une stabilisation qui lui permettrait de valoriser sa place centrale dans le continent ?

Relisez ICI le billet de Stéphane Mantoux : « République Démocratique du Congo : chronique d'une guerre sans fin ? » sur Ifriqiya

Ecoutez demain matin l’émission Les Enjeux Internationaux de Thierry Garcin sur France Culture consacrée « La prolongation des impasses en Afrique centrale » avec Claude Wauthier.
Conférence de l’IFRI le 28 janvier (17H30-19H30) : « L'environnement des affaires en République Démocratique du Congo » autour d'Olivier Kamitatu, ministre du Plan de la République Démocratique du Congo et Karim Dahou, manager exécutif de l'Initiative NEPAD-OCDE pour l’investissement en Afrique. Présidence : Cyril Musila, Université catholique de Paris

mercredi 30 septembre 2009

Le rapport 2009 de Transparency International est arrivé

Comme chaque année l’organisation Transparency International nous propose son rapport sur la corruption dans le monde. Cette année le secteur privé est « à l’honneur » si on peut dire. On y apprend que les pots-de-vin versés à des politiciens corrompus et à des fonctionnaires d’État ont atteint jusqu’à 40 milliards de dollars par an. La corruption augmenterait les coûts des projets d’au moins 10 %.
Un chapitre est consacré à « la corruption et le secteur informel en Afrique subsaharienne » (p.308). En 2005, l’économie souterraine dépasse 40 pour cent des PIB officiels (50 % au Nigeria et en Tanzanie). Gavin Hayman, directeur de campagnes chez Global Witness, analyse la situation comme suit : « En 2006, les exportations de pétrole et de minéraux de l’Afrique ont atteint environ 249 milliards de dollars, soit près de huit fois la valeur des produits agricoles exportés (32 milliards de dollars) et près de six fois la valeur de l’aide internationale (43 milliards de dollars) [….] S’il était employé à bon escient, cet argent pourrait fournir l’une des meilleures occasions en une génération de sortir de leur pauvreté bon nombre des citoyens les plus démunis et les plus déshérités de la planète. L’histoire prouve, toutefois, étrangement, que les pays qui dépendent des revenus de l’exploitation pétrolière et minière tendent, à de rares exceptions près, à être pauvres, mal gérés et enclins à une instabilité violente : la « malédiction des ressources » est désormais un phénomène amplement étudié. »
Le document propose également des rapports par pays. Les cas du Burundi, du Cameroun, de l’Éthiopie, du Ghana, du Kenya, du Nigeria, du Rwanda et du Zimbabwe sont abordés. Ci-dessous le classement des 5 premiers pays, celui de la France et celui des pays d’Afrique sub-saharienne.

Indice de perception de la corruption 2008 (tel que le ressentent les milieux d’affaires et les analystes nationaux) :
1 Danemark
2 Nouvelle-Zélande
3 Suède
4 Singapour
5 Finlande
24 France
36 Botswana
41 Maurice
47 Cap-Vert
54 Afrique du Sud
56 Seychelles
61 Namibie
69 Ghana
78 Swaziland
81 Burkina Faso (1er pays francophone)
87 Madagascar
90 Sénégal
94 Lesotho
96 Bénin
97 Gabon
101 Mali
103 Djibouti
107 Rwanda
108 Tanzanie
116 Malawi
118 Mauritanie
119 Niger
120 Zambie
122 Nigeria
123 São Tomé-et-Principe
124 Togo
126 Érythrée
127 Éthiopie
132 Mozambique
135 Ouganda
134 Comores
138 Libéria
141 Cameroun
148 Kenya
152 République centrafricaine
153 Côte d’Ivoire
158 Angola
160 Burundi
161 Congo, République du
162 Gambie
163 Guinée-Bissau
164 Sierra Leone
170 Zimbabwe
171 Congo, République démocratique du
172 Guinée équatoriale
173 Tchad
174 Guinée
175 Soudan
180/180 Somalie
Et le rapport de préciser : « La pauvreté ne doit toutefois pas nécessairement enfermer un pays dans une spirale descendante de mauvaise gouvernance et de privation économique. […] le Botswana, le Cap-Vert, […] continuent d’afficher des niveaux relativement faibles de corruption perçue malgré leurs revenus relativement bas. Certains de ces pays peuvent donc être source d’inspiration en faveur de réformes. Dans le même temps, plusieurs pays riches en ressources naturelles obtiennent des résultats particulièrement médiocres. Ceci illustre le phénomène bien connu de la malédiction des ressources. »

dimanche 27 septembre 2009

2010 : des élections à gogo


Parce que les transitions démocratiques sont un enjeu pour beaucoup de pays africains, je vous propose un calendrier des élections qui se dérouleront dans les mois à venir. Et l’année qui arrive s’annonce chargée. Pas moins de 21 pays éliront présidents, députés...La plupart de ces Etats sont qualifiés de fragiles par les institutions internationales : Burundi, Centrafrique, Côte d’Ivoire, Ethiopie, Guinée, Madagascar, Niger, Rwanda, Somaliland, Tchad.
Aujourd’hui presque tous les pays africains organisent des élections. L’alternance a été une réussite au Mali, au Ghana, au Bénin et en Afrique du Sud, elle s’est grippée au Kenya, en Mauritanie et à Madagascar et la transmission du pouvoir s’est faite par héritage familial au Gabon et au Togo.
ANGOLA – Elections présidentielles en 2010
BOTSWANA -Elections générales (présidentielles, législatives, municipales), le 16 octobre 2009. Ce modèle de démocratie et de développement économique équilibré en Afrique, sera-t-il un exemple de transition ?
BURKINA FASO – Elections présidentielles en 2010. L’opposition réussira t-elle à se réunir ?
BURUNDI – Elections générales au premier semestre 2010. Le pays tente depuis 2006 de sortir de 13 ans d'une guerre civile ayant fait au moins 300.000 morts. Le processus électoral n’est pas encore vraiment lancé.
CENTRAFRIQUE – Elections législatives et présidentielles en 2010. Le MAE rappelle que l’on soit rester: « sensible aux risques qu’une dérive incontrôlée de ce pays ferait courir à la région tout entière, déjà en proie à une forte instabilité ».
COMORES – Elections présidentielles en 2010
COTE D’IVOIRE – Elections présidentielles le 29 novembre 2009. Malgré les retards pris par la commission électorale dans l’organisation du scrutin et après de nombreux reports cette date sera-t-elle respectée ?
ETHIOPIE - Les élections fédérales et régionales en mai et juin 2010. Les élections se dérouleront t-elles dans un climat aussi sanglant qu’en 2005 ou l’opposition est-elle bâillonnée ?
GUINEE – Élections présidentielles le 31 janvier 2010 et législatives en mars 2010. La junte du de Moussa Dadis Camara se maintiendra t-elle au pouvoir ?
MADAGASCAR – Législatives en mars 2010 et présidentielles en octobre 2010. …peut être ! L’île retrouvera t-elle un climat de sérénité depuis la prise de pouvoir d’Andry Rajoelina en décembre 2008 ?
MAURICE –Elections législatives en 2010
MOZAMBIQUE – Elections législatives et présidentielles le 28 octobre 2009. Le président sortant, Armando Guebuza (du Frelimo), qui a dirigé le pays depuis l’indépendance en 1975, est largement pressenti pour l’emporter.
NAMIBIE – Elections législatives et présidentielles les 27 et 28 novembre 2009. Les observateurs prédisent la victoire du parti au pouvoir, la Swapo.
NIGER - Elections législatives le 20 octobre 2009. Elections présidentielles en décembre 2009. Le 4 août 2009 une nouvelle Constitution qui renforce les pouvoirs de Tanja et lui accorde au moins trois ans de plus à la tête du pays a été voté par référendum. La convocation des législatifs fait parti des dispositions de cette nouvelle Constitution. Ce référendum controversé, boycotté par l’opposition et décrié par la Communauté internationale, s’est tenu après que le Président Tandja a dissout tour à tour le parlement puis la Cour constitutionnelle et modifié la loi électorale.
RWANDA – Elections présidentielles le 9 août 2010. Deuxième scrutin présidentiel depuis le génocide de 1994 largement remportée par Kagame, président du Front patriotique rwandais (FPR), l'ex-rébellion tutsie qui a mis fin au génocide en juillet 1994.
SAO TOME PRINCIPE – Elections législatives en mars 2010
SOMALILAND – Elections présidentielles prévue le 27 septembre mais reporté à une date inconnue pour la deuxième fois. Elections législatives en 2010
SOUDAN- Elections présidentielle et législatives en février 2010. Voir billet précédent.
TANZANIE – Elections présidentielles et législatives en décembre 2010
TCHAD – Elections législatives 2010
TOGO – Elections présidentielles le 28 février 2010
Quelques réflexions sur les transitions démocratiques en Afrique proposées par l’Organisation Internationale de la Francophonie : ICI
Voir calendrier provisoire des élections par l'Union Africaine : ICI