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jeudi 26 août 2010

Afrique de l'Ouest : Elections périlleuses

La semaine dernière l'hebdomadaire Jeune Afrique revenait sur les élections à haut risque qui se tiendront sur le continent en 2010-2011. Voir aussi mon précédent billet "2010 : des élections à gogo" ICI
Revenons sur les élections qui auront (peut-être) lieu en cette fin d'année.
Guinée-Conakry : le 19 septembre 2010 se tiendra le deuxième tour de la présidentielle. Ces élections laissent craindre des affrontements ethniques, chaque camp se voyant l'emporter. De plus la Force spéciale de sécurisation du processus électoral (Fossepel) ne dispose pas de suffisamment de moyens.

Côte d'Ivoire : le 31 octobre 2010, après 5 reports depuis 2005, les élections présidentielles devraient avoir lieu. 3 prétendants à la législature suprême : Laurent Gbagbo qui vient de bénéficier d'un "mandat cadeau", et les héritiers du "Vieux" (Houphouët Boigny décédé en 93) : Henri Konan-Bédié et Alassane Ouattara. Mais le processus de DDR doit s'achever avant les élections, les cartes d'électeurs et d'identité doivent être distribuées (processus d'identification) or c'est ce dernier problème qui est à l'origine de la crise qui divise le pays depuis 2002. "Dès lors, depuis que le processus de paix est engagé, les Forces Nouvelles (ex-Rébellion) ont toujours exigé l'identification avant tout désarmement pour ainsi ouvrir la voie à des élections justes et ouvertes à tous les Ivoiriens alors que le président GBAGBO et ses partisans ont au contraire toujours soutenu que le désarmement et la réunification du pays devaient précéder l'identification" rappelle Webthemic. Dans son billet il modélise le processus électoral ainsi :

1. 2003-2004 : Montée en puissance de la visibilité médiatique de la thématique du "désarmement/réunification".
2. 2005-2006 : La visibilité médiatique de la thématique du "désarmement/réunification" atteint un sommet.
3. 2007-2009 : La thématique de l' "identification" est cette fois-ci nettement plus visible que la thématique du "désarmement/réunification", médiatiquement parlant.

mercredi 2 juin 2010

La situation en Côte d'Ivoire agace les Etats-Unis

Le 10 mai dernier Barack obama a nommé un nouvel ambassadeur en Côte d’Ivoire : Philippe Carter III , précédemment employé à Washington au bureau des affaires africaines, en remplacement de Mme Wanda Nesbitt. Il aura pour mission de pousser le président Gbagbo a entamer le processus électoral. Il a déjà travaillé à Madagascar, au Gabon et en Guinée
La lettre du continent rappelle que les Etats-Unis s’implantent largement au Burkina Faso voisin puisque 600 GI étaient mobilisé du 3 au 23 mai à Ouagadougou pour l’opération Flintlock 2010 contre Al Qaïda. Leur but serait de surveiller à partir de la Côte d’Ivoire tout le Golfe de Guinée.
Le report constant des élections semble agacer le président américain, dans un communiqué de presse en date du 20 février l’ambassade indiquait que: « les États-Unis suivent avec beaucoup d’attention l’évolution de la situation en Côte d'Ivoire depuis la dissolution le 12 février du Gouvernement et de la Commission Electorale Indépendante (CEI). Nous sommes profondément troublés par la flambée de violence du vendredi 19 février 2010 et demandons aux leaders de tous bords politiques de donner le bon exemple et de renoncer publiquement à tous les niveaux à l’usage de la violence comme outil politique. Les leaders politiques de la Côte d’Ivoire ont la responsabilité vis-à-vis du peuple ivoirien à faire des progrès concrets en vue des élections et de la résolution pacifique de la crise politique.

Nous espérons que les consultations entreprises par le Premier Ministre aboutiront à une résolution universelle et acceptable des problèmes. Les progrès obtenus depuis 2007 ont été réalisés grâce aux efforts concertés de toutes les parties permettant de surmonter les défis et les échecs. Nous exhortons les partis politiques et les organisations impliqués dans le processus électoral à renouveler leur engagement sur la base du consensus et à travers une approche non-violente tout en prenant de véritables mesures pour l’organisation rapide des élections justes.
Les Etats-Unis saisissent également cette opportunité pour réaffirmer leur soutien aux efforts de médiation du Facilitateur dont les recommandations offrent une base solide de discussions entre les partis politiques devant déboucher sur des résultats concrets.
Le peuple de Côte d’Ivoire attend depuis plusieurs années l’opportunité de s’exprimer par la voie des urnes et nous espérons que tous les leaders Ivoiriens travailleront afin que cela soit réalisé le plus tôt possible. »

dimanche 9 mai 2010

Côte d’Ivoire : sécuriser le processus électoral

Synthèse et recommandations de l'International Crisis Group :

La Côte d’Ivoire est encore loin d’une élection présidentielle déjà reportée à six reprises. Deux mois après la dissolution par le président Gbagbo de la Commission électorale indépendante (CEI) et du gouvernement, la préparation de cette élection est en panne et le processus qui doit y conduire est déjà porteur de risques de violences. La présence sur le terrain de groupes armés et de milices, combinée à la résurgence dans le débat politique du concept d’ivoirité et à une situation économique difficile, constitue un environnement explosif qui menace la stabilité de ce pays clef de l’Afrique de l’Ouest. Si les responsables politiques ne se décident pas immédiatement à accélérer le rythme du processus électoral et à abandonner les discours incendiaires ; si l’ONU et les autres partenaires étrangers de la Côte d’Ivoire ne mettent pas rapidement en place les mécanismes politiques et sécuritaires à même de prévenir la violence, le processus de paix ivoirien risque de dérailler avec des conséquences graves pour la Côte d’Ivoire et ses voisins.

Rappel : La guerre civile ivoirienne a été déclenchée en septembre 2002 quand une fraction de l’armée a tenté de faire un coup d’Etat. Ce putsch a échoué. Mais ses auteurs ont réussi à prendre le contrôle de la moitié nord du pays. Rejoints par de jeunes intellectuels dirigés par l’ancien responsable syndical estudiantin, Guillaume Soro, ils ont souligné dans leur discours que les ressortissants du Nord étaient traités comme des citoyens de seconde classe. Une situation de conflit armé larvé s’est poursuivi jusqu’à la signature de l’Accord politique de Ouagadougou (APO) en mars 2007, qui a considérablement apaisé la situation. Cependant, depuis le milieu de l’année 2009, les tensions ont ressurgi autour du processus électoral et de la question de la nationalité.

Les manifestations qui ont suivi l’annonce de la double dissolution du 12 février 2010 sont la preuve concrète de la résurgence de ces tensions. Organisées par l’opposi­tion, elles ont fait sept morts et plusieurs dizaines de blessés. A Gagnoa, les forces de l’ordre ont tiré à balles réelles sur des manifestants. De tels incidents pourraient se reproduire, si les responsables politiques ne trouvent pas rapidement un compromis pour remettre en route la machine électorale. Mais plus que ce compromis particulier, ils doivent revenir au climat pacifié et à l’esprit de concertation qui a prévalu durant les mois qui ont suivi la signature de l’APO.

Le seul acquis de l’élection à venir est l’existence d’une liste électorale issue de la phase d’enrôlement. Cette phase a permis d’identifier plus de 6,3 millions d’électeurs potentiels. Après une opération de vérification, 5,3 millions d’électeurs ont été autorisés à figurer sur la liste provisoire. Le reste a été reversé sur une seconde liste car leur nationalité n’a pas pu être vérifiée. La phase suivante dite du contentieux a provoqué une dispute entre le parti au pouvoir et l’opposition. Ce désaccord a conduit à la dissolution de la CEI et à un blocage du processus. Une nouvelle CEI a certes été mise en place fin février. Elle s’est remise au travail mais n’a toujours pas défini clairement et totalement les modalités d’une nouvelle période de contentieux, devant servir à l’élaboration d’une liste électorale définitive. De même, elle reste muette sur le plan global pour la distribution des cartes d’électeurs, du matériel électoral et pour la centralisation des résultats qu’elle doit pourtant élaborer.

Parce qu’elle lui est défavorable et qu’elle comporterait de nombreux « étrangers », le camp présidentiel entend revenir sur l’acquis que constitue la liste des 5,3 millions d’électeurs en procédant à son « audit ». Or, cette liste a été réalisée sur la base d’un mode opératoire consensuel validé par l’ensemble des partis politiques. Elle a en outre été implicitement validée par le Représentant du Secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire. Elle ne peut donc être remise en cause. Les partisans du président font en outre du désarmement de l’ex-rébellion des Forces Nouvelles (FN) un préalable à la tenue de la présidentielle. Cette position maximaliste est difficilement acceptable par l’opposition et doit être revue à la baisse car elle met en danger l’esprit de concertation hérité de l’APO.

Le climat de paix relative qui a prévalu depuis la signature de cet accord est menacé, non seulement par l’intransigeance des uns et des autres, par les insultes à caractère personnel, mais aussi par le retour sur le devant de la scène du concept d’ivoirité et par l’utilisation des notions dangereuses d’ « étrangers » et de « vrais Ivoiriens ». L’emploi d’arguments d’exclusion ne peut que renforcer un sentiment de peur de l’autre, déjà très diffus dans la société ivoirienne et moteur puissant de la violence. Les responsables politiques doivent absolument s’abstenir d’en faire usage. Faute de quoi, ils prépareront le terrain soit d’un dérapage avant terme du processus, soit d’une élection aussi calamiteuse que celle de 2000.

L’utilisation de la xénophobie à des fins politique s’effectue sur fond de paix armée. Dans la zone contrôlée par l’ex-rébellion, le désarmement est toujours une promesse. A l’extrême ouest du pays, les milices pro-gouverne­men­tales sont encore en place. Elles entretiennent un climat d’insécurité permanent et entravent le déroulement normal de la vie démocratique. Il est très difficile d’envisager une campagne électorale sereine dans cette région. A Abidjan, les groupements patriotiques et leurs propos xénophobes ont toujours pignon sur rue, entraînant en réaction la formation de groupe de jeunes militants de l’oppo­si­tion, prêts pour une éventuelle riposte. On peut craindre qu’en cas de nouvelles manifestations de l’opposition, la capitale économique ne serve, une fois de plus, de théâtre d’affron­te­ments à ces deux jeunesses antagonistes mais animées de la même peur et du même mépris de l’adversaire.

Les acteurs locaux et internationaux doivent se mettre d’accord sur un nouveau plan de sécurisation pour les élections. Ils doivent se servir de ce plan pour renforcer la confiance de la population et engager un dialogue avec les responsables politiques et administratifs ivoiriens. Le plan de sécurisation actuel est insuffisant car basé sur la promesse, sans cesse repoussée, d’une force mixte ivoirienne issue pour moitié des Forces de défense et de sécurité (FDS) et pour l’autre des FN. Cette force mixte, doit être appuyée par le contingent de l’ONUCI et la force française Licorne, qui disposent de capacités de police insuffisantes. Il appartient à la communauté internationale, de combler, le cas échéant, ces vides.

La communauté internationale a, jusqu’alors, fait le choix de la patience et de la prudence. La dissolution de la CEI et du gouvernement ainsi que les violences de février n’ont guère suscité de réactions de sa part. Elle n’a pas été non plus capable de tracer une ligne rouge que les acteurs ivoiriens ne doivent pas dépasser. Cette position timide est finalement peu en phase avec la gravité des enjeux. Plus généralement, la communauté internationale doit être plus prompte à désigner des responsables de violence et du blocage électoral. Le Conseil de sécurité de l’ONU qui doit réexaminer le mandat de l’ONUCI, le 31 mai prochain, doit sérieusement considérer la possibilité d’adopter des sanctions individuelles supplémentaires. Dans le passé, de telles sanctions ont fait la preuve de leur efficacité pour pacifier le climat.

RECOMMANDATIONS


Au président Laurent Gbagbo et à son parti:

1. Respecter à la lettre les dispositions de l’APO et de ses accords complémentaires, notamment celles par lesquelles les signataires se sont engagés à créer les conditions « d’élections libres, ouvertes, transparentes et démocratiques » et à entretenir « un esprit de dialogue permanent basé sur la confiance mutuelle ». En particulier, renoncer à l’utilisation d’un discours stigmatisant les « étrangers », les « ennemis de la Côte d’Ivoire » et consistant plus généralement à faire porter la responsabilité actuelle de la crise ivoirienne à des puissances étrangères et à certaines communautés ivoiriennes ou ouest-africaines.

2. Donner un signal clair de leur engagement à aller rapidement aux élections en abandonnant le préalable qui consiste à revoir complètement la liste des 5,3 millions. Minimiser les revendications concernant la restructuration de la CEI et la composition de ses 415 bureaux locaux.

3. Se démarquer clairement des organisations miliciennes. Ce démarquage passera dans un premier temps par une modification du règlement intérieur du Front populaire ivoirien (FPI) en interdisant à ses membres le cumul d’une position de responsabilité au sein du parti en même temps qu’un rôle de dirigeant dans une ou plusieurs de ces milices.

Au ministère de l’Intérieur :

4. Garantir la sécurité de l’ensemble des populations du Grand Ouest en y augmentant le nombre de membres des forces de l’ordre. Ces renforts doivent recevoir un ordre de mission précis afin de ne plus être passifs et d’appréhender ceux qui se rendent coupables de viols et de braquages. Ces mesures visent à faire baisser le niveau général de violence dans la région afin que les élections puissent s’y dérouler dans un climat pacifié.

5. S’abstenir de recourir à l’usage d’unités de sécurité comme le Centre de commandement des opérations de sécurité (CECOS), dédié à la répression du grand banditisme, pour encadrer des manifestations à caractère politique. Assurer en coordination avec la communauté internationale la formation d’unités des forces de sécurité rompues au travail de contrôle des foules. Donner aux forces de sécurité des ordres allant dans le sens d’une riposte graduée et appropriée face à d’éven­tuels troubles qui pourraient découler de ces manifestations. Sanctionner les éléments de ces forces qui auront recours aux tirs à balles réelles contre les foules non armées.

Au Premier ministre et secrétaire général des Forces Nouvelles (FN), Guillaume Soro :

6. Poursuivre les pressions sur les responsables politiques et militaires des FN pour accélérer le désarmement dans leur zone, afin de renforcer la paix et la confiance et d’enlever au camp présidentiel un éventuel argument lui permettant de retarder le processus électoral.

Aux Forces Nouvelles :

7. S’engager à faciliter le travail de déploiement du matériel électoral et la distribution des cartes d’électeurs en levant l’ensemble des barrages routiers lors de ces opérations qui doivent être conduites par la CEI et l’ONUCI. Associer des représentants de la CEI et de l’ONUCI aux réunions que les responsables des FN tiendront pour se concerter sur l’attitude à adopter vis-à-vis de l’organisation de l’élection dans leur zone.

Au Gouvernement Ivoirien :

8. Empêcher le mécontentement social de la population de se transformer en violences en renforçant la gouvernance avec pour objectif primordial une amélioration des conditions de vie, en garantissant un approvisionnement régulier en électricité et en eau potable.

9. Débloquer le budget nécessaire à la mise en place de la force mixte. Ce budget devra permettre de payer la solde des membres de cette force issue des FN et de les doter en matériel de transport et de communication.

10. Rendre public les grandes lignes du plan de sécurisation de l’élection une fois qu’il aura été élaboré par l’ONUCI, le Centre de commandement intégré (CCI) en collaboration avec la CEI.

A la Commission électorale indépendante (CEI) :

11. Produire une liste électorale définitive et consensuelle ainsi qu’un nouveau calendrier électoral. Etablir à partir de la liste définitive une carte complète des bureaux de vote et construire en partenariat avec l’ONUCI un plan d’ensemble pour la distribution des cartes d’électeurs, du matériel électoral et la centralisation des résultats. Formuler auprès de l’ONUCI une demande d’aide en matériel de transport la plus précise possible.

12. Etablir pour ces cadres un système de primes ou de sanctions financières liées à l’obtention de résultats concrets dans l’avancée des travaux préparatoires aux élections. Ce projet devra se faire en concertation avec le gouvernement ivoirien.

Aux partis politiques d’opposition :

13. Respecter le code de bonne conduite signé en avril 2008 et s’abstenir d’utiliser dans les discours publics et dans les médias un vocabulaire insultant vis-à-vis de l’adversaire.

A l’ONU et au Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en Côte d’Ivoire :

14. Assurer la sécurité du processus électoral en :

a) Maintenant intact les effectifs de l’ONUCI sur le terrain et, si possible, en envoyant un contingent de police supplémentaire à l’ouest de la Côte d’Ivoire durant le déroulement de l’élection.

b) Aller à la rencontre de certaines autorités locales, notamment les maires des grandes communes populaires d’Abidjan qui ont une expertise unique du terrain qu’ils administrent depuis environ une décennie. Prendre en compte leurs avis et conseils.

c) Renforcer la sécurité du Premier ministre afin de prévenir toute tentative d’atteinte à son intégrité physique par des membres marginalisés de l’ex-rébellion.

15. Le Représentant du Secrétaire général doit faire un usage plus large de son mandat de certification et prendre une position plus ferme et plus explicite, en condamnant les dérapages répétés de la presse écrite et la partialité des médias publics audio-visuels.

16. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit affirmer clairement son intention de prononcer des sanctions individuelles contre ceux qui bloqueraient le processus électoral, inciteraient à la violence ou profiteraient de leur position de commandement pour se rendre coupables de violences organisées durant le processus électoral.

Au facilitateur, Blaise Compaoré :

17. Appuyer sans relâche les pressions du Premier ministre sur l’appareil des FN pour que celui-ci commence un désarmement effectif.

18. Organiser à Ouagadougou, avant le début de la campagne, une réunion du Cadre permanent de concertation (CPC) durant laquelle les principaux responsables politiques se réengageront devant l’opinion ivoirienne et la communauté internationale à respecter le code de bonne conduite qu’ils ont signé en avril 2008.

Au Panel des sages de l’Union africaine :

19. Commencer le travail préparatoire pour l’envoi d’une mission à Abidjan qui aura pour priorité stratégique la prévention des violences électorales, en particulier en définissant les lignes rouges à ne pas franchir pendant l’ensemble de la période électorale, y compris toute incitation à la violence et toute tentative de manipulation ou de rejet des résultats, et en engageant un dialogue avec toutes les parties pour résoudre les litiges électoraux de manière pacifique.

A l’Union européenne :

20. Accélérer :

a) Les négociations en cours en vue de l’adoption d’une position commune de ses Etats membres. Cette position commune doit inclure la prise de sanctions individuelles en cas d’incitation à la violence ou de blocage manifeste du processus électoral.

b) Le délai d’exécution d’un projet mené avec les autorités ivoiriennes pour la remise en service d’un tribunal à Guiglo. Ce tribunal est indispensable pour juger les nombreux crimes commis dans le Moyen Cavally et pour créer dans cette région à haut risque un climat pacifié. L’Union européenne doit aider à la réinstallation de ce tribunal dans un délai d’un semestre et non de 24 mois comme initialement prévu.

A tous les représentants de la Communauté économique impliqués en Côte d’Ivoire :

21. Rappeler à tous les protagonistes de la crise ivoirienne que les mécanismes de la justice nationale et internationale sont disponibles pour poursuivre tous ceux qui seraient tentés d’activer la violence autour de la période des élections et qu’ils sont prêts à soutenir ces mécanismes.

vendredi 30 avril 2010

Sortie de Regard Critique. Spécial Décolonisation


A lire dans le numéro d'avril de Regard Critique (Le Journal des Hautes Etudes Internationales). A télécharger ICI :
- « Les brûlures de la décolonisation » dans les anciennes métropoles françaises et britanniques par SONIA ARAUJO
- Une interview de Jean -Pierre DERRIENNIC
- "Bandung, moment décisif de la décolonisation" par PIERRE-LUC PELLAND-MARCOTTE
- "Le cas CFA : la décolonisation qui n’a pas eu lieu" par Thierry Onga
- " Les indépendances africaines : 50 années après…" par Jean -Marc Fiende
- " Un bilan politique chaotique" par Coffi Dieudonné ASSOUVI
- "Les enfants de Félix peuvent-ils espérer un retour à la normalité ?" par Hervé Bastart
- "La junte militaire pourra-t-elle ramener la démocratie au Niger ?" par Catherine Dandonneau
- "L’OTAN en Afrique" par DAMIAN KOTZEV et Arber Fetiu

Sortie de Regard Critique. Spécial Décolonisation

A lire dans le numéro d'avril de Regard Critique (Le Journal des Hautes Etudes Internationales) A télécharger ICI :

- « Les brûlures de la décolonisation » dans les anciennes métropoles françaises et britanniques par SONIA ARAUJO

- Une interview de Jean -Pierre DERRIENNIC

- "Bandung, moment décisif de la décolonisation" par PIERRE-LUC PELLAND-MARCOTTE

- "Le cas CFA : la décolonisation qui n’a pas eu lieu" par Thierry Onga

- " Les indépendances africaines : 50 années après…" par Jean -Marc Fiende

- " Un bilan politique chaotique" par Coffi Dieudonné ASSOUVI

- "Les enfants de Félix peuvent-ils espérer un retour à la normalité ?" par Hervé Bastart

- "La junte militaire pourra-t-elle ramener la démocratie au Niger ?" par Catherine Dandonneau

- "L’OTAN en Afrique" par DAMIAN KOTZEV et Arber Fetiu

vendredi 5 mars 2010

Les lectures du week end !



- "Britain and South Africa: The Old Guard Moves On" par Tom Cargill du Chatham House
- "Pourquoi l’Afrique est-elle sujette aux coups d’état ?" par Philippe HUGON
- "Zimbabwe: Political and Security Challenges to the Transition" Africa Briefing (International Crisis Group)
Selon l'International Crisis Group (pour le mois de février): 4 conflits ou situations conflictuelles se sont détériorées en février et 2 situations se sont améliorée.

En Côte d'Ivoire : "Preparations for Côte d’Ivoire’s long-delayed elections ground to a halt as the country’s president, Laurent Gbagbo, dissolved both the electoral commission and government on 12 February following accusations of electoral fraud and rising popular tensions. The move triggered strong condemnation from the opposition and was quickly followed by several days of violent protests in which at least 7 people were killed. Tensions eased following the formation of a new government and electoral commission in which opposition figures were afforded a continuing role. However, the crisis has underscored the still burning issue of identity and nationality in Côte d’Ivoire and the fragility of the country’s post-war transition."

Niger : "soldiers staged a successful military coup on 18 February, detaining President Tandja and announcing that all governing institutions were dissolved. The move followed a ten-month constitutional crisis grounded in Tandja’s efforts to extend his term in office. Thousands rallied in the capital Niamey in support of the takeover, and the coup leaders have pledged to restore constitutional order and hold elections in which no junta leaders will stand. The takeover comes in the context of a series of unconstitutional changes in government across the region, and has been widely criticised by the international community."

Au Kenya : "the coalition government was plunged into a new crisis when a dispute over two major corruption scandals escalated into a tense standoff between power-sharing partners President Kibaki and Prime Minister Odinga. Political tensions in Nigeria also increased over February. The appointment of Vice President Jonathan Goodluck as acting president, in the context of President Yar’Adua’s extended hospitalisation abroad, has created sharp divides within the country’s political elite. Uncertainty increased considerably on 24 February when Yar’Adua suddenly returned to Abuja amid high security and secrecy."

Au Yémen : "hopes were raised for an end to seven months of heavy fighting in the north when the government and Houthi rebels reached a ceasefire agreement on 12 February, after the rebels accepted several conditions including withdrawing from their positions, releasing government prisoners, and returning captured weapons. The ceasefire appeared to be holding despite a small number of rebel attacks later in the month. However, unrest continued in the country’s southern provinces, where clashes and sweeping arrests accompanied protests calling for the secession of former South Yemen."

En Guinée "prospects for a lasting transition to civilian rule continued to improve. On 21 February, Prime Minister Doré appointed a new interim government comprising opposition figures, trade unionists and former junta members. And in a move widely welcomed by the international community, the electoral commission announced plans for presidential elections to be held later this year."

mercredi 17 février 2010

Philippe Hugon : Tchad/Soudan, Côte d'Ivoire



A noter (et à lire bien sûr) deux interventions de Philippe Hugon, directeur de recherches à l’IRIS :
-Une vidéo (ICI) : Tchad/Soudan : Le règne des colombes ?
La visite récente du président tchadien Idriss Déby Itno au Soudan se voulait être le symbole du rapprochement. Pensez-vous que les deux pays ont tourné la page du conflit qui les oppose ? Quelles en sont les conséquences directes pour le Darfour ? A la veille des élections d’avril 2010 et du référendum d’auto-détermination du Sud Soudan en 2011, quelle est la situation politique du pays ?
-Une analyse (ICI) : L‘« ivoirité » à nouveau au cœur des conflits et des reports de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire

mardi 9 février 2010

Demain : la Côte d'Ivoire dans les Enjeux Internationaux




Demain l'émission les Enjeux internationaux sur France Culture (à 7h20 ou réécoutez en podcast) sera consacrée à la Côte d'Ivoire : "Nième report du scrutin présidentiel : la poursuite de l’impasse". L'invité Albert Bourgi est professeur de Droit Public a l'université de Reims. Son blog ICI.
Rappelons que le président de la CEI (Commission électorale indépendante)Robert Beugré Mambé (photo à droite) est accusé d’avoir voulu incorporer frauduleusement dans le fichier électoral plus de 400.000 personnes.

Du coup l’élection présidentielle au premier trimestre de 2010 n’est plus qu’une utopie. Le Premier ministre, Guillaume Soro (photo à gauche), l’a lui-même dit après l’audience qu’il a eue avec le facilitateur du dialogue direct inter ivoiriens, Blaise Compaoré, vendredi 5 février 2010 à Ouagadougou :



"L’essentiel pour l’heure n’est pas le respect de la date électorale mais de régler les problèmes, à la satisfaction de tous et surtout de privilégier le dialogue, la réconciliation et la paix en Côte d’Ivoire, le reste se fera en temps voulu".

Sources : RFI

samedi 23 janvier 2010

Rapport mondial 2010 de Human Rights Watch



"Les gouvernements qui se sont rendus coupables de graves violations des droits humains au cours de l'année passée ont intensifié leurs attaques contres les défenseurs et les organisations de défense des droits humains qui rendent compte de ces violations", a déclaré Human Rights Watch.
Human Rights Watch cite le Soudan et la Chine comme des pays dont les gouvernements interdisent régulièrement des organisations de défense des droits humains. Des gouvernements comme ceux de l'Ethiopie et de l'Egypte recourent à des réglementations extrêmement restrictives pour entraver les activités des organisations non gouvernementales.
Human Rights Watch a par ailleurs expliqué dans l'introduction de son Rapport mondial que l'émergence d'un système de justice internationale, dont la Cour pénale internationale (CPI), avait été la cible d'attaques. Ces attaques se sont produites après que la Cour a émis un mandat d'arrêt en mars contre le Président Omar el-Béchir du Soudan pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis par les forces soudanaises et leurs milices alliées contre les populations civiles du Darfour. (mon billet sur la justice internationale en Afrique ICI) Après l'émission du mandat par la CPI, de nombreuses démocraties africaines ont initialement choisi le confort de la solidarité régionale plutôt que d'adopter une position de principe de soutien à la justice internationale, note Human Rights Watch dans l'introduction au rapport.
Au Zimbabwe, les chercheurs de Human Rights Watch ont continué à observer et rendre compte des violations des droits humains commises par l'ancien parti au gouvernement du Président Robert Mugabe contre ses partenaires et leurs partisans au sein du gouvernement decoalition. Human Rights Watch a aussi documenté les méthodes brutales employées par l'armée et par la police dans les mines de diamants de Marange pour contrôler l'accès aux mines et pour s'emparer de l'exploitation et du commerce non autorisés des diamants.
En République démocratique du Congo, Human Rights Watch a documenté les meurtres délibérés de plus de 1 400 civils, la récurrence de viols brutaux, ainsi que d'autres exactions commises par les forces gouvernementales et rebelles lors de deux opérations successives de l'armée congolaise contre une milice hutue rwandaise dans l'est du pays. Human Rights Watch a aussi rendu compte de graves défaillances dans l'opération de maintien de la paix de l'ONU au Congo qui ont limité sa capacité à protéger efficacement les civils.
En Guinée, Human Rights Watch a publié un rapport détaillé sur les meurtres, les agressions sexuelles et autres exactions commises majoritairement par des membres de la Garde présidentielle d'élite lors de la répression d'un rassemblement de l'opposition dans la capitale. Les preuves recueillies laissent supposer que les attaques étaient planifiées à l'avance et correspondent à des crimes contre l'humanité.
Chapitres sur des pays africains, traduits en français :
Burundi (ICI)
Côte d'Ivoire (ICI)
RD Congo (ICI)
Rwanda (ICI)
Tchad (ICI)
Le Rapport mondial 2010 : Les auteurs de violations s’en prennent aux messagers des droits humains ICI
Photo : En couverture du Rapport mondial 2010, une photo de Tamouls sri lankais regroupés dans le camp de Menik Farm, lors de la visite du Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon en mai 2009.
© 2009 Joe Klamar/AFP/Getty Images

jeudi 7 janvier 2010

Les tournées africaines du début d'année


Parce que le jeu des influences passe par des visites bilatérales de coopération ou de courtoisie. Petit coup de projecteurs sur les tournées françaises et chinoises de début d’année.
Bernard Kouchner a entamé aujourd'hui sa tournée africaine de quatre jours qui le mènera dans 5 pays :
-Au Rwanda avec qui la France vient de renouer des relations diplomatiques (voir précédent billet). Jacques Kabale, actuel responsable juridique du département des ressources humaines de la BAD, a été nommé le mois dernier ambassadeur à Paris et Laurent Contini l'actuel ambassadeur de France au Zimbabwe et ancien membre du cabinet de Bernard Kouchner, devrait être nommé à Kigali ;
-En République démocratique du Congo (RDC) : afin d’aborder la situation intérieure, les aspects régionaux et l'avenir de la Mission des Nations unies en RDC (Monuc) qui vient d’être reconduite pour 5 mois ;
-Congo-Brazzaville : les discussions porteront sur la sécurité régionale et le changement climatique notamment la protection de la forêt d'Afrique centrale.
-Burkina Faso : pour évoquer les médiations du président Blaise Compaoré en Guinée, en Côte d'Ivoire et au Togo ;
-Côte d'Ivoire : cette visite « permettra notamment de rappeler l'attachement de la France à ce que la Côte d'Ivoire retrouve la voie de la stabilité et du développement », indique le communiqué de presse.
Le ministre des Affaires étrangère chinois, Yang Jiechi, a débuté lui aussi une tournée africaine au Kenya, au Nigeria, en Sierra Leone, en Algérie et au Maroc.


Officiellement pour entretenir l'amitié traditionnelle sino-africaine, et renforcer le partenariat gagnant/gagnant. Sur les perceptions africaines de la Chine, voir billet ICI

lundi 21 décembre 2009

Le sommet Africités s’est achevé hier



Tous les trois ans, les principaux décisionnaires politiques et économiques des villes d’Afrique se réunissent au sein des sommets AFRICITES. Avec le soutien de nombreuses organisations internationales, le sommet constitue le plus grand forum pour discuter et identifier les besoins des collectivités africaines.

DEMARCHE :A la suite de la 2° Conférence des Nations Unies pour les établissements humains organisés en juin 1996 à Istanbul, la communauté internationale a consacré les thèmes de la décentralisation, du partenariat et de la participation comme une des options essentielles pour promouvoir des établissements humains viables et durables. Istanbul a été également un moment fondateur du mouvement mondial des collectivités locales puisqu’à cette occasion s’est tenue la première assemblée mondiale des villes et autorités locales qui a recommandé la mise en place d’une « Coordination des Associations Mondiales des Villes et Autorités Locales » (CAMVAL) pour leur permettre de parler d’une même voix sur la scène internationale.

Le Partenariat pour le Développement Municipal a pris une part active à ce mouvement en organisant les Premières Journées de la commune africaine (Africités 98), à son initiative et à la demande des associations nationales des villes et autorités locales en janvier 1998 à Abidjan (Côte d’Ivoire). L’institutionnalisation de cette manifestation, à la demande des participants à Africités 98 a conduit à en faire un de ses programmes d’intervention.

OBJECTIFS
- proposer et animer une coopération et une plate-forme de dialogue entre les collectivités locales africaines et leurs partenaires sur le processus de décentralisation.
- Participer à la structuration et à la consolidation du mouvement municipal africain.
- Contribuer à inscrire la décentralisation dans l’agenda des instances politiques panafricaines.

SOMMETS
-Africités 98, Abidjan, en janvier 1998, premières journées de la commune africaine a marqué l’émergence du mouvement municipal africain et a constitué une des meilleures plates-formes de dialogue jamais organisée sur le continent africain autour des questions relatives aux politiques de décentralisation, au rôle des collectivités locales dans la gestion du développement urbain et dans la promotion du développement local, aux rapports entre décentralisation, développement et démocratie dans le contexte actuel et futur de l’Afrique.
-Africités 2000, à Windhoek, en mai 2000 a été avec la création du Conseil des Communes et Régions d’Afrique, le Sommet de l’unification du mouvement municipal africain et de l’affirmation du rôle stratégique des villes et collectivités locales comme acteurs incontournables du développement durable de l’Afrique. Ce sommet a été l’occasion d’un dialogue approfondi sur le financement des collectivités locales africaines. Au cours de ce sommet la décision a été prise de créer la CADDEL la conférence ministérielle africaines de la décentralisation et du développement local.
-Africités 2003, à Yaoundé en décembre 2003, consacrera l’unification du mouvement municipal africain et sa participation au mouvement municipal mondial. Ce sommet a pour ambition de situer la décentralisation et le renforcement des collectivités locales dans la perspective de mieux assurer l’accessibilité des populations aux services de base pour l’amélioration de leurs conditions de vie.
-Africités 2006, à Nairobi, en septembre 2006, sur le thème « Construire des coalitions locales pour la réalisation effective des Objectifs du Millénaire pour le Développement au sein des collectivités locales africaines ».
- Africité 2009, à Marrakech du 16 au 20 décembre 2009 sur le thème ”La réponse des collectivités locales et régionales d’Afrique à la crise globale : promouvoir le développement durable et l’emploi”. Le Cinquième Forum panafricain des collectivités locales a enregistré la participation de quelque 4600 participants venus de plus de 40 pays d’Afrique.

Exemples de Prix Africités 2009

-Prix de la décentralisation : Royaume du Maroc
-Prix de la bonne gouvernance locale : Lusaka (Zambie)
-Prix de la bonne gouvernance participative : Dondo (Mozambique)
-Prx de l’assainissement : Antananarivo (Madagascar)
-Prix de la santé de base : Kigali (Rwanda)

-Africités 2012
se tiendra à Dakar
En 2000, les collectivités africaines se sont dotées d'une coordination à Windhoek en Namibie, avant de lancer en 2005, Cités et gouvernements locaux unis d'Afrique (CGLUA) à Tshwane en Afrique du Sud.

samedi 21 novembre 2009

2010 : Des élections à gogo (2)


Mise à jour du billet précédent consacré aux élections.

BOTSWANA -Elections générales (présidentielles, législatives, municipales), le 16 octobre 2009. Ce modèle de démocratie et de développement économique équilibré en Afrique, sera-t-il un exemple de transition ?
Les élections de 2009 ont été les premières à se dérouler depuis l'arrivée au pouvoir du Président Seretse Khama Ian Khama, qui a succédé au Président Festus Mogae en avril 2008. Le Président Khama, ancien officier, jouirait d'un large soutien auprès du public en raison de la popularité de son père, Seretse Khama, premier Président du Botswana après l'indépendance. Le Président est élu par l'Assemblée nationale. Les élections de 2009 se sont déroulées sur fond de crise économique mondiale, crise qui a durement touché l'économie du Botswana, premier producteur mondial de diamants. En tout, 76,71 % des 723 000 électeurs inscrits de ce pays de 1,9 million d'habitants se sont rendus aux urnes. La Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) a estimé que les élections avaient été " crédibles, pacifiques, libres et régulières ". Le 20 octobre, le Président Khama a prêté serment pour un deuxième mandat.

BURKINA FASO – Elections présidentielles en 2010. L’opposition réussira t-elle à se réunir ?
BURUNDI – Elections générales au premier semestre 2010. Le pays tente depuis 2006 de sortir de 13 ans d'une guerre civile ayant fait au moins 300.000 morts. Le processus électoral n’est pas encore vraiment lancé.
CAP VERT : Législatives en janvier 2010.
CENTRAFRIQUE – Elections législatives et présidentielles en 2010. Le MAE rappelle que l’on doit rester: « sensible aux risques qu’une dérive incontrôlée de ce pays ferait courir à la région tout entière, déjà en proie à une forte instabilité ».
COMORES – Elections présidentielles en 2010
COTE D’IVOIRE – Elections présidentielles le 29 novembre 2009. Malgré les retards pris par la commission électorale dans l’organisation du scrutin et après de nombreux reports cette date sera-t-elle respectée ? Et bien non ! L’élection a été une nouvelle fois reportée à une date ultérieure non connue. Quatorze des 20 dossiers de candidature à l'élection ont été validés. Aucune nouvelle date n'a été annoncée pour l'heure. L'affichage de la liste électorale provisoire (prévu cette semaine) n'est toujours pas effectif.
ETHIOPIE - Les élections fédérales et régionales en mai et juin 2010. Les élections se dérouleront elles dans un climat aussi sanglant qu’en 2005 ou l’opposition est-elle bâillonnée ?
Fin octobre la principale coalition de l'opposition parlementaire en Ethiopie a accepté un "code de conduite" proposé par le gouvernement pour encadrer les élections générales de 2010. Les dirigeants politiques sont également tombés d'accord sur un projet de calendrier électoral fixant au 23 mai 2010 le prochain scrutin.
GUINEE – Élections présidentielles le 31 janvier 2010 et législatives en mars 2010. La junte du de Moussa Dadis Camara se maintiendra t-elle au pouvoir ? En tout cas il s'est dit prêt à organiser des élections auxquelles il pourrait ne pas participer en raison de l'opposition de la communauté internationale :"Je ne peux pas participer à une élection car la communauté internationale est contre ... Je suis prêt à tout moment pour cette élection s'ils (les acteurs politiques) le sont", a-t-il déclaré au quotidien privé Saturday Sun.



Guinée Equatoriale : Teordoro Obiang, à la tête du pays depuis trente ans a pris de court l’opposition en fixant les élections présidentielle au 29 novembre.
MADAGASCAR – Législatives en mars 2010 et présidentielles en octobre 2010. …peut être ! L’île retrouvera t-elle un climat de sérénité depuis la prise de pouvoir d’Andry Rajoelina en décembre 2008 ? L’accord d'Addis-Abeba, signé le 7 novembre avec les trois ex-chefs d'Etat Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Albert Zafy, a réduit sa marge de manoeuvre. Il est désormais flanqué de deux "coprésidents" censés contresigner ses décisions.
MAURICE –Elections législatives en 2010
MOZAMBIQUE – Elections législatives et présidentielles le 28 octobre 2009 quatrièmes depuis la fin de la guerre civile, en 1992. Le président sortant, Armando Guebuza (du Frelimo)était largement pressenti pour l’emporter ce qui a été le cas. En tout, 40,8 % des 9,8 millions d'électeurs inscrits ont voté, ce qui représente une amélioration par rapport à 2004, où ils n'avaient été que 36 % à voter.
Le Commonwealth et l'Union européenne (UE) ont observé les élections. Ils ont félicité le pays pour la bonne organisation du scrutin qui s'est déroulé dans le calme. Les observateurs de l'UE ont ajouté que la liberté d'expression avait été respectée durant la campagne. Ils ont néanmoins critiqué la complexité du cadre juridique régissant les élections, à l'origine du rejet de certaines listes présentées par les partis. Les observateurs du Commonwealth ont quant à eux reproché à la Commission nationale des élections son manque de transparence. Les résultats définitifs sont les suivants : 191 sièges pour le FRELIMO, contre 160 en 2004, 51 pour la RENAMO, soit 39 de moins qu'en 2004, et huit pour le MDM.
NAMIBIE – Elections législatives et présidentielles les 27 et 28 novembre 2009. Les observateurs prédisent la victoire du parti au pouvoir, la Swapo. Quelque 100 observateurs de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), dirigés par le ministre des Affaires diplomatiques auprès de la présidence du Mozambique, Francisco Madeira, sont arrivés mercredi pour superviser les élections.



NIGER - Le 4 août 2009 une nouvelle Constitution qui renforce les pouvoirs de Tanja et lui accorde au moins trois ans de plus à la tête du pays a été voté par référendum. La convocation des législatifs fait parti des dispositions de cette nouvelle Constitution. Ce référendum controversé, boycotté par l’opposition et décrié par la Communauté internationale, s’est tenu après que le Président Tandja a dissout tour à tour le parlement puis la Cour constitutionnelle et modifié la loi électorale.
Elections anticipées se sont tenues pour tous les sièges de l'Assemblée nationale suite à l'adoption d'une nouvelle Constitution en août 2009. 51,27% de participation.
Victoire du Mouvement national pour la société du développement (MNSD) (75 sièges sur 112)

RWANDA – Elections présidentielles le 9 août 2010. Deuxième scrutin présidentiel depuis le génocide de 1994 largement remportée par Kagame, président du Front patriotique rwandais (FPR), l'ex-rébellion tutsie qui a mis fin au génocide en juillet 1994.
SAO TOME PRINCIPE – Elections législatives en mars 2010
SOMALILAND – Elections présidentielles prévue le 27 septembre mais reporté à une date inconnue pour la deuxième fois. Elections législatives en 2010. Le président Riyale, élu à la tête du Somaliland en mai 2002, est candidat à sa réélection.
SOUDAN- Elections présidentielle et législatives en février 2010.
TANZANIE – Elections présidentielles et législatives en décembre 2010
TCHAD – Elections législatives 2010
TOGO – Elections présidentielles le 28 février 2010

jeudi 8 octobre 2009

La rébellion Touaregue prête à déposer les armes ?


La faction historique de la rébellion touarègue au Niger, le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ), a annoncé sa décision de déposer les armes mardi après-midi, en marge d’une cérémonie dans la ville libyenne de Sebha, en présence de Mouammar Kadhafi.
L’attaque, en février 2007, de la garnison d’Iferouane a marqué l’apparition du MNJ dans le Nord du Niger. La rébellion se constitue de déserteurs, d’anciens rebelles et de jeunes Agadeziens, tous frustrés par leur situation sociale, matérielle et politique. La décentralisation est le thème principal des revendications du MNJ. Elle était apparue lors des accords de paix de 1995 mais la lenteur de la réforme a remis en cause les conditions de la paix. Le traitement de la crise alimentaire de 2005 a mis en évidence les lacunes des infrastructures étatiques vis-à-vis des populations du Nord qui ne bénéficièrent pas des messages d’alerte précoces. Par ailleurs, les conditions de vie des populations pastorales (plus de 410 000 personnes) se sont aggravées du fait de diminution des zones pastorales sous la pression foncière des agriculteurs du Sud. La paupérisation de ces populations pousse les Touaregs a transformer leur mode de vie et à s’installer en périphérie des villes. Donc la mise en œuvre effective de la décentralisation, le développement économique, le respect de la diversité culturelle, la plus grande représentation des populations du Nord dans les instances étatiques, l’administration et l’armée sont au cœur des revendications touaregs. Cependant afin d’éviter une trop grande coloration ethnique de ses demandes le mouvement reprend des thématiques comme celles de la rente uranifère, et des subventions accrues pour les régions du Nord dans lesquelles l’ensemble des populations de ces régions se retrouve.
C’est par l’intermédiaire de la question environnementale que le MNJ a intégré la question uranifère à ses revendications. Il a repris le rapport de l’association Sherpa2 et du CRIIRAD3 sur les pollutions radioactives et les conditions sanitaires des travailleurs à Arlit. Le MNJ demande explicitement un versement de 50 % des revenus des sociétés d’exploitation au profit des collectivités locales. Le MNJ s’appuie sur un contexte international favorable, avec l’adoption le 14 septembre 2007 par l’Assemblée Générale de l’ONU de la déclaration des peuples autochtones qui stipule que ces peuples ne peuvent pas être expulsés de leur territoire sans leur consentement libre et informé.
Notes géopolitiques : Le Niger se trouve happé dans les rivalités géopolitiques qui opposent les capitales arabes (Libye et Algérie) pour le contrôle du Sahel. Ces pays, prennent une importance grandissante eu égard à la lutte antiterroriste, et sont en train de devenir un pôle majeur. La Libye aimerait faire du Niger (et du Tchad) des zones d’intérêt stratégique, mais ses moyens ne le lui permettent plus. Elle a, dans cette région, une volonté de regroupement hégémonique, qu’elle a tenté d’accomplir par des moyens militaires, mais qui désormais passe par les moyens économiques. Dans cette zone, la Libye tente de sauvegarder ou d’accroître. En outre, certains rebelles seraient revenus d’exil en Algérie et en Libye et le MNJ bénéficierait de soutiens financiers et matériels des Touaregs algériens et libyens. Il semble que les rebelles n’ont pas de problème pour se procurer des armes dans cette région poreuse (il est difficile de surveiller la frontière nigéro-algérienne longue de 900km). Un marché parallèle existerait avec des armes venant de Côte d’Ivoire. Sur le terrain, l’État nigérien a privilégié une logique de répression contre les soutiens supposés du MNJ avec l’envoi de renforts militaires. Cette attitude répond à un agenda politique particulier, le Niger se trouvant en effet dans une année préélectorale (voir ce billet).
Donc les accusations répétées de collusion avec les rebelles, portées par le gouvernement contre le groupe Areva dans le passé, sont un moyen pour l’Etat nigérien de redistribuer les cartes en discréditant le groupe Areva. Pour autant la France et le groupe conserve une place de premier plan dans le pays car le Niger est très dépendant de l’extérieur pour son approvisionnement en produits alimentaire de base, en énergie et en produits industriels. La compagnie Areva se doit de diversifier ses sources d’approvisionnement. Elle a déjà racheté des gisements en Namibie, en Afrique du Sud et en Centrafrique et entend développer son activité au Canada et au Kazakhstan.

dimanche 4 octobre 2009

Infos en vrac

APA-Mogadiscio (Somalie) Les six cent marins somaliens nouvellement recrutés vont bientôt démarrer leurs opérations de patrouille dans les eaux territoriales de ce pays a révélé dimanche, à Mogadiscio, le vice-premier ministre et par ailleurs ministre de la pêche et des ressources marines, le professeur Abdurahman Aden Ibbi Hajji.

APA - Moscou (Russie) Une Conférence internationale spéciale sur le Darfour, va s’ouvrir à Moscou du 6 au 7 octobre, a appris APA.

COTE D’IVOIRE : Guillaume Soro va consulter les acteurs pour un nouveau report de l’élection présidentielle ivoirienne
Abidjan (Côte d’Ivoire) Le Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro, va entamer à partir de mercredi, une consultation avec différents acteurs politiques de la Côte d’ivoire en vue du report de la date du premier tour de l’élection présidentielle ivoirienne officiellement fixée au 29 novembre prochain, a déclaré vendredi à APA, une source diplomatique africaine. Source : APA

Port Louis (Maurice) Le gouvernement de l’Ile Maurice doit se servir du Traité de dénucléarisation de l’Afrique (TDA), également appelé Traité de Pelindaba, pour exiger du gouvernement britannique qu’il lui restitue l’archipel de Chagos, a déclaré dimanche à Port-Louis, Fernand Mandarin, président du Groupe social de Chagos. Source : APA Rappelons que l'archipel des îles Chagos est constitué de 65 îles, dont la plus grande, Diego Garcia, a 44 km2 (la seule a rester habitée sur sa partie occidentale), faisant partie du Territoire britannique de l'océan Indien (BIOT).

Maputo (Mozambique) Le Mozambique va célébrer dimanche le 17e anniversaire de la signature à Rome (Italie) de l’Accord de paix global (GPA) , qui a mis fin en 1992 à 16 années d’une guerre civile ‘’sanglante et dévastatrice’’ Source : APA

mardi 22 septembre 2009

Conférences, colloques...

A vos agendas :
L'IRIS propose, en partenariat avec la Maison de l'Europe,un colloque "CRISES ET CONFLITS : LES CAUSES ET LES SCENARIOS" le mardi 13 octobre 2009 à Paris (Maison de l'Europe) autour de Pascal Boniface, Directeur de l'IRIS et Hubert Védrine, Associé gérant d'Hubert Védrine Conseil et ancien ministre des Affaires étrangères.
De son côté, l'IFRI propose un "séminaires-sandwichs" sur la lutte contre la piraterie le 24 septembre (12:30 / 14:00) autour du Capitaine de Vaisseau Christophe Pipolo, Conseiller pour les Affaires militaires et de Sécurité, Direction de la Prospective, Ministère des affaires étrangères.
Dans le même institut : "Le processus électoral ivoirien", le25/09/2009 (14:30-17:00)
Les lundis de l'IHEDN : "La puissance et l'influence de la France de demain. Quelle stratégie extérieure ?" le 12 octobre avec Monsieur Nicolas TENZER Haut fonctionnaire, directeur de la revue Le Banquet, auteur de nombreux rapports officiels Président d'Initiative pour le développement de l'expertise française à l'international et en Europe (IDEFIE) Auteur de Quand la France disparaît du monde (Grasset, 2008)