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dimanche 7 novembre 2010

Officiers britanniques au Somaliland

On apprend dans la dernière lettre de l'Océan Indien que 2 navires de guerre britanniques viennent, pour la première fois depuis l'auto-proclamation de l'indépendance du Somaliland, de mouiller (le 26 octobre) au large de Berbera.Quelques officiers se sont entretenu avec des représentants locaux : le maire, Abdalla Mohamed, et le commandant des gardes-côtes, l'amiral Ahmed Aw Osman. Les britanniques seraient venus demander la collaboration des gardes-côtes du Somaliland à leur lutte contre la piraterie maritime et auraient offert en contrepartie des armes et des moyens de détection radars. Ils se seraient également déclarés intéressés pour disposer d'une base navale près de Berbera.
Sources : LOI

dimanche 31 octobre 2010

Publication : Base militaire à Djibouti le paradoxe de la puissance japonaise

Le numéro de novembre de la revue Défense nationale propose un dossier sur l’Afrique. Plusieurs regards croisés permettent de réfléchir aux perspectives régionales actuelles dont :

Base militaire à Djibouti : le paradoxe de la puissance japonaise de SONIA LE GOURIELLEC : Le Japon semble sortir d’une réserve stratégique qui limitait son engagement international. Sa nouvelle politique africaine passe par l’Afrique de l’Est et la base de Djibouti.


Pour les Etats-Unis, Djibouti est le centre de gravité de la lutte antiterroriste dans la Corne de l’Afrique et dans la péninsule arabique. La France s’en sert comme base de projection pour ses forces et comme terrain d’aguerrissement. L’Union européenne y a posé ses valises pour lutter contre la piraterie. C’est au tour des militaires Japonais d’affluer dans ce petit carrefour stratégique à l’entrée de la Mer Rouge. En effet, pour la première fois depuis 1945 l’armée japonaise va installer une base à l’étranger. Cette base n’est pas permanente mais temporaire « le temps que durera la piraterie» entend-on sur place …. Actuellement les Japonais sont accueillis par les Américains au Camp Lemonnier (accord d’assistance mutuelle) mais dès 2011, l’armée japonaise aura en permanence 150 personnes sur le territoire djiboutien, à l’instar des Français ou des Américains et elle paiera un loyer pour les 12 hectares alloués près de l’aéroport. La construction de cette base a débuté à l’été 2010 pour un montant de 40 millions de dollars. Elle abritera des logements, des bureaux, et un hangar.
Comment interpréter ce bouleversement dans la posture stratégique japonaise ? En effet la Constitution de 1946 interdit l’usage et le déploiement de forces à l’étranger. Est-ce la volonté d’occuper une place plus conséquente sur la scène internationale et le désir de rééquilibrer ses relations avec son partenaire américain ? Est-ce une porte d’entrée vers l’Afrique alors que la Chine et les autres concurrents asiatiques s’y implantent ? Finalement le Japon qui jusqu’à présent menait ce qu’on a appelé une « diplomatie du chéquier » peut-il passer de l’influence à la puissance ? C’est à ces interrogations que cet article tente de répondre....

mais aussi :
Un long chemin pour se faire une place de FRANCIS GUTMANN :
L’histoire moderne du continent africain est celle d’une lente émergence d’un pôle continental à la recherche de son identité géostratégique et de sa viabilité géoéconomique.

Les facteurs de conflictualité en Afrique de l’Ouest de MASSAËR DIALLO : Évaluer la conflictualité latente de l’Afrique de l’Ouest, c’est prendre la mesure des vulnérabilités structurelles de cette région et des interférences extérieures qui la fragilisent.

L’Afrique de l’Est, un territoire tourné vers l’Asie ? de MATHIEU CHERRIÈRE : L’important potentiel de l’Afrique de l’Est ne pourra être mis en valeur que si la stabilité peut y être consolidée. Porte ouverte de l’Afrique sur l’Asie, cette sous-région peu connue est aujourd’hui prometteuse.

L’Afrique du Sud est-elle une grande puissance ? de MAXENCE GILLE de L’Afrique du Sud s’affirme comme une de ces nations à fort potentiel qui émerge au premier plan des puissances du XXIe siècle. L’auteur fait un inventaire soigné des facteurs de force de ce pays austral.

Piraterie maritime de VIVIANE DU CASTEL : En décomposant les phénomènes qui se combinent dans la nouvelle piraterie maritime, on peut mesurer en quoi elle affecte les États, elle nourrit une nouvelle forme de criminalité, et comment on peut la combattre.

lundi 25 octobre 2010

Savoir naviguer dans le cyberspace....et sur l'Océan

Ce titre pourrait être l’un des préceptes du pirate contemporain, ici du pirate Somalien. Ces pirates vivent dans un pays en marge du système international mais, paradoxalement, ils sont très bien intégrés à ce système. En effet, les progrès technologiques multiplient les performances de ces agresseurs et facilitent une nouvelle forme de criminalité transnationale.


Pour l’historien Philippe Gosse elle « est un crime de nature vraiment particulière et qui demande à ses adeptes autre chose que de l’audace, de l’astuce ou de l’habileté dans le maniement des armes ». Et force est de constater que la piraterie contemporaine use de tous les moyens modernes mis à sa disposition. Ainsi elle emprunte le véhicule d’internet et les réseaux satellitaires pour communiquer et s’informer de la position des navires ou se procurer argent et équipements.
En l’absence de gouvernement central, de banque ou d’opérateur national de télécommunication, comment s’organise le lien entre les pirates et le reste du monde ?

Le poids et l’influence d’une diaspora mondiale
Selon un récent dicton les Somaliens sont: « une nation d’immigrants qui dépend des autres immigrants ». Les pirates bénéficieraient d’un réseau d’informateurs répartis un peu partout dans le monde et principalement en Amérique du Nord où la diaspora est nombreuse : plus de 200 000 Somaliens vivraient au Canada et entre un et trois millions hors de la Somalie. Elle leur apporterait des fonds, de l’équipement et des informations, en échange d’une part du butin des rançons. Ce système d’aide en réseau n’est pas nouveau les Hawala (Xawaala en Somali) sont des structures de transfert d’argent de la diaspora basée sur la confiance.



L’argent qui circule par ce biais serait estimé à environ 300 millions de dollars US par an. Bien sûr et heureusement il ne sert pas qu’à financer la piraterie. D’autant que si les interventions étrangères dans la lutte contre la piraterie, comme l’opération Atalante, sont mal perçues de la population (elles protégeraient les bateaux accusés de piller les richesses halieutiques de Somalie illégalement) les pirates ne sont pas plus populaires, ils s’opposent à la tradition somalienne et aux croyances religieuses locales.


Des soupçons pèsent aussi sur des transferts d’argent vers des banques de Dubaï ou d’autres pays du Golfe et même vers le sous continent indien. Dès lors la surveillance des transactions financières des « syndicats de piraterie » est une piste à creuser dans la lutte anti-piraterie.

Un gouvernement bienveillant
La Somalie n’a pas de pouvoir central mais les pirates se trouvent au Puntland, la région autonome au centre du pays et quatre réseaux de pirates se partagent les 1300 km de côte Puntlandaise. Dans cette région il existe un gouvernement et l’ancien président le Général Mohamed Muse Hersi, en poste de janvier 2005 à janvier 2009 (en plein essor de la piraterie dans la région…) serait l’un des « parrains » du réseau canadien de soutien des pirates. Le nouveau président vient également de l’étranger. Directeur de Banque, sous le régime de Siad Barre, M. Faroole est revenu d’Australie où il a vécu pendant treize ans. Sa réputation fait l’unanimité contre lui, il aurait acheté son élection et aurait pour principal intérêt de vouloir faire fructifier son capital et enrichir son entourage. De fait le gouvernement Puntlandais est impuissant face aux pirates et aux trafics à la fois par incapacité matérielle, manque de volonté et corruption.

Un secteur des télécommunications en plein essor
Les télécoms sont le seul secteur à s’être considérablement développé pendant la guerre civile des années 1990 et cela malgré l’absence d’Etat (UNPD, 1998). Au départ la croissance des télécom et notamment des téléphones satellitaires facilitait le transfert des rémittences de l’étranger. Le principal maitre d’œuvre de cette expansion : Al Barakat Global Telecomunication, considéré après 2001 comme terroriste par le Département du Trésor américain mais qui offrait un service internet, fax, et téléphone sous contrat de joint-venture à la firme américaine AT&T et British Telecom. On a pu même parler jusqu’en 2001, année de fermeture d’Al Barakat, de « révolution des télécoms » dans un pays pourtant définit comme un « Etat failli » depuis
Et c’est bien par les TIC que la Somalie entre dans le système international (voir cartes). Le nombre de téléphones cellulaires y est plus élevé que chez ses voisins djiboutiens, érythréens et éthiopiens. Les utilisateurs d’internet y sont plus nombreux quand Ethiopie et aussi nombreux qu’à Djibouti (pour 1000 habitants). Le taux de pénétration du téléphone fixe y est le plus élevé des pays côtiers d’Afrique de l’Est (à l’exception de la Tanzanie)… De fait les pirates ne sont pas nouveaux seuls leurs tactiques et leurs équipements le sont.


Jusqu’alors cette piraterie relevait principalement de la criminalité puisque les pirates recherchent essentiellement le profit. Or le rapprochement observé dernièrement avec les islamistes du Sud somalien fait entrer cette criminalité, somme toute classique et ancienne, dans un champ géopolitique très moderne. En effet, les experts des services de renseignement s'intéressent particulièrement à cette évolution, convaincus que l'élargissement du recrutement des pirates à des franges plus politisées, ainsi que l'accroissement de leurs moyens, a pu faire évoluer les motivations. « Actuellement, la DGSE et d'autres services de renseignement pensent que les choses ont changé. Au tout début, les Chebabs ont lutté contre la piraterie. On se rend compte qu'il existe aujourd'hui des clans et des sous-clans qui très vraisemblablement s'entendent avec les pirates. Une partie des rançons serait affectée à ces ententes. On n'a pas encore de preuves, mais si cela était avéré, ce pourrait être très grave... » rapporte Christian Ménard. Finalement pirates et terroristes utilisent tous deux le cyberplanning pour s’organiser, lever des fonds et coordonner des attaques.
La piraterie est bien un des visages de la mondialisation, le cyberspace et l’océan sont deux espaces de navigation maitrisée par les pirates somaliens.

dimanche 5 septembre 2010

Lutte contre la piraterie : Atalante en passe d'atteindre son but ?


Dans une interview réalisée pour la revue Diplomatie (n°45) Edouard GUillaud, le chef d'Etat-major des armées rappelle que le "but d'Atalante n'a jamais été l'éradication de la piraterie, puisque l'éradication se passera à terre avec un Etat plus stable [un Etat tout court pourrait on préciser] et des moyens de vie décents pour les Somaliens.(...) l'objectif de faire baisser la piraterie à un niveau tel que les voies d'approvisionnements stratégiques du commerce maritime international ne soient plus menacées. Le nombre d'actes de piraterie a augmenté et le nombre d'attaques réussies a diminué. Nous sommes donc en passe d'atteindre ce but".

jeudi 5 août 2010

Terroristes et pirates : frères d'armes ?

On le craignait depuis longtemps mais les liens entre pirates et terroristes seraient presque avérés selon le député Christian Ménard (ICI).
 Les experts des services de renseignement s'intéressent particulièrement à cette évolution, convaincus que l'élargissement du recrutement des pirates à des franges plus politisées, ainsi que l'accroissement de leurs moyens, a pu faire évoluer les motivations. Ainsi, pour Christian Ménard, « actuellement, la DGSE et d'autres services de renseignement pensent que les choses ont changé. Au tout début, les Chebabs ont lutté contre la piraterie. On se rend compte qu'il existe aujourd'hui des clans et des sous-clans qui très vraisemblablement s'entendent avec les pirates. Une partie des rançons serait affectée à ces ententes. On n'a pas encore de preuves, mais si cela était avéré, ce pourrait être très grave... ».
Il poursuit, « Au Puntland, au nord-est de la Somalie, une partie de l'argent provenant de la piraterie est recyclée sur place, l'autre au Kenya. Et on sait que des éléments d'al-Qaida ou des bandes affiliées à al-Qaida s'y trouvent... Ce dont on est sûr, c'est que la pauvreté n'est pas la cause première de la piraterie. Un exemple: les revendications du MEND, mouvement soi-disant politique du golfe de Guinée, visent à ce que la manne pétrolière soit plus équitablement répartie. Mais ce ne sont que des gangsters qui n'agissent qu'au nom de leurs propres intérêts. La piraterie est synonyme d'argent facile et on se retrouve face à de véritables mafias. »

Dans son premier rapport (ICI), le député Christian Ménard recommandait la mise en œuvre d’une approche globale.
Sur le plan militaire il préconisait des mesures visant à rendre ces attaques plus risquées et plus coûteuses pour les pirates :
- En s’appuyant sur la résolution 1851 des Nations-Unies la communauté internationale pourrait mener ponctuellement des interventions à terre de type policier en ciblant par exemple les navires suspects et en avertissant que tous ceux qui seront retrouvés en mer seront détruits.
 Nous nous interrogeons sur la possibilité pour ces policiers d'aller sur le terrain... Rappelons que la société somali est structurée par son organisation clanique. L’autorité et les solidarités sont issues du lignage agnatique. L’étranger n’a pas de réalité sociale. Ces notions doivent être prises en compte avant de faire intervenir des étrangers sur ce territoire. .
- En renforçant la présence navale et aérienne afin de mieux couvrir les zones à risque.

- En utilisant des drones – comme le font les américains de la Task force 151 –pour renforcer les moyens de surveillance.


Dans le domaine civil : 

- accroissement de l’aide au développement de la Somalie en combinant le soutien à la restauration de l’État de droit et les aides directes et conditionnelles à la population. 

- consolidation des capacités judiciaires des États côtiers comme le Kenya pour juger les pirates. 

- aide afin que la Somalie puisse recouvrer sa souveraineté maritime et à exploiter ses ressources, longtemps pillées, dans le domaine de la pêche.

En soi des recommandations pleines de bon sens .... (de bons sentiments ?) qui nous semblent être des solutions toutes faites peu adaptées au contexte particulier de la région.

Le nouveau rapport du député est attendu à la rentrée et se veut complémentaire au premier "plus centré sur un aspect juridique afin afin d'empêcher que les pirates détenus ne soient plus automatiquement relâchés" note le député.

Il rappelle que les pirates ont des modes opératoires différents selon qu'ils sont dans le Golfe de Guinée, Malacca ou Aden: « Là où les pirates somaliens n'hésitent plus à s'éloigner très loin de leurs côtes - grâce à un bateau-mère auquel ils accrochent deux bateaux rapides, ils parviennent à descendre à près de 1.000kilomètres au sud - leurs homologues du golfe de Guinée mènent leurs attaques à proximité des plates-formes de forage pétrolier, dans la limite des 12 milles des eaux nationales. Mais ils opèrent de la même façon avec des lance-roquettes et toute l'artillerie qui va avec... ».

Pour une définition de l'approche globale voir le compte rendu de l’IHEDN qui organisait le 6 mai 2010, une table ronde sur le sujet : ICI


Sources : Défense et environnement / Le Télégramme

jeudi 8 juillet 2010

Mer Rouge 1993/2010 : naissance d'un théatre stratégique

Quelques lignes d’Hervé Coutau-Bégarie dans son opus « Géostratégie de l’Océan Indien » :

: « (…) la mer rouge voit passer un trafic de grande importance, entretien de multiples foyers d’instabilité qui peuvent à tout moment dégénérer, mais elle ne mobilise pour l’instant que de très faibles moyens. Au caractère embryonnaire des forces navales régionales, vient s’ajouter une présence extérieure extrêmement réduite, toujours très inférieur à celle qui a pu exister dans ou aux abords du golfe persique. La mer Rouge n’a donc jamais été véritablement reconnue comme un théâtre stratégique de premier plan. L’insuffisance de moyens des pays riverains devrait empêcher l’éclosion de combats sur mer de grande ampleur. Pour autant, l’absence de déploiement spectaculaire n’enlève en aucun cas son importance à la mer Rouge, qui mérite d’être suivie avec beaucoup plus d’attention que cela n’a été fait jusqu’à présent. Dans une mer aussi étroite, il n’est pas besoin de gros moyens pour menacer la liberté de navigation. »
Quelle clairvoyance et que de bouleversements plus 15 ans après. Ces lignes ont été écrites en 1993 alors que la Corne de l’Afrique vivait une période charnière :
- 27janvier 1991: Chute du régime Syaad Barre.
- 28 mai 1991 : Effondrement du régime éthiopien avec la chute de Mengistu Hailé Mariam. Indépendance de facto de l’Erythrée. Issaias Afeworki devient président en Erythrée et Meles Zenawi premier ministre en Ethiopie.
- 17 novembre 1991 : Déclenchement de la guerre civile à Mogadiscio.
- 1992/94 : guerre civile à Djibouti.
- 1993 : Indépendance de l’Erythrée
La région est en ébullition elle le restera puisque l’Ethiopie et l’Erythrée s’opposeront sur un litige frontalier en 1998/2002, naissance du terrorisme islamique, les tribunaux islamique en Somalie, guerre Erythrée/Djibouti…
Ces événements et leurs suites ont été un véritable bouleversement en termes de sécurité dans la région. Bien sûr, la fin de la Guerre froide, la chute du mur de Berlin, la dislocation du camp socialiste et de l’URSS en 1989 ont un lien avec ces transformations mais il convient de ne pas les surestimer comme cela a été souvent analysé. Les Etats-Unis et l’URSS ont cherché une position stratégique dans la Corne de l’Afrique mais les acteurs locaux ont leur propre autonomie et ont tenté de tirer profit de ce contexte.

samedi 26 juin 2010

La fin de la piraterie est annoncée ....

... pas sur mais en tout cas DCNS y travaille ! L'entreprise a annoncé au début du mois dernier le lancement de la construction d'un patrouilleurs antipirates. Quésako ?

Un patrouilleur ayant une visibilité sur 360°, pouvant faire décoller et atterrir des drones et pouvant mettre à l'eau 2 embarcations rapides grâce à ses 2 rampes arrière. 60 personnes pourront se trouver sur le navires (équipage : 30) et il pourra rester 3 semaines en haute mer, naviguer à une vitesse de 21 noeuds (39 km/h). Ainsi il pourra effectuer des missions de surveillance, de lutte contre la piraterie et le terrorisme, lutte contre les trafics....

Et Hermès (petit nom de ce joujou) est financé sur les fonds propres de la DCNS et devrait être opérationnel dans un an et demi. Il sera ensuite mis à disposition de la Marine nationale pendant trois ans "selon un régime juridique en train d'être défini" a indiqué Patrick Boissier, PDG de DCNS, à Lorient.
Combien ça coûte ? "Le prix du marché..." selon la direction....apparemment dans les 30 millions d'euros.
Plus d'informations suur le programme Hermès de DCNS : ICI

lundi 16 novembre 2009

Infos en vrac



Nigeria / Brésil : Le Nigeria et le Brésil ont exprimé leur volonté de collaborer étroitement au niveau du Conseil de sécurité des Nations unies pour accélérer le règlement des conflits et le développement en Afrique. Le Nigeria et le Brésil ont été élus membres non permanents du Conseil de sécurité le 15 octobre dernier lors de la 64e session de l'Assemblée générale des Nations unies, qui se termine en décembre. Selon un communiqué signé lundi à Abuja par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Nigeria, Ayo Olukanni, l'accord a été conclu vendredi en marge de la visite au Nigéria du Représentant permanent du Brésil à l'ONU, Maria Viotti. Elle a déclaré que les deux pays s’étaient engagés à travailler en étroite collaboration puisqu’ils se préparent à siéger en tant que membres du Conseil de sécurité des Nations Unies en janvier 2010. «Les enjeux de la paix, de la sécurité et de la résolution des conflits sur le continent africain continuera à recevoir beaucoup d'attention en raison des situations dans des pays comme le Soudan, la Somalie, la Guinée et la République du Niger, entre autres », indique le communiqué.

Corée du Sud / Afrique : La Corée du Sud abritera du 23 au 25 novembre le deuxième Forum Afrique-Corée dont l’objectif est de renforcer le partenariat dans divers domaines entre les deux parties. Selon la Commission de l’UA, le forum se tiendra sous le thème: « Vers un partenariat fort Corée-Afrique ». Le premier Forum Afrique-Corée a eu lieu du 7 au 9 novembre 2006 à Séoul. «Le forum offre une opportunité unique aux deux parties pour échanger des idées sur les questions d’intérêt commun et d’explorer davantage le renforcement de la coopération économique et le partage d’expérience dans plusieurs secteurs d’intérêt commun. Par conséquent on espère que ce deuxième forum consolidera les réalisations enregistrées jusqu’ici dans le cadre du partenariat”, a expliqué l’UA. Durant les dernières années, l’UA a tenu des programmes similaires avec la Chine, l’Amérique du Sud, la Turquie et d’autres régions.

UE / Somalie : Le Représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour la Somalie, Ahmedou Ould-Abdallah, a approuvé le plan proposé par le Conseil des ministres de l'Union européenne de former jusqu'à 2.000 policiers Somaliens et le personnel militaire.

Le plan comprend la formation, l'équipement et le paiement des salaires pendant au moins un an. La déclaration de l'UE est intervenue au moment où le président Somalien, Sheikh Sharif Sheikh Ahmed, prenait part, le week-end dernier, au Forum Arabie Saoudite-Afrique de l’est dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, pour discuter de la coopération économique régionale. «La communauté internationale doit accélérer et concentrer ses efforts à tous les niveaux pour soutenir le gouvernement afin de permettre aux Somaliens d’avoir une fondation solide sur laquelle construire avant la fin du mandat de ce gouvernement en août 2011 si nous voulons voir une Somalie transformée », a déclaré le Représentant spécial. Le Représentant spécial de l’Onu en Somalie a déclaré que le Conseil de sécurité s'attendait à voir des mesures concrètes prises avant sa prochaine réunion sur la piraterie prévue le 19 novembre. L'Union africaine et l'autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) ont, de leur côté, formulé un certain nombre de déclarations et de propositions sur la sécurité et la piraterie au large des côtes somaliennes.
Source : APA

samedi 7 novembre 2009

Premier ministre somalien : « Eradication de la piraterie d’ici 2011, défaite des insurgés en 2012 »



Le 28 octobre la Chatham House a reçu le premier ministre du TFG (Transitional Federal Government) de Somalie Omar Abdirashid Ali Sharmarke. Fils d’Abdirashid Shermarke, président du pays du 10 juin 1967 au 21 octobre 1960, le premier ministre a grandi aux États-Unis et au Canada, il a obtenu la nationalité Canadienne, a travaillé aux Nations Unis au Darfour. Pur produit de la diaspora somalienne sa nomination à ce poste est un signe fort adressé à la diaspora quant au rôle qu’elle doit jouer dans la reconstruction de leur pays (sur la diaspora et son rôle économique : article de M.-A. Pérouse de Montclos).

Il nous annonce que ce discours, intitulé Building Stability and Peace, vise à passer un seul message : « le gouvernement somalien est fort, déterminé et unis ; nous avons un plan somalien pour le peuple somalien et nous essayons de l’imposer »
Un discours plein d’espoir et d’optimisme (et finalement peut être un peu décevant car trop irréaliste ?), extrait
:
-« The level of violence in Mogadishu is stable – we are being attacked once a day. This is what we mean as stable in Mogadishu. (…)
- People often say that Al Shabab control more regions than the TFG. But their interpretation of ‘control’ is confused and inaccurate. People use a different yardstick to measure this control. (…)
- Our current President, Sheik Sharif, and his Government are bringing renewed unity to the country. As I have recently written to your Prime Minister, Mr Brown, the TFG has drafted a stabilisation plan that will begin the process of restoring peace to Somalia including Puntland and Somaliland, given support from the international community.( …)
-By 2011 the TFG will eradicate Somali piracy through a civil affairs and information campaign backed up by the rule of law and resurrected military and law enforcement capabilities. This demonstration of government potential in the north will help shape the conditions for the military defeat of insurgents in the south by 2012. Piracy will be eradicated by offering a sustainable business proposition to the pirates and the communities they support, while demonstrating the will and capability to protect Somali waters from foreign exploitation. This ‘carrot’ will be supported by the ‘stick’ of new laws, credible law enforcement and the prospect of incarceration in a Somali prison. (…)
- We cannot be certain of the precise size of their presence in our country, but Al Qaeda are here, they are training and planning in our land. Somalia is serving as an ideal place for them to re-group and redeploy.
- (…)Al Shabab, is growing in influence, just like the Taliban. It is growing in a climate of economic poverty and lack of governance.
-(…)The conflict in Somalia risks engulfing the region. Al Shabab is now starting to threaten regional stability. (…)
- We do not want years of charity. We do not seek donations. We seek investors. »

Retrouvez l’intégral de son discours : ICI
Et la vidéo : ICI
Le RIIA (Royal Institute of International Affairs), ou Chatham House, est un think tank axé sur les questions de défense. Basé à Londres, son objectif revendiqué est de stimuler le débat et la recherche dans les domaines politique, économique, sécuritaire et de défense.

samedi 10 octobre 2009

Lutte contre la piraterie en Somalie : Comment ? Qui ?...


La saison favorisant une recrudescence de la piraterie maritime au large de la Somalie, nous en profitons pour interroger le responsable d’Aquarius Strategies. Julien Duval a été responsable du département Sécurité maritime de Secopex. Retrouvez son intervention lors de l’émission C dans l’air « Pirates : la plaie des mers » le 15 septembre 2008 : ICI
SLG : La lutte contre les pirates n’est-elle possible qu’en mer ?
JD : En terme de lutte contre la piraterie, il est primordial d’être capable de mener à bien des actions à terre comme en mer, d’autant plus que la structure et la hiérarchie des groupes pirates sont intrinsèquement liées à la dynamique clanique des populations côtières du Puntland, du Galguduug, du grand Mogadiscio ou encore du Jubbada Hoose et de la ville de Kismayo (bien que sur cette dernière, la présence de groupes islamistes et radicaux forcent les populations à se concentrer sur la protection de leurs intérêts vitaux avant de pouvoir se tourner vers les mers en quête d’un avenir meilleur). Dans l’exemple précis de la piraterie issu des principaux clans du Puntland, la lutte à terre est indispensable car les pirates profitent de relais logistiques et d’approvisionnement terrestres en vivre, armement, munition et fuel que leur offre leurs villages d’origine ou de nouveaux hubs de la piraterie tel le port d’Eyl. C’est pour cela que le nouveau gouvernement du Président Sheikh Sharif Ahmed tente de réagir de son propre chef en s’appuyant sur les services de formation de différents Etats occidentaux dans la région pour former certaines unités opérationnelles d’infiltration dont l’objectif est de réussir à pénétrer les rangs des groupes et clans pirates du Puntland. A notre grande satisfaction, ceci est la démonstration que le nouveau gouvernement en place comprend la situation et fait l’effort de poser les premiers jalons du succès. Mais ne nous leurrons pas, le principale outil de la lutte contre la piraterie est la pacification du sol somalien. L'objectif : permettre le retour des investissements étrangers (minier, reconstruction et BTP, halieutiques…). Des investissements créateurs d’emploi pour la population locale. C’est en ça que la lutte contre la piraterie a également une très grande dynamique terrestre. Maintenant, je pense que c’est à la France et son gouvernement que de réussir à trouver les bonnes opportunités pour s’intégrer à l’équation et continuer à être le pays qu’elle est. C’est un principe d’action qui a justement été fortement suggérer par le Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki Moon lors de son intervention durant la conférence international au profit des institutions sécuritaires somaliennes de Bruxelles d’avril 2009.
SLG Quelles prestations une SMP (Société Militaire Privée) propose de plus qu’un État ?
JD : Pour un État comme la Somalie, ce qu’une SMP ou une structure privée de la sorte a principalement à offrir de plus qu’un Etat est sa flexibilité. Une SMP répond à un besoin précis en terme de formation, de consulting ou de gestion des activités logistiques et de coordination sur une période déterminée sans risque d’ingérence au niveau politique interne ou de besoin de partage du secret avec une puissance étrangère. Par ailleurs, les SMP permettent aussi aux Etats de pouvoir déployer certains moyens de consulting auprès de pays comme la Somalie, encore une fois sur une période précise, sans avoir a déployer des moyens étatiques plus lourds, plus coûteux et plus contraignants. Dans l’exemple français, cette seconde vision de l’utilisation des SMP est bien plus difficile à atteindre. C’est une vision bien plus anglo-saxonne que d’accepter d’externaliser certains besoins et services liés aux activités de défense et de sécurité à l’international comme cela est déjà le cas pour les forces de l’AMISOM qui sous-traitent toute la coordination logistique de leur opération à une structure sud africaine présente en Ouganda.
SLG : Que pensez-vous du débat sur la présence d’hommes armés à bord des bateaux de commerce? (la loi française interdit la présence d’hommes armés sur les bateaux de pêche).
JD : La présence d’équipe de sécurité embarquée est aujourd’hui la solution la plus flexible et la moins coûteuse en termes d’effectif ainsi que pour l’armateur souhaitant sécuriser son navire, son cargo et surtout son équipage. Juridiquement, cela est possible mais requiert l’aval de l’Etat du pavillon du navire (le droit du pavillon étant le droit applicable en haute mer). Certains État sont plus ouverts que d’autre en la matière. Il n’existe pas encore d’Etat ayant autorisé l’embarquement d’hommes armés mais certains, dont des États Européens, ont précisé qu’ « ils ne recommandaient pas l’utilisation d’homme armée à bords mais qu’ils ne pouvaient pas l’empêcher si l’armateur l’estime nécessaire pour la sécurité de son équipage ». Comme toujours dans le cas du droit international, chaque cas est donc unique. Mais quelques Etats réagissent. Prenez l’exemple de la France qui depuis quelques mois a déployer un détachement de Fusiller Marin pour escorter les thoniers navigant sous pavillons français sur les eaux occidentales de l’Ocean Indien au large des Seychelles et sur le détroit du Mozambique.
SLG : N’y a-t-il pas un danger à avoir recours à des structures qui ne sont pas habilitées par l’Etat ?
JD : Il n’existe pas de risque zéro mais au moins, c’est une solution. L’utilisation des SMP dans ce cas précis ne doit être vue que comme une solution temporaire permettant l’apport de moyens de consulting et opérationnel de façon immédiate en attendant que les États de la région puissent structurer leur réponse à la menace. Le rôle des SMP est de sécuriser le navire escorté et non d’interpeller les pirates car seul les États ont cette compétence. Le but n’est pas de supplanter l’Etat mais d’apporter les moyens opérationnels nécessaires pour renforcer la sécurité en haute mer en attendant que les Etats puissent fournir une réponse adaptée et censée et qui ne mobilise pas des moyens étatiques trop lourds, surtout que les armées modernes sont en restructuration et dans une phase de modernisation et de réduction de ses effectifs et les Etats n’ont pas la possibilité de déployer des moyens suffisants pour policer de façon permanente les océans et mers du globe. Il parait donc évident qu’il faille mieux cadrer juridiquement les SMP mais cela dépend uniquement de la volonté réelle des Etats, dont la France, que de décider s’ils franchiront le pas. Je pense sincèrement aujourd’hui qu’une puissance se doit d’intégrer dans sa maîtrise des facteurs de puissance l’utilisation des SMP et de la flexibilité opérationnelle qu’une SMP peut apporter au renforcement du facteur militaire d’un Etat souhaitant rester ou se positionner comme une Puissance Mondiale dans l’environnement géopolitique actuel.
SLG : Pourquoi cette méfiance à l’égard des SMP en France?
JD : Je pense que c’est un obstacle purement culturel. La France est son gouvernement ont encore du mal à accepter la possibilité d’externalisation des questions de défense et de sécurité international (obstacle de la gestion et de la protection du Secret Défense) alors que de par leur présence sur le terrain, les SMP peuvent permettre une grande remonté de renseignement par exemple mais je crois surtout que la présence de Bob Denard et des dérives possibles sont trop présente encore dans les esprits. Par conséquent, reconnaître les SMP et accepter leur utilisation en France peut être apparenté à un trop grand « risque politique » face à la réaction possible de l’opinion publique sur le sujet ainsi qu’un possible amalgame de l’acceptation et de légitimation par la France d’une vision opérationnelle trop « étasunienne » et négative puisque l’image des SMP modernes est surtout apparenté à leur rôle sur les théâtres irakiens et afghans et leur utilisation par l’administration Bush.
SLG : Chez Secopex vous aviez été mandaté par le gouvernement somalien pour l’aider à lutter contre la piraterie dans ses eaux, pensez vous que la Somalie pourra un jour lutter contre la piraterie ?
JD : Ce sera possible mais ça prendra du temps. Lors d’un déplacement sur Mogadiscio courant juin 2009 dans le contexte d’une autre mission, il nous a été possible de rencontrer le Président Sheikh Sharif Ahmed et certains membres de sont gouvernement et d’écouter leurs besoins et leur envie de réussir à organiser par eux-mêmes une réponse et lutter contre la piraterie. Le nouveau gouvernement se mobilise du mieux qu’il peut et avec les moyens dont il dispose (qui sont quasi nuls). La Somalie a entamé en toute autonomie la formation d’une première unité de Garde Côte encore en cours de formation mais ils ne disposent pas d’un équipement personnel et de moyens de projection rapide adaptés ni efficaces. Il m’est impossible de garantir si cela aura un résultat positif mais au moins cela démontre leur motivation et leur envie de recréer une Somalie capable d’agir sans dépendre à 100 % de l’aide extérieur occidentale mais à l’heure actuelle, la Somalie dépend encore des bailleurs de fonds internationaux et de sa Diaspora pour tenter de mener à bien ses projets pour recréer la Somalie des années 1970 comme ils le souhaitent eux-mêmes.
Mais, l’obstacle majeur provient aujourd’hui de la menace des groupes islamistes et radicaux qui luttent aujourd’hui contre le gouvernement en place. Le Gouvernement du Président Sheikh Sharif Ahmed se retrouve donc forcé de concentrer ses efforts sur la lutte contre l’insurrection et les groupes islamistes et radicaux au détriment de la lutte contre la piraterie.
SLG : Quelle solution selon vous à la piraterie maritime au large de la Somalie ?
JD : (…) Mais concrètement et dans un premier temps, il est primordial de sécuriser le gouvernement en place et cela passe par le renforcement des capacités opérationnelles et logistiques des forces de l’AMISOM dont c’est le rôle ainsi que par la formation d’unités somaliennes capables de prendre une part active dans la pacification de Mogadiscio. Néanmoins, l’obstacle majeur qui vient à l’esprit est de savoir si, bien qu’ils soient tous de la même ethnie, les Somaliens arriveront-ils à dépasser leurs clivages claniques et réussiront-ils à fonctionner ensemble au sein d’unités de police et militaires traditionnelles ? Ce n’est que si le gouvernement réussi à trouver la solution à cette question qu’il sera possible d’espérer et de tenter de structurer une réponse viable et durable.

Le 2 octobre le Center for Strategic & International Studies recevait le président Somalien, le Sheikh Sharif Sheikh Ahmed, visualiser son intervention ou lisez sa transcription ICI