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jeudi 17 octobre 2013

L’UNESCO ou la victoire de la Realpolitik

Le 4 octobre dernier, la directrice générale sortante de l’UNESCO, Irina Bokiva, était réélue pour quatre ans à son poste, au premier tour de scrutin par 39 voix sur 58. Ils étaient trois en lice pour prendre la tête de l’Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture: la directrice sortante, la Bulgare Irina Bokova, le Franco-Libanais Joseph Maïla et le Djiboutien Rachad Farah. La défaite est rude pour ce dernier, qui jouait la course à la victoire jusqu’au dernier jour.


L’ambassadeur, représentant du Sud, avait réussi l’exploit de recueillir les promesses de votes des 14 représentants africains, de l’Union Africaine, de l’IGAD et de l’OCI, soit 25 voix au total, qui, si elles avaient été tenues, lui auraient au moins permis d’accéder au second tour. Auditionné le mercredi 2 octobre par le conseil exécutif de l'institution les échos sont bons, l’ambassadeur a réussi son grand oral. Comment expliquer cette défaite ? Les promesses de vote ne se sont pas avérées suffisantes puisque Rachad Farah n’a finalement recueilli que 13 voix, et le candidat du Liban, Joseph Maila, en a recueilli 6. Rachad Farah a confié à Jeune Afrique qu’« une fois de plus la solidarité multilatérale n’a pas fonctionné. Elle n’est qu’une déclaration d’intention sans conséquence concrète ».

Les défections sont à compter parmi les membres de l’OCI en particulier l’Arabie Saoudite, Bangladesh, Pakistan et l’Egypte. L’Algérie, quant à elle, lui a donné sa voix. Les appels de l’Ethiopie et les consignes de vote de l’UA en faveur du candidat djiboutien ne sont pas avérés suffisants. Le Congo Brazaville, le Gabon, le Mali, le Burkina Faso et la Tunisie n’ont su s’autonomiser et se sont alignés sur le vote de la France en faveur de la candidate sortante. Selon la Lettre de l’Océan Indien, celle-ci aurait bénéficié du lobbying de Jean-Paul Carteron « fondateur et président du Crans Montana Forum, ambassadeur des Iles Salomon auprès de l’UNESCO et consul honoraire de Bulgarie à Monaco ».
NB : La victoire est revenue au candidat ayant obtenu 30 voix sur un total de 58 pour une réélection au premier tour par le Conseil exécutif de l'Organisation. Ce dernier est composé de 58 membres. Les votes se font à bulletins secrets. Composition du  Conseil Exécutif : ICI

Le programme de Rachad Farah : ICI

Les oppositions : ICI

lundi 3 janvier 2011

L’enseignement supérieur en Éthiopie : futur acteur du développement socio-économique du pays.



A signaler : la parution de l'ouvrage "Politiques éducatives, émancipation humaine et inégalités sociales dans les pays en développement"
Résumé : "Les théories du développement mettent en évidence le rôle émancipateur de l'éducation sur la personne humaine. Les politiques éducatives occupent donc une place centrale dans le processus du développement. L'incohérence des politiques éducatives, surtout universitaires, dans bon nombre de pays en développement, explique-t-elle le retard et les lacunes dans la formation du capital humain ? Les modes de sélection scolaire freinent-ils l'émergence d'une technocratie ?"


Les politiques éducatives sont déterminantes dans l’évolution des systèmes d’enseignement, dans la formation et la gestion du capital humain, dans la coordination de celle- ci avec les politiques économiques. L’on peut même établir qu’une politique éducative participe souvent d’un mode de gouvernance affectant l’ensemble des politiques publiques.
Dans l'analyse du cas de l’Éthiopie (Chapitre 2) les changements de régime
politique et l’évolution de l’enseignement tertiaire(universitaire) sont mis en valeur, à travers la prise en compte de deux transitions politiques cruciales : le coup d’État du Derg, en 1974, etle renversement de Mengistu Haile Mariam, en 1991.
Au régime d’orientation « marxiste » correspond la centralisation du système universitaire, la création d’une agence de contrôle idéologique et le contrôle des contenus d’enseignement, mais aussi les efforts faits pour faciliter l’accès aux études dans les zones rurales et les provinces. A la révolution de 1991, l’on peut faire correspondre les multiples programmes de réforme de l’enseignement supérieur, élaborés depuis 1995 qui intervient une fois l’entrée en vigueur de la nouvelle constitution. Vers 1999/2000, l’on continue à évoquer les principaux handicaps structurels de l’enseignement supérieur éthiopien, dont la massification mal régulée, le sous-encadrement professoral, la mauvaise qualité du travail pédagogique, le déficit relatif ou absolu en étudiants dans les filières dites des « sciences dures» et un financement insuffisant. Ce diagnostic, loin d’isoler le cas éthiopien, représente un concentré, voire un cas idéal typique des dysfonctionnements connus par nombre de systèmes universitaires des pays « en développement ».