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mardi 4 septembre 2012
lundi 27 août 2012
Lettre n°4 du Comité Afrique "Jambo"
Le comité Afrique de l'ANAJ-IHEDN a publié le 4ème numéro de sa lettre d'information début juillet.
Au sommaire de ce numéro :
- La menace islamiste à Djibouti, quelles réalités ?
- Petit guide de négociation avec les pirates somaliens
- Environnement politico-sécuritaire au Nord-Kivu
- Etre ou ne pas être à Kinshasa pour le XIVème Sommet de la Francophonie ?
- « China Eximbank », le pragmatisme chinois au service de la conquête des
marchés
- Du printemps arabe aux élections législatives. Algérie 2012
- Réseaux sociaux : les champions africains de la twittosphère politique
Téléchargez gratuitement le numéro ICI
Si vous souhaitez rejoindre l'ANAJ et le comité Afrique : afrique@anaj-ihedn.org
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dimanche 26 août 2012
L'Erythrée par Gérard Prunier
L'association ASMEA (Association for the Study of the Middle East and Africa) diffuse sur You tube la vidéo (ci-dessous) de l'intervention de Gérard Prunier lors d'une conférence qui s'est tenue en novembre 2010.
Dans "Eritrea and its discontents", Gérard Prunier revient sur l'histoire contemporaine de l'Erythrée.
Dans "Eritrea and its discontents", Gérard Prunier revient sur l'histoire contemporaine de l'Erythrée.
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vendredi 24 août 2012
La rentrée du blog
Après une longue absence estivale, Good Morning Afrika effectue sa rentrée. L'auteure s'est interrogée ces dernières semaines sur la poursuite ou non de cette aventure mais l'actualité africaine (et est-africaine...) l'a une nouvelle fois rattrapée.
Néanmoins la rentrée s'annonce bien remplie côté professionnelle et le blog privilégiera les publications externes (envoyez-nous vos analyses pour publication) et relaiera les contributions extérieures.
Good Morning Afrika reste très actif sur Twitter, retrouvez nous sur : @MorningAfrika mais aussi sur facebook : Good Morning Afrika
Bonne rentrée et bonne lecture !
mercredi 4 juillet 2012
Les défis politiques et stratégiques en Somalie
L'IRSEM vient de sortir son 13ème cahier consacré aux actes du colloque organisé en mai 2011 sur la Somalie.
Vous pouvez télécharger gratuitement les actes ICI
Résumé de l'éditeur :
Organisé à
Paris les 5 et 6 avril 2011 par l’IRSEM en partenariat avec le Centre
d’études stratégiques de l’Afrique (CESA), le séminaire sur les défis
politiques et stratégiques du conflit en Somalie a porté plus
spécifiquement sur la manière dont les acteurs locaux, nationaux et
internationaux appréhendent les défis politiques et stratégiques du
conflit somalien. Ce Cahier de l’IRSEM a pour ambition de poursuivre
cette collaboration et d’enrichir la réflexion sur les défis que pose la
Somalie.
Trois thématiques ressortent des
différents échanges :les perceptions du syndrome somalien depuis 2001,
la Somalie comme laboratoire de la conflictualité régionale, et les
enseignements sur la construction de l’Etat.
Sommaire :
Clans, état et société en Somalie : montée et chute des mouvements islamistes
Quel état construire en Somalie ?
Les enseignements à tirer du Somaliland et du Puntland en matière d’édification de la paix et de formation d’État
La force en attente de l’Afrique de l’est : un emploi en somalie ?
La piraterie comme innovation : une esquisse géographique de la piraterie somalie
L’enracinement de la crise somalienne, entre contagion et instrumentalisation regionale
La piraterie comme innovation : une esquisse géographique de la piraterie somalie
L’enracinement de la crise somalienne, entre contagion et instrumentalisation regionale
« Avancer des réponses stratégiques contre Al-Shabaab »
Le temps de la diaspora somalienne : chronique de la construction du tissu associatif somali aux Pays-Bas
Haanta Salka Ayeey Ka Unkantaa - Un pot à lait se construit en commençant par le fond
Le temps de la diaspora somalienne : chronique de la construction du tissu associatif somali aux Pays-Bas
Haanta Salka Ayeey Ka Unkantaa - Un pot à lait se construit en commençant par le fond
Avec les contributions de :
Dr Alexandra Magnolia Dias, Chercheur au centre d’étude africain ISCTE
Dr Markus V. Hoehne, Institut Max Planck d’anthropologie sociale, Halle/Saale
Cyril Robinet, Chargé de mission à la Délégation aux affaires stratégiques, Ministère de la défense français
Colonel Yves Metayer, Adjoint au chef du bureau Afrique à l’Etat- major des armées, Ministère de la défense français
François Guiziou, Doctorant à l’Université de Nantes
Sonia Le Gouriellec, Doctorante en Science Politique à l'Université Paris Descartes
Géraldine Pinauldt, Doctorante à l’Institut Français de Géopolitique, Université de Paris 8
Dr Benjamin P. Nickels, Professeur Assistant, Centre d'études stratégiques de l'Afrique
Marc Fontrier, Secrétaire général de l’ARESAE (Association pour la recherche et les études scientifiques en Afrique de l’Est)
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lundi 25 juin 2012
Top twitter du continent (MAJ1)
L'allié Florent de Saint Victor vient d'avoir la remarquable idée de créer un "top twitter" francophone à la suite de la publication par Foreign Policy d'un "Top100 Twitterati". Le journal américain faisait la part belle aux comptes anglophones, qu'à cela ne tienne AGS propose sa version francophone.
Tous les alliés y ont travaillé (enfin presque mais nous ne balancerons pas :-) ! ) et le résultat est disponible ICI.
Tous les alliés y ont travaillé (enfin presque mais nous ne balancerons pas :-) ! ) et le résultat est disponible ICI.
Je vous
propose la liste de quelques twittos africains francophones ci-dessous,
complétée de quelques noms.
@Altesse77
: républicain convaincu. Les dessous de la politique en Côte d’Ivoire, les
relations régionales… et en ce moment beaucoup (beaucoup) de football.
@Babahmed1
: journaliste malien basé à Bamako et fin connaisseur de la région
sécessionniste de l’Azawad. Dans l’œil du cyclone, il nous informe sur la
situation troublée de ce pays sahélien.
@CasePalabres
: le compte d’Oliver Herviaux, journaliste au Monde (à suivre entre
autres sur son blog),
qui traite du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest.
@JuliRengeval Journaliste de RFI basée également en Afrique du Sud
@JuliRengeval Journaliste de RFI basée également en Afrique du Sud
@JusticeJFK
: jeune cadre africain, surveille la démocratie à la loupe. Ouvert d’esprit et
ouvert sur le monde – sans oublier : un passionné de football, lui aussi.
@leonard_vincent
: journaliste et écrivain. Auteur de
"Les Erythréens". Il commence tout juste à tweeter mais a tellement
chose à nous apprendre sur l'Erythrée qu'il sera vite un must pour les
passionnés de la région.
@martinvogl
: journaliste freelance à Bamako, se déplaçant au Mali pour recueillir l’avis
des populations. Jongle habilement entre l’anglais et le français.
@Seb_Hervieu
: lui aussi journaliste, Sébastien Hervieu est basé en Afrique du Sud. Analyses
et anecdotes régulières sur ce géant africain et son environnement régional.
@SoloNiare
: Solo Niaré, journaliste et écrivain Guinéo-Malien installé en France. Twitte sur la démocratie, la
gouvernance, l’éducation… Sans oublier, actuellement, l’Euro 2012.
@soniarolley
: Sonia Rolley poursuit depuis peu ses analyses du continent africain sur
Twitter. Journaliste de RFI. À suivre.
@wirriyamu2011
: l’actualité togolaise et plus globalement ouest africaine, sur un ton très
très caustique…
Et bien sur ce
blog : @MorningAfrika !!(qui passe plus de temps à twitter qu'à bloguer dernièrement !)
Sans grande
surprise de nombreux twittos francophones sont originaires d'Afrique de
l'Ouest. Cette liste est bien entendu non exhaustive alors commentez-la,
complétez-la, etc.
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lundi 18 juin 2012
Les zones frontalières contestées entre le Soudan et le Soudan du Sud
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samedi 16 juin 2012
jeudi 14 juin 2012
Quels pompiers pour éteindre le feu malien ?
Face à l’interconnexion des crises au Mali, une intervention militaire se dessine et l’Union Africaine serait préférée à la Communauté Economique Des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Pourtant, malgré ses récents succès, l’exemple de la mission de l’Union Africaine en Somalie reste un modèle discutable.
Le 17 janvier dernier, un coup d’Etat atypique a porté au pouvoir des militaires reprochant au président malien sa faiblesse dans le traitement de la rébellion au Nord. Sans expérience politique, sans soutien international, la junte ne parvient alors pas à stopper l’avancée de la rébellion. Alors que la CEDEAO vient de prolonger la transition politique, les combats se poursuivent dans le Nord du pays. L’afflux de réfugiés et la possible propagation de la rébellion touarègue dans les pays voisins inquiètent les gouvernements de la région et les puissances extérieures qui craignent de voir AQMI et ses alliés tirer bénéfice de ce chaos. Le scénario d’une intervention militaire se dessine de plus en plus mais elle ne pourra se faire sans un soutien extérieur.
Quel mandat pour quelle mission ?
Les puissances traditionnelles, France et Etats-Unis en tête, ne soutiendront qu’une mission sous mandat des Nations unies, ce qui exclut une intervention non mandatée par le Conseil de sécurité comme ce fut le cas des interventions de l’OTAN dans les Balkans à la fin des années 1990. Une intervention internationale de l’UE ou de l’OTAN sous mandat de l’ONU (comme en Libye l’année dernière) a également été écartée.
Jeudi dernier, le Groupe de soutien et de suivi sur la situation au Mali s’est prononcé pour une saisine par l’Union Africaine (UA) du Conseil de Sécurité des Nations unies en vue de la création d’une force d’intervention. En effet, le Conseil de sécurité est le seul à même de décider des mesures coercitives nécessaires s’il estime qu’il existe une menace contre la paix et la sécurité internationale. Cette initiative avait déjà été lancée fin mai par Boni Yayi, président en exercice de l’UA et président du Bénin. Le mandat d’une telle force reste néanmoins flou : restructurer l’armée malienne, restaurer l’ordre constitutionnel, rétablir la souveraineté étatique au Nord du pays, combattre les groupes terroristes, criminels ….
La réaction rapide de la CEDEAO au coup d’Etat au Mali et en Guinée Bissau a été décisive (ICI). L’organisation régionale souhaite également que Bamako retrouve ses droits dans le Nord du pays. Une intervention régionale parait donc légitime (sous condition de l’accord des autorités maliennes). Les dirigeants de la région approuveraient cette intervention militaire mais Florent de Saint–Victor, dans une tribune publiée sur le site Atlantico, a montré les difficultés d’un déploiement éventuel de la force de la CEDEAO. Cette intervention paraît d’autant plus improbable que le mandat de la mission reste à définir, condition fondamentale pour obtenir les soutiens financiers et logistiques des Etats-Unis ou de la France. Par ailleurs, pour le président de l’UA, la force d’intervention doit réunir tous les pays de la région au-delà de la CEDEAO. Or l’Algérie, la Mauritanie et même la Libye ne sont pas membres de l’organisation mais devront pourtant être associés aux décisions. Une position que semble partager les Etats-Unis et la France qui s’échine chaque jour à convaincre le géant algérien d’être le régulateur de cette crise.
La CEDEAO poursuit son travail de médiation même si son action dans la crise parait dorénavant peu probante. La pression exercée a en tout cas forcé la junte, menée par le capitaine Amadou Sanogo, à faire quelques concessions et à entamer une transition politique. Pour Gilles Yabi, de l’International Crisis Group, « le mandat d’une éventuelle mission militaire de la CEDEAO ne serait pas nécessairement un mandat d’intervention offensive contre des militaires maliens ou contre des groupes armés au Mali. Cela pourrait être un mandat de soutien à la remise sur pied d’une structure de commandement claire et à la protection des institutions civiles. » Par ailleurs, gardons à l’esprit que dans trois crises (Libéria, Sierre Leone et Côte d’Ivoire) la CEDEAO est intervenue en amont des forces de l’ONU permettant ainsi une réaction rapide. Le problème du financement s’est néanmoins posé à chaque intervention, accélérant le déploiement d’une mission de l’ONU. Au Mali, l’intervention se rapprocherait du cas somalien or l’exemple de l’AMISOM explique les réticences de l’ONU à prendre le relais dans un tel contexte.
L’AMISOM, un modèle pour le déploiement d’une intervention de l’Union Africaine ?
Une intervention militaire africaine sous mandat de l’ONU se dessine suivant le modèle de l’AMISOM (Mission de l’Union Africaine en Somalie). Une référence surprenante quand on connait les difficultés rencontrées par cette mission. De contre-exemple depuis 5 ans, l’AMISOM, après les victoires obtenues ces dernier mois contre le Shebab, serait donc devenues un modèle à suivre…
Créée en 2007 pour combler le manque de réaction des acteurs internationaux et prendre le relai des troupes éthiopiennes présentes sur place, cette mission autorisée par le Conseil de Sécurité et agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte ne devait pas excéder une période de six mois et l'ONU devait rapidement prendre le relais. Or, l’AMISOM est toujours déployée et le relais onusien se fait toujours attendre. Par ailleurs se pose la question du financement d’une opération de l’UA au Mali alors même que l’opération en Somalie vient d’être renforcée. L'extension du mandat de l’AMISOM, décidée en début d’année, accroit le coût de la mission qui passerait ainsi de 310 millions de dollars à 510 millions. Certes, l’UE finance largement la mission mais la résolution 2036 de l’ONU appel de nouveaux contributeurs. L’Union Africaine et ses partenaires peuvent–ils se permettre une nouvelle opération à l’autre extrémité du continent dans une période de crise économique financière de surcroit ?
La définition d’un mandat clair et précis reste primordiale et l’AMISOM est loin d’être un exemple. En Somalie, la mission de l’Union Africaine a en effet manqué aux principes fondamentaux de neutralité et d’impartialité. L’opération est intervenue alors qu’il n’y avait aucune paix à maintenir. C’est un théâtre de guerre où l’accord des parties était loin d’être acquis et dans lequel les mandats et les ressources étaient inadéquats et la force inadaptée à la lutte anti-terroriste. Pour Jean-Nicolas Bach et Romain Esmenjaud, l’AMISOM a « de nombreuses caractéristiques qui la rapprochent d’une intervention militaire traditionnelle (soutien à une partie au conflit, recours régulier à la force, absence de commandement multinational, intéressement des contributeurs dont la participation à l’opération s’inscrit dans une stratégie de promotion d’intérêts nationaux…) » .
Aujourd’hui, l’espace sahélien semble durablement déstabilisé. A l’heure du retrait d’Afghanistan, la région devient-elle un nouveau front antiterroriste ? Il y a surement des leçons à tirer de l’interventionnisme en Somalie mais certainement pas en faire un exemple. Jean-François Bayart et Roland Marchal, deux chercheurs français, ne cessent d’appeler à la prudence lorsqu’on évoque des interventions militaires face à Al Qaïda ou ses alliés dans la bande sahélienne. Ils constatent un rétrécissement de la sphère politique au profit du contre-terrorisme et mettent en garde contre la radicalisation de certaines organisations combattantes. Le piège serait donc de voir la CEDEAO ou l’UA se transformer en « pompier-pyromane »…
Cette article a bénéficié d'une publication parallèle sur le site Atlantico.
Le 17 janvier dernier, un coup d’Etat atypique a porté au pouvoir des militaires reprochant au président malien sa faiblesse dans le traitement de la rébellion au Nord. Sans expérience politique, sans soutien international, la junte ne parvient alors pas à stopper l’avancée de la rébellion. Alors que la CEDEAO vient de prolonger la transition politique, les combats se poursuivent dans le Nord du pays. L’afflux de réfugiés et la possible propagation de la rébellion touarègue dans les pays voisins inquiètent les gouvernements de la région et les puissances extérieures qui craignent de voir AQMI et ses alliés tirer bénéfice de ce chaos. Le scénario d’une intervention militaire se dessine de plus en plus mais elle ne pourra se faire sans un soutien extérieur.
Quel mandat pour quelle mission ?
Les puissances traditionnelles, France et Etats-Unis en tête, ne soutiendront qu’une mission sous mandat des Nations unies, ce qui exclut une intervention non mandatée par le Conseil de sécurité comme ce fut le cas des interventions de l’OTAN dans les Balkans à la fin des années 1990. Une intervention internationale de l’UE ou de l’OTAN sous mandat de l’ONU (comme en Libye l’année dernière) a également été écartée.
Jeudi dernier, le Groupe de soutien et de suivi sur la situation au Mali s’est prononcé pour une saisine par l’Union Africaine (UA) du Conseil de Sécurité des Nations unies en vue de la création d’une force d’intervention. En effet, le Conseil de sécurité est le seul à même de décider des mesures coercitives nécessaires s’il estime qu’il existe une menace contre la paix et la sécurité internationale. Cette initiative avait déjà été lancée fin mai par Boni Yayi, président en exercice de l’UA et président du Bénin. Le mandat d’une telle force reste néanmoins flou : restructurer l’armée malienne, restaurer l’ordre constitutionnel, rétablir la souveraineté étatique au Nord du pays, combattre les groupes terroristes, criminels ….
Une intervention conjointe entre l’ONU et l’Union Africaine comme la MINUAD au Darfour a peu de chance d’aboutir. En effet, selon le rapport Brahimi, l’ONU n’est pas disposée à déployer une mission militaire lors d’une situation similaire à celle que traverse le Mali. Deux autres scénarii sont rendus possibles eu égard au régionalisme à deux niveaux qui constitue la singularité du continent africain : une intervention sous régionale (CEDEAO) ou régionale (UA). Dans les deux cas, c’est au Conseil de sécurité de l’ONU de faire appel, si besoin, aux organismes régionaux comme « bras armé ».
La CEDEAO éclipsée par l’Union Africaine ?
La réaction rapide de la CEDEAO au coup d’Etat au Mali et en Guinée Bissau a été décisive (ICI). L’organisation régionale souhaite également que Bamako retrouve ses droits dans le Nord du pays. Une intervention régionale parait donc légitime (sous condition de l’accord des autorités maliennes). Les dirigeants de la région approuveraient cette intervention militaire mais Florent de Saint–Victor, dans une tribune publiée sur le site Atlantico, a montré les difficultés d’un déploiement éventuel de la force de la CEDEAO. Cette intervention paraît d’autant plus improbable que le mandat de la mission reste à définir, condition fondamentale pour obtenir les soutiens financiers et logistiques des Etats-Unis ou de la France. Par ailleurs, pour le président de l’UA, la force d’intervention doit réunir tous les pays de la région au-delà de la CEDEAO. Or l’Algérie, la Mauritanie et même la Libye ne sont pas membres de l’organisation mais devront pourtant être associés aux décisions. Une position que semble partager les Etats-Unis et la France qui s’échine chaque jour à convaincre le géant algérien d’être le régulateur de cette crise.
La CEDEAO poursuit son travail de médiation même si son action dans la crise parait dorénavant peu probante. La pression exercée a en tout cas forcé la junte, menée par le capitaine Amadou Sanogo, à faire quelques concessions et à entamer une transition politique. Pour Gilles Yabi, de l’International Crisis Group, « le mandat d’une éventuelle mission militaire de la CEDEAO ne serait pas nécessairement un mandat d’intervention offensive contre des militaires maliens ou contre des groupes armés au Mali. Cela pourrait être un mandat de soutien à la remise sur pied d’une structure de commandement claire et à la protection des institutions civiles. » Par ailleurs, gardons à l’esprit que dans trois crises (Libéria, Sierre Leone et Côte d’Ivoire) la CEDEAO est intervenue en amont des forces de l’ONU permettant ainsi une réaction rapide. Le problème du financement s’est néanmoins posé à chaque intervention, accélérant le déploiement d’une mission de l’ONU. Au Mali, l’intervention se rapprocherait du cas somalien or l’exemple de l’AMISOM explique les réticences de l’ONU à prendre le relais dans un tel contexte.
L’AMISOM, un modèle pour le déploiement d’une intervention de l’Union Africaine ?
Une intervention militaire africaine sous mandat de l’ONU se dessine suivant le modèle de l’AMISOM (Mission de l’Union Africaine en Somalie). Une référence surprenante quand on connait les difficultés rencontrées par cette mission. De contre-exemple depuis 5 ans, l’AMISOM, après les victoires obtenues ces dernier mois contre le Shebab, serait donc devenues un modèle à suivre…
Créée en 2007 pour combler le manque de réaction des acteurs internationaux et prendre le relai des troupes éthiopiennes présentes sur place, cette mission autorisée par le Conseil de Sécurité et agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte ne devait pas excéder une période de six mois et l'ONU devait rapidement prendre le relais. Or, l’AMISOM est toujours déployée et le relais onusien se fait toujours attendre. Par ailleurs se pose la question du financement d’une opération de l’UA au Mali alors même que l’opération en Somalie vient d’être renforcée. L'extension du mandat de l’AMISOM, décidée en début d’année, accroit le coût de la mission qui passerait ainsi de 310 millions de dollars à 510 millions. Certes, l’UE finance largement la mission mais la résolution 2036 de l’ONU appel de nouveaux contributeurs. L’Union Africaine et ses partenaires peuvent–ils se permettre une nouvelle opération à l’autre extrémité du continent dans une période de crise économique financière de surcroit ?
La définition d’un mandat clair et précis reste primordiale et l’AMISOM est loin d’être un exemple. En Somalie, la mission de l’Union Africaine a en effet manqué aux principes fondamentaux de neutralité et d’impartialité. L’opération est intervenue alors qu’il n’y avait aucune paix à maintenir. C’est un théâtre de guerre où l’accord des parties était loin d’être acquis et dans lequel les mandats et les ressources étaient inadéquats et la force inadaptée à la lutte anti-terroriste. Pour Jean-Nicolas Bach et Romain Esmenjaud, l’AMISOM a « de nombreuses caractéristiques qui la rapprochent d’une intervention militaire traditionnelle (soutien à une partie au conflit, recours régulier à la force, absence de commandement multinational, intéressement des contributeurs dont la participation à l’opération s’inscrit dans une stratégie de promotion d’intérêts nationaux…) » .
Aujourd’hui, l’espace sahélien semble durablement déstabilisé. A l’heure du retrait d’Afghanistan, la région devient-elle un nouveau front antiterroriste ? Il y a surement des leçons à tirer de l’interventionnisme en Somalie mais certainement pas en faire un exemple. Jean-François Bayart et Roland Marchal, deux chercheurs français, ne cessent d’appeler à la prudence lorsqu’on évoque des interventions militaires face à Al Qaïda ou ses alliés dans la bande sahélienne. Ils constatent un rétrécissement de la sphère politique au profit du contre-terrorisme et mettent en garde contre la radicalisation de certaines organisations combattantes. Le piège serait donc de voir la CEDEAO ou l’UA se transformer en « pompier-pyromane »…
Cette article a bénéficié d'une publication parallèle sur le site Atlantico.
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mercredi 6 juin 2012
L'Erythrée en live
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