mercredi 12 novembre 2014

La Corne de l’Afrique : Politique, Religion et Conflits

L'Observatoire des Enjeux Politiques et Sécuritaires dans la Corne de l'Afrique, la Délégation aux Affaires Stratégiques (DAS) et l'Institut de recherche stratégique de l’École militaire (IRSEM) organisent, le 24 novembre 2014 à l'École militaire un séminaire sur le thème : "La Corne de l’Afrique : Politique, Religion et Conflits".

Le programme est disponible ci-dessous et ICI
Inscription préalable : inscription.irsem@defense.gouv.fr

MATINEE

8h30 - Accueil des participant.e.s

9h - Mots de bienvenue

Colonel Jovanovic                  Chef du Bureau Afrique, Délégation aux Affaires stratégiques

Général de Langlois              Directeur du domaine Politiques de Défense comparées, IRSEM

9h15 – Introduction

Jean-Nicolas Bach                  Les Afriques dans le Monde-Sciences Po Bordeaux

9h30 – Panel 1 : Religion et mobilisations dans la Corne de l’Afrique

Président de séance

Institution de rattachement
René Otayek


Dir. de recherche, Les Afriques dans le Monde-Sciences Po Bordeaux

Intervenant.e.s

Titre

Aden Omar Abdillahi

La dimension politique de l’islam à Djibouti
Chercheur, Institut d’Etudes Politiques et Stratégiques, Djibouti



Emanuele Fantini

Pentecotalism, Politics and Development in Ethiopia
Researcher, University of Turin, Department of Cultures, Politics and Society




Azza Ahmed

Islam and Political Parties in Sudan : The National Islamic Front
Ph.D. candidate, Khartoum University/Les Afriques dans le Monde




Hassan A. Mwakimako et
Justin Willis
Islam, Politics, and Violence on the Kenya Coast
Associate Professor of Islamic Studies, Pwani University, Kenya
Professor in History, Durham University

Modérateur
Institution de rattachement
Stéphane Ancel
Chercheur, Universität Hamburg, IMAf Paris

Débat

11h45 – Pause Déjeuner




13h30 – Panel 2 : Reconfigurations étatiques sous tensions

Présidente de séance

Institution de rattachement
Alice Franck

Directrice du CEDEJ, Khartoum

Intervenant.e.s

Titre

Patrick Ferras

Ethiopie-Erythrée : Sans espoir ?
Docteur en Géopolitique, Directeur du CSBA




Géraldine Pinauldt
Lignes, zones : Espaces intégrés ou contestés du Somaliland
Docteure en Géographie/Géopolitique



Raphaëlle Guibert
Les islamistes soudanais à l’épreuve de la crise économique post-indépendance
Docteure en Science politique, Associée IMAf Paris, CEDEJ Khartoum

Modératrice
Institution de rattachement
Sonia Le Gouriellec
Chargée d’Etudes Afrique à l’IRSEM

15h00 – Pause café

15h15 – Panel 3 : Interventionnismes en Somalie

Présidente de séance

Institution de rattachement
Marie-Emmanuelle Pommerolle

Directrice de l’Institut français de Recherche en Afrique, Nairobi

Intervenant.e.s

Titre

David Ambrosetti
Une armée projetée en Somalie: Le cas du Burundi
Directeur du Centre Français des Etudes Ethiopiennes, Addis-Abeba



Gérard Prunier

Les interventions étrangères en Somalie : du global au ponctuel
Consultant et spécialiste de l'Afrique de l'Est



Chantal Lavallée

L’engagement de l’Union européenne en Somalie
Chercheuse invitée, Centre d'excellence sur l'Union Européenne, Université de Montréal/Mcgill University

Modérateur
Institution de rattachement
Général de Langlois
IRSEM, Directeur du domaine Politiques de Défense Comparées

16h45 - Conclusion : Alain Gascon Professeur Emérite de Géopolitique
17 h - Clôture du Séminaire


jeudi 6 novembre 2014

Note de veille Afrique n°2

La deuxième note de veille Afrique de l'IRSEM (Institut de Recherche Stratégique de l'Ecole Militaire) vient de sortir. Ces notes de veille « Afrique » proposent une sélection des analyses de chercheurs sur l’actualité africaine du mois écoulé en matière de sécurité et de défense.
La première note est en téléchargement libre : ICI


Un extrait de la veille du mois d'octobre :


Bien que les motivations et les objectifs stratégiques de Boko Haram restent peu clairs, la sophistication de leurs attaques et leur létalité montrent à la fois l’importance d’une réponse forte et cohérente mais aussi l’échec du gouvernement nigérian en la matière. Le conflit contre Boko Haram est le plus meurtrier que le Nigeria ait  connu depuis des décennies. Depuis 1998, au moins 29 600 nigérians ont été tués dans des conflits divers (ethniques, religieux, politiques et économiques) sur tout le territoire. Toutefois, depuis juillet 2009, au moins 11 100 personnes sont mortes dans les combats contre Boko Haram. Le conflit s’intensifie puisque 7000 personnes sont décédées entre juillet 2013 et juin 2014 alors qu’elles n’étaient que 1900 l’année précédente. Nathaniel Allen, Peter Lewis et Hilary Matfess (Johns Hopkins University School of Advanced International Studies) analysent ces statistiques. La conclusion est sans appel : le conflit contre Boko Haram est l’un des plus importants du monde. Le nombre de victimes nigérianes est maintenant deux fois plus élevé qu’en Afghanistan.
Jakkie Cilliers (Institute for Security Studies,) propose une analyse des conflits armés sur lecontinent africain. Ces derniers suivent une tendance globale à la baisse malgré une hausse des violences depuis 2010. Contrairement aux autres régions du monde, l’Afrique présente un nombre plus élevé de conflits non-étatiques. Comme au Moyen Orient, le terrorisme y est en forte croissance.
Pourquoi certains gouvernements respectent les droits fondamentaux de leurs citoyens et d’autres pas ? La répression politique est au cœur de nombreux travaux de recherche qui utilisent les données des rapports annuels sur les droits de l’homme pour mettre en évidence des corrélations entre ces abus et des facteurs nationaux ou internationaux (type de régime, économie, engagements juridiques internationaux, etc). Daniel W. Hill Jr. et Zachary M. Jones proposent d’inverser cette approche afin de prévoir les violences politiques. Par l’originalité de leur approche, ces deux chercheurs ouvrent un intéressant agenda pour la recherche en science politique: ICI. La prévention des conflits politiques par la modélisation est également au cœur des travaux d’Andreas Beger.

samedi 11 octobre 2014

La Turquie en Somalie : un concurrent à l’approche globale de l’Union européenne ?

Le général Maurice de Langlois coordonne une nouvelle étude de l'IRSEM : "Approche globale et union européenne : Le cas de la corne de l'Afrique". Contrairement à ce que son titre indique, l'étude porte plus particulièrement sur la Somalie. Nous y proposons une contribution sur la Turquie. Nous vous proposons ici l'introduction :
« Notre destin est lié à celui du peuple somalien » [1], « la Turquie soutiendra toujours les dirigeants et le peuple somalien dans leur cause sacrée » [2], c’est en ces termes que le ministre des Affaires étrangères de la République de Turquie exprimait, à une année d’intervalle, le soutien inconditionnel de la Turquie à la Somalie. Cet activisme est récent. En août 2011, au plus fort de la famine, la visite officielle du Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan, quelques jours seulement après le retrait du mouvement combattant djihadiste Al-Shabaab de Mogadiscio, marque le rapprochement des deux pays[3]. Contrairement aux autres visiteurs internationaux, cantonnés dans des bases militaires ou à l’aéroport, Recep Tayyip Erdoğan marqua sa visite par un tour de la ville et une visite des camps de réfugiés et des hôpitaux. Le Premier ministre turc, surtout,  annonça la réouverture de l’ambassade de Turquie, une première depuis la chute de Siyaad Barré et le cycle de conflits qui suivit. Dans ses discours, il inscrit la politique de son pays en rupture avec celle des autres acteurs internationaux marquée par leurs échecs[4].
La Turquie est un nouvel acteur sur le terrain somalien et son engagement semble conduire à des résultats positifs. Cet engagement, et la manière dont il a été reçu par la population somalienne, peuvent paraître étonnants, d’autant plus que les Somaliens accusent les interventions étrangères d’être la source de la crise que traverse le pays depuis plus de vingt ans. Le conflit somalien est ancien et de nombreux Etats et organisations ont tenté d’y apporter une solution. Les deux dernières décennies de conflits ont vu des clans s’affronter entre eux et des séparatismes s’affirmer (Somaliland et Puntland). Les interventions militaires onusiennes et américaines du début des années 1990 puis l’intervention d’acteurs régionaux (Ethiopie, Kenya) ont été des échecs complets pour les premiers et relatifs les seconds. Pourtant, la crainte d’une radicalisation graduelle de l’islam politique demeure et les liens avec des réseaux terroristes comme Al-Qaïda ainsi que le développement de la piraterie inquiètent. De processus successifs de réconciliation en interventions militaires, la résolution du conflit somalien n’en finit pas. La Somalie vit aujourd’hui une période clé de son histoire contemporaine : la situation sur le terrain se trouve radicalement modifiée depuis le mois d’août 2011 (intervention éthiopienne et recul des shebabs) et, politiquement, la période de transition a touché à sa fin. 
Néanmoins, l’intervention turque est perçue différemment par les Somaliens. Son engagement humanitaire ne fait pas de doute et sa stratégie n’effraie pas contrairement aux autres. Cette bonne image va parfois jusqu’à qualifier la Turquie de « Godsent country ». En fait, Ankara travaille son image d’allié politique mais aussi de soutien à la société civile et à la population. L’arrivée de ce nouvel acteur est perçue de manière contrastée, entre suspicion et étonnement, par les acteurs traditionnels (Union européenne, Etats-Unis, Italie, Royaume-Uni, France).
L’objet de cette communication est de comprendre les ressorts de l’engagement turc en Somalie et analyser s’il peut s’intégrer dans un processus plus global. Parvenir à construire un consensus entre les puissances émergentes et les acteurs plus traditionnels de la sécurité en Afrique sur la façon de travailler dans des Etats en conflit ou en reconstruction, est devenu un enjeu majeur. Depuis le début des années 2000, ces nouveaux acteurs, dont fait partie la Turquie, constituent un « challenge to the development paradigm »[5]. L’émergence de ce nouveau paradigme aura des implications majeures pour les acteurs traditionnels, comme l’Union européenne. Comment analyser le rôle de ce nouvel acteur qui impose son agenda dans le processus de paix ? Nous verrons que la Turquie tient sa légitimité de facteurs à la fois historiques et religieux. Les caractéristiques de l’approche globale qu’elle met en œuvre en Somalie en font un « modèle » qui pourrait concurrencer le modèle européen. Cette approche est aussi contestée pour son unilatéralisme tant dans son principe que par les autres acteurs et dans sa mise en œuvre par les Somaliens eux-mêmes.
La suite est à télécharger gratuitement : ICI
Le sommaire de l'étude

1/ La corne de l’Afrique, une région faillie  par le Général de division (2S) Maurice de LANGLOIS
2/ La mise a l’épreuve de l’approche globale: le cas de la Somalie par le Général de division (2S) Maurice de LANGLOIS
3/ Un concept d'approche globale diversement interprété et politisé  par Florence VU VAN
4/ L'UE et ses partenaires dans la mise en œuvre de l'approche globale : partenariat(s),
complémentarité et rivalité  par Clara EGGER
5/ Une « stratégie globale » ? Atouts et limites de la stratégie de l'UE pour la Corne de l'Afrique par Clara EGGER
6/ La Turquie en Somalie : un concurrent à l’approche globale de l’Union européenne ? par Sonia LE GOURIELLEC
7/ La Chine dans le golfe d’Aden : signe d’une coopération croissante ou prémices d’une politique  de grande puissance ? par Raphaël ROSSIGNOL
8/ Les Etats-Unis dans la Corne de l'Afrique : le rôle du militaire  par Stephen F. BURGESS
9/ Valeur ajoutée pour valeur réelle : combien coûte l’action multidimensionnelle de l’UE dans la Corne de l’Afrique? Par Chantal LAVALLEE
10/ Les enseignements et recommandations


[1] Ahmet Davutoğlu, « Opening Remarks », Somali Civil Society Gathering, Istambul, 27 mai 2012.
[2] Ahmet Davutoğlu, Conférence sur la Somalie, 7 mai 2013, Londres.
[3] En octobre 2013, le Premier ministre somalien Abdu Farah Shirdon a déclaré le 11 août « Turkey-Somalia Day ».
[4] Recep Tayyip Erdogan, « The tears of Somalia », in Foreign Policy, 10 octobre 2011.
[5] Clemens Six, « The Rise of Postcolonial States as Donors : A Challenge to the Development Paradigm ? », in Third World Quaterly, 30 (6), 2009, p.1109-1121.

mercredi 8 octobre 2014

Nouveau : Note de veille Afrique

L'IRSEM (Institut de Recherche Stratégique de l'Ecole Militaire) lance une nouvelle note de veille. Après les notes de veilles sur les États-Unis de Maya Kandel, cette nouvelle note concerne le continent africain. Les notes de veille « Afrique » de l’IRSEM proposent une sélection des analyses de chercheurs sur l’actualité africaine du mois écoulé en matière de sécurité et de défense.

La première note est en téléchargement libre : ICI


mardi 7 octobre 2014

U235 organise jeudi son premier café-débat stratégique autour de Gérald Bronner. Nous vous y attendons nombreux !


lundi 6 octobre 2014

Enrichissements Hebdos africains

Le nouvel site "u235", auquel ce blog est associé, publie chaque semaine ses Enrichissements Hebdos. Nous reportons ici la partie "africaine" :


La Fondation Mo Ibrahim publie son indice annuel 2014 sur la gouvernance en Afrique. L’Île Maurice reste en tête du classement avec le score global le plus élevé (81,7/100), suivi du Cap-Vert (76,6), du Botswana (76,2), de l’Afrique du Sud (73,3) et des Seychelles (73,2). La Somalie arrive dernière (52e) devant la Centrafrique (51e), l’Érythrée (50e), et le Tchad (49e).

Sur Africa4, Aboubakr Tandia, chercheur junior de la Bayreuth International Graduate School of African Studies, évoque l’échec des organisations régionales et continentales dans la lutte contre le virus Ebola : “la Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) n’a pratiquement servi à rien dans cette crise. Alors qu’elle dispose en son sein d’une organisation sous-régionale de santé depuis 1987, en l’occurrence l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS), la CEDEAO semblait être absorbée par la signature des accords de partenariats économiques (APE) avec l’Union Européenne et les problèmes de terrorismes du Nigéria et la crise dans le Sahel au bénéfice premier des États-Unis et de la France”.

Nicolas Gros-Verheyde est l’un des rares à noter la fin d’EUPOL RD Congo. Cette mission de police de l’UE en Afrique est la première de type lorsqu’elle est lancée en 2007.

Comment les Shebabs recrutent-ils ? Selon une nouvelle étude de l’ISS, menée auprès de 88 anciens combattants du groupe, plus que des raisons religieuses c’est le contexte économique qui explique leur ralliement. Cette enquête fait échos à celle parue au début du mois sur la radicalisation au Kenya. Anneli Botha avait alors étudié les raisons pour lesquelles des jeunes kenyans pouvaient rejoindre al-Shabaab et le Mombasa Republican Council (MRC). Pourtant pour le Kenya la menace viendrait toujours de l’extérieur. Un an après la tragique attaque du Westgate Mall au Kenya et malgré les résolutions annoncées, Nairobi n’a aucune stratégie cohérente pour renforcer sa sécurité face au terrorisme. Selon la police anti-terroriste 133 attaques ont touché le Kenya depuis le lancement de l’opération Linda Nchi en Somalie, 264 personnes auraient été tuées et 923 blessées. Pour Jérémy Lind et Patrick Mutahi : ”A strategic response to insecurity must consider many other major internal challenges ranging from land reform, to the structure of the overall economy and accumulation of wealth that excludes most, to the citizenship and rights of minorities and young people. A more nuanced understanding of the problem of worsening security, particularly one that asks the right questions, might lead to more appropriate responses”.

Arte propose une carte interactive de “l’internationale des djihadistes”. Bien que manquant parfois d’actualisation, cette carte est très didactique.