mercredi 31 mars 2010

Drama in the Niger Delta: Predators Circle


Un article de Daniel Balint-Kurti (Chatham House) dans The World Today.

Résumé : "The story goes that Nigerian rebels have kidnapped three western expatriate workers and killed them in cold blood. It is the first time they have murdered hostages and the political and economic fall-out in one of the world's top oil-producing nations could be huge. Oil companies are under attack from the media for putting their workers at risk. The Nigerian government is threatening an all-out offensive, which could trigger full-scale civil war."

Téléchargez ICI

mardi 30 mars 2010

Des transitions démocratiques dans l'impasse en Afrique Subsaharienne ? Le cas du Nigeria


Téléchargez l'étude de Marc-Antoine Pérouse de Montclos, chargé de recherche à l’IRD (Institut de recherche pour le développement) et docteur en sciences politique : Vers un nouveau régime politique en Afrique subsaharienne : Des transitions démocratiques dans l'impasse.

"L’Afrique subsaharienne est revenue sur les espoirs de démocratisation qu’avait suscités la fin de la guerre froide et des régimes de parti unique. L’heure est à la désillusion. Même les pôles de stabilité qu’étaient le Sénégal (depuis l’indépendance en 1960) et l’Afrique du Sud (depuis 1994) sont aujourd’hui menacés d’une dérive autoritaire. Les récents événements en Mauritanie et en Guinée Conakry ne doivent cependant pas induire en erreur. Ces deux pays ne sont pas représentatifs. Sur le reste du continent, la tendance lourde est à une diminution du nombre de coups d’États réussis ou avortés, y compris dans des pays comme les Comores et le Nigeria, qui s’en étaient fait une spécialité et qui détenaient des records mondiaux en la matière. Dans la plupart des cas, les populations africaines sont en réalité gouvernées par des régimes qui ne sont ni des dictatures militaires ni vraiment des démocraties parlementaires. Ils évoluent dans une sorte de zone grise entre guerre et paix, victimes d’une insécurité quotidienne qui met en évidence la grande fragilité d’États en devenir. Des chercheurs américains parlent à ce propos « d’anocracies », un terme qui désigne des États plus ou moins faillis, se caractérisant par :

* une autorité centrale inexistante ou purement virtuelle (Somalie, République centrafricaine) ;
* des gouvernements toujours menacés par la reprise d’une guerre civile (Sierra Leone, Liberia, Guinée-Bissau, Burundi et peut-être même l’Angola) ;
* des niveaux de corruption élevés qui appauvrissent les services publics, alimentent les frustrations et aggravent les inégalités sociales quand ils ne permettent pas d’assurer une redistribution équitable et informelle des ressources (Nigeria, les deux Congo) ;
* des pouvoirs mal légitimés et de plus en plus contestés (Zimbabwe), parfois avec des tensions régionales non résolues (Cameroun, Éthiopie)
* des régimes parlementaires qui n’en sont pas vraiment, avec des fraudes et des processus de cooptation et de sélection en guise d’élections (Nigeria, Éthiopie, Rwanda), etc.

De fait, beaucoup de pays africains demeurent des zones de non-droit qui ne favorisent ni l’investissement ni la consolidation de relations de coopération. Les impasses de la démocratisation démontrent en outre les échecs des modèles d’exportation des puissances occidentales en la matière. Il importe à cet égard de revenir sur les présupposés de la communauté internationale : une focalisation excessive sur le moment des élections au détriment des pratiques du politique au quotidien ; des illusions quant à une corrélation entre développement, démocratisation, prévention des conflits et stabilité politique ; des certitudes trompeuses sur les mérites des ONG et de la société dite « civile »."

lundi 29 mars 2010

Ce soir Arthus-Bertrand voit le Gabon du ciel

Ce soir, Yann Arthus-Bertrand nous propose une escapade au Gabon (France3). L'émission de ce soir promet de "dévoiler des forêts encore vierges de traces humaines mais aussi des hommes et des femmes impliqués à l'instar de l'explorateur Mike Fay, du conservateur d'une réserve, d'une vétérinaire qui étudie le virus du sida chez les primates." Le numéro de ce soir est réalisé par Eric Valle, le réalisateur de «Himalaya : l'enfance d'un chef» et écrivain qui a déjà réalisé trois numéros de «Vu du ciel». «De belles aventures humaines, créatives et techniques, résume-t-il. Les tournages au Gabon, dans le deuxième plus grand bassin forestier du monde après l'Amazonie, ont été difficiles. On s'est retrouvés à l'aube des temps, dans des régions que l'homme ne foule jamais. Mais rencontrer Mike Fay au milieu d'une clairière où des éléphants de forêt n'ont jamais vu un fusil était magique».
Les reportages :

- La Clairière de Langoué, un paradis intact, là où quelques hommes seulement ont mis les pieds. Yann Arthus-Bertrand y a rencontré un homme extraordinaire, Mike Fay, un scientifique et un explorateur, qui vit au rythme de la forêt africaine. Mike Fay a peut-être été le premier occidental à fouler ce Baï (clairière en pygmée). C'est une véritable arche de Noé, où cohabitent paisiblement toutes sortes d'espèces animales. Plus de 4000 éléphants de forêt passent ici chaque année, et ce, depuis des milliers d'années.

- Mike Fay, l'Expédition. L'aventure démarre le 20 septembre 1999, lorsque Mike Fay pénètre dans la forêt du bassin du Congo, la deuxième au monde après l'Amazonie. Son but est simple : s'éloigner de toutes traces de civilisation pour une totale immersion au coeur d'un univers méconnu. Le résultat de cette expédition est l'inventaire d'une flore et d'une faune sauvages uniques, ainsi que la création au Gabon de 13 parcs nationaux.

- Minkébé, une forêt intacte. Yann Arthus-Bertrand rencontre Louis Sosthène, le conservateur de la Réserve Nationale de Minkébé. Ils ne sont que 10 pour gérer ce parc de plusieurs milliers d'hectares. Mais face au braconnage, ils se sentent bien seuls.

- Franceville, un laboratoire de Haute-Sécurité. Au Gabon, a été créé le Centre International de Recherches Médicales de Franceville (CIRMF). Dans ce laboratoire, on étudie deux virus mortels : le Sida et Ebola. Gilda Grard et Mirdad Kazanji tentent de comprendre les mystères de ces deux maladies fatales à l'Homme.

- Les primates et la science, une longue histoire. Au CIRMF, Bettina Sallé, vétérinaire, travaille sur les mandrills. A l'état sauvage, ces primates contractent facilement le SIV, le virus du Sida chez le singe. Mais ils n'en meurent pas. Comprendre comment ces primates peuvent vivre avec le virus, permettra, peut-être, de comprendre comment les Hommes pourront en guérir. Mais Bettina ne s'occupe pas que des mandrills. Au CIRMF, des singes qui ont servi la science, sont cloîtrés dans des cages. Elle tente de leur apporter un peu de réconfort.

- Parc National d'Ivindo, un modèle à suivre. Le bois, on ne peut pas s'en passer. Mais peut-on produire autrement ? Pour Christian M'Bina, oui. Ancien militant écologiste, il travaille à présent pour l'industrie forestière, afin de la transformer de l'intérieur. Il nous explique comment fonctionne une concession labellisée, mais surtout, tout ce qu'elle apporte à l'homme comme à l'environnement.

- Consommer autrement. Yann Arthus-Bertrand retrouve Christian M'Bina à Port Gentil, sur une mer de troncs flottants... C'est de là que toutes ces billes de bois partent pour devenir du papier, des meubles... Et c'est de là aussi que Christian M'Bina nous explique comment, nous, consommateurs, pouvons consommer autrement. Il nous dit aussi que nous sommes collectivement responsables de ce qui se passe dans les forêts du monde entier.

- Pétrole, le temps de l'insouciance. Le pétrole est une grande source de richesse pour le Gabon. Mais pour combien de temps encore ? On le sait, le pétrole est une ressource non-renouvelable qui finira par se tarir. Roger Sikout, géophysicien, nous raconte ce que le pétrole a permis, et le gâchis qui en est découlé.

- Les Tortues Luth font escale sur les côtes gabonaises. Chaque année, les Tortues Luths parcourent des milliers de kilomètre pour venir pondre ici, au Gabon. Guy-Philippe Sounget, fondateur de l'ONG Aventures Sans Frontières, veille sur elles. Son rôle est important, puisqu'en moins de vingt ans, 9 Tortues Luths sur 10 ont disparu.

- Docteur Schweitzer, un humaniste au Gabon. Le Docteur Albert Schweitzer est arrivé au Gabon en 1913 en remontant le fleuve Ogoué. Pendant 50 ans, il a consacré sa vie aux autres, et au paludisme, cette maladie qui tue chaque année 1 million de personnes. De son passage au Gabon, restent son humanisme, son hôpital, et surtout ses héritiers, qui perpétuent son oeuvre.

- Docteur Grégoire, héritier d'Albert Schweitzer. Le Docteur Grégoire nous fait découvrir un village de lépreux. Il travaille dans l'esprit de Schweitzer, et tente de soigner la population locale, confrontée à une terrible maladie : l'ulcère de Buruli.

Crimes contre l'humanité en RDC ?

Les civils en République démocratique du Congo (RDC), et plus particulièrement les femmes, continuent d'être les victimes d'"atrocités" qui "dans certains cas pourraient constituer des crimes contre l'humanité", dénoncent des experts de l'Onu dans un rapport publié vendredi.
"Des membres des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), de la Police nationale congolaise (PNC), de l'Agence nationale de renseignements (ANR) et d'autres services de renseignements seraient responsables d'exécutions sommaires, d'actes de violence sexuelle et de torture et de mauvais traitements (...) des groupes armés tels que l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) commettent des atrocités qui constituent de graves violations du droit international humanitaire et qui, dans certains cas, pourraient constituer des crimes contre l'humanité (...) violence sexuelle la plus brutale est utilisée comme arme de guerre par toutes les parties locales au conflit (...) Des femmes et des filles ont été exécutées sommairement ou mutilées après avoir été victimes de viols collectifs. Certaines d'entre elles s'étaient fait introduire une arme à feu, du bois, du sable ou de la colle dans le corps" (...) Des maris, des parents ou des enfants qui tentaient de faire cesser le viol de leurs proches ont également été agressés, tués ou contraints de violer les membres de leur propre famille (...) Des témoignages révèlent que tant des membres des Forces armées de la RDC (FARDC) que d'autres groupes armés ont enlevé des femmes et des filles et les ont détenues pour les utiliser comme esclaves sexuelles et que celles-ci ont été soumises à des viols collectifs pendant des semaines et des mois, parfois accompagnés d'autres atrocités", ajoutent-ils.

samedi 27 mars 2010

Sommet de la Ligue arabe


Lundi prochain, Mustapha Benchenane, politologue à la Faculté de Droit de l'Université René Descartes Paris V, sera l'invité de l'émission des Enjeux internationaux. Ecoutez l'émission ICI
Pays membres en Afrique sub saharienne : Comores, Djibouti, Mauritanie, Somalie, Soudan. Ils sont également membres de l’Organisation de la conférence islamique
Les sujets vont de la définition d'une position arabe commune et des mesures pratiques au désarmement nucléaire au Moyen Orient, à l'utilisation du nucléaire à des fins pacifiques et aux sources d'énergie alternatives et renouvelables, en passant par la coopération avec l'Afrique, l'Europe, la Russie, la Turquie et l'Amérique du Sud. "Il est évident que la question de la sécurité sur le continent africain aura la priorité sur les autres questions qui seront discutées lors de ce sommet, notamment depuis que le Maghreb est devenu le terreau du terrorisme le plus dangereux, qui se répand dans le désert saharien et en Somalie", a expliqué le député tunisien Adel Alchaouch.
Enjeux :Adepte des coups d'éclats, Mouammar Kadhafi va tenter de s'octroyer plus de pouvoirs durant son mandat à la présidence de la Ligue arabe, dont le sommet est organisé pour la première fois en Libye.
A venir : Le premier sommet depuis 1977 entre l'Union africaine (UA) et la Ligue arabe se tiendra en octobre prochain en Libye. Cette réunion sera notamment consacrée aux inquiétudes que suscitent les liens entre des groupes rebelles et les extrémistes islamistes en Afrique et dans le monde arabe, comme en Somalie et au Yémen. Le dernier sommet entre l'Organisation de l'Unité africaine (OUA), qui est devenue l'UA, et la Ligue des Etats arabes s'était tenu il y a trente-trois ans, au Caire.
 

vendredi 26 mars 2010

Les lectures du week end !


Un nouveau rapport du Council On Foreign Relations : "Somalia A New Approach" par Bronwyn E. Bruton. A télécharger ICI :
"Even among failed states—those countries unable to exercise authority over their territory and provide the most basic services to their people—Somalia stands apart. A country of some nine million, it has lacked a central government since the fall of Mohamed Siad Barre’s regime in 1991. Poverty and insecurity are endemic. Less than 40 percent of Somalis are literate, more than one in ten children dies before turning five, and a person born in Somalia today cannot assume with any confidence that he or she will reach the age of fifty.

Failed states provide fertile ground for terrorism, drug trafficking, and a host of other ills that threaten to spill beyond their borders. Somalia is thus a problem not just for Somalis but for the United States and the world. In particular, the specter of Somalia’s providing a sanctuary for al-Qaeda has become an important concern, and piracy off Somalia’s coast, which affects vital international shipping lanes, remains a menace.

In this Council Special Report (...) Bronwyn E. Bruton proposes a strategy to combat terrorism and promote development and stability in Somalia. She first outlines the recent political history involving the Transitional Federal Government (TFG) formed in 2004 and its Islamist opponents, chiefly the Shabaab, which has declared allegiance to al-Qaeda. She then analyzes U.S. interests in the country, including counterterrorism, piracy, and humanitarian concerns, as well as the prospect of broader regional instability.

Bruton argues that the current U.S. policy of supporting the TFG is proving ineffective and costly. The TFG is unable to improve security, deliver basic services, or move toward an agreement with Somalia’s clans and opposition groups that would provide a stronger basis for governance. She also cites flaws in two alternative policies—a reinforced international military intervention to bolster the TFG or an offshore approach that seeks to contain terrorist threats with missiles and drones.

Instead, Bruton advances a strategy of “constructive disengagement.” Notably, this calls for the United States to signal that it will accept an Islamist authority in Somalia—including the Shabaab—as long as it does not impede international humanitarian activities and refrains from both regional aggression and support for international jihad. As regards terrorism, the report recommends continued airstrikes to target al-Qaeda and other foreign terrorists while taking care to minimize civilian casualties. It argues for a decentralized approach to distributing U.S. foreign aid that works with existing local authorities and does not seek to build formal institutions. And the report counsels against an aggressive military response to piracy, making the case instead for initiatives to mobilize Somalis themselves against pirates. (...)"

jeudi 25 mars 2010

Les guerres de l'eau

Mardi Thierry Garcin recevait, Gabriel Wackermann (Professeur émérite à la Sorbonne, géographe) dans son émission les Enjeux Internationaux. Écoutez ICI

"À l’occasion de la journée mondiale de l’eau (22 mars), les potentialités de conflits dans le monde pour l’accès à l’eau. L' « hydro-politique » est une expression des années 80, destinée à montrer l'importance des aspects géopolitiques de l'accès à l'eau douce et, bien sûr, de son utilisation. On sait combien sont décisives la possession et la maîtrise de l'eau, à la fois pour la vie des hommes, pour l'agriculture et l'élevage, pour la vie des animaux et --ce qu'on oublie souvent-- pour les activités industrielles. Peut-on dès lors imaginer des crises voire des conflits armés, de dimension interétatique ? De fait, certaines régions revêtent une dimension stratégique : l'Anatolie turque à l'égard de la Mésopotamie ; le Tibet chinois à l'égard de l'Asie du Sud ; les deux Nils en Afrique orientale à l'égard de l'Égypte. De plus, le Mékong, de grands fleuves africains, le Rio Grande, sans parler du Jourdain, sont autant de cas particuliers. Et, en cas de conflit, quel pourrait être le rôle des organisations régionales et internationales? "
Quelques notions sur la question :

Critères du fleuve international:
- 1er critère est de nature politique : Deux types de fleuves internationaux doivent être distingués : les fleuves-frontières ou contigus et les fleuves successifs.
°Le cas du cours d’eau successif, qui traverse plusieurs Etats. Se pose alors la question des ressources en eaux –débit –qui restent aux Etats situés en aval de l’Etat amont qui a prélevé ; la rivalité entre Etats se fait autour d’une question de débit prélevé (opposition à la construction de barrages en amont par exemple)
° Le cas du cours d’eau contigu, faisant office de séparation entre 2 Etats. La rivalité se fait sur la question de la frontière : celle –ci n’est pas forcément définie par le talweg mais un Etat peut posséder tout le fleuve et ne pas en laisser l’accès à son voisin.
-2ème critère de nature économique, s’y est superposé : celui de la navigabilité ; retenu par le Congrès de Vienne, il a été repris par la Convention de Barcelone de 1921, qui a accentué cette conception en substituant à la dénomination traditionnelle de « fleuve international » celle de « voie d’eau internationale » qui permet d’englober les affluents navigables » (DIP)
Bassin fluvial : zone qui comprend le fleuve international, ses affluents, sous-affluents et eaux souterraines.
Plusieurs conceptions juridiques sur la question des eaux transfrontalières :
- doctrine Harmon de la souveraineté territoriale absolue : un Etat use comme bon lui semble d’un cours d’eau traversant son territoire sans tenir compte des baisses de débit qu’il pourrait provoquer en aval chez un autre Etat.
Ex : Turquie
- doctrine de l’intégrité territoriale absolue : chacun conserve le débit naturel que le fleuve lui donne (conception inverse à la précédente et favorable à l’Etat-aval)
- doctrine dominante en droit et en arbitrage aujourd’hui : celle liée à la notion de bassin intégré et de gestion commune des eaux (aménagement possible en amont mais de façon raisonnable pour ne pas nuire à l’Etat-aval et de lui permettre de mettre en place ses propres systèmes de drainage)
En Afrique les conflits liés à l'eau sont nombreux.
Des conflits internes : au Darfour, au Kenya et au Niger notamment.
Des tensions régionales : bassin du Chobe (Botswana, Namibie), bassin du Nil (défaillance de coopération, voire billet précédent ICI), les bassins du Cunene, de l'Incomati, du Limpopo et du Zambèze entre les Etats de la SADC, le bassin de l'Okavango, le bassin de l'Orange (Afrique du Sud et Namibie), le bassin du Sénégal (Mauritanie et Sénégal), le bassin du Lac Tchad, le fleuve Volta (Ghana, Burkina Faso), les nappes fossiles du Sahara (Tchad, Egypte, Niger, Soudan, Libye).

mercredi 24 mars 2010

Ce soir : Capital terre (M6) en Ethiopie


Dérivée de Capital, l’émission Capital Terre sera diffusée ce soir à 20h40 sur M6. Cette nouvelle émission d’investigation promet d'aller aux quatre coins du globe pour nous apprendre comment notre consommation quotidienne se répercute sur l’environnement. L'animateur, Guy Lagache a sillonné le monde dont un arrêt en Éthiopie pour découvrir les conséquences de la production alimentaire de masse sur l’écologie : "Nous voulons comprendre comment le monde fonctionne par le prisme de l’environnement. Nous n’avons pas de rôle militant, nous sommes là pour mener l’enquête".
Mes précédents billets sur l'achat des terres agricoles ICI et ICI


Je vous y informais d'ailleurs que : "l’Ethiopie sera à l'honneur d'un des premiers reportages de la nouvelle émission Terre d'enquête [finalement l'émission s'appelle Capital Terre] d’M6, présenté par Guy Lagache. L’émission enquête sur la cession des terres et aurait connu quelques difficultés de tournage dans le pays." Leur démarche cherchait à éclaircir trois points : pourquoi ces investisseurs viennent dans ce pays ? Pourquoi le gouvernement éthiopien fait tout pour les y attirer ? Est-ce que la population locale bénéficie de leurs investissements ?....Réponse peut-être ce soir...

Sortie ciné : White Material. Où pourrait se situer l'action ?


Le continent africain a les honneurs du cinéma depuis quelques mois. Sortie demain du film "White material" de la réalisatrice Claire Denis qui vécut dans son enfance au Cameroun, au Burkina Faso et à Djibouti.
Synopsis : Quelque part en Afrique, dans une région en proie à la guerre civile, Maria refuse d'abandonner sa plantation de café avant la fin de la récolte, malgré la menace qui pèse sur elle et les siens.
Le film n'indique pas le lieu où se déroule l'action ("quelques part en Afrique"), imagineriez vous un film tourné "Quelques part sur le continent américain ou sur le continent européen"? A croire que l'Afrique est un tout sans particularité. Le Botswana, le Soudan, la Somalie, le Sénégal.... même problématiques, même reliefs, même économies, même climat, .... : même combat ! Et bien pas tout à fait. Je n'ai pas encore vu le film. Mais j'ai essayé  de "situer" l'action.
Un pays d'Afrique francophone déjà :

 Une bonne vingtaine ce qui limite le choix et au vu de la bande annonce je retire également les îles (Madagascar, Comores...) ainsi que Djibouti.
Une plantation de café ?
Cameroun, Centrafrique, Côte d'Ivoire, Togo, RDC ?

Une guerre civile, la présence de l'armée française, le départ des Français installer dans le pays, un évènement contemporain qui aurait pu traumatiser l'imaginaire des Français ?  D'autres suggestions ?

mardi 23 mars 2010

Darfour : échec de la conférence du Caire


Au lieu des 2 milliards de dollars attendus, la conférence internationale des donateurs pour le Darfour n’a engrangé, dimanche dernier au Caire, que 850 millions $, prêts et dons confondus. Insuffisant pour recaser les 3 millions de personnes déplacées, préalable pour éteindre un conflit qui a fait 300 000 morts selon les estimations de l’ONU, 10 000 selon Khartoum.

Participants :
-la soixantaine des pays membres de l’OCI,
- une vingtaine de donateurs traditionnels dont : les Etats-Unis, les pays de l’Union européenne, les agences onusiennes et les associations humanitaires.
Les principaux contributeurs déclarés à l’issue de la rencontre :
- la Banque islamique pour le développement,
- le Brésil,
- le Qatar,
- la Turquie,
- l’Algérie,
- l’Australie
- le Maroc (soutien de 500 000 dollars.

Les pays occidentaux expliquent leur réserve par l’absence de garanties quant à l’utilisation de l’argent d'autant que par le passé, les montants transférés par le biais de la Banque mondiale ont été souvent détournés. En attendant de trouver des canaux plus fiables, cette tiédeur des donateurs pourrait compromettre les résultats difficiles acquis lors des pourparlers de paix tenus à Doha il y a quelques jours et compromettre également la tenue des premières élections présidentielles soudanaises depuis 1986.

Je rappelle que le Darfour est une province de l’ouest du Soudan, aussi vaste que la France, mais peuplée de 6 millions d’habitants seulement.
Dans les années 1980 la région a été frappée par une grave sécheresse. Les éleveurs firent descendre leurs troupeaux plus au sud et plus tôt dans l’année. Depuis, les tensions montent entre les pasteurs arabes et les agriculteurs non arabes (en particulier les Fours), même si tous sont musulmans, noirs et de nationalité soudanaise.
Cette crise remet en cause la grille d’analyse traditionnelle qui permettait d’expliquer la situation au Soudan par le clivage Nord (musulman) /Sud (chrétien). Confronté aux rébellions du Darfour, le gouvernement soudanais arme des milices supplétives (essentiellement arabes), les Janjawides, qui commettent de graves exactions contre les populations civiles. Ces violences ont fait fuir de chez eux le tiers de la population du Darfour et fait deux millions de déplacés. 300.000 personnes auraient trouvé la mort depuis le début de la crise.
Le conflit au Darfour fait tâche d’huile chez les voisins tchadien et centrafricain.
Sources : Les Afriques / SLG

lundi 22 mars 2010

ICG : "Madagascar : sortir du cycle de crises"


L'International Crisis Group sortait la semaine dernière son dernier rapport : "Madagascar : sortir du cycle de crises" (téléchargez le rapport ICI), la synthèse et les recommandations proposées par l'organisation ci-dessous :
"Madagascar est en crise depuis les troubles sanglants qui l’ont secoué début 2009. Plusieurs mois de médiation sous l’égide de l’Union africaine (UA), entre autres, n’ont pas permis de débloquer la situation. Malgré la signature de plusieurs documents, et l’annonce de l’Union africaine de sanctions individuelles contre les membres du regime le 17 mars, les négociations n’ont pas abouti, principalement à cause du refus du gouvernement Rajoelina de mettre en œuvre le partage du pouvoir accepté à Maputo en août.
Bien que la violence ait été contenue depuis qu’il a pris le pouvoir en mars 2009, la légitimité du régime est remise en question tant à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur, alors qu’une situation économique difficile pèse lourdement sur une population déjà appauvrie. Pour éviter toute escalade, la médiation devrait cesser d’essayer de mettre en place une transition fondée sur un partage du pouvoir, et tenter plutôt d’obtenir un accord sur la rédaction consensuelle d’une nouvelle constitution et l’organisation rapide d’élections sous supervision internationale.
De janvier à mars 2009, Andry Rajoelina, alors maire de la capitale, Antananarivo, rassemble dans la rue plusieurs dizaines de milliers de personnes et exige la démission du gouvernement du président Marc Ravalomanana. Il forme une alliance de circonstance avec l’opposition politique et une partie de la société civile, et organise de grands rassemblements qui dégénèrent en pillages massifs, dans lesquels au moins 70 personnes perdent la vie. Rajoelina forme un gouvernement parallèle, la Haute autorité de la transition (HAT), et demande le 7 février à ses partisans de prendre le palais présidentiel. Les forces de sécurité ouvrent le feu sur la foule et font près de 30 morts.
Les tentatives de médiation des Eglises et des Nations unies (ONU) échouent alors que les deux protagonistes s’enfoncent dans une logique de provocation. Les manifestations se poursuivent, ponctuées d’arrestations ciblées et de répression par les forces de l’ordre, jusqu’à ce qu’un camp militaire se mutine et rallie Rajoelina. Acculé, Ravalomanana cède le pouvoir à un directoire militaire composé de trois généraux le 17 mars 2009, qui le transfère immédiatement au maire. L’Union africaine et d’autres condamnent cette prise de pouvoir anticonstitutionnelle.
Les accords de partage du pouvoir signés à Maputo en août et à Addis-Abeba en novembre représentaient une opportunité de mettre en place une transition consensuelle en réunissant au sein du gouvernement les quatre mouvances politiques représentées par Rajoelina, Ravalomanana, et deux anciens présidents, Didier Ratsiraka et Albert Zafy. Mais bien qu’il ait signé les accords, Rajoelina et son entourage ont depuis bloqué leur mise en place, pour conserver tous les postes importants, et menacé d’organiser des élections de manière unilatérale. Le manque de volonté politique de réaliser des compromis de la part de protagonistes qui semblent plus préoccupés par leur rente de situation que par une solution dans l’intérêt de la nation a rendu un authentique partage du pouvoir pratiquement impossible.

L’impasse de 2009 est la responsabilité d’une élite politique qui a constamment sapé la création d’institutions stables et démocratiques au profit de ses propres intérêts politiques et économiques. Ses pratiques sont également à l’origine des autres crises politiques (1972, 1991 et 2002) qui ont déstabilisé Madagascar depuis son indépendance. Ses membres sont chaque fois parvenus à préserver leurs réseaux de pouvoir, rendant inévitable l’apparition de nouvelles crises.

Une nouvelle constitution et des élections constituent la seule option réaliste pour sortir de ce cycle de crises à répétition. Madagascar a besoin de rétablir des institutions légitimes et d’initier des réformes administratives. La priorité de l’équipe de médiation devrait donc être la négociation d’un accord entre les quatre mouvances politiques, qui permettrait la rédaction rapide d’une nouvelle constitution, un référendum constitutionnel et la tenue d’élections libres et équitables, ainsi que la clarification des termes de l’amnistie décidée à Maputo.

L’organisation des élections ne peut pas reposer exclusivement sur la HAT. Les quatre mouvances devraient accepter que le référendum constitutionnel et les élections soient organisés et supervisés par une mission conjointe UA/ONU. Durant cette période, les activités de la HAT devraient être réduites à l’expédition des affaires courantes. Tout membre qui désirerait se présenter aux élections devrait d’abord démissionner. Andry Rajoelina pourrait, lui, garder ses fonctions jusqu’aux élections, auxquelles il pourrait se présenter, comme négocié à Maputo. Cela permettrait de répondre à la fois aux demandes de la HAT, qui insiste sur l’orga­nisation rapide d’élections, et à celles des trois autres mouvances, qui veulent un contrôle impartial du processus électoral. Cela empêcherait également les disputes autour des postes ministériels et permettrait d’éviter une transition trop longue.

Pour que cette solution fonctionne, l’UA et l’ONU devraient nommer un envoyé spécial conjoint chargé de superviser l’élaboration d’une nouvelle constitution, ainsi que l’organisation d’un référendum constitutionnel et d’élections générales. Une mission de police UA/ONU devrait être mise en place et placée sous la responsabilité de l’envoyé spécial. Elle serait chargée de travailler en étroite collaboration avec les forces de sécurité malgaches pour sécuriser le processus électoral. La communauté internationale, déjà représentée dans le Groupe de contact, devrait rester impliquée, et son rôle de garant inscrit dans l’accord politique.

RECOMMANDATIONS

Aux mouvances malgaches :

1. Signer un accord politique qui autorise conjointement les Nations unies et l’Union africaine à :

a) superviser la rédaction d’une nouvelle constitution par un processus consensuel impliquant les mouvances malgaches et la société civile ;

b) organiser et superviser un référendum sur cette constitution et la tenue des élections ; et

c) déployer une mission de police pour travailler en collaboration avec la police nationale à la sécurisation des élections.

2. Accepter la nomination d’un envoyé spécial unique, mandaté conjointement par l’Union africaine et le Conseil de sécurité des Nations unies, responsable des tâches susmentionnées.

A la Haute autorité de la transition (HAT) :

3. Eviter tout conflit d’intérêt potentiel en exigeant que ses membres qui souhaitent se présenter aux élections démissionnent d’abord de leurs fonctions.

4. Cesser toute activité législative et uniquement expédier les affaires courantes.

Au chef de l’équipe conjointe de médiation, Joaquim Chissano :

5. Collaborer étroitement avec l’envoyé spécial UA/ONU et intervenir en tant qu’autorité morale en cas de blocage du processus.

Aux Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et au Conseil de sécurité des Nations unies :

6. Nommer une personnalité africaine importante comme envoyé spécial conjoint responsable des tâches mentionnées à la recommandation 1.

7. Sécuriser le processus électoral en étroite collaboration avec la police nationale, en autorisant le déploiement d’une mission de police UA/ONU composée de petites unités opérationnelles intégrées aux forces de police malgaches et dirigée par un commissaire de police UA/ONU placé sous l’autorité directe de l’envoyé spécial.

8. Faire comprendre aux protagonistes que toute obstruction du processus serait suivie de sanctions ciblées (telles que le gel des avoirs ou l’interdiction de visa) touchant les individus et leurs familles.

A la France, les Etats-Unis, l’Union européenne et l’Afrique du Sud :

9. Soutenir diplomatiquement et financièrement ce processus de paix (particulièrement la rédaction d’une constitution et l’organisation des élections), mais s’abstenir de tout autre soutien financier jusqu’à l’aboutissement du processus électoral.

10. Promouvoir un programme de réforme de l’armée, des programmes de réhabilitation de la fonction militaire et un plan social permettant aux hauts gradés et aux militaires du rang sans affectation de quitter l’armée avec dignité."

samedi 20 mars 2010

Les lectures du week end !


"Violences en brousse : Le "peacebuilding" international face aux conflits fonciers" par Florence Liégeois et Thierry Vircoulon : "Suite au conflit en Ituri (1999-2003), la communauté internationale a déployé divers programmes de reconstruction de la paix dans ce district du nord-est de la République démocratique du Congo (RDC). Inclus dans une approche nationale de transition démocratique, ces programmes n’ont pas toujours pris la mesure de l’ampleur des conflits locaux et de la fragilité des institutions locales qui sont à la fois les cibles et les relais de ces programmes. S’intéressant prioritairement au système judiciaire, l’intervention internationale a montré ses limites et ses dysfonctionnements. Les opérateurs ont dans un premier temps négligé la dimension foncière du conflit iturien et la nécessité d’une action intégrée dans ce domaine. À partir de 2006, quelques actions de soutien aux acteurs du foncier se sont mises en place, sans toutefois embrasser l’intégralité de la problématique : prévalence de la coutume, faiblesse de l’administration, limites de l’approche institutionnelle, dimension politique, rôle mineur de la société civile. Cependant, une initiative locale a vu le jour avec la création d’une Commission foncière de l’Ituri qui, après quelques balbutiements, semble pouvoir être une piste intéressante de prévention et de gestion des conflits fonciers si elle parvient à relever deux défis : devenir viable et intégrer une diversité d’acteurs qui lui permettra d’asseoir sa légitimité et de trouver des solutions innovantes au règlement des conflits fonciers."

"Somalia at a Crossroads and the Duty of the International Community", vidéo et transcription de la conférence ICI

"Zimbabwe: Turning Thirty" par Richard Horsey, dans The World Today ICI

"Guinea: Bought by Beijing" par Daniel Balint-Kurti dans The World Today ICI

lundi 15 mars 2010

Sortie du numéro de mars d'Afrique Réelle



Sortie du nouveau d'Afrique Réelle de Bernard Lugan sur l'Afrique du Sud : ICI

vendredi 12 mars 2010

La semaine africaine de Sciences Po du 15 au 19 mars 2010


En cette année 2010 déclarée Année de l’Afrique à Sciences Po, l’ASPA-Association des étudiants de Sciences Po pour l’Afrique, Nabrabogo, et Le DESC, toutes trois associations de Sciences Po, font rayonner l’Afrique à Sciences Po en organisant la Semaine Africaine. Le programme :

lundi 22 février 2010

Déroulé de la Semaine Africaine
Tout au long de la semaine, une exposition photos sur les images de l’Afrique, vues par des enfants Africains en France, et des Européens ayant séjourné en Afrique. Le concept c’est faire travailler des jeunes sur la photographie et le dessin afin qu’ils représentent l’empreinte africaine à Paris.

Lundi 15 Mars 2010

10h : Cérémonie d’ouverture de la Semaine sous une vibrante démonstration de danse africaine au 27 Rue St Guillaume. En présence de :
Richard DESCOINGS, Directeur de Sciences Po
Frédéric MITTERRAND, Ministre de la Culture
Jacques TOUBON, Année de l’Afrique en France, ancien Ministre de la Culture et de la Francophonie
Hamidou SALL, Directeur de la Stratégie de l’OIF, Représentant de M. Abdou DIOUF

18h30 : Projection du film « Les Saignantes » (2007, Prix de l’Etalon d’Argent de Yennenga, au FESPACO à Ouagadougou) de Jean-Pierre Bekolo Obama, qui nous invite à imaginer l’Afrique du futur. Projection en partenariat avec La Guilde Africaine des réalisateurs producteurs.

Mardi 16 Mars 2010
10h-19h : Journée littéraire avec exposition de livres sur l’Afrique par les maisons d’édition Présence Africaine, L’Harmattan, Khartala et Survie.
19h00 : Une conférence sur le thème « La littérature comme passage : les papiers, le diplôme, le livre » clôturera la journée avec Odile Biyidi, Boubacar Boris Diop, Julien Bonhomme, André Julien Mbem, et bien d’autres illustres écrivains comme Alain Mabanckou, Patrick Chamoiseau.

Mercredi 17 Mars 2010

18h00-21h00 : Concert de musique africaine. En parfait accord entre tradition et contemporanéité, la journée musicale de la Semaine Africaine valse entre les pas traditionnels duala du Cameroun avec le groupe MASAO qui nous ramènera aux sources traditionnelles du rythme Esewe et le célèbre coupé décalé de la Côte d’Ivoire.

Jeudi 18 Mars 2010
19h00 : Conférence-Débat sur l’Afro-Optimisme, cinquante ans après les indépendances. A quoi ressemblera l’Afrique de demain ? Sur quels indicateurs et leviers voit-on se dessiner cet avenir ? Quel en sera le profil économique, politique, culturel ? Avec d’illustres intervenants (sous réserve) :
Henri LOPES, Ecrivain, Ancien Premier Ministre du Congo, Ambassadeur du Congo en France
Jacques TOUBON, Chargé par le Président Sarkozy de l’organisation de l’Année de l’Afrique en France, ancien Ministre de la Culture et de la Francophonie,
Hervé BOURGES, Auteur de plusieurs ouvrages sur l’Afrique, Président du Comité permanent de la Diversité de France Télévisions
Elikia M’BOKOLO, Ecrivain, Historien congolais (RDC), Directeur de recherche à l’EHESS
Lionel ZINSOU, Conseiller spécial du Président Yayi BONI du Bénin, Président du Fonds PAI Partners
Débat modéré par Juan GOMEZ, Animateur à RFI.

Vendredi 19 Mars 2010
Bal de clôture.

mercredi 10 mars 2010

Actualité africaine du Chatham House : Président somalien et affrontements au Nigeria



Transcription ICI de l'intervention du Président Somalien Sheikh Sharif Sheikh Ahmed le lundi 8 mars 2010 (Chatham House)en présence de David Stephen (UN Secretary General's Special Representative for Somalia (1997-2001)):Somalia at a Crossroads and the Duty of the International Community.

"President Sharif's government is fighting a range of insurgent groups for control of Somalia, some of which have been linked to international terrorist attacks. The country faces severe humanitarian and development challenges, has lacked stability for 20 years and has consistently been declared to have the worst humanitarian crisis in the world. In recent years piracy off the coast of Somalia has brought new international attention to the conflict. President Sharif was formerly leader of the Islamic Courts Union government and an opposition leader before becoming President of the Transitional Federal Government in 2009"



Et l'article "Violence in Jos, Nigeria: Bloody Agendas and Hidden Hands" d'Elizabeth Donnelly également du Chathaam House.

«Une première guerre américano-chinoise en Afrique»




Nous reproduisons aujourd'hui l'interview du professeur Omar Aktouf de l'université de Montréal(biographie ICI) avec par Fayçal Métaoui et Zohir Bouzid du journal Les Afriques (28 février).

"Les Afriques : Comment voyez-vous la situation de l’Afrique dans la crise économique actuelle ?

Omar Aktouf : L’Afrique est un problème extrêmement complexe. D’abord, le continent souffre de néocolonialisme et l’on constate, curieusement, qu’il se portait mieux du temps du colonialisme que maintenant. Il y a, certes, des problèmes de gouvernance et de démocratie, mais aussi le fait que les pays colonisateurs ont eu le machiavélisme de partir en mettant en place des régimes qu’ils savaient pouvoir utiliser pour leurs intérêts.
Cela est valable pour tous les pays du continent. Les décisions politiques ou économiques prises par ces pays sont liées à la présence de multinationales françaises, belges ou autres. Quelle décision un pouvoir d’un pays africain peut-il prendre, sans tenir compte du poids de Shell, de Total ou de Mobil sur son sol ? Donc, les décisions que nous prenons sont, d’une manière ou d’une autre, liées aux intérêts étrangers (...). Les Africains doivent se tourner maintenant vers l’Asie, vers le modèle du capitalisme industriel, le modèle de marché régulé.

LA : Les conflits déclenchés dans certaines régions d’Afrique sont-ils liés à cette orientation asiatique ? Certains le suggèrent pour le cas du Soudan et d’autres.

OA : Vous avez le Darfour, le grand conflit au Zimbabwe. Le pauvre Mugabe a commis la faute de dire aux Blancs de laisser les terres agricoles et il est devenu alors le plus grand tyran du monde. Il ne l’était pas auparavant ! Toute la région des Grands Lacs, le Rwanda, le Burundi, la RDC… est ciblée. Les Français, les Américains, d’autres puissances, veulent limiter l’intrusion de la Chine, qui joue la carte africaine à fond et effraie les puissances occidentales. Le Darfour est fondamentalement une question de pétrole et de terres agricoles. Sur ces terres, vivent des populations et des tribus qu’il faut déplacer. Pour cela, il faut provoquer des guerres et des conflits. Les Américains ont essayé, sans succès, de trouver du pétrole au Soudan pendant des années. Les Chinois en ont trouvé dans le sud du Darfour en quantités importantes, ils contrôlent ainsi une zone prometteuse en brut. A partir du Darfour, on peut aller vers le Tchad, à l’Ouest, vers le sud de l’Egypte ou vers le centre de l’Afrique, etc. Grâce à cette position, la Chine a, pour la première fois, une sorte de monopole jusque-là réservé aux Etats Unis. Je parle du contrôle d’une source de pétrole, du puits au raffinage industriel. Les anciennes puissances occidentales ne veulent pas admettre cette situation. La Chine est aujourd’hui aux portes de l’Europe et menace les intérêts américains au Moyen-Orient. Le Soudan n’est pas loin du Canal de Suez, ce qui est intolérable pour Washington. Je crois qu’on assiste à une première guerre américano-chinoise.



LA : Puisque la Chine paraît comme une chance pour l’Afrique, est ce qu’il y a des pays qui peuvent tirer plus profit que d’autres de cela ?

OA : Pour ses intérêts, la Chine ne peut pas jouer au même jeu que les multinationales américaines ou européennes. Le capitalisme financier n’est pas le fort de la Chine. Ils peuvent se lancer dans un autre jeu, celui qui a été maîtrisé par d’autres pays asiatiques, comme le Japon. Les Japonais ont choisi de se spécialiser dans le know-how, dans la matière grise ; ils ont distribué dans leur périphérie économique, Malaisie, Corée du Sud, Hongkong et Indonésie, les métiers qu’ils ne faisaient plus, comme l’industrie mécanique, l’électroménager ou l’industrie navale. Le Japon a pu ainsi développer des marchés solvables autour de son économie pour vendre sa technologie. Ceci a été réalisée à travers une sorte de plan Marshall asiatique, mettant à la disposition des pays proches des enveloppes financières, à fonds perdus, pour développer des capacités de production. C’est justement le choix que fait la Chine pour l’Afrique, en investissant parfois à perte dans des pays en difficulté, en essayant de faire émerger une masse salariale qui constituerait un marché et donnerait des débouchés aux produits chinois. Une démarche intelligente, qui n’est pas celle des Américains, qui ne considèrent l’Amérique latine que comme une simple occasion de faire de l’argent à court terme.

LA : Les mêmes choix s’offrent-ils à l’Algérie en matière de perspectives de partenariat ?

OA : Que vous ayez du pétrole, du gaz, de l’uranium, les opportunités sont les mêmes pour tous. Dans n’importe quel espace géographique, il y a toujours une base quelconque pour générer une économie. Même à partir du sable, que l’on peut utiliser pour faire de la silicone, il suffit d’avoir la technologie. Que l’on ait des ressources ou pas, les problématiques du développement d’une capacité installée de production nationale et d’une demande effective, sont les mêmes. La Chine a, bien entendu, plus d’intérêts à commencer avec un pays comme l’Algérie, qui offre plus de garanties de solvabilité. Elle a intérêt à commencer avec la RDC ou le Gabon si elle peut mettre la France dehors ! Le tout est de réaliser une division internationale du travail, une sorte de complémentarité entre pays, ou chacun aurait un rôle à jouer. Cela, au côté d’un libre échange en termes d’avantages comparatifs et non pas compétitifs. Le tout sur fond de capitalisme industriel ou d’un type de social-démocratie. Il faut que l’Etat soit un intervenant économique. Dans certains pays arabes, dont l’Algérie, on confond l’émergence d’une classe de nouveaux riches avec le décollage économique. De nouveaux millionnaires ne font pas un décollage économique, sauf si cette classe est formée de patrons ou d’entrepreneurs qui constitueront une nouvelle économie, plus introvertie qu’extravertie. L’argent qu’ils possèdent servira plus des intérêts sur le sol national, au lieu de servir à acheter des villas en Espagne. Seul l’Etat peut réguler ce genre de situation.

LA : Selon vous, peut-on parler d’une stratégie économique en Algérie ?

OA : Grande question ! On a commis la bêtise de mettre l’agriculture au second plan, alors que le secteur primaire est le levier de tout développement économique. La révolution industrielle du XIXe siècle en Europe s’est faite sur la base d’une agriculture forte. Ce qu’on appelle en économie l’arrière-pays ne doit en aucun cas être négligé. Les Algériens ont voulu faire une révolution industrielle avec une agriculture sinistrée ! Il faut d’abord manger avant de fabriquer des jouets. Je pense que le pays navigue à vue, comme le bouchon qui flotte sur la vague. Ce qui manque aux pays du tiers monde, Algérie comprise, c’est que l’Etat joue son véritable rôle, notamment en matière d’éducation. C’est grâce à l’éducation que la Chine se trouve là ou elle est actuellement.

LA : Votre dernier livre est Halte au gâchis ! En finir avec l’économie-management à l’américaine. Justement, pourquoi faudra-t-il en finir avec ce modèle ?

OA : Le modèle du capitalisme financier nord-américain et la mondialisation néolibérale qui va avec vont finir par mettre à genoux une grande partie de l’économie mondiale. Les économistes néolibéraux mettent la tête dans le sable pour éviter de voir que l’économie ne fonctionne pas comme ils le disent. La Scandinavie, l’Allemagne, le Japon pratiquent un capitalisme industriel, où la redistribution de la richesse est assurée par l’Etat. Il ne s’agit pas de réformer le capitalisme financier, parce qu’on ne peut pas le faire (…). Les Etats-Unis ne peuvent survivre qu’en provoquant des guerres, ils n’ont jamais pu reconvertir leur industrie de guerre en industrie civile. Depuis les années 1990, les Etats-Unis ne sont plus une puissance financière. La guerre en Irak et en Afghanistan avait pour but de maintenir l’étalon-pétrole pour le dollar, car l’Amérique a perdu l’étalon-or. "
Sources : Les Afriques

mardi 9 mars 2010

Sortie ciné : Fleur du Désert



Demain, sortie du film de Sherry Hormann avec Liya Kebede, Fleur du Désert.
Le film retrace la vie de l’ex-top model d'origine somalienne Waris Dirie, devenue ambassadrice des Nations Unies contre l'excision.Un film adapté du roman de Cathleen Miller qui a été publié en 1998 sous le titre original : Désert Flower ouFleur du désert. Tourné à Djibouti à Ali-Sabieh, région située au sud de la capitale. Une coproduction regroupant plusieurs pays européens (France, Allemagne, Angleterre et Autriche) ainsi que les Etats-Unis.

Synopsis : "Issue d’une famille de nomades somaliens, Waris connaît une enfance rude mais heureuse car entourée des siens. Mais quand son père décide de la marier à l’âge de 13 ans, Waris prend la fuite. Traversant le désert au péril de sa vie, elle atteint la ville de Mogadiscio et retrouve sa grand-mère.
Cette dernière lui fait quitter le pays en lui trouvant un poste de « bonne à tout faire » à l’ambassade de Somalie à Londres. Waris y travaille pendant 6 ans, telle une esclave, totalement recluse et coupée du monde extérieur.
Quand la guerre civile éclate en Somalie, l’ambassade ferme. Waris se retrouve livrée à elle-même dans les rues de Londres, ne sachant pas un mot d’anglais. C’est alors qu’elle rencontre Marilyn avec qui elle se lie d’amitié. Cette jeune femme, délurée et originale, l’héberge et l’aide à trouver un emploi.
Travaillant dans un fast food, Waris est remarquée par un célèbre photographe de mode. Grâce à lui, elle rejoint une agence de mannequins. Malgré de nombreuses péripéties, elle devient rapidement l’un des plus grands top modelinternational. Sa célébrité est au plus haut et pourtant, derrière les paillettes et le glamour, se cache une blessure dont Waris ne se remettra jamais. Lors d’une interview Waris révèle l’excision dont elle fût victime à l’âge de 3 ans. Reprise par la presse internationale, sa confession bouleverse le monde entier.
Waris a depuis décidé de dédier sa vie à combattre l’excision dont sont victimes des milliers de petites filles chaque jour."

Photo : Liya Kebede (actrice du film) et Waris Dirie
Critiques :
- " L'actrice incarne de façon bluffante la métamorphose de la petite émigrée en princesse des défilés. "
François-Guillaume Lorrain (Le Point)
-" Beauté, émotion, on pleure forcément. Et on n'a même pas honte."
Héléna Villovitch ( Elle )
- " Une modestie qui permet d'éviter toute dérive larmoyante. Mi-figue, mi-raisin "
T.C (Studio CinéLive)
- " Mais, retracer le parcours de Waris Dirie, c'est aussi évoquer son engagement contre l'excision pratiquée en Afrique et ailleurs - selon l'ONU, près 6000 petites filles en sont victimes chaque jour à travers le monde. "
F.C. ( Première n°397)

lundi 8 mars 2010

Bernard Lugan crée une publication mensuelle diffusée sur internet



Bernard Lugan a relancé en janvier 2010 la revue Afrique réelle : "une nouvelle revue africaniste, inspirée de l’ancienne Afrique réelle à laquelle certains d’entre vous étiez abonnés entre 1995 et 2005. Cette publication sera mensuelle, soit 12 numéros par an, et sa distribution exclusivement par Internet. Réalisée en couleurs, son approche de l’Afrique se fera par le réel, notamment à partir du milieu et des peuples et dans la longue durée. Elle sera illustrée et comportera une riche cartographie.
Afin de toucher le plus grand nombre, notamment les étudiants, le prix de l’abonnement annuel est de 25 euros (France et étranger), ce qui met le prix du numéro à environ 2 euros. Pour obtenir une copie papier, il suffira de tirer la revue sur l’imprimante de l’ordinateur."
Retrouvez un article du premier numéro : "LE MYTHE DU RÉCHAUFFEMENT GLOBAL APPLIQUÉ À L’AFRIQUE" ICI
Intervention sur l'évolution de la conflictualité africaine, illustrée de nombreuses cartes. Vidéo : ICI

dimanche 7 mars 2010

Les "émeutes de la faim" au Sénégal : Un puissant révélateur d'une défaillance de gouvernance




"Les "émeutes de la faim" au Sénégal : Un puissant révélateur d'une défaillance de gouvernance" par Alain ANTIL, chercheur à l'Ifri (mars 2010). Téléchargez le document : ICI


"L’expression « émeutes de la faim », qui a été utilisée lors des manifestations de la fin 2007 / début 2008 dans une trentaine de pays dans le monde, dont une majorité de pays africains, rassemble des phénomènes de nature très différente d’un pays à l’autre. Nous nous attacherons dans cette note à revenir sur le cas du Sénégal, pays où les « émeutes » ont été nombreuses. Une rapide recension des différentes « manifestations » de mécontentement qui ont secoué ce pays laisse apparaître, entre autres, la faillite d’un secteur agricole qui, bien qu’employant presque 60 % de la population active, n’arrive pas à nourrir la population sénégalaise. Un tel constat invite à s’interroger sur les causes structurelles, qui ne peuvent être réduites à des raisonnements économiques. Bien vite, la défaillance de gouvernance apparaît dans tout sa béance : accoutumance aux importations, structure monopolistique de l’importation de certains produits, sacrifice des populations rurales pendant des décennies pour s’assurer de prix raisonnables pour les consommateurs urbains, bien plus redoutés par le pouvoir. Les blocages ne sont pas toujours là où on les croit."
Carte :Les émeutes de la faim dans le monde (2007-2008). F. Damato

Alain Antil est responsable du programme Afrique subsaharienne à l'Ifri

vendredi 5 mars 2010

Les lectures du week end !



- "Britain and South Africa: The Old Guard Moves On" par Tom Cargill du Chatham House
- "Pourquoi l’Afrique est-elle sujette aux coups d’état ?" par Philippe HUGON
- "Zimbabwe: Political and Security Challenges to the Transition" Africa Briefing (International Crisis Group)
Selon l'International Crisis Group (pour le mois de février): 4 conflits ou situations conflictuelles se sont détériorées en février et 2 situations se sont améliorée.

En Côte d'Ivoire : "Preparations for Côte d’Ivoire’s long-delayed elections ground to a halt as the country’s president, Laurent Gbagbo, dissolved both the electoral commission and government on 12 February following accusations of electoral fraud and rising popular tensions. The move triggered strong condemnation from the opposition and was quickly followed by several days of violent protests in which at least 7 people were killed. Tensions eased following the formation of a new government and electoral commission in which opposition figures were afforded a continuing role. However, the crisis has underscored the still burning issue of identity and nationality in Côte d’Ivoire and the fragility of the country’s post-war transition."

Niger : "soldiers staged a successful military coup on 18 February, detaining President Tandja and announcing that all governing institutions were dissolved. The move followed a ten-month constitutional crisis grounded in Tandja’s efforts to extend his term in office. Thousands rallied in the capital Niamey in support of the takeover, and the coup leaders have pledged to restore constitutional order and hold elections in which no junta leaders will stand. The takeover comes in the context of a series of unconstitutional changes in government across the region, and has been widely criticised by the international community."

Au Kenya : "the coalition government was plunged into a new crisis when a dispute over two major corruption scandals escalated into a tense standoff between power-sharing partners President Kibaki and Prime Minister Odinga. Political tensions in Nigeria also increased over February. The appointment of Vice President Jonathan Goodluck as acting president, in the context of President Yar’Adua’s extended hospitalisation abroad, has created sharp divides within the country’s political elite. Uncertainty increased considerably on 24 February when Yar’Adua suddenly returned to Abuja amid high security and secrecy."

Au Yémen : "hopes were raised for an end to seven months of heavy fighting in the north when the government and Houthi rebels reached a ceasefire agreement on 12 February, after the rebels accepted several conditions including withdrawing from their positions, releasing government prisoners, and returning captured weapons. The ceasefire appeared to be holding despite a small number of rebel attacks later in the month. However, unrest continued in the country’s southern provinces, where clashes and sweeping arrests accompanied protests calling for the secession of former South Yemen."

En Guinée "prospects for a lasting transition to civilian rule continued to improve. On 21 February, Prime Minister Doré appointed a new interim government comprising opposition figures, trade unionists and former junta members. And in a move widely welcomed by the international community, the electoral commission announced plans for presidential elections to be held later this year."

jeudi 4 mars 2010

Le Registre des Nations unies sur les armes conventionnelles : Limites d’un instrument de transparence



Une note d'analyse de Jihan Seniora (chercheure Stagiaire) au GRIP (encore !) du 23 février 2010. Très bien référencée.
Résumé :
Source unique d’informations sur les transferts annuels d’armes conventionnelles à travers le monde, le Registre des Nations unies sur les armes conventionnelles est un important instrument international au service de la transparence. Depuis la fin des années 1990, des voix se sont faites de plus en plus entendre afin d’introduire au Registre les armes légères et de petit calibre comme une catégorie à part entière. Néanmoins, le groupe d’experts gouvernementaux chargé de revoir le Registre et les modifications à y apporter, réuni pour la sixième fois au cours de l’année 2009, n’a trouvé d’accord sur aucune modification substantielle. Face à cet échec, c’est la pertinence du Registre qui est remise en cause pour son inhabilité à s’adapter aux nouvelles réalités de sécurité régionale et internationale. Dans le contexte des négociations sur un futur Traité sur le Commerce des Armes (TCA), il sera important d’éviter de répéter les imperfections du Registre qui déteignent actuellement sur sa portée comme mécanisme de transparence.

Téléchargez le document ICI
Autres références sur le sujet :
"Reporting transfers of small arms and light weapons to the united nations register of conventional arms" de Paul Holton.
Paul Holtom « Transparency in Transfers of Small Arms and Light Weapons: Reports to the United Nations Register of Conventional Arms, 2003-2006 », SIPRI Policy Papers, n° 22, juillet 2008.
Wezeman, T. Siemon, «The Future of the United Nations Register of Conventional Arms », SIPRI Policy Papers, n° 4, août 2003
Haug, Maria, Langvandslien, Martin, Lumpe, Lora et Marsh, Nicholas, « Shining a light on Small Arms Export: The Record of State Transparency », Small Arms Survey, Occasional Paper n° 4, janvier 2002
Abramson, Jeff, « UN Conventional Arms Register Falters », Arms Control Today, septembre 2009

mercredi 3 mars 2010

Recherche : Le « confiage» d'enfants en Afrique du Sud. Enjeux socioéconomiques



Hélène Mayand, du CRDI (Centre de recherches pour le développement international) s'est intéressée aux effets du soutien financier sur le confiage (child fostering) d'enfants au KwaZulu-Natal. Le Child Support Grant (CSG), instauré en 1998, a-t-il permis aux familles de garder leurs enfants à domicile?

Elle expose le détail de sa recherche à l'aide d'une vidéo : ICI

"Does Money Matter? The Effects of the Child Support Grant on Childrearing Decisions in South Africa" : télécharger le document ICI

mardi 2 mars 2010

Le monde en guerre en 33 conflits et en photos par Foreign Policy magazine




Le monde en guerre en 33 conflits et en photos par Foreign Policy magazine : ICI par Kayvan Farzaneh, Andrew Swift, et Peter Williams
Pour notre sujet on retiendra les photos :
1 Est du Congo (RDC)
5 Tchad
6 Est du Tchad
10-11 Somalie
16 Nigeria
19 République centrafricaine
24 Darfour (Soudan)
25 Sud Soudan
31 Ouganda
33 Ogaden (Ethiopie)

Photo (PIUS UTOMI EKPEI/AFP/Getty Images) :
Nigeria: The militant movement in Nigeria's Niger Delta sprung up after environmental activist Ken Saro-Wiwa and several of his colleagues were executed by the country's military regime in 1995. Saro-Wiwa had been protesting the poverty and pollution of his home region after oil companies began exploring there a decade earlier. Today's Movement for the Emancipation of the Niger Delta (MEND), founded around 2003, demands a higher percentage of the country's oil wealth and a cleanup of villages polluted by oil. This September 2008 photograph shows MEND members celebrating a recent victory against the Nigerian military. On Jan. 30, 2010, MEND reneged on a unilateral cease-fire it had adopted the previous October, which has led to widespread fear of kidnappings and attacks against oil companies.

Guinée Conakry : Quels enseignements tirer de l'actuelle transition en douceur ?



Hier Thierry Garcin recevait Dominique Bangoura (Présidente de l’Observatoire stratégique d’Afrique (Paris Panthéon Sorbonne)dans son émission Les enjeux internationaux.
Sujet : "Rappel du passif des deux dictatures successives, s’étendant sur cinquante ans (politique d’autarcie).

La transition de 2008, plutôt confuse et inquiétante a abouti en septembre 2009 à de longs massacres systématiques, considérés par une commission d’enquête de l’ONU comme un « crime contre l’humanité ». Le chef de la junte a subi une tentative d’assassinat en décembre (hospitalisé au Maroc, il est subitement réapparu au Burkina Faso).


Le ministre de la défense assure l’intérim et a choisi son Premier ministre dans l’opposition. Une présidentielle est prévue en juin.

Une transition calme se dessine. Sous quelles conditions, grâce à quelles médiations régionales et internationales, selon quel processus, avec quels aléas et incertitudes ? Y a-t-il des leçons plus générales à tirer de cette expérience dramatique puis (pour le moment) heureuse, au moins en apparence ?"


Réécoutez l'émission ICI

lundi 1 mars 2010

RD Congo : Ressources naturelles et violence Le cas des FDLR


Je viens de retrouver ce document de Brune Mercier du GRIP (Groupe de recherche et d'information usr la paix et la sécurité). Il date de 2009 mais garde toute son actualité.
"La richesse minière de la RDC n’est plus à prouver, notamment pour les provinces du Nord et du Sud Kivu où l’on trouve d’importants gisements de cassitérite, de coltan et d’or. Le coltan et la cassitérite sont particulièrement recherchés dans le secteur de l’électronique car ils sont nécessaires à la fabrication des téléphones portables, ordinateurs et circuits imprimés.

Depuis peu, on observe une attention grandissante accordée par la communauté internationale et la société civile, à l’exploitation des ressources naturelles comme vecteurs de violence, notamment à l’est de la RDC.

À la suite de l’accord signé entre Kinshasa et le CNDP, le principal problème sécuritaire à l’est de la RDC reste la présence des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda). Malgré l’initiative conjointe entre la RDC et le Rwanda (« Umoja wetu ») et l’actuelle opération Kimia II visant à désarmer et combattre les FDLR dans les Kivus, ce mouvement reste très actif et continue de terroriser les populations locales.

Comprendre les principales motivations des FDLR permettrait d’envisager certaines pistes de solutions pour parvenir à les neutraliser et réduire ainsi une grande partie de l’insécurité et de la violence qui prévaut actuellement dans les Kivus.

Ce rapport visera donc, à travers l’analyse de leurs revendications politiques, de leurs stratégies de combat et positionnement géographiques ainsi que de leurs activités économiques, à déterminer dans quelle mesure l’exploitation des ressources naturelles constitue le véritable mobile de leur présence à l’est de la RDC. Cette étude permettra de comprendre comment les FDLR parviennent à tirer profit de ces ressources et le rôle que peuvent jouer directement ou indirectement les sociétés étrangères impliquées dans ce commerce, qui contribue à la perpétuation de la violence dans cette région."
Document à télécharger ICI