Suite de nos billets rétrospectifs, l'année 2012 dans la Corne de l'Afrique, aujourd'hui la Somalie.
La situation sur le
terrain se trouve radicalement modifiée depuis le mois d’août 2011 et
politiquement la période de transition a pris fin en 2012. Elle doit être
accompagnée de la fin des violences. En effet, l’élection d’Hassan Sheikh
Mohamud ouvre une nouvelle ère. Le nouveau gouvernement devra réussir à faire
fonctionner une administration dans un pays en proie à la guerre civile depuis
plus de vingt ans. Les campagnes pour les élections parlementaires et
présidentielles ont révélé l’ampleur de la corruption qui règne dans le pays. En effet, l’année a été marquée par les
retards successifs pour organiser des élections transparentes, malgré la signature
d’une feuille de route en juin et les efforts faits pour mettre en place une
Constitution.
De nombreuses questions, essentielles pour la construction de
l’Etat, restent en suspens, comme la forme fédérale de l’Etat et la place de
l’islam politique. Par ailleurs, les influences extérieures jouent de ces difficultés
pour s’imposer dans le pays. La conférence de Londres, en février 2012 avait
justement pour objectif de coordonner tous les acteurs du conflit (sauf les
Shabaab). Ainsi, la Ligue arabe, l’Organisation de la conférence islamique et les pays
musulmans s’inquiètent de voir le processus de paix dirigé par l’UA et l’IGAD qui seraient dominés par les agendas éthiopiens
et occidentaux, alors que les Émirats Arabes Unis, le Qatar et la
Turquie viennent d’intégrer le Groupe de Contact sur la Somalie à l’occasion de
cette conférence. Si Mogadiscio a retrouvé une stabilité relative, une partie
du Sud du pays est encore en proie à des combats entre les troupes
gouvernementales, et leurs alliés, et les islamistes somaliens affiliés à Al-Qaïda