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mercredi 26 janvier 2011

2011 : Des élections à gogo

18 élections présidentielles et un référendum d’autodétermination. Les élections seront des périodes incertaines dans des pays dits fragiles comme la RD Congo, le Zimbabwe, la Centrafrique, Madagascar et le Nigeria. Peu de suspense en revanche au Cameroun, en Ouganda, au Tchad, en Égypte, à Djibouti et en Gambie.

Dates et pays à suivre cette année :
Bénin : Présidentielles et législatives en mars 2011
Cameroun : Paul Biya est au pouvoir depuis 28 ans et a modifié la Constitution pour pouvoir briguer un troisième mandat, le RDPC reste dominant.
Cap vert : Législatives le 6 février
Djibouti : Sans surprise et après la révision constitutionnelle lui permettant de se présenter une nouvelle fois (ICI) Ismaïl Omar Guelleh devrait remporter les présidentielles organisées le 8 avril.
Gambie : Elections présidentielles en septembre. Yahya Jammeh a déclaré se retirer mais il pourrait vouloir briguer une nouvelle fois la place suprême.
Niger : référendum constitutionnel le 31 octobre 2010, les élections locales le 08 janvier 2011, les législatives couplées au 1er tour des présidentielles le 31 janvier 2011 (10 candidats dont une femme), le 2ème tour des présidentielles le 12 mars 2011 et le président élu prêtera serment le 6 avril 2011.
Gabon : législatives. Premières consultations générales depuis l’accession d’Ali Bongo à la présidence en 2009.
Liberia : présidentielles en octobre 2011. Ellen Johnson Sirleaf, première femme présidente d`Afrique, élue en 2005, est candidate à un second mandat.
Madagascar : Législatives en mars et présidentielles le 4 mai mais la date sera-t-elle maintenue ? En l’absence d’opposition Rajoelina pourrait remporter des élections qui ne seraient pas reconnues par la communauté internationale.
Nigeria: Elections générale en avril 2011. Le président Goodluck Jonathan a été désigné comme candidat du Parti démocratique des peuples (PDP, au pouvoir). Les nordistes du parti estiment que c'est leur tour d'occuper le fauteuil de la présidence, après les deux mandats de l'ancien président Olusegun Obasanjo, un Chrétien du Sud, achevés en 2007. Bien que le successeur de M. Obasanjo, Umaru Yar'Adua, soit un musulman du Nord, il n'a toutefois pas terminé son premier mandat. Ce dernier est décédé le 5 mai 2010, ouvrant ainsi la voie à son vice-président de l'époque, M. Jonathan.
Ouganda : Après 25 ans au pouvoir Yoweri Museveni devrait remporter les prochaines présidentielles (le 18 février).


République Démocratique du Congo : Législatives en juillet 2011, présidentielles le 27 novembre. Alors que le pays doit organiser ses 2ème élections démocratiques, une révision constitutionnelle vient de supprimer un tour de scrutin au grand damne de l’opposition. Raisons invoquées : contraintes financières et préservation des acquis de la paix entre autres.
São Tomé e Príncipe : Présidentielles en juillet. Au pouvoir depuis 2001, Fradique de Menezes au pouvoir depuis 2001 ne peut pas se représenter.
Seychelles : présidentielles en juillet
Tchad : les élections générales de 2011 seraient reportées au 8 mai (premier tour des présidentielles le 3 avril?). Les élections devraient se dérouler avec plus de consensus qu’à l’accoutumé du fait de l’« Accord politique en vue du renforcement du processus démocratique au Tchad », signé en 2007 qui a permis à toutes les parties de collaboré à la mise en place d’une Commission électorale nationale indépendante paritaire. Pour Jeune Afrique « l’enjeu principal des élections sera la redistribution des cartes. L’opposition espère gagner plusieurs sièges à l’Assemblée nationale et s’imposer au niveau local ».
Zambie : Présidentielle et parlementaires en octobre. Le président Rupiah Banda affrontera l`opposant historique Michael Sata.
Zimbabwe : Présidentielles en février 2011 après les massacres de 2008. A 86 ans et après 30 ans au pouvoir Robert Mugabe voudra gouverner sans la contrainte d’un gouvernement d’union nationale.

mercredi 5 janvier 2011

Réflexions sur les relations de la France avec l'Afrique


Depuis 20 ans, la France, avec des politiques pleines de bonnes intentions mais qui se sont souvent révélées ne pas être en adéquation avec son pragmatisme de terrain, a assurément perdu une grande partie de la confiance des Africains. Alternant volontarisme, désengagement et attentisme, elle a sérieusement brouillé son image tant sur le continent qu'auprès de la communauté internationale.
Les différents gouvernements, et surtout les différents présidents français, se sont progressivement déconnectés des réalités d'une Afrique en pleine mutation. Entretenant des relations de forte proximité, avec leurs homologues africains (eux-mêmes coupés de leurs populations), ils n'ont pas su les inciter à impulser de véritables politiques de développement ou une amélioration de la redistribution des richesses produites. De plus, dans les esprits, les coups d'État ou les transitions « fantaisistes » restent toujours associés à une activité souterraine française.
Ainsi, les populations africaines se reconnaissent de moins en moins dans les actions politiques françaises en Afrique. Ce constat est surtout vrai pour une jeune génération urbaine qui se retrouve aujourd'hui sans perspectives d'avenir. Cette jeunesse frustrée et désœuvrée trouve en la France le responsable de tous ses maux. Se développe alors un sentiment anti-français qui est bien souvent instrumentalisé ou récupéré par des dirigeants et des meneurs populistes sans scrupules. Ces derniers utilisent ce sentiment pour tirer profit de l'exacerbation de la concurrence en Afrique entre grandes puissances.
À la France de gagner le cœur des Africains par des actions plus en adéquation avec les aspirations de la jeunesse africaine ; à la France de « pousser vers la sortie » les « dinosaures » africains dont la présence rappelle les pires collusions et la « France-à-frique » ; à la France de favoriser les pays qui se sont engagés dans la voie de la démocratie ...

samedi 1 janvier 2011

Politique africaine ou politique française en Afrique?

.... "Le jour où, au lieu de se targuer d'une "politique africaine" censée faire le bonheur du continent noir, il existera une politique française en Afrique, qu'on pourra présenter aux citoyens-électeurs-contribuables français comme étant de leur intérêt, la France aura tourné la page de son passé colonial" ....
Extrait : Antoine GLASER, Stephen SMITH, Comment la France a perdu l'Afrique, Paris, Seuil, 2005, p.268

samedi 20 novembre 2010

L'Afrique au coeur d'un vaste réseau de trafics


La carte dans son intégralité ICI
Les flèches rouges : le trafic d'armes légères
Les flèches grises : la cocaïne en provenance d'Amérique Latine
Les flèches vertes : l'exportation de cannabis et de khat (les pays producteurs en vert)
Les flèches oranges : exportation de médicaments frelatés
Les pays en roses : les gros acheteurs d'armes

lundi 1 novembre 2010

Afrique, l'ambition chinoise

Mercredi sur Arte rediffusion du film Afrique, l'ambition chinoise ( ICI)

"Pékin, 2006, sommet Chine-Afrique. Les deux parties renouvellent leur amitié et leurs accords de coopération : en quelques années, les gouvernements africains ont reçu des milliards de dollars de crédits et d’investissements de la part des Chinois, qui trouvent matières premières et nouveaux marchés sur le continent. Affiché comme « gagnant-gagnant », puisque apportant à l’Afrique emplois et ressources, cet accord suscite pourtant nombre d’interrogations : s’agit-il d’une nouvelle colonisation du continent ? Quelle en sera la contrepartie pour les Africains ? Pour mieux saisir la réalité des enjeux, les réalisateurs ont passé un an en Zambie pour observer en parallèle le quotidien de deux entrepreneurs chinois et, en contrepoint, les allers et venues d’un ministre zambien entre la Chine et sa patrie.


VRAIMENT « GAGNANT-GAGNANT » ?

Sans commentaires, les réalisateurs nous plongent dans la réalité de la coopération sino-zambienne à travers leurs trois personnages :
• Liu Changming, ancien employé de bureau devenu propriétaire de fermes ;
• Li Jianguo, ingénieur en charge de la construction d’une route pour une grande entreprise chinoise ;
• Felix Murati, ministre zambien du Commerce et de l’Industrie, qui sillonne la Chine en quête de nouveaux investisseurs.

Derrière l’amitié affichée se dessine toute l’ambiguïté de la relation qui s’installe – à l’image des problèmes récurrents de communication, que la traduction automatique dispensée par l’Iphone n’améliore pas vraiment. Certes, une immense fonderie est créée dans la province du Copperbelt. Mais d’autres projets s’arrêtent faute d’apporter des profits immédiats en l’absence de moyens africains. Surtout, les ouvriers zambiens sont clairement exploités : payés selon le bon vouloir de leurs employeurs, mal nourris, ils en sont réduits à quémander ou à grappiller quelques décilitres de pétrole répandus par accident. Des scènes parfois brutales qui ne sont pas sans rappeler les méthodes du travail forcé instauré jadis par la colonisation. L’histoire risque-t-elle de se répéter ?"
Extraits :

dimanche 31 octobre 2010

Publication : Base militaire à Djibouti le paradoxe de la puissance japonaise

Le numéro de novembre de la revue Défense nationale propose un dossier sur l’Afrique. Plusieurs regards croisés permettent de réfléchir aux perspectives régionales actuelles dont :

Base militaire à Djibouti : le paradoxe de la puissance japonaise de SONIA LE GOURIELLEC : Le Japon semble sortir d’une réserve stratégique qui limitait son engagement international. Sa nouvelle politique africaine passe par l’Afrique de l’Est et la base de Djibouti.


Pour les Etats-Unis, Djibouti est le centre de gravité de la lutte antiterroriste dans la Corne de l’Afrique et dans la péninsule arabique. La France s’en sert comme base de projection pour ses forces et comme terrain d’aguerrissement. L’Union européenne y a posé ses valises pour lutter contre la piraterie. C’est au tour des militaires Japonais d’affluer dans ce petit carrefour stratégique à l’entrée de la Mer Rouge. En effet, pour la première fois depuis 1945 l’armée japonaise va installer une base à l’étranger. Cette base n’est pas permanente mais temporaire « le temps que durera la piraterie» entend-on sur place …. Actuellement les Japonais sont accueillis par les Américains au Camp Lemonnier (accord d’assistance mutuelle) mais dès 2011, l’armée japonaise aura en permanence 150 personnes sur le territoire djiboutien, à l’instar des Français ou des Américains et elle paiera un loyer pour les 12 hectares alloués près de l’aéroport. La construction de cette base a débuté à l’été 2010 pour un montant de 40 millions de dollars. Elle abritera des logements, des bureaux, et un hangar.
Comment interpréter ce bouleversement dans la posture stratégique japonaise ? En effet la Constitution de 1946 interdit l’usage et le déploiement de forces à l’étranger. Est-ce la volonté d’occuper une place plus conséquente sur la scène internationale et le désir de rééquilibrer ses relations avec son partenaire américain ? Est-ce une porte d’entrée vers l’Afrique alors que la Chine et les autres concurrents asiatiques s’y implantent ? Finalement le Japon qui jusqu’à présent menait ce qu’on a appelé une « diplomatie du chéquier » peut-il passer de l’influence à la puissance ? C’est à ces interrogations que cet article tente de répondre....

mais aussi :
Un long chemin pour se faire une place de FRANCIS GUTMANN :
L’histoire moderne du continent africain est celle d’une lente émergence d’un pôle continental à la recherche de son identité géostratégique et de sa viabilité géoéconomique.

Les facteurs de conflictualité en Afrique de l’Ouest de MASSAËR DIALLO : Évaluer la conflictualité latente de l’Afrique de l’Ouest, c’est prendre la mesure des vulnérabilités structurelles de cette région et des interférences extérieures qui la fragilisent.

L’Afrique de l’Est, un territoire tourné vers l’Asie ? de MATHIEU CHERRIÈRE : L’important potentiel de l’Afrique de l’Est ne pourra être mis en valeur que si la stabilité peut y être consolidée. Porte ouverte de l’Afrique sur l’Asie, cette sous-région peu connue est aujourd’hui prometteuse.

L’Afrique du Sud est-elle une grande puissance ? de MAXENCE GILLE de L’Afrique du Sud s’affirme comme une de ces nations à fort potentiel qui émerge au premier plan des puissances du XXIe siècle. L’auteur fait un inventaire soigné des facteurs de force de ce pays austral.

Piraterie maritime de VIVIANE DU CASTEL : En décomposant les phénomènes qui se combinent dans la nouvelle piraterie maritime, on peut mesurer en quoi elle affecte les États, elle nourrit une nouvelle forme de criminalité, et comment on peut la combattre.

jeudi 28 octobre 2010

Développement et coopération : quelles perspectives d’avenir ?

Afrique : 50 ans d’indépendance
Développement et coopération : quelles perspectives d’avenir ?

Cinquante ans après la décolonisation et l’accession à l’indépendance d’une majorité de pays au sud du Sahara, l’Afrique occupe une place à part dans le paysage mondial. Courtisée pour ses matières premières, elle fait l’objet des sollicitudes de la communauté internationale dans la lutte contre la pauvreté. Après diverses célébrations du cinquantenaire des indépendances, ce colloque n’est pas une répétition des analyses et des discussions qui ont émaillé l’année sur ces dernières décennies d’histoire africaine, mais plutôt un abord sur les décolonisations sous l’angle du développement. Que doit la situation actuelle de l’Afrique à son histoire coloniale ? Quelles évolutions a connues l’Afrique ? En parallèle, comment la communauté des bailleurs de fonds a-t-elle répondu à ces changements, dans les anciennes puissances coloniales comme dans les pays sans passé colonial, du côté des États comme de celui de la coopération décentralisée ?
Annonce
Colloque à la Mairie de Paris - le 29 octobre 2010
Organisé par l’Agence Française de Développement (AFD),
avec la revue Afrique contemporaine et la Revue internationale de politique de développement.

Programme

8h30-9h30 Accueil des participants (café)
9h30-10h30 Introduction

mercredi 20 octobre 2010

La vraie taille de l'Afrique



Petit billet conseillé par Bénédicte Tratnjek du Blog Géographie de la ville en guerre.

L'artiste Kai Krause propose un collage de l'Afrique afin de montrer à quel point ce continent est vaste. Il existe bien des Afriques : le Pérou, l'Inde, la France, l'Allemagne, le Japon, la Suède, la Papouasie Nouvelle Guinée, l'Espagne, l'Italie, la Norvège, la Chine, les Etats-Unis, le Mexique, la Grèce, le Bangladesh, le Népal, le Royaume Uni ne suffisent pas à recouvrir toute la superficie du continent.

Consultez la carte ICI

lundi 18 octobre 2010

Angola : se donner les moyens de la puissance



L'armée angolaise n'a pas a rougir de ses effectifs par rapport à ses voisins (107,000 hommes), son expérience dans le conflit avec l'Afrique du Sud puis en interne (la guerre a pris fin en avril 2002) et dans la région (RDC et Congo) est reconnue, pourtant le pays s'est peu investi dans le maintien de la paix sur le continent (seuls 2 hommes engagés dans la MICOPAX). Son rôle dans les conflits du continent est resté mineur :
- lors de la guerre civile au Libéria, ses efforts de médiation ont été largement éclipsés par le Nigéria ;
- en RDC, la diplomatie angolaise s’est surtout employée à soutenir le Président Kabila sans initiative d’envergure, contrairement à son autre rival l’Afrique du Sud ;
- sur le dossier du Zimbabwe, le Président Dos Santos a longtemps défendu sans nuance la légitimité du pouvoir du Président Mugabe.

Malgré tout l'Angola semble vouloir enfin s'engager, ainsi le gouvernement a répondu favorablement aux demandes du gouvernement somalien (sous la bannière ONU) et de la Guinée-Bissau (à la place des forces de la CEDEAO) de former leurs armées. Elle vient même de promettre 30 millions de dollars à la Guinée Bissau pour mettre en oeuvre la réforme de son secteur de sécurité et de défense.
C'est par ces initiatives que l'Angola peut espérer devenir, à échéance de quelques années, un acteur diplomatique de premier plan en Afrique.

samedi 2 octobre 2010

AFRIQUE(S) - UNE AUTRE HISTOIRE DU 20E SIECLE

Une belle initiative du service public (France5) avec cette série documentaire de 4 épisodes de 90 minutes diffusée à partir du 10 octobre.



Résumé : "Jalonnée d'images d'archives inédites et de témoignages de personnalités africaines, cette série en quatre volets revient sur cent ans d'histoire du continent noir, à travers la voix de ceux qui, de près ou de loin, ont pris part à son réveil et l'ont fait entrer dans le XXIe siècle.

Elle propose une plongée dans le passé, de l'ère coloniale aux aventures de la démocratie, en passant par le bouillonnement des indépendances et les guerres civiles, l'effervescence des crises et les renouveaux culturels.."

La présentation de la série ICI

AFRIQUE(S) [Notez le pluriel dans l'intitulé ! ] - UNE AUTRE HISTOIRE DU 20E SIECLE :

Episode 1 (1885 - 1944) LE CREPUSCULE DE L'HOMME BLANC Dimanche 10 Octobre 2010 à 20:36
Episode 2 : L’Ouragan africain (1945-1964).

Episode 3 : Les Aventures chaotiques de la démocratie (1964-1989).

Episode 4 : La Longue Marche vers l’unité (1989-2010).

En parallèle le portail documentaires france5.fr propose une belle animation interactive. Composée de sept grandes thématiques qui jalonnent l'histoire africaine de 1885 à aujourd'hui : L'Afrique partagée ; L'Empire du silence ; Le Bal des indépendances ; Le Temps des dictatures ; L'Aurore des démocraties ; Vents nouveaux, vents contraires ; La Longue Marche vers l'unité. Un espace également enrichi d'interviews inédites de grandes personnalités africaines, d'archives de l'INA, de cartes et de textes complémentaires.

mardi 21 septembre 2010

Le blog fête sa première année d'existence

Good Morning Afrika fête aujourd'hui son premier anniversaire !


Le 21 septembre 2009 je souhaitais pallier à un manque de blogs francophones spécialisés sur l'Afrique (1er billet).
En 1 an, j'ai réussi à trouvé un certain rythme dans la publication des billets, je n'ai pas pu m'empêcher d'écrire majoritairement sur l'Afrique de l'Est (à ma décharge l'actualité y est passionnante) et bien sûr le blog a trouvé des alliés blogueurs en intégrant l'Alliance Géostratégique...

Un an c'est aussi le moment de faire progresser le blog, de se remettre en question pour répondre au mieux à vos attentes donc envoyez vos suggestions, commentaires...j'y apporterai la plus grande attention.

Merci de votre soutien et vive l'année à venir...

samedi 4 septembre 2010

L’Allemagne a-t-elle une politique africaine ?

Drôle de question de prime abord quand on sait que l’Allemagne est une ancienne puissance coloniale et une puissance engagée dans la lutte contre le terrorisme, la piraterie, les missions de maintien de la paix au Soudan (Darfour et Sud Soudan), au Congo… Pourtant elle mérite d’être posée et il conviendrait même de se demander si l’Allemagne a déjà eu une politique africaine ?


Bien sûr l’Allemagne a gardé de solides liens avec l’Afrique du Sud et le Sud Ouest du continent (Namibie), des pays d’accueil des émigrants allemands. Mais finalement elle n’a jamais vraiment eu de politique africaine. Dans la période coloniale ses acquisitions étaient subordonnées à l’accord des britanniques et des français et cette question coloniale était toujours traitée comme une politique interne liées aux intérêts commerciaux. L’Afrique n’a été vraiment un sujet important que pour servir la propagande de la République de Weimar après le traité de Versailles.
L’Afrique n’est pas non plus une priorité après la seconde guerre mondiale. Ni Adenauer, ni Erhard, ni Schmidt, ni Kohl ne lui portent un grand intérêt. Les visites sont rares et réservées au Président fédéral, les représentations ont juste des pouvoirs protocolaires.
Aujourd’hui la politique africaine de l’Allemagne est surtout européenne et centrée sur le développement, même si cette politique a évolué depuis le Traité de Nice laissant une place plus large aux questions globales que sont la lutte contre le terrorisme et l’approvisionnement énergétique. La coopération culturelle est plus intense notamment avec l’initiative "Aktion Afrika" lancée en janvier 2008 (20 millions d’€ de budget en 2008 renouvelé en 2009) et l’augmentation du nombre d’Institut Goethe sur le continent. Elle donne une priorité au renforcement des capacités des organisations régionales par l’envoi d’expert auprès de l’UA, le financement d’audits, ou d’infrastructures. Les Allemands ont d’ailleurs construit le nouveau building paix et sécurité de l’UA (20millions d euros).
Malgré tout l’Allemagne a très peu d’initiatives seule et passe par l’UE le plus souvent, ou l’OTAN. Elle base la protection de ses intérêts sur ses bonnes relations avec la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. Comportement somme toute assez logique puisqu’après la seconde guerre mondiale la construction d’une politique étrangère allemande s’est faite sous l’égide des Alliés.
L’évolution la plus marquante de la politique étrangère est sa pacification. Pendant la guerre froide les missions hors du territoire national étaient constitutionnellement interdites.
De fait on peut se permettre des rapprochements avec la posture japonaise. En effet, pour la première fois depuis 1945 l’armée japonaise va installer une base à l’étranger (Djibouti) et l’Allemagne a ouvert en début d’année une ambassade dans le même pays. Pourtant les deux pays ont toujours semblé en retrait face aux évolutions majeures du continent. De même ils ont les mêmes priorités : développement de leur aide internationale, de leur modèle en matière de développement durable et renforcement de leur présence dans les organisations internationales. Pour les deux pays la route maritime passant par le détroit de Bab El Mandeb est d’un intérêt majeur et la piraterie touche leurs intérêts commerciaux. Sur les 20000 bateaux qui passent dans le détroit 10% sont propriétés ou contiennent des marchandises japonaises et 90% des exportations japonaises empruntent cette route. Les armateurs allemands représentent quant à eux la troisième flotte commerciale au monde (bien que 80% naviguent sous un autre pavillon…). Les deux pays recherchent aussi des débouchés pour leurs produits.
Cet intérêt naissant pour le continent n’est pas sans arrière-pensées : les deux pays ont besoin du soutien des pays africains s’ils souhaitent obtenir un siège permanent au Conseil de sécurité dans le cadre du « G4 » (Japon, Allemagne, Brésil, Inde).

jeudi 2 septembre 2010

Vidéo la politique de coopération militaire de la France en Afrique

A la suite de mon billet d'hier sur la politique africaine de la France, l'allié de Mars Attaque nous signale cette vidéo du Journal de la Défense d'août 2010 (26 minutes) composée de 5 reportages sur la politique de coopération militaire de la France en Afrique.


Le Journal de la Défense n°46 d'août 2010
envoyé par ministeredeladefense. - L'info video en direct.

mercredi 1 septembre 2010

Réflexions sur l'évolution de la politique africaine de la France

Quelques réflexions sur les évolutions depuis le début des années 1990 :
- d’abord une politique volontariste et attentive de courte durée explicitée dans le discours de la Baule en 1990 ;
- puis une politique plus transparente mais qui prend la forme d'un désengagement ou d'une rupture, à partir de 1997 et illustrée par la formule « ni ingérence, ni indifférence » (L. Jospin) ;
- une politique qui se cherche et qui hésite entre l'influence et l'attentisme, dès 2002, soutenue par la doctrine « accompagner sans dicter » (D. de Villepin)
- et depuis 2007 une politique de rupture et d’ouverture hors du champ traditionnel marquée par la prépondérance des intérêts économiques et le désir de multilatéraliser les opérations.

Malgré les soupçons qui ont pesé sur les gouvernements successifs et sur l'actuel en particulier, la France souhaite rester en Afrique, d’ailleurs les enjeux n’ont guère varié depuis la décolonisation :
- l’Afrique est un levier d’influence à l’ONU et dans les grandes institutions internationales en général, elle lui permet de consolider la position française;
- elle lui permet l’accès à des matières premières;
- l’Afrique est le principal vecteur de la francophonie, et elle peut favoriser la diffusion de la culture française ;
- la France possède en Afrique des ressortissants français en grand nombre ;
- les intérêts économiques français y sont importants.

mardi 24 août 2010

Pour la présidence à vie des grands présidents


Je viens de retrouver un discours de Khadafi datant de 2008. Je souhaitais le partager avec vous, même s'il est vrai que nous pourrions chaque semaine (chaque jour ?) trouver une nouvelle divagation du colonel.
En 2008,le guide libyen s'exprimait lors de la clôture du festival afro-arabe à Kampala (Ouganda) :
selon lui les dirigeants visionnaires comme Robert Mugabe(Zimbabwe) et Yoweri Museveni (Ouganda) doivent rester au pouvoir à perpétuité car les élections périodiques déstabilisent les programmes des dirigeants révolutionnaires. Il a fait remarquer que les élections organisées sur le continent, chamboulent l'action des dirigeants visionnaires, et qu'elles n'ont rien d'africain....

lundi 23 août 2010

Les pires pays du monde sont en Afrique...


Le magazine Newsweek nous propose un classement des meilleurs pays du monde qui vise à promouvoir la bonne gouvernance.La méthodologie tient compte de facteurs aussi divers que l’éducation, la santé, la qualité de vie, le dynamisme économique et l’environnement politique. Newsweek explique qu’il a fallu plusieurs mois pour réaliser cette carte interactive, avec entre autre l’aide d’universitaires parmi lesquels un prix Nobel.

Les trois gagnants sont:

1. La Finlande
2. La Suisse
3. La Suède
11. Etats-Unis
16. France

Ce classement aurait donc son pendant...les pires pays du monde.
Les grands perdants sont en Afrique :
La Tunisie 65ème mais premier pays du continent.
Le Maroc 67ème, l’Egypte 17ème, le Bostwana 80ème, l’Afrique du Sud 82ème, l’Algérie 85ème, le Ghana 86ème, le Kenya 87ème,

Et les 10 derniers pays du classement sont africains :
Madagascar 90ème, le Senégal 91ème, la Tanzanie 93ème, l’Ethiopie 94ème, le Mozambique 95ème, l’Ouganda 96 ème, la Zambie 97ème, le Cameroun 98ème, le Nigeria 99ème et la lanterne rouge revient au Burkina Faso 100ème de la liste.
Le mauvais classement des pays africains s'expliquerait par les difficultés de ces pays dans les domaines éducatifs, sanitaires, un environnement économique et sociopolitique instable, la corruption (d'où la place du Nigeria et du Cameroun)...


Vidéo de France 24 discutant de la méthodologie utilisée pour réaliser ce classement ICI

mercredi 28 juillet 2010

Good Morning Afrika s'engage pour la formation des humanitaires

Je vous l'annonçais le 12 mai ICI et l'actualité rend d'autant plus nécessaire les stages de formation pour les volontaires des petites associations qui partent dans des régions comme le Sahel. "Contrairement aux grandes ONG de type CICR, Médecins du Monde, Action contre la Faim, les volontaires de ces petites organisations ne reçoivent aucune formation destinée à les préparer à des situations extrêmes, telle la prise d’otage. Or, sur le terrain, les volontaires des petites structures font le même travail et sont exposés aux mêmes risques"(Otages du Monde)

Cet type de formation est proposée par l'association Otages du Monde aux petites associations bretonnes (30% des associations de solidarité de France) se tiendra à Saint-Ségal (29), près de Châteaulin avec le soutien du conseil général du Finistère et du conseil régional de Bretagne, les 5 et 6 novembre 2010, en espérant qu'elle puisse s'étendre au reste du pays. En effet, cette initiative, financée par les conseils général du Finistère et régional de Bretagne, est une première en France selon Mme Gauffeny, secrétaire générale de l'association.

Je devrais pour ma part participer à la formation avec une présentation du contexte géopolitique des régions africaines dans lesquelles vont se rendre les stagiaires.

Le stage comprendra aussi l’examen de la gestion de sa sécurité en mission et les attitudes à adopter en cas de prises d’otages. La session s’achèvera par des témoignages d’ex-otages dont celui de Pierre Camatte, retenu au Mali de novembre 2009 à février 2010.


Informations :
Contacter Martine GAUFFENY au 06 75 76 09 39

jeudi 22 juillet 2010

N.Sarkozy/V.Bolloré : amis sur le tard

Je viens de relire un article du Monde datant de 2007. Il nous rappelle que contrairement à ce qui est coutume de penser les liens entre le président N. Sarkozy et V. Bolloré ne sont pas si ténus ….du moins avant 2007.
Dans cet article on apprend que Vincent Bolloré « n'a jamais fait partie du cercle de patrons amis du président élu. Avant le scrutin présidentiel [de 2007], on le disait plutôt sensible au programme de François Bayrou. » Martin Bouygues et Arnaud Lagardère sont considérés plus proches. En effet, en 1997, Vincent Bolloré « lance un raid boursier inamical sur le groupe Bouygues voulant contraindre son jeune patron jugé inexpérimenté à céder ses activités dans la téléphonie mobile. Vincent Bolloré échoue […] Les relations entre les deux patrons sont devenues sur-le-champ exécrables. L'un des conseils et avocats de Martin Bouygues dans cette affaire était Nicolas Sarkozy. Un an auparavant, Martin Bouygues était témoin du mariage de Nicolas Sarkozy avec Cécilia et est devenu ensuite le parrain de son plus jeune fils Louis.»
C’est Gérard Longuet, sénateur (UMP) de la Meuse, conseiller politique de Nicolas Sarkozy et ancien beau-frère de Vincent Bolloré qui a travaillé à leur rapprochement.

Quelques mois plus tard à l’occasion de la sortie d'un livre écrit par le journaliste Jean Bothorel, Vincent Bolloré, une histoire de famille l'homme d'affaires revient sur cette relation et dit avoir proposé "à plusieurs reprises" son bateau à M. Sarkozy "au hasard de [leurs] conversations". "Le soir de sa victoire, il m'a très gentiment invité avec une soixantaine de personnes. C'est là qu'il a décidé d'aller se reposer sur le bateau et j'ai été, comme je l'ai déclaré, très honoré"

Le groupe Bolloré est présent en Afrique depuis 1927. En 2008 le groupe a créé Bolloré Africa Logistics qui doit fédérer les filiales et implantations du groupe dans le transport et la logistique (200 sites dans 47 pays : carte).

jeudi 1 juillet 2010

Sommet Afrique France : Des paroles, des paroles, des paroles ....


300 millions d'euros c'est la somme promise par la France aux pays africains pour renforcer leurs capacités sécuritaires : "Nous avons décidé, nous la France, que sur 2010-2012, nous allons consacrer 300 millions d'euros pour former 12.000 soldats africains pour les forces de maintien de la paix en Afrique. Ça nous semble beaucoup plus intelligent, car la quasi-totalité des crises régionales et sous-régionales seront mieux résolues si les Africains prennent en charge eux-mêmes ces questions plutôt que d'autres", a expliqué le président Sarkozy. Attention mirage en vue ! Cette somme n'est pas débloquée et ajoutée à la politique d'appropriation et d'européanisation que mène déjà la France, c'est la somme déjà consacrée pour ce type d'opération.
Bon courage sur le terrain pour expliquer cette nuance à vos interlocuteurs africains !

dimanche 27 juin 2010

Blog à découvrir


Dans son billet de mercredi l'alliée d'AGS Bénédicte Tratnjek de Géographie de la ville en guerre signalait l'existence d'un excellent blog : celui de l’anthropologue Alain Bertho (Paris 8), Anthropologie du présent. J'ai visité ce blog et il est vraiment intéressant puisque Mr Bertho y effectue le recensement de toutes les émeutes/affrontements/échauffourées.... dans le monde simplement illustrés d'une photo ou d'une explication (ci-dessus Lomé juin 2010).

On suivra avec intérêt la partie traitant des émeutes en Afrique ICI